La gestion de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris: non assistance à hôpital public en danger…

Par Thérèse CLESMENT hôpital public PCF 13 appel.jpg

Un secteur privé qui se développe à l’hôpital public, des suppressions de postes itératives sans réflexion stratégique, un gouvernement incapable de fixer un budget… Ou les misères d’une grande dame… qui fait le grand écart : l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris.

Va-t-on, en douce, vers une forme d’euthanasie active, comptable et financière, de l’APHP ?

L’illustration, ajoutée par Pharmacritique, tout comme les phrases en italiques, accompagne un appel à défendre l’AP-HP et protester contre la supression de postes, repris sur le site du PCF. [EP]

Continuer la lecture de La gestion de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris: non assistance à hôpital public en danger…

Les malades non rentables oubliés en dehors catastrophes sanitaires médiatisées

hôpital public rentabilité Blog Sergio de Rosemont.jpg
Combien de catastrophes sanitaires passent inaperçues? Que sait-on des catastrophes quotidiennes, silencieuses, qui se déroulent derrière la porte à côté? Que sait-on des conditions de vie des handicapés, des difficultés des malades chroniques, des personnes âgées vivant dans la misère et sans aucune aide? Mais que sait-on en fait de toutes ces personnes qui ne sont pas télégéniques: les chômeurs, les RMIstes et autres êtres humains vivant dans des conditions extrêmes, qu’on désigne par des euphémismes (« disqualification sociale », « déclassement », « en dessous du seuil de pauvreté », « exclusion », etc. Et puis par ce comble d’hypocrisie: « les personnes défavorisées »…).

Passer à la télévision, c’est devenu synonyme d’exister, et bon nombre d’individus se prêtent au jeu. Mais ceux qui forment le public des émissions sont des jeunes standardisés ou des sans âge liftés par la médecine esthétique et conservés par une médecine dont la fonction principale ne semble plus être de soigner des maladies, mais de les empêcher à tout prix, y compris au prix de la santé. S’occuper des bien portants, figer dans leur trentaine lisse ces jeunes cadres dynamiques, semblables à leurs voisins et désespérément normaux, voilà ce que fait de plus en plus notre médecine, puisque c’est cela qui est « rentable ». A condition que les patients soient solvables, bien entendu, et aux tarifs voulus. Qu’il faudrait accepter sans moufter, puisque la santé n’a pas de prix, comme le laissait entendre un commentateur dans une pitoyable tentative de rationalisation des dérives commerciales de bon nombre de médecins.

Ces jeunes qu’on voit dans les media n’ont rien à voir avec « le peuple réel »: celui qui peuple les coins d’ombre et illustre le revers de la médaille. Pourtant, ce sont ces personnes-là qui devraient être les vrais patients d’une médecine qui ne serait pas en train de perdre son âme et tout repère moral à force de ne plus penser qu’en termes de rentabilité et de profits. La médecine comme les media ont tendance à oublier la réalité et à la mesurer à l’aune d’une normalité fictive qui n’est qu’une représentation idéologique. Et gare à ceux qui n’entrent pas dans les cases… ou dans la boîte! Ne pas faire la une veut dire crever en silence, dans une longue déchéance, un silence et une solitude qui font douter du sens du mot « humanité ». Aussi ce dessin et cette photo vont-ils bien au-delà de l’exemple concret des malades parqués dans des services hospitaliers non rentables ou littéralement traités comme des déchets.
Janine.jpg
Image: Blog de Janine Thombrau Mots pour maux
Ces images nous donnent à voir non pas la déchéance de telle personne du fait de la maladie ou de la pauvreté, mais notre déchéance morale à nous tous. C’est un miroir qui nous est tendu à nous qui formons ce qui devrait être une collectivité républicaine. Que nous sommes hideux, derrière tous les vernis, les masques esthétiques et le bling bling, et derrière cette représentation de plus en plus anachronique de mission publique et humaniste de la médecine et des hôpitaux publics!
 

Silence ! On assassine l’hôpital public ! Les pauvres et autres malades non rentables sont priés d’aller voir ailleurs !

Nous avons abordé à plusieurs reprises la privatisation de la santé, la protection sociale en danger, l’assassinat de Démolition M6 info.fr.jpgl’hôpital public par les marchands… Voici quelques textes qui valent le détour et focalisent le regard sur la mort programmée de l’hôpital public:

A partir de cette page de la Fédération Hospitalière de France (FHF), vous pouvez télécharger un document au titre suggestif : « Hôpital public – état d’alerte ».

