Mon alerte de 2007 sur les pratiques délétères et les effets indésirables des médicaments traitant endométriose, fibromes, puberté précoce, cancers, infertilité…

Je me suis formée depuis la fin des années 90 sur l’endométriose ; devenue invalide à cause d’Enantone et avec un parcours très proche de celui de toute femme ayant une endométriose sévère non diagnostiquée puis subissant beaucoup d’interventions, y compris de la chirurgie lourde; ayant trouvé beaucoup d’informations indispensables à l’étranger (par mes recherches et en travaillant depuis le début des années 2000 avec des personnes et organisations de sept pays), j’ai décidé d’apporter toutes ces informations en France aussi, d’en parler partout, en libre accès. Y compris en créant une association de victimes en 2006, des listes / groupes de discussion, deux blogs, des interventions et du plaidoyer partout où c’était possible. Tout en aidant des centaines de personnes.

Après une exposition de l’absence totale d’information scientifique sur l’endométriose au début des années 2000 et l’évocation rapide de mon engagement, je reprends l’une des longues lettres détaillées par lesquelles j’ai été lanceur d’alerte auprès des autorités sanitaires, auprès de professionnels de la santé et organisations: ANSM (appelée AFSSAPS à l’époque où j’ai été reçue), HAS, CNGOF, revues médicales, associations… J’évoque brièvement les résultats obtenus et la façon dont ces alertes ont été (souvent mal) utilisées pour faire du commerce.

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Agir pour une expertise européenne indépendante sur les agents cancérigènes. Sources sur les conflits d’intérêts des experts et l’industrie du cancer

Le 24 février, la journaliste et documentariste Stéphane Horel – auteure du documentaire et du livre Les Médicamenteurs ainsi que d’autres documentaires et articles sur les toxiques environnementaux – a publié dans Le Monde une enquête sur les conflits d’intérêts des comités d’experts chargés de l’évaluation des substances cancérogènes en vue de la révision de la réglementation européenne.

A la suite de cet article, une pétition vient d’être lancée par Annie Thébaud Mony (photo), sociologue de la santé, directrice de recherche honoraire à l’INSERM et porte-parole de l’association Ban Asbestos France (Interdire l’amiante). Plusieurs sources, liens, exemples sont donnés. 

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Avonex dans la sclérose en plaques: Essai clinique biaisé et mauvaise évaluation rapportent 28 milliards à Biogen

Par le Dr Alexis CLAPIN 

Je suis neurologue de formation et j’ai travaillé pendant 20 ans dans l’industrie pharmaceutique. Lors de la mise sur le marché d’Avonex, je travaillais chez Serono comme responsable médical. J’ai quitté l’industrie pharmaceutique il y a quatre ans. [Plus de détails et déclaration publique d’intérêts à la fin de l’article.]

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Lois et moyens de répression et de prévention des conflits d’intérêts : audition par le comité de déontologie de l’Anses

Le 23 mai et le 20 juin, j’ai été auditionnée, au nom de Sciences Citoyennes et pour mes autres comité de déontologie anses,anses conflits d'intérêt,conflits d'intérêts lois,lois etats-unis industrie pharmaceutique,false claims act,elena pasca,corruption médecine lois,procès états-unis industrie pharmaceutique,lanceurs d'alerte lois,poursuite bâillon slapp,biais médecine,experts indépendants,expertise santé conflits d'intérêt,audition conflits d'intérêt,expertise citoyenne médecine,loi sécurité médicamentactivités, par le Comité de déontologie et de prévention des conflits d’intérêts de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Le Comité est présidé par le philosophe Pierre Le Coz, par ailleurs vice-président du Conseil national consultatif d’éthique ; parmi ses membres, détaillés sur cette page, figure l’excellente juriste Marie-Angèle Hermitte, co-auteure de la proposition de loi sur la déontologie de l’expertise et la protection des lanceurs d’alerte (sur cette page du site de Sciences Citoyennes). Je salue l’ouverture de l’Anses au dialogue avec la société civile et à l’expertise citoyenne.

