Le livre de Anne Steiger « Une araignée dans le ventre » reprend de façon erronée mon travail sur l’endométriose. Deux parcours et combats différents, voire opposés

Ce texte est un copier / coller (par transfert automatique) de celui publié le 9 mars 2018 sur l’ancien blog Pharmacritique, hébergé par 20 minutes jusqu’au 31 décembre 2019.

La justice aura à se prononcer sur la façon dont Anne Steiger s’est servie de mon travail écrit, la plupart du temps sans me citer, ainsi de tout ce que je lui ai expliqué de vive voix, évoquant tous les sujets qu’elle a ensuite transposés, avec un résultat stupéfiant d’erreurs partout, dans le livre « Une araignée dans le ventre. Mon combat contre l’endométriose ». Manuscrit avec « relecture attentive » par Marie-Rose Galès et Amandine Magnard, publié, sans relecture scientifique ni vérification des sources, par Émilie Barian des Éditions Autrement. Malgré mes mises en garde.

A part les témoignages, le livre de Anne Steiger est une sorte de version vulgarisée de mon travail, mais erronée au point qu’il soit difficile de trouver des paragraphes corrects.

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Pétition contre la privatisation du journal 60 Millions de consommateurs !

Que nous nous concevions ou non comme des consommateurs, soyons 60 millions à signer cette 60 millions logo.jpegpétition !

Je reprends le texte disponible sur cette page du comité de soutien du journal 60 Millions de consommateurs, intégré à l’Institut national de la consommation (INC) et effectuant un service public, qui expose la situation et les prétextes officiels pour cette énième entrave à une information de qualité et indépendante des consommateurs.

L’une des enquêtes de ce mensuel a-t-elle provoqué l’indigestion d’un industriel dont les produits n’ont pas été vantés comme dans les publicités des autres media ? Lorsque tous les journaux seront dépendants des publicités des annonceurs, tout sera écrit par les services marketing… On voit ce que cela donne dans l’immense majorité des journaux médicaux, au service des laboratoires qui paient, où rien ne permet de distinguer l’information du publi-reportage et autre « avis d’expert » écrits par le service communication de l’industrie pharmaceutique… (Ces questions, allant au-delà de la presse médicale, sont abordées dans les notes de la catégorie « Media, sous-traitants des lobbies »).

La pétition contre la privatisation du journal 60 Millions de consommateurs – qui entraînera la perte de son indépendance, voire son démantèlement définitif, et signera ainsi son arrêt de mort – peut (et doit) être signée sur cette page.

L’adresse de contact est soutenons60@yahoo.fr

Voici le texte :

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La presse médicale: organe publicitaire de l’industrie pharmaceutique pour la dé-formation médicale continue…

Le 28 février 2011 paraissait sur le site du Canadian Medical Journal une enquête d’Annette Becker et al intitulée « The association Plantu presse médicale lèche-bottes.jpgbetween a journal’s source of revenue and the drug recommendations made in the articles it publishes » (L’association entre les sources de revenus des journaux médicaux et les recommandations de médicaments contenues dans les articles).

Les résultats montrent sans aucun doute possible que la presse gratuite allemande – financée exclusivement par les publicités des laboratoires pharmaceutiques – recommande presque toujours les médicaments en question, alors que la presse indépendante se prononce généralement contre les mêmes médicaments… Les journaux médicaux ayant des sources mixtes de financement se situent entre les deux.

Cette enquête vaut tout autant pour la France et confirme, si besoin était, tout ce qui a déjà été dit quant à l’influence néfaste sur les prescriptions et à la désinformation résultant du financement industriel de la filière médicament, depuis la recherche clinique jusqu’à la formation et à l’information médicales des professionnels comme des associations de patients et du grand public.

Je rappelle les articles parus sur Pharmacritique sous la catégorie « Media, presse médicale, organes publicitaires des lobbies » et l’article détaillé traitant spécifiquement de la presse gratuite appartenant majoritairement à l’empire de Gérard Kouchner.

Avant de passer à l’article proprement dit, il me semble essentiel de rappeler quelques grandes lignes de ce que l’on sait sur les conséquences du « sponsoring » par l’industrie pharmaceutique – forme majeure de conflits d’intérêts – et des biais qui en résultent, à tous les niveaux de la filière médicament.