Rue 89 a fait paraître le 6 octobre une tribune intitulée « Soutenir Patrick Pelloux, muté de force… et l’hôpital public », avec une deuxième partie très percutante.

Rappelons aussi le sondage paru à la fin août dans le Nouvel Observateur, sur les opinions des Français en matière de protection sociale et leur rejet de sa privatisation.

Et puis le texte « Allez donc mourir ailleurs ! » par Caroline Fourest, paru dans le numéro du 26 septembre du Monde. Le texte n’étant plus accessible, Pharmacritique vous propose quelques extraits, suivis d’un compte-rendu de la lettre « L’hôpital public en cours d’asphyxie », adressée à Roselyne Bachelot.

Continuer la lecture de Silence ! On assassine l’hôpital public ! Les pauvres et autres malades non rentables sont priés d’aller voir ailleurs !

Appel contre la mise à mort de l’hôpital public par les marchands et autres profiteurs

Un collectif de professionnels hospitaliers lance l’Appel pour sauver l’hôpital public, que vous pouvez signer sur cette page. Décédé St BMJ.jpg

Extrait : « (…) les réformes en cours et une partie des mesures préconisées par le rapport du sénateur Larcher, vont entraîner une privatisation progressive de l’hôpital public. Bientôt, les médecins et chirurgiens et même les directeurs d’hôpitaux pourront être embauchés sous contrats privés avec intéressement aux bénéfices selon une logique contraire à l’éthique du service public. La prochaine étape sera le changement de statut des hôpitaux pour permettre plus facilement des licenciements, considérés comme une variable de régulation financière. Telle est la logique de « l’hôpital entreprise » et de la marchandisation de la santé.

Continuer la lecture de Appel contre la mise à mort de l’hôpital public par les marchands et autres profiteurs

Le business de la santé ou Les marchands du temple à l’hôpital public. Logique marchande versus éthique.

Le Pr André GRIMALDI (Hôpital Pitié-Salpétrière, Paris), signe en février 2007 un texte d’une rare lucidité sur la marchandisation de notre système de santé, sur la logique commerciale, de rentabilité, de profitabilité et de sélection (sur critères de solvabilité et de « pathologie rentable ») qui se mettent en place peu à peu, tant du côté des soins que du côté de l’assurance-maladie. Depuis la « réforme » entreprise par Douste-Blazy et son euro par consultation, d’autres pas sont franchis progressivement pour démanteler tout le réseau de protection sociale et de service public, détruire la solidarité nationale, pénaliser financièrement les malades, exclure les pauvres et privatiser à tout va. Appelons un chat un chat: c’est du darwinisme social actualisé et vendu à la sauce financière franchouillarde, variante de celle qui sélectionne le (compte en banque le) plus fort, divise et tue à l’échelle planétaire. On appelle cela globalisation: tout converge vers un modèle économico-financier unique. Services publics et prestations privées convergent aussi. Quitte à piétiner quelques bouts de papiers obsolètes du genre Constitution, Déclaration des droits de l’homme, pacte républicain, code de déontologie…

Continuer la lecture de Le business de la santé ou Les marchands du temple à l’hôpital public. Logique marchande versus éthique.

L’hôpital public tué par la privatisation et la recherche de rentabilité et de profit (Article du « Monde diplomatique »)

Je reprends ici le texte intégral d’un article du Monde diplomatique de février 2008, qui se passe de commentaires. La privatisation à pas feutrés, exigence de rendement, tarification à l’acte, exclusion de plus en plus marquée des pauvres puis des classes moyennes de certaines spécialités… En somme, on passe d’abord par la variante allemande, avec la mutitude de réformes qui se sont toutes cassées la gueule, pour arriver peu à peu à la variante ultralibérale américaine, avec la part du lion qui revient à l’industrie des assurances (privées), qui investit et récolte des profits, et à l’industrie pharmaceutique. Vous avez dit « santé? » « Patient? » « Etre humain? » Connais pas. (S)ont-ils des espèces solvables?

« Traitement de choc pour tuer l’hôpital public » 

Auteurs : André Grimaldi : Chef du service de diabétologie-métabolisme du groupe hospitalier de la Pitié-Salpêtrière (Paris) ; Thomas PAPO : Chef du service de médecine interne, coordinateur du pôle médecine de l’hôpital Bichat (Paris) ; Jean-Paul VERNANT : Chef de service d’hématologie, coordinateur du pôle d’onco-hématologie (Pitié-Salpêtrière).

Continuer la lecture de L’hôpital public tué par la privatisation et la recherche de rentabilité et de profit (Article du « Monde diplomatique »)