Au total, il y a eu à peu près quatre heures et demi d’audition : exposés suivis de réponses aux questions et de débats avec les membres du comité. Le sujet que j’ai abordé in extenso concerne les dispositifs législatifs et administratifs en vigueur à l’étranger – en particulier aux Etats-Unis, mais aussi en Grande-Bretagne et les débats en Allemagne -, qui permettent de réprimer les abus de l’industrie pharmaceutique et les conséquences des conflits d’intérêts, de la désinformation, etc. Base juridique des divers types de procès intentés aux Etats-Unis – grâce auxquels nous obtenons des informations jusque-là confidentielles -, ils servent aussi de moyens de dissuasion.

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Un système de santé pourri par les conflits d’intérêts et un lobby médico-industriel omniprésent

J’ai évoqué plusieurs fois l’excellent blog Health Care Renewal et aimerais remercier son fondateur et principal auteur, le Dr Roy Poses, d’avoir publié le 14 septembre mon texte « Mediator, symptom of a broken French system » (Médiator, symptôme d’un système français cassé / en faillite/ en ruines…).

Le scandale du Médiator est juste un point de départ, un épiphénomène de défaillances structurelles à tous les niveaux. Quelques jours après l’annonce du projet de loi d u ministre Xavier Bertrand, qui n’apporte aucune réponse structurelle, juridique et législative, donc ne changera rien à un système intégralement pharma-amical, j’ai voulu faire une description des grandes lignes du système français de santé et de soins. Montrant comment il est pourri entièrement par les conflits d’intérêts, depuis la tête de l’Etat (Nicolas Sarkozy) jusqu’aux acteurs individuels (professionnels de santé disposant d’un lobby très puissant qui influence les décisions, patients suivistes et sans esprit critique…).

Le texte est écrit pour des lecteurs nord-amérciains, en particulier des Etats-Unis, donc à l’aide de certains exemples et comparaisons des deux systèmes, avec aussi quelques exemples européens, surtout sur le plan des dispositifs législatifs et juridiques, qui seraient essentiels pour réprimer et dissuader les abus de toute sorte. Lors de nombreux échanges avec des professionnels de santé étrangers, de plusieurs pays, j’ai constaté à quel point ils se faisaient des illusions sur le système français de santé, tenu par beaucoup pour un modèle de « médecine socialisée ». L’existence d’une couverture-maladie (régime publique de Sécurité sociale et CMU) fait illusion et empêche une analyse approfondie, qui montrerait que la logique néolibérale et ses outils, la logique de compétition et de marché, l’emporte largement. Généralement, on ne la perçoit même pas, peut-être à cause des apparences républicaines et de protection étatique. Ou alors on la nie ou passe sous silence, par intérêt ou par passivité. Alors comment la contrecarrer ?

Or la couverture financière n’est en rien garantie de qualité des soins et de médecine socialisée. Le système français de santé et de soins, sans coordination, sans évaluation de la qualité, avec une influence extrême du lobby médico-industriel, etc. allie le pire de la logique de marché et de la médecine socialisée, sans en avoir les avantages.

En particulier, l’influence de la médecine organisée (ordre des médecins, syndicats…) maintient la désorganisation et organise une corruption quotidienne et banalisée. Elle rend impossible toute évaluation et toute réforme structurelle. La logique de surmédicalisation et de surmédicamentation a des conséquences multiples et est entretenue, dans un cercle vicieux sans issue, par le consumérisme de patients sans éducation à la santé et sans esprit critique.

Forcément, ce système extrêmement coûteux pour des résultats qui ne sont pas à la hauteur, ne peut pas tenir. Les industriels et autres groupes d’intérêts le casseront, en particulier au profit des assurances et autres cliniques et organisations privées, en disant qu’il est bien la preuve que la médecine socialisée ne peut pas fonctionner… Mais un tel terme n’est pas approprié pour définir ce qui se passe en France. Il faudrait des analyses structurelles et dépourvues de complaisance et d’intérêts pour le comprendre ; à quelques exceptions près – et le Pr Claude Béraud en est une –, de telles analyses systémiques ne me semblent pas pouvoir venir des médecins et autres professionnels de santé, trop désinformés, mais aussi intéressés et privilégiés par un système qui n’a de républicain que quelques apparences induisant en erreur. Et encore moins des organisations médicales.

