Publicité directe sur les médicaments sous prétexte d’information des patients: la Commission européenne persiste

Cela fait partie des nombreuses informations reçues pendant ma période d’inactivité (sur ce blog, du moins), qui restent actuelles et devraient être largement diffusées

Voici un communiqué du Collectif Europe et Médicament, de l’ISDB (International publicité directe aux consommateurs,dtca direct-to-consumer advertising,publicité pharmaceutique,paquet pharmaceutique europe,commission européenne industrie pharmaceutique,information directe aux patients,marketing pharmaceutique,médicaments directive européenneSociety of Drug Bulletins) et de Health Action International, daté du 1er décembre 2011 :  « Proposition modifiée de Directive sur l’“information” des patients : quelques améliorations, mais toujours le risque d’une publicité directe aux patients ».

Inutile de faire une longue introduction. Les risques d‘une publicité directe pour les médicaments d’ordonnance (DTCA : direct-to-consumer advertising) ont été abordés en détail sur Pharmacritique, dans les notes accessibles à partir de cette page et de celle-ci, et en particulier dans cet article, qui contient beaucoup de liens et références : « Que vaut l’ »information » par les firmes ou « publicité directe aux consommateurs »? Rien pour les patients, tout pour l’industrie! »

 J’ai aussi relayé d’autres communiqués du Collectif Europe et Médicament protestant contre le « paquet pharmaceutique » : ces mesures que la Commission européenne persiste à vouloir faire passer sous des formes plus détournées, malgré les nombreuses critiques (qui ont quand même réussi à éviter le pire). Il s’agit principalement d’abandonner la pharmacovigilance aux laboratoires pharmaceutiques et d’autoriser ceux-ci à se faire une publicité directe, donc sans le filtre critique des professionnels de santé, sous prétexte d’être une source d’information pour les patients, de contribuer à l’éducation thérapeutique et d’aider à une meilleure observance aux traitements.

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L’interdiction de la publicité directe pour les médicaments d’ordonnance doit être maintenue, nous rappelle Barbara Mintzes

Plusieurs notes accessibles à partir de cette page parlaient déjà des dangers d’une publicité directe (direct-to-consumer advertising) faite par TheBusinessOfHealth InsideIndianaBusiness.jpgles laboratoires pour les médicaments d’ordonnance et donnaient des liens pour approfondir la question.

A l’heure actuelle, les firmes sont en passe de gagner leur pari: elles ont toutes les chances de se voir reconnaître comme une source d’information médicale fiable, ce qui gommerait ou du moins camouflerait la nature commerciale des campagnes publicitaires directes ou indirectes. Des débats ont lieu au parlement européen en ce sens, dans le cadre du « paquet pharmaceutique » qui déroule le tapis rouge aux intérêts économiques des laboratoires pharmaceutiques. Car près un premier recul sur la question, la Commission européenne est revenue en force, main dans la main avec l’EFPIA (syndicat européen de l’industrie pharmaceutique).

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Publicité directe pour les médicaments: un dollar investi en rapporte 17 en chiffres de vente pour les pharmas (APSF)

L’affiche originale est sur le site de l’Action pour la Protection de la Santé des Femmes (Canada). DTCA signifie publicité directe aux consommateurs (direct-to-consumer advertising), que la Commission européenne est en train d’imposer en vidant les interdictions actuelles de leur substance et sous prétexte de l’information du patient et d’un renforcement de la pharmacovigilance (sic)… Lire à ce sujet les notes de Pharmacritique réunies surout dans les catégories « Publicité directe aux consommateurs » et « Autorités d'(in)sécurité sanitaire ». La note « Que vaut l’ »information » par les firmes ou « publicité directe aux consommateurs »? Rien pour les patients, tout pour l’industrie!«  expose les grandes lignes de cette extraordinaire régression et porte ouverte à toutes les manipulations, présentée comme une possibilité de mieux informer et « éduquer » (sic) les usagers et les malades, par exemple par une aide (ou accompagnement) à l’observance du traitement. Tous les prétextes sont bons pour que les laboratoires obtiennent un accès direct aux patients…

Elena Pasca

Pub directe au consommateurs Action santé femmes Canada.jpg
Elena Pasca

Publicité pharmaceutique: l’offensive française accompagne la directive européenne, nous dit le Collectif Europe et Médicament