Cette caricature de Plantu – dont j’ai malheureusement perdu l’endroit original de parution – est éloquente…

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Jean-Luc Hees à Radio France: retour sur ses ménages pour l’industrie pharmaceutique et l’éviction de Martin Winckler

Jean-Luc Hees, qui a fait au moins un « ménage » pour l’industrie pharmaceutique et a répondu illico presto à la demande de celle-ci de faire taire Martin Winckler, nous est présenté comme un « indépendant »… Le sens de ce mot a décidément pas mal involué sous le règne de Censure.jpgSarkozy 1er et de sa valetaille médiatique. Les industriels peuvent se frotter les mains : les intérêts privés seront bien défendus par les obligés du monarque, lui-même lié à ce petit monde, comme nous l’avons vu en regardant ses liens avec Sanofi (ici et surtout ici). Si l’on veut que cela change, il faudra attendre un changement de régime, car l’intérêt général ne fait pas partie du vocabulaire de la cour.

Mais restons-en à ce qui s’est passé en 2003, lorsque Hees à viré Winckler de France Inter. C’est une « affaire » qui en dit long sur les rapports de nos media, de nos journalistes avec le pouvoir politique et économique. Deux séquences vidéo et des extraits du site de Martin Winckler nous font comprendre, par-delà ce cas concret, comment les journalistes contribuent à la désinformation médicale, en tant que rouages du ghost management (gestion ubiquitaire et invisible) des laboratoires.

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Presse médicale, moyen d’influence et de publicité pharmaceutique

La presse médicale adressée gratuitement aux médecins, en particulier aux généralistes, se vante d’être le premier pourvoyeur de CRO pharma dependant.jpgformation médicale continue (FMC).

« Chaque semaine, votre FMC au quotidien », dit Le Quotidien du médecin du 22 septembre. Et il ajoute qu’il « remercie pour leur soutien institutionnel dans la réalisation des pages spéciales du FMC du Quotidien du Médecin : Altana Groupe Nycomed, Amgen, Astra Zeneca, Bristol-Myers Squibb, Eisai, Galderma, Glaxo Smith Kline, Ipsen, la Ligue nationale contre le cancer (ministère de la Santé, de la Famille et des Personnes handicapées, l’assurance-maladie, l’assurance-maladie des professions indépendantes), [Eli] Lilly France, Lundbeck, Merck Sharp & Dohme-Chibret, Roche Nicholas, Menarini, Novartis, Organon, Pfizer, Sanofi Aventis, Sanofi Pasteur MSD, Schering-Plough, Schwarz Pharma, Servier, Takeda, Thérabel Lucien Pharma, Urgo, Wyeth. » A noter que la firme Pierre Fabre a aussi offert son « soutien institutionnel » (sic) à la réalisation du supplément du 22 septembre sur les maladies parodontales.

 

Nous verrons ce que pense Gérard Kouchner – à la tête d’un empire de presse et de communication qui comprend aussi le journal susmentionné, ainsi que Le Quotidien du Pharmacien, Le Généraliste, etc. – des reproches faits à cette presse cadeau…

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Rapport annuel du Vermont sur l’argent de la corruption des médecins. Les psychiatres sont en tête – et les psychotropes aussi…

L’Etat américain du Vermont est l’un de ceux dont la législation impose aux firmes pharmaceutiques de déclarer au parquet les sommes 1162912029.jpgpayées aux médecins à des fins de marketing (« Marketing Disclosure Law », dont le pionnier est l’Etat de Minnesota). Le parquet du Vermont a rendu public le 8 juillet son 5ème rapport annuel sur ces liens financiers qui placent toujours les psychiatres en tête des médecins les plus payés pour faire marcher le commerce. Le procureur général, William Sorrel, commente : « ce rapport montre de nouveau l’influence trop grande de l’industrie pharmaceutique sur la pratique de la médecine au Vermont. (…) Il est particulièrement troublant que l’industrie paye des sommes aussi élevées pour influencer la prescription de médicaments psychiatriques », ajoute-t-il dans sa déclaration. Tout cela nous aprrend à chausser des lunettes critiques, pour un bon décryptage faisant la part entre information et soupe publicitaire servie par citernes entières par les médecins inféodés.

