Madame Anne Ferreira, député européenne de l’Ile de France nous a adressé un message, suivi aujourd’hui du texte de son intervention et
du communiqué de presse de la délégation socialiste française du Parlement européen. Hier, la Commission européenne a présenté au Parlement le « paquet pharma« , « emballé par le commissaire en charge de l’industrie et des entreprises » :
« En confiant à Günter Verheugen, commissaire à l’industrie, la responsabilité du paquet pharmaceutique, la Commission a une fois de plus donné le ton. On pouvait penser que les médicaments relevaient des questions de santé ; la Commission européenne a choisi de les considérer comme n’importe quelle marchandise.
C’est donc une approche commerciale qui a prévalu dans la rédaction de cet ensemble de 4 textes :
- 1- Une communication pour encourager la recherche et l’innovation pharmaceutique dans l’Union Européenne.
- 2- Une proposition à la lutte contre la contrefaçon et la distribution illégale des médicaments.
- 3- Des propositions relatives à l’information de qualité sur les médicaments délivrés uniquement sur ordonnance.
- 4- Des propositions relatives à la pharmacovigilance.
Cette présentation dissimule très mal l’enjeu industriel et financier contenu dans la proposition sur l’information aux patients.
Anne Ferreira, lors du débat au Parlement européen le 13 janvier 2009, ne s’y est pas trompée : « une information fournie par l’industrie elle même, en dehors de l’étiquetage et des notices réglementaires, s’appelle une publicité et c’est sa répétition qui en fait un atout commercial concurrentiel« . En proposant que cette promotion sur les médicaments puisse se faire via des média tels que la presse écrite et Internet, on ne met plus à disposition une information, on pousse clairement à la consommation, au grand bonheur de l’industrie pharmaceutique.
En proposant ce texte, la Commission cède surtout au lobby pharmaceutique qui souhaite promouvoir ses médicaments de prescription.
Le risque est grand de voir se déplacer des budgets initialement prévus pour la recherche et l’innovation vers le marketing. Aujourd’hui déjà, 23% du chiffre d’affaires est consacré aux activités de promotion contre seulement 17% aux activités de recherche.
« Les professionnels de la santé, les médecins doivent être au coeur du processus d’information concernant les produits pharmaceutiques », a conclu Anne Ferreira.
Aujourd’hui la balle est dans le camp des députés européens qui devront prochainement donner leur avis sur ces propositions. »
***
Voici le texte de son intervention que Madame Ferreira nous a fait parvenir :
« Anne Ferreira (PSE). – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, chers collègues, je suis toujours étonnée quand des questions de santé sont traitées par la direction Entreprises et industrie. Mais à la lecture des propositions concernant l’information du patient, on comprend vite que le médicament y est traité à quelques nuances près comme un produit de consommation courante.
Concernant ce sujet, je soutiens qu’une information fournie par l’industrie elle‑même, en dehors de l’étiquetage et des notices réglementaires, s’appelle une publicité et c’est sa répétition qui en fait un atout commercial concurrentiel.
La Commission peut bien mettre en avant certaines dispositions qui devraient encadrer ses propositions, elle peut toujours nous dire que ce sont les associations de patients qui attendent avec impatience de telles dispositions. Nous sommes un certain nombre à ne pas être dupes de l’impact de cette directive « information du patient » et du non intérêt qu’elle représente au regard d’un véritable objectif d’amélioration de la santé des Européens.
Nous pouvons, d’ores et déjà, être assurés que si ce texte était adopté, le budget marketing de l’industrie pharmaceutique connaîtrait une forte augmentation, certainement au détriment de celui de la recherche. Aujourd’hui déjà, 23 % du chiffre d’affaires sont consacrés aux activités de promotion et seulement 17 % aux activités de recherche et si nous nous tournons vers les États‑Unis et la Nouvelle‑Zélande, qui permettent déjà cette information publicitaire, nous savons qu’elle a fait augmenter le volume des prescriptions ainsi que les dépenses de santé sans qu’on puisse observer une amélioration de la qualité des soins et de l’état de santé des Américains ou des Néo‑Zélandais. Que cette expérience nous soit utile.
Enfin, je conclurai en disant qu’une solution moderne serait de faire davantage confiance ou de mieux former les professionnels de la santé pour qu’ils fournissent des informations sur les traitements et médicaments de prescription. »
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Elena Pasca
Voici le texte de son intervention que Madame Ferreira nous a fait parvenir :
« Anne Ferreira (PSE). – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, chers collègues, je suis toujours étonnée quand des questions de santé sont traitées par la direction Entreprises et industrie. Mais à la lecture des propositions concernant l’information du patient, on comprend vite que le médicament y est traité à quelques nuances près comme un produit de consommation courante.
Concernant ce sujet, je soutiens qu’une information fournie par l’industrie elle‑même, en dehors de l’étiquetage et des notices réglementaires, s’appelle une publicité et c’est sa répétition qui en fait un atout commercial concurrentiel.
La Commission peut bien mettre en avant certaines dispositions qui devraient encadrer ses propositions, elle peut toujours nous dire que ce sont les associations de patients qui attendent avec impatience de telles dispositions. Nous sommes un certain nombre à ne pas être dupes de l’impact de cette directive « information du patient » et du non intérêt qu’elle représente au regard d’un véritable objectif d’amélioration de la santé des Européens.
Nous pouvons, d’ores et déjà, être assurés que si ce texte était adopté, le budget marketing de l’industrie pharmaceutique connaîtrait une forte augmentation, certainement au détriment de celui de la recherche. Aujourd’hui déjà, 23 % du chiffre d’affaires sont consacrés aux activités de promotion et seulement 17 % aux activités de recherche et si nous nous tournons vers les États‑Unis et la Nouvelle‑Zélande, qui permettent déjà cette information publicitaire, nous savons qu’elle a fait augmenter le volume des prescriptions ainsi que les dépenses de santé sans qu’on puisse observer une amélioration de la qualité des soins et de l’état de santé des Américains ou des Néo‑Zélandais. Que cette expérience nous soit utile.
Enfin, je conclurai en disant qu’une solution moderne serait de faire davantage confiance ou de mieux former les professionnels de la santé pour qu’ils fournissent des informations sur les traitements et médicaments de prescription. »
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