Comme le disait le Dr Roy Poses dans son introduction, on voit que la problématique est globale, à quelques différences spécifiques près. Les solutions ne peuvent être que globales, et il me semble que la démystification des illusions et l’incitation à une réflexion sans complaisance, à une exterritorialisation et à un recul critique pour porter un jugement (ce qui est d’ailleurs le sens du mot « critique »), devrait être parmi les premiers pas à faire en ce sens. Je n’ai pas de telles prétentions, loin de là. Mais peut-être que l’exterritorialisation, la connaissance d’autres structures, les échanges internationaux, l’absence de conflits d’intérêts et de corporatisme et… les principes républicains m’ont permis d’avoir un regard un peu différent sur les (auto)mystifications des médecins comme des patients. Et les réactions majoritaires des médecins français, sous des prétextes détournés, me font penser que je vise plutôt dans la bonne direction.

Le texte, long, détaillé et avec des liens, parle de lui-même. Merci au Dr Roy Poses pour sa relecture. (Je présenterai en détail son blog et ses activités ; c’est au programme depuis longtemps).

Elena Pasca

Sciences Citoyennes appelle à un front commun d’action pour des contre-Assises du médicament indépendantes

Voici un communiqué de presse très détaillé que j’ai fait pour la Fondation Sciences Citoyennes (FSC), avec beaucoup d’informations et liens.

Je devais représenter l’association aux Assises du médicament, si le ministère ne nous avait pas refusé l’inscription, comme à d’autres participants indépendants… De toute façon, j’étais mandatée pour faire un rapide constat critique, donner les références de nos contributions, et en particulier de la proposition de loi sur la déontologie de l’expertise et la protection des lanceurs d’alerte (sur cette page), et claquer la porte très vite, si possible en concertation avec d’autres participants indépendants. La meilleure attitude nous semble être celle consistant à ne pas se laisser instrumentaliser dans cette mascarade contrôlée par l’industrie et mise en place pour que rien ne change en profondeur.

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Haute Autorité de Santé: Présidence de l’UMP Jean-Luc Harousseau, qui a perçu 205 482 euros des laboratoires depuis 2008…

Sur le site de la HAS (Haute autorité de santé) on apprend les nouvelles nominations faites par Nicolas Sarkozy au mois de janvier, pour faire semblant de changer le jean luc harousseau HAS.jpgsystème d’évaluation du médicament après le désastre du Médiator (benfluorex) de Servier, qui n’est qu’un épiphénomène d’une filière médicament biaisée de part en part :

« Le Pr Jean-Luc Harousseau a été nommé président du Collège de la Haute Autorité de Santé (HAS) par le Président de la République fin janvier. Ce dernier a également procédé à la nomination d’Alain Cordier et du Dr Jean-François Thébaut en tant que membres du Collège et a renouvelé le mandat du Dr Cédric Grouchka. Ces quatre personnalités complètent, avec Jean-Paul Guérin, président de la Commission certification des établissements de santé et les Prs Gilles Bouvenot, président de la Commission de la transparence, Jean-Michel Dubernard, président de la Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé et Lise Rochaix, présidente de la Commission évaluation économique et de santé publique, le Collège de la HAS. »

« [A]lors que le paysage sanitaire connaît des mutations importantes », selon la HAS, on ne constate aucune mutation dans ces changements : plus ça change, plus c’est la même chose… Le Pr Jean-Luc Harousseau, hématologue, ancien président UMP du conseil régional des Pays de la Loire (photo du site HAS), inaugure sa présidence par des discours de langue de bois – et par un mensonge : dans sa déclaration d’intérêts du 31 janvier 2011, il dit n’avoir rien à déclarer, aucun lien.

Or le 21 février, il adresse un courrier à Muguette Dini, la présidente de la Commission des affaires sociales au Sénat, et un autre à Pierre Méhaignerie, président de la même Commission à l’Assemblée nationale, dans lesquels il affirme avoir tardé à répondre à la demande que les deux élus avaient formulé lors de son audition le 19 janvier parce que « le recueil des données a été plus long que prévu ». Il détaille « les liens d’intérêts » qu’il a « entretenu pendant les trois ans avant [s]a nomination » et affirme avoir cessé tout cela dès qu’il est devenu président de la HAS. Comme si on pouvait, d’un coup de baguette magique effacer ces liens financiers mais aussi personnels, les sommes d’argent et tous les privilèges…