Un communiqué du Collectif Europe et Médicament, en date du 15 janvier, nous avertit de ce qui se prépare en France aussi, en plus de la directive européenne sur l’information DTCA Cupe Canada.jpgdirecte des patients par les firmes, forme à peine camouflée de publicité directe aux consommateurs (voir cette catégorie et celle-ci).
Les projets sarkozystes de « réforme » du système de soins sont l’occasion de faire quelques cadeaux supplémentaires aux firmes pharmaceutiques, par exemple en autorisant d’autres formes, plus insidieuses, de publicité directe et de marketing en général, telles « l’éducation thérapeutique » ou les programmes « d’aide à l’observance ». Les laboratoires auraient ainsi un accès direct aux patients, et ce ne serait certainement pas pour qu’ils leur disent que telle maladie peut être prévenue ou traitée par un régime alimentaire et de l’exercice physique… Pas non plus pour qu’ils vantent les mérites des génériques ou des médicaments anciens, mieux connus et plus sûrs, mais moins profitables que les pseudo-copies sous brevet…

Elena Pasca

Voici le texte du communiqué envoyé par la revue Prescrire :

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La députée Anne Ferreira proteste contre la directive européenne autorisant l’information des patients par les firmes et appelle les députés à voter contre

Madame Anne Ferreira, député européenne de l’Ile de France nous a adressé un message, suivi aujourd’hui du texte de son intervention et Anne Ferreira.jpgdu communiqué de presse de la délégation socialiste française du Parlement européen. Hier, la Commission européenne a présenté au Parlement le « paquet pharma« , « emballé par le commissaire en charge de l’industrie et des entreprises » :

« En confiant à Günter Verheugen, commissaire à l’industrie, la responsabilité du paquet pharmaceutique, la Commission a une fois de plus donné le ton. On pouvait penser que les médicaments relevaient des questions de santé ; la Commission européenne a choisi de les considérer comme n’importe quelle marchandise.

C’est donc une approche commerciale qui a prévalu dans la rédaction de cet ensemble de 4 textes :

  • 1- Une communication pour encourager la recherche et l’innovation pharmaceutique dans l’Union Européenne.
  • 2- Une proposition à la lutte contre la contrefaçon et la distribution illégale des médicaments.
  • 3- Des propositions relatives à l’information de qualité sur les médicaments délivrés uniquement sur ordonnance.
  • 4- Des propositions relatives à la pharmacovigilance.

Cette présentation dissimule très mal l’enjeu industriel et financier contenu dans la proposition sur l’information aux patients.

Anne Ferreira, lors du débat au Parlement européen le 13 janvier 2009, ne s’y est pas trompée : « une information fournie par l’industrie elle même, en dehors de l’étiquetage et des notices réglementaires, s’appelle une publicité et c’est sa répétition qui en fait un atout commercial concurrentiel« . En proposant que cette promotion sur les médicaments puisse se faire via des média tels que la presse écrite et Internet, on ne met plus à disposition une information, on pousse clairement à la consommation, au grand bonheur de l’industrie pharmaceutique.

En proposant ce texte, la Commission cède surtout au lobby pharmaceutique qui souhaite promouvoir ses médicaments de prescription.

Le risque est grand de voir se déplacer des budgets initialement prévus pour la recherche et l’innovation vers le marketing. Aujourd’hui déjà, 23% du chiffre d’affaires est consacré aux activités de promotion contre seulement 17% aux activités de recherche.

« Les professionnels de la santé, les médecins doivent être au coeur du processus d’information concernant les produits pharmaceutiques », a conclu Anne Ferreira.

Aujourd’hui la balle est dans le camp des députés européens qui devront prochainement donner leur avis sur ces propositions. »

***

Voici le texte de son intervention que Madame Ferreira nous a fait parvenir :

« Anne Ferreira (PSE). – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, chers collègues, je suis toujours étonnée quand des questions de santé sont traitées par la direction Entreprises et industrie. Mais à la lecture des propositions concernant l’information du patient, on comprend vite que le médicament y est traité à quelques nuances près comme un produit de consommation courante.

Concernant ce sujet, je soutiens qu’une information fournie par l’industrie elle‑même, en dehors de l’étiquetage et des notices réglementaires, s’appelle une publicité et c’est sa répétition qui en fait un atout commercial concurrentiel.

La Commission peut bien mettre en avant certaines dispositions qui devraient encadrer ses propositions, elle peut toujours nous dire que ce sont les associations de patients qui attendent avec impatience de telles dispositions. Nous sommes un certain nombre à ne pas être dupes de l’impact de cette directive « information du patient » et du non intérêt qu’elle représente au regard d’un véritable objectif d’amélioration de la santé des Européens.