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Richard Smith du BMJ sur les revues médicales aux prises avec l’industrie pharmaceutique

Can the Public Trust Medical Journals? (Le public peut-il faire confiance aux revues médicales?). C’est la question centrale de ce podcast 265819442.pngd’un entretien avec Richard Smith, ancien directeur du British Medical Journal, auteur du livre The Trouble with Medical Journals ainsi que d’innombrables articles critiques sur la dépendance des revues médicales et de la médecine en général face à l’industrie pharmaceutique. Les conflits d’intérêts et les comportements contraires à l’éthique dans la recherche médicale comme dans l’édition mettent à mal tout le processus de création, de diffusion et d’application de l‘information et du savoir en médecine. La table de matières ainsi que quelques pages du livre sont reproduites sur cette page.

La rencontre avec Richard Smith a été enregistrée en novembre 2007 à l’université de Toronto, lors d’une rencontre organisée par la revue canadienne Open Medicine, que nous avons présentée dans cette note. En plus de Richard Smith lui-même, plusieurs intervenants abordent des questions liées à son – à leur – travail, son parcours, à l’histoire du journal BMJ, etc. Sur un ton décontracté et plein d’humour qui rend l’écoute très agréable.

Elena Pasca

Open Medicine: revue médicale canadienne à comité de lecture et en libre accès, exemple de médecine 2.0

Open Medicine existe depuis 2007 et est indépendante, à l’instar de celle que nous connaissons déjà : PLoS (Public Library of Science). Sa 878383842.jpgraison d’être est définie en une phrase : “Open Medicine fait partie d’un mouvement social qui cherche à assurer une large diffusion du savoir scientifique et à faire en sorte que ce soit ce savoir qui guide la relation de soin médecin – patient. Les recherches médicales publiées informent la pratique clinique et les politiques de santé, raison pour laquelle elles devraient être accessibles à tous gratuitement ». C’est le savoir qui doit être déterminant et non pas ce que veulent les firmes pharmaceutiques. Et qu’elles obtiennent en finançant à gogo des campagnes promotionnelles pour tel ou tel médicament.

Cinq numéros d’Open Medicine ont déjà vu le jour, dont le premier contenait une critique de livre faite par Jerome Kassirer, ce qui est de bon augure… Comme la présence d’Alan Cassels ou Joel Lexchin. Chaque article contient un encadré très bien visible pour les déclarations d’intérêts. L’éditorial du premier numéro est signé par James Maskalyk, actif au Soudan, aux côtés de « Médecins sans frontières », et qui tient un blog sur ses expériences de terrain.

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L’Europe cherche un moyen de censurer la blogosphère. Ca tombe bien, la France aussi! Les lobbies auraient-ils peur?

Question rhétorique… Les sites et blogs restent le dernier espace d’expression libre, allant très souvent à contre-courant du « mainstream », 1530481473.jpgde la pensée unique qui domine les autres media. La Commission européenne, truffée de lobbies dont elle représente les intérêts, n’a pas encore réussi à mettre au pas la blogosphère, de façon à l’emprisonner dans le chœur de perroquets en cage qui reprennent inlassablement les dogmes bruxellois et autres vérités néolibérales. Ce rapport pourrait bien être le début de la fin pour les grandes gueules. Et surtout pour celles françaises, puisque Nicolas Sarkozy a déjà mis en route un chantier en ce sens

Voici d’abord un article traduit par le Courrier international et paru aujourd’hui sur son site. (La photo de Dario Castillejos est tirée d’un numéro plus ancien du Courrier).  

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La presse médicale: extension du marketing pharmaceutique et publicité déguisée en science, dit Richard Smith

Nous parlions dans la note sur la dépendance au tabac (bombardée maladie chronique à traiter indéfiniment) du fait que c’est la revue Annals 1196220886.pngof Internal Medicine qui a donné l’onction scientifique à cette nouvelle invention (disease mongering) en se basant sur un seul cas supposé aller dans ce sens. Sans aucune preuve clinique, sans aucun argument valable. Qu’une revue – supposée sérieuse et ayant diligenté récemment une enquête sur le professionnalisme des médecins ( !) – fasse de la pub déguisée en science, en plus de la publicité directe, voilà qui confirme que rien n’a changé depuis le diagnostic de Richard Smith.