68.456 euros en 2008 (de 16 laboratoires pharmaceutiques : Amgen, Cyclacel, Elios, Genzyme, Innovex, International Myeloma Foundation, Ipsen, Janssen Cilag, Kobe, Kiowa Hakko Bio, MSD [Merck], Pharmamed, Pharmion, Proteolis, Quintiles, Schering Plough)

85.724 euros en 2009 (de 12 compagnies pharmaceutiques : Amgen, BioInvent, BMS [Bristol Myers Squibb], Celgene, Janssen Cilag, Kyowa, Millenium, Mundi Pharma, Novartis, Novus Pharma, Otsuka, Proteolix)

51.662 euros en 2010 (de 10 firmes : Amgen, BMS, Celgene, Chugai, Janssen Cilag, Millenium, Novartis, Onyx, Proteolix Onyx, Seattle Genetics).

Cela fait un total de 205 482 euros rien qu’en honoraires personnels, sachant que le montant indiqué est celui qu’il a encaissé, donc « après paiement des taxes : TVA et URSSAF »… La déclaration (contenue dans les courriers) vaut le détour, car les conflits d’intérêts ne s’arrêtent pas à ces « honoraires ». Si l’on compte aussi les sommes perçues à titre institutionnel – et ce sont des conflits d’intérêts, même dans la compréhension très soft à la française -, le montant avoisine les 12 millions d’euros…

Parmi les prestations personnelles ainsi rémunérées figurent des conférences lors de réunions de formation médicale continue, financées à 98% par les firmes et qui sont rien d’autre que des supports publicitaires plus ou moins directs (voir ces notes)… Décidément, Jean-Luc Harousseau est un parfait exemple de leader d’opinion (key opinion leader, voir le dossier traduit du British Medical Journal), prêt à aller désinformer ses confrères médecins en vantant les mérites des médicaments des firmes qui le paient… Sans parler de sa « participation » à des « conseils scientifiques » de certains laboratoires, qui est un lien majeur avec la réussite de la stratégie d’un laboratoire et dont on ne se défait pas du jour au lendemain…

L’Express a publié une brève qui parle de cela sous le titre « La tardive transparence de la HAS ».

Elena Pasca

Copyright Pharmacritique

La direction santé et consommateurs (DG Sanco) enfin chargée de la politique pharmaceutique. Rappel des projets européens à combattre

J’ai parlé à plusieurs reprises de l’aberration consistant à faire dépendre la réglementation pharmaceutique européenne et l’agence du médicament non Collectif Europe et Médicament.jpgpas de la DG Sanco (Direction générale santé et protection des consommateurs), mais de la DGE (Direction générale entreprises et industrie). Ce droit humain fondamental qu’est la santé, droit à la fois individuel et public garanti par toute constitution démocratique, est clairement subordonné aux intérêts privés des industriels. Même sur le papier, alors qu’attendre de la réalité? Et les industriels en ont profité, à coups de copinages, de lobbying et autres conflits d’intérêts, dont l’ancien N° 1 de la DGE, Günter Verheugen, est un spécialiste chevronné.

Il n’est pas étonnant que les firmes se soient prononcées contre le transfert de compétences exigé par une partie de plus en plus importante de la société civile, canalisée par le Collectif Europe et Médicament (voir les détails dans cette note reprenant les détails de la dernière initiative en ce sens).

Les détails du transfert de compétences ont été annoncés début décembre, avec les nouvelles désignations européennes. C’est tellement rare d’obtenir quelque chose, face à la toute-puissance du lobby pharmaceutique, à son réseau tentaculaire de conflits d’intérêts, qu’il faut souligner cette victoire d’étape. Afin d’appeler à la mobilisation pour obtenir les mêmes résultats dans les batailles en cours, dont je donne quelques exemples plus bas, en rappelant les enjeux. Il est urgent que la société civile s’organise pour défendre ses droits constitutionnels à la protection de la santé, qui doivent passer avant tout intérêt économique privé. Et les droits n’existent que dans la mesure où ils sont exercés.

J’ai tardé à rendre compte de ce qui est quand même une bonne nouvelle; la décision a même été perçue comme un « choc » et n’a été saluée que par les ONGs. 2010 commence plutôt bien!