Nous pouvons, d’ores et déjà, être assurés que si ce texte était adopté, le budget marketing de l’industrie pharmaceutique connaîtrait une forte augmentation, certainement au détriment de celui de la recherche. Aujourd’hui déjà, 23 % du chiffre d’affaires sont consacrés aux activités de promotion et seulement 17 % aux activités de recherche et si nous nous tournons vers les États‑Unis et la Nouvelle‑Zélande, qui permettent déjà cette information publicitaire, nous savons qu’elle a fait augmenter le volume des prescriptions ainsi que les dépenses de santé sans qu’on puisse observer une amélioration de la qualité des soins et de l’état de santé des Américains ou des Néo‑Zélandais. Que cette expérience nous soit utile.

Enfin, je conclurai en disant qu’une solution moderne serait de faire davantage confiance ou de mieux former les professionnels de la santé pour qu’ils fournissent des informations sur les traitements et médicaments de prescription. »

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Elena Pasca

Voici le texte de son intervention que Madame Ferreira nous a fait parvenir :

« Anne Ferreira (PSE). – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, chers collègues, je suis toujours étonnée quand des questions de santé sont traitées par la direction Entreprises et industrie. Mais à la lecture des propositions concernant l’information du patient, on comprend vite que le médicament y est traité à quelques nuances près comme un produit de consommation courante.

Concernant ce sujet, je soutiens qu’une information fournie par l’industrie elle‑même, en dehors de l’étiquetage et des notices réglementaires, s’appelle une publicité et c’est sa répétition qui en fait un atout commercial concurrentiel.

La Commission peut bien mettre en avant certaines dispositions qui devraient encadrer ses propositions, elle peut toujours nous dire que ce sont les associations de patients qui attendent avec impatience de telles dispositions. Nous sommes un certain nombre à ne pas être dupes de l’impact de cette directive « information du patient » et du non intérêt qu’elle représente au regard d’un véritable objectif d’amélioration de la santé des Européens.

Nous pouvons, d’ores et déjà, être assurés que si ce texte était adopté, le budget marketing de l’industrie pharmaceutique connaîtrait une forte augmentation, certainement au détriment de celui de la recherche. Aujourd’hui déjà, 23 % du chiffre d’affaires sont consacrés aux activités de promotion et seulement 17 % aux activités de recherche et si nous nous tournons vers les États‑Unis et la Nouvelle‑Zélande, qui permettent déjà cette information publicitaire, nous savons qu’elle a fait augmenter le volume des prescriptions ainsi que les dépenses de santé sans qu’on puisse observer une amélioration de la qualité des soins et de l’état de santé des Américains ou des Néo‑Zélandais. Que cette expérience nous soit utile.

Enfin, je conclurai en disant qu’une solution moderne serait de faire davantage confiance ou de mieux former les professionnels de la santé pour qu’ils fournissent des informations sur les traitements et médicaments de prescription. »

Que vaut l’ »information » par les firmes ou « publicité directe aux consommateurs »? Rien pour les patients, tout pour l’industrie!

Commençons par le rapport rendu en 2006 par des chercheurs du Centre de recherche sur les politiques et les services de santé de l’université de Colombie Britannique (Canada), sous la direction de Barbara Mintzes, parce qu’il est fort instructif et balaie toutes les prétentions de l’industrie pharmaceutique à l' »information » et à l' »éducation » prétendument désintéressée… Le rapport a été commandité et financé par le Conseil canadien de la santé, structure créée par le ministère canadien de la santé pour éclairer les choix stratégiques en la matière. Il a l’immense mérite d’analyser et évaluer non seulement la situation canadienne, mais aussi celle des deux seuls pays dans lesquels la « publicité directe aux consommateurs » (PDC ou DTCA : direct-to-consumer advertising) est autorisée, à savoir les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande.

 

Les recommandations préconisent le maintien de l’interdiction de cette publicité et le durcissement des réglementations actuelles sur certains aspects. Elles se fondent sur les résultats clairement négatifs du rapport, qui nous apprend ce qu’on pensait déjà : les velléités informatives et éducatives revendiquées par l’industrie pharmaceutique ne sont que du vent. Leur poids ne se mesure qu’en termes de chiffres de vente fortement augmentés, pour les produits habituellement les plus chers et les moins testés, car à peine mis sur le marché. Selon un rapport officiel américain, un dollar investi dans la publicité directe peut rapporter jusqu’à 6 dollars de plus en termes de vente. Raison pour laquelle le budget marketing se concentre de plus en plus sur ce type d’investissement, appelé « marketing relationnel » ou « communication patient », au détriment des formes plus anciennes de promotion : « Des visiteurs médicaux aux pubs télévisées » est le slogan choisi comme titre pour la note de Pharmacritique rendant compte de cette tendance, soulignée en 2007 par le journal l’Expansion. Il est évident que l’industrie pharmaceutique n’a pas attendu l’onction de la Commission européenne pour aller dans ce sens. Elle se savait en terrain conquis…