Cet ancien rédacteur en chef du British Medical Journal disait en 2005 que les revues médicales ne sont qu’une extension du service marketing de l’industrie pharmaceutique. Il s’agit manifestement d’une maladie chronique, non inventée, celle-là…

Le texte complet est accessible dans PLoS Medicine (revue indépendante et sans pub): Medical Journals Are an Extension of the Marketing Arm of Pharmaceutical Companies.

La presse médicale en est toujours à faire du « blanchiment » pour l’industrie pharmaceutique au lieu d’en critiquer les méthodes et les dérapages…

Une caricature parue sur le blog Scientific Misconduct qui pointe du doigt l’énorme quantité de publicité que contient le British Medical Journal montre bien l’équilibrisme perpétuel et sans garde-fous de la presse médicale entre science et merde. Oui, merde, « crap » en original; parce que les euphémismes, on les laisse à l’industrie qui est spécialiste dans leur utilisation! Mieux vaut parler vrai lorsqu’il s’agit de poser un diagnostic et essayer un traitement, non?

 

Et encore, le British Medical Journal n’est pas le pire. Il n’est même pas comparable à notre presse poubelle, dont beaucoup de titres font partie de l’empire de presse de Gérard Kouchner, frère de l’ancien ministre de la Santé. Remarquez l’énorme conflit d’intérêts…

En France, seules les revues Prescrire et Pratiques sont indépendantes. La dernière est presque confidentielle, et Prescrire est très chère – enfin, pas pour des revenus de médecins, d’autant plus que l’abonnement leur apporte des points de formation médicale continue.

Des journaux ou revues gratuits tels que Le Quotidien du médecin, Le Généraliste, Impact Médecine, La Revue du Praticien / Médecine générale et d’autres, livrés gratuitement chez bon nombre de généralistes en particulier, sont des organes de presse des laboratoires qui les financent et qui décident du contenu rédactionnel, réalisé en fonction des publicités voulues par les services marketing.

voir à ce sujet l’article édifiant paru sur Pharmacritique, qui décortique le phénomène et donne des détails sur l’organisation de Gérard Kouchner et ses accointances avec l’industrie pharmaceutique: « Presse médicale, presse poubelle, pour le lavage pharmaceutique du cerveau de nos généralistes« …

 

Elena Pasca / Pharmacritique

Les media ou Le premier pouvoir de désinformation au service des lobbies: « Orwell se retourne dans sa tombe »

Le documentaire « Orwell se retourne dans sa tombe« , réalisé par Robert Kane Pappas, est en plein dans le sujet lorsqu’on Orwell Rolls in his Grave.jpgcritique les dérives du lobby pharmaceutique et des divers corporatismes qui participent de la désinformation (générale et médicale) que nous vivons et que nous contribuons à perpétuer par l’absence de réflexion critique. Le pouvoir corporatiste qui détient les media joue selon la même loi du plus fort et du marketing que les corporations/ multinationales pharmaceutiques. Déformation, censure, manipulation, mensonge, faiseurs d’opinion (leaders d’opinion / dealers d’opinion) au service des groupes d’intérêt privés – la situation américaine vaut bien la nôtre. Les lecteurs de Marianne, du Canard enchaîné et du Monde diplomatique retrouveront des thèmes familiers : concentration des media aux mains de quelques lobbies tels celui de l’armement, monopoles occultés par l’illusion du choix, avec la pléthore des titres et des chaînes… Occuper par tous les moyens le « temps de cerveau disponible », par une information préformatée, prémâchée – qui empêche les lecteurs / spectateurs d’appronfondir les choses pour se forger un avis éclairé – et par le divertissement…

Non, ce n’est pas une énième version de la théorie du « complot » – injure à la mode dès que quelqu’un ose sortir des vérités préfabriquées livrées par packs… Mais c’est le constat d’une évolution vers ce que décrivait George Orwell dans son roman « 1984 ». Constat fait par des élus britanniques et américains – tels ce député du Vermont qu’on aimerait bien avoir en France… -, par un ancien procureur de Los Angeles, par des spécialistes des media (universitaires, anciens dignitaires médiatiques, producteurs), par des « chiens de garde » tels le Center for Public Integrity et d’autres. Il y a une fraîcheur, une spontanéité langagière et d’analyse qui tranche nettement avec ce qu’on peut lire ou entendre en France.

Le documentaire est sous-titré en français.

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