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Lettre ouverte à José Manuel Barroso: La Commission européenne doit cesser de subordonner la santé et les intérêts des consommateurs aux intérêts industriels!

Le 17 juin 2009, trois associations qui représentent à elles seules près de 150 associations et 42 fédérations mutualistes ont adressé une barroso-verheugen vigitox.jpglettre ouverte au président de la Commission Européenne José Manuel Barroso. Il s’agit de l’EPHA (European Public Health Alliance), de l’AIM (Association internationale de la mutualité, qui est aussi membre du Collectif Europe et Médicament) et du BEUC (European Consumer’s Organisation). Elles demandent un transfert de compétences, pour que cesse enfin cette aberration dénoncée à plusieurs reprises par Pharmacritique aussi : les décisions et réglementations concernant l’industrie pharmaceutique relèvent actuellement non pas de la Direction générale de Santé et protection des consommateurs (DG SANCO), mais de la Direction générale entreprises et industrie. Celle-ci est dirigée par le vice-président de la Commission européenne, le vénérable Günter Verheugen, dont nous avons dénoncé à plusieurs reprises les accointances avec les laboratoires pharmaceutiques.

Cette subordination est à elle seule édifiante quant à la quantité négligeable qu’est la santé individuelle et publique par rapport aux intérêts économiques et aux profits privés auxquels elle est soumise.

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Progrès thérapeutique nul en 2008, dit Prescrire. Multiples critiques de l’autorisation de mise sur le marché de médicaments mal évalués

Le Monde reprend une dépêche AFP intitulée « Médicaments 2008 : pas de progrès thérapeutiques, selon la revue Prescrire« . Nous irons au Prescrire_logo_RVB.jpgtexte original, mais il sera question aussi des critiques des procédures actuelles d’AMM (autorisation de mise sur le marché), accordée de plus en plus facilement à des médicaments qui n’apportent rien, pour la plupart d’entre eux. Nous citerons Prescrire, le Pr Claude Béraud, le Groupe de Recherche et d’Action en Santé (GRAS), le Collectif Europe et Médicament, le LEEM (L€€M) et des médecins américains, pour montrer comment la faiblesse des études avant AMM (autorisation de mise sur le marché) a son pendant dans la négligence coupable de l’évaluation des risques une fois que les médicaments sont sur le marché.

Et la Commission européenne, acquise aux industriels, comme nous le disions dans plusieurs notes de la catégorie « Autorités d'(in)sécurité sanitaire« , veut affaiblir encore plus et les conditions d’AMM et le suivi post-commercialisation.

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Comment les experts de l’AFSSAPS autorisent un nouveau médicament (Commission AMM)

Original ici: http://www.cagle.com/news/FDAOk/1.asp. L’AFSSAPS est l’Agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé. La caricature oublie les conflits d’intérêts des experts, payés souvent par les firmes qui commercialisent les médicaments qu’ils doivent approuver. D’ailleurs, l’AFSSAPS dans son ensemble est financée à au moins 75% par l’argent des firmes pharmaceutiques… Qui paie décide, puisque les experts ne vont pas mordre la main qui les nourrit…

Afssaps AMM.jpg
Image modifiée par moi.
Elena Pasca

La politique de gestion des conflits d’intérêts des autorités françaises de sécurité sanitaire

Ne faites pas attention à ce que disent les mauvaises langues étrangères ! Tous les médicaments approuvés en France et vantés par les leaders d’opinion et par la presse médicale de qualité sont efficaces et sans danger ! Nos autorités d'(in)sécurité sanitaire ont fait preuve de leur efficacité et de leur transparence en nous informant dès qu’il y avait le moindre danger. Pensez au Distilbène, au Vioxx, au Tchernobyl… La densité des nuages a certes empêché l’information de pénétrer jusqu’au commun des mortels, mais que voulez-vous, il faut assumer les conséquences de l’exception culturelle française. Et l’AFSSAPS (agence de promotion du médicament, pas de la santé, tout de même !) comme la HAS (Haute autorité de santé financière des laboratoires) veillent à ce que des experts fiables et bien payés – qui travaillent pour plus de firmes pour gagner plus – se prononcent en toute multipartialité sur les médicaments. Il existe même une politique de gestion des conflits d’intérêts. Si, si, regardez ici ! Vous voyez, on vous dit la vérité, si seulement vous voulez bien l’entendre : c’est une politique, pas une réalité. Comme le code volontaire d’éthique de l’industrie pharmaceutique. Une politique de gestion, pas d’éradication. Et la déclaration des conflits d’intérêts n’est ni contrôlée ni vérifiée – qui oserait douter de la parole de ces vénér

ables experts?? Vous, peut-être??

Afssaps HAS refait Google.jpg

La Commission européenne et l’EFPIA sapent la législation sur la publicité directe et l’accès direct aux patients

Le Financial Times a rendu compte le 3 octobre d’une rencontre des décideurs politiques et pharmaceutiques européens, WaveBigPharma CAGE.jpgqui peaufinent leur stratégie de mise en pratique des propositions antérieures, connues sous le nom « paquet pharmaceutique » (pharmaceutical package).

 

 

Le titre de l’article en dit long sur les objectifs : « Plan to give drug groups direct public access » (Projet permettant l’accès direct des firmes pharmaceutiques aux patients).

 

 

 

 

 

Sous prétexte d’améliorer l’observance des traitements, la pharmacovigilance et la « qualité de l’information » venant de tous les « acteurs importants » du domaine de la santé, l’accord entre l’EFPIA (le syndicat européen des pharmas) et la Commission européenne (avec Günter Verheugen en tête) permettra aux firmes d’accroître leurs profits par un marketing direct auprès des patients, qui court-circuitera les médecins et contournera l’interdiction de la publicité directe aux usagers pour les médicaments d’ordonnance (DTCA: direct-to-consumer advertising).

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Innovative Medicines Initiative : la Commission européenne et EFPIA s’allient pour dévaliser la recherche et les deniers publics

J’ai proposé dans cette note de nominer le syndicat européen de l’industrie pharmaceutique (EFPIA) et le commisaire Günter Verheugen pour les prix du lobby le plus néfaste et de la personnalité européenne traînant le plus de casseroles (pardon, conflits d’intérêts). Prix décernés par Corporate Europe Observatory à la suite du vote du grand public, qui débutera le 20 octobre.

Et voici une nouvelle occasion de voir à quel point ces deux-là méritent d’être couronnés… Dans l’éditorial traduit dans la note précédente, Nature Neuroscience donnait comme exemple à suivre un projet de la Commission européenne dont je n’avais pas encore entendu parler : Innovative Medicine Initiative (IMI). Une recherche rapide a suffi pour voir à quel point l’immense écran de fumée publicitaire cache une autre manoeuvre d’EFPIA, cette fois-ci pour utiliser l’argent public – nos impôts, autrement dit – à des fins de profits privés. Le projet donne à l’industrie pharmaceutique aussi la possibilité de s’approprier les résultats des équipes publiques de recherche. Pas si directement que cela, bien entendu…

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Transparence et information: l’industrie pharmaceutique a beaucoup plus d’obligations aux Etats-Unis qu’en Europe (enquête)

La division Marketing Overdose du chien de garde Consumers International est à l’origine d’une enquête auprès de 12 firmes pharmaceutiques 1767351289.jpgpour savoir quelles sont leurs obligations européennes de déclaration publique (disclosure) des financements, par rapport à celles américaines. Les résultats confirment ce qu’on n’arrête pas de dire dans ces pages. Alors que les Etats-Unis ont déjà certaines dispositions légales contraignantes en matière de gestion des conflits d’intérêts et que les législateurs, les institutions et les sociétés médicales font des efforts, les pays européens laissent les firmes faire pratiquement ce qu’elles veulent.

