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Ce vendredi 5 mars à 22 h 45 sera diffusé, dans l’émission « Spécial investigation », le documentaire « Les nouveaux jackpots des laboratoires »,
réalisé par Sophie Bonnet. (Le même est mentionné aussi sous le titre « Les nouvelles maladies: le jackpot des laboratoires »).
Les critiques du Nouvel Observateur et Télérama sont bonnes, quoi que cela veuille dire… J’attends avec impatience de voir le documentaire, puisque j’ai été documentaliste, mais n’ai aucune aucune idée du résultat. En principe, cela devait parler du « disease mongering » (façonnage de maladies, maladies inventées – voir les notes de Pharmacritique à ce sujet), et j’ai donné beaucoup de matériel et recommandé beaucoup d’intervenants spécialisés dans les techniques marketing de l’industrie pharmaceutique et dans les conflits d’intérêts.
C’est d’ailleurs assez frustrant de ne pas savoir quelles informations ont été utilisées et développées, dans quel sens, quelles personnes ont été contactées, etc. Et de ne pas savoir qu’est qui est resté, dans l’ensemble, et quel est le degré de critique… La journaliste Sophie Bonnet me paraît à la fois compétente, professionnelle et lucide sur la question. Mais a-t-elle le dernier mot? Tout passe par tellement de mains… De façon générale, le journalisme d’investigation me semble relever plutôt du passé, vu qu’il dépend du degré d’indépendance des media. Sous Sarkozy, celle-ci n’est plus que lettre morte. Alors qu’en sera-t-il? Bonne surprise ou pseudo-critique édulcorée?
Nous verrons vendredi à 22 h 45.
La bande annonce peut être visionnée sur le site de « Spécial investigation ». Il y est question du congrès de la International Society for Sexual Medicine, dont la session 2010 a eu lieu à la mi-juillet à Paris, centrée sur le « dysfonctionnement sexuel féminin« , pseudo-maladie très prometteuse en termes commerciaux, de même que sur la publicité pour des molécules telles Priligy, candidat (de la firme Boehringer Ingelheim) à la commercialisation dans l’indication « éjaculation précoce ». Le Priligy – ou dapoxétine, selon son nom commercial international – est un antidépresseur détourné, vanté pour l’un de ses effets secondaires qui est de retarder l’éjaculation. La revue allemande indépendante Arznei-Telegramm en a démoli les prétendues vertus dans une analyse sur laquelle je reviendrai.
Rediffusions de ce numéro de « Spécial investigation » :
- Sur Canal+ décalé: samedi 6 mars à 2h20 et dimanche 7 mars à 6h30 et à 17h10.
- Sur Canal Sport: lundi 8 mars à 3h05.
La présentation par la rédaction dit ceci: « La grippe H1N1 a permis à l’opinion de prendre conscience du rôle joué par les laboratoires pharmaceutiques. La présence au sein de l’Organisation mondiale de la Santé d’experts financés par l’industrie du médicament a jeté la suspicion sur le bien fondé de la campagne de vaccination. Plus généralement, les détracteurs des entreprises pharmaceutiques les accusent aujourd’hui d’inventer des maladies imaginaires auxquelles elles proposent des remèdes souvent coûteux. Pour «Spécial investigation», Sophie Bonnet enquête sur les techniques marketing mises en place par les laboratoires pour convaincre tout un chacun. »
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