 

Comme on peut le voir en lisant les différentes sources listées à la fin, la publicité directe aux consommateurs ne tient aucune de ses promesses, hormis celle de profiter aux firmes : elle n’améliore pas la qualité des soins, n’entraîne pas une meilleure observance (prise correcte des médicaments), n’amène pas les patients à rechercher les soins nécessaires plus tôt, n’offre pas de renseignements fiables sur les pharmacothérapies et les maladies, n’améliore pas les relations médecins – patients, né réduit pas les dépenses de santé, enfin, elle ne responsabilise et n’autonomise nullement les patients.

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L’information des patients par les firmes = publicité directe pour les médicaments. Cadeau de Noël pour les pharmas

Après un recul au mois d’octobre, obtenu par la commissaire à la Santé et dont Pharmacritique a rendu compte dans cette note, la DTCA Today's Seniors.jpgdirective sur « l’information du patient » a été finalement adoptée le 10 décembre 2008 par la Commission Européenne, dans son « paquet pharmaceutique ». Et ce malgré les protestations de la plupart des associations européennes de consommateurs, représentées par le BEUC. La nouvelle directive vide les règlements antérieurs de leur substance et permet à la publicité directe aux consommateurs d’entrer par la petite porte, malgré des précautions de pacotille. C’est un dangereux précédent qui peut donner des idées aussi en dehors de l’Europe. Cette directive doit être encore approuvée par le Parlement européen puis par le Conseil de l’Europe, avant d’entrer en vigueur dans les 18 mois.

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Report de la législation européenne sur le médicament, l’information santé et la pharmacovigilance. Une victoire du front critique ?

Le 24 octobre, la Commission européenne a annoncé que les mesures législatives qui devaient être adoptées cette semaine allaient être reportées. Aucune nouvelle date n’est prévue.

Les propositions devaient améliorer les disparités du marché pharmaceutique d’un pays à l’autre, revoir des questions de pharmacovigilance (dont une bonne partie devait être abandonnée aux firmes) et définir un cadre législatif pour l’information aux patients. Cette dernière mesure fait l’objet de multiples critiques et contestations, puisqu’elle permettrait une communication directe des laboratoires avec les patients, ce qui annihilerait de facto l’interdiction actuelle de la publicité directe aux consommateurs. C’est d’ailleurs la Direction Entreprises et Industrie et non celle de la Santé qui est à l’origine de ces mesures de soutien du commerce au mépris de la santé. Elles gomment les limites entre l’information sur le médicament et les stratégies marketing des firmes, ouvrant la porte à toutes les dérives ainsi légitimées, comme le soulignait The Lancet.

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La Commission européenne et l’EFPIA sapent la législation sur la publicité directe et l’accès direct aux patients

Le Financial Times a rendu compte le 3 octobre d’une rencontre des décideurs politiques et pharmaceutiques européens, WaveBigPharma CAGE.jpgqui peaufinent leur stratégie de mise en pratique des propositions antérieures, connues sous le nom « paquet pharmaceutique » (pharmaceutical package).

 

 

Le titre de l’article en dit long sur les objectifs : « Plan to give drug groups direct public access » (Projet permettant l’accès direct des firmes pharmaceutiques aux patients).

 

 

 

 

 

Sous prétexte d’améliorer l’observance des traitements, la pharmacovigilance et la « qualité de l’information » venant de tous les « acteurs importants » du domaine de la santé, l’accord entre l’EFPIA (le syndicat européen des pharmas) et la Commission européenne (avec Günter Verheugen en tête) permettra aux firmes d’accroître leurs profits par un marketing direct auprès des patients, qui court-circuitera les médecins et contournera l’interdiction de la publicité directe aux usagers pour les médicaments d’ordonnance (DTCA: direct-to-consumer advertising).

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Choice : visite académique et financement réinventé pour stopper l’influence des pharmas, la désinformation et le marketing débridé

Dans un dossier paru en mai 2008, l’association australienne de défense des consommateurs Surmédicamentation.jpgCHOICE a publié un rapport intitulé « Pushing Pills » (Un marketing des médicaments qui dépasse les bornes). Les anglophiles y trouveront un bon argumentaire sur les conséquences néfastes de la publicité des firmes pharmaceutiques. L’introduction générale est suivie de l’analyse des stratégies promotionnelles utilisées pour désinformer les médecins généralistes, à l’exemple des médicaments contre l’hypertension artérielle, puis d’une considération lucide de l’impact de ces méthodes publicitaires à visée commerciale. Enfin, l’association fait des propositions concrètes et exige la mise en pratique de la seule solution raisonnable à cette désinformation risquée pour les patients : une information indépendante des médecins, au moyen de la visite académique et d’un financement complètement revu. J’ai fait quelques analogies avec la situation française.

 

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Des visiteurs médicaux aux pubs télé : marketing relationnel avec les patients et les associations

Dans son numéro de juillet/août 2007, le journal L’Expansion reprend une analyse des tendances actuelles de l’industrie pharmaceutique. L’un des articles s’intitule « Marketing sur ordonnance. Le baromètre 2007 Unilog-HEC confirme le transfert vers le patient des budgets de communication ». Un autre est tout aussi clair : « Des visiteurs médicaux aux pubs télévisées. Le durcissement de la réglementation de la visite médicale induit une réallocation des budgets marketing vers le patient ». En clair, l’industrie pharmaceutique misera de plus en plus sur la publicité directe aux consommateurs, sur l’accès direct aux patients, pour mieux les manipuler.

Il est question de « marketing relationnel » (sic), pour « faciliter la relation médecin – patient », selon un ponte de Sanofi.

Un extrait : « Le budget marketing dédié aux patients devrait même croître de 50 % entre 2006 et 2010. Ce repositionnement prend acte du poids croissant

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Rapport annuel du Vermont sur l’argent de la corruption des médecins. Les psychiatres sont en tête – et les psychotropes aussi…

L’Etat américain du Vermont est l’un de ceux dont la législation impose aux firmes pharmaceutiques de déclarer au parquet les sommes 1162912029.jpgpayées aux médecins à des fins de marketing (« Marketing Disclosure Law », dont le pionnier est l’Etat de Minnesota). Le parquet du Vermont a rendu public le 8 juillet son 5ème rapport annuel sur ces liens financiers qui placent toujours les psychiatres en tête des médecins les plus payés pour faire marcher le commerce. Le procureur général, William Sorrel, commente : « ce rapport montre de nouveau l’influence trop grande de l’industrie pharmaceutique sur la pratique de la médecine au Vermont. (…) Il est particulièrement troublant que l’industrie paye des sommes aussi élevées pour influencer la prescription de médicaments psychiatriques », ajoute-t-il dans sa déclaration. Tout cela nous aprrend à chausser des lunettes critiques, pour un bon décryptage faisant la part entre information et soupe publicitaire servie par citernes entières par les médecins inféodés.

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La « campagne d’information » de Sanofi sur les caillots sanguins: le BMJ dénonce le rôle des agences de communication dans la production de l’information médicale

Où l’on apprend l’importance des agences de com’munication, de publicité et de PR dans le devenir d’un médicament, à l’exemple du Lovenox°. Ce sont des commerciaux 901709542.jpgqui nous informent et rédigent ce qui passe pour de l’information médicale… Des rédacteurs fantôme (ghostwriters) et des médecins comme hommes de paille sont des éléments décisifs dans la stratégie des firmes: ce ghost management omniprésent (gestion fantôme). La photo est tirée de Drug Rep Toys: un badge design de marque Lovenox°… Absolument vital pour les médecins et pour l’avenir de la médecine, tout le monde en conviendra.

L’Australie a vu tout d’un coup un autre danger de santé publique lui tomber sur la tête : les caillots sanguins, qu’une campagne d’information orchestrée par Sanofi-Aventis présente comme plus mortels que le HIV ( !) Des articles en viennent à recommander de rendre les piqûres obligatoires chez toute personne qui pourrait être à risque… Il y a un véritable matraquage publicitaire – déguisé en information scientifique – au point où des hôpitaux envisagent d’appliquer les schémas proposés à la lettre, et de médicamenter tous les patients hospitalisés… Et au point où, de financement en financement, les laboratoires pharmaceutiques arrivent à ce que des recommandations officielles (guidelines) entérinent cela et mettent les produits des firmes les plus généreuses au top de la liste des médicaments anticoagulants…

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La Commission européenne sous influence des labos quant à l’information médicale (Collectif Europe et médicament)

J’ai parlé en traduisant l’éditorial du Lancet 180887811.gifdes propositions de la Commission européenne d’autoriser les firmes pharmaceutiques à apporter des « informations » directes aux patients. Pour mieux comprendre comment le profit des multinationales pharmaceutiques l’emporterait sur la santé publique en cas d’adoption du projet de directive, voici