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La Commission européenne abandonne notre sécurité sanitaire/ pharmacovigilance à l’industrie pharmaceutique (Collectif Europe et médicament)

La Commission veut abandonner notre santé, 180887811.gifnotre sécurité sanitaire aux firmes pharmaceutiques, et entériner cet abandon du rôle des services publics de chaque Etat par une directive sur la pharmacovigilance qui devrait être promulguée cet automne. On pourra dire adieux même aux infimes possibilités (et motivations…) qu’avaient les autorités sanitaires de réagir en cas de médicaments ayant un rapport bénéfices – risques défavorable. Les firmes, qui pourtant n’arrêtent pas de se faire taper sur les doigts (à l’étranger, pas en France !) parce qu’elles minimisent et occultent les effets secondaires, falsifient des données, etc. seront désormais chargées de la pharmacovigilance… Le renard gardera le poulailler, jugera de ce qu’il convient ou non d’en faire, l’informera sur les « soins » qu’il lui prépare et enregistrera ses plaintes…

Si cette directive voit le jour, médecins et usagers auront encore plus qu’avant intérêt à apprendre des langues étrangères, pour se renseigner ailleurs sur les risques et effets indésirables des médicaments...

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La Commission européenne sous influence des labos quant à l’information médicale (Collectif Europe et médicament)

J’ai parlé en traduisant l’éditorial du Lancet 180887811.gifdes propositions de la Commission européenne d’autoriser les firmes pharmaceutiques à apporter des « informations » directes aux patients. Pour mieux comprendre comment le profit des multinationales pharmaceutiques l’emporterait sur la santé publique en cas d’adoption du projet de directive, voici la lettre de 18 organisations adressée aux ministres européens de la santé, aux représentants permanents des Etats membres, aux agences de sécurité sanitaire et à d’autres instances chargées de questions de santé. Merci au Collectif Europe et médicament, cosignataire, de nous l’avoir envoyée.

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La Commission européenne autorisera une publicité directe déguisée, accuse le « Lancet »

L’éditorial en date du 16 juin de la revue médicale britannique The Lancet s’intitule Direct-to-consumer advertising under a different name 495865372.gif(« Une publicité directe aux consommateurs qui ne dit pas son nom »). The Lancet, Volume 371, Issue 9629, 14 June 2008-20 June 2008, Page 1972. Il n’y a pas d’accès direct ni de résumé, alors en voici une traduction rapide. (La photo est tirée d’un site de Harvard. Elle devrait servir de logo à la Commission européenne: attention, toxique pour la santé. Elle pourrait remplacer les étoiles sur le drapeau, par exemple).

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La Commission Européenne, acquise aux industriels, nuit gravement à la santé !

Voici un communiqué du Collectif Europe et Médicament critiquant les propositions faites par le Forum pharmaceutique européen et le manque de transparence de cette pseudo-institution. C’est en fait un écran de fumée érigé par les autorités européennes pour faire semblant de débattre démocratiquement, avec tous les acteurs impliqués, des questions essentielles concernant l’information médicale, l’intérêt thérapeutique des médicaments, leurs prix, l’accès direct ou non des industriels aux patients qu’ils aimeraient considérer comme des consommateurs comme les autres… Le texte se passe de commentaires, alors je me borne à le citer.

Vous trouverez des informations complémentaires dans ce dossier de la revue Prescrire : Mainmise des firmes pharmaceutiques sur l’information-santé en Europe. D’autres liens à la fin du communiqué cité ici.

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La Commission Européenne nuit à la santé! Communiqué du « Collectif Europe et Médicament »

Le Collectif Europe et Médicament tire la sonnette d’alarme.

Il était urgent d’actualiser la réglementation européenne sur la pharmacovigilance, mais… ce qui se trame n’est pas une amélioration, c’est la porte ouverte à l’industrie pharmaceutique même dans des domaines de la santé qui lui étaient moins accessibles auparavant. Porte ouverte et tapis rouge déplié par les propositions de la Commission européenne, qui vont dans le sens d’une déréglementation à tout va, privilégient les intérêts des firmes pharmaceutiques et tendent à défaire même le peu de garde-fous actuels. La Commission veut déléguer beaucoup de prérogatives de pharmacovigilance à l’industrie pharmaceutique, par exemple la gestion des signalements d’effets indésirables, sans se soucier le moins du monde des conflits d’intérêts. Et puisqu’on labelise tout de nos jours – selon le modèle des marques chères aux firmes – le label qui s’impose pour la Commission européenne est: Nuit gravement à la santé!

Voici le communiqué de presse émis conjointement par le Collectif Europe et Médicament l’International Society of Drug Bulletins et Health Action International. Leurs (contre-)propositions sont présentées dans le fichier inséré à la fin du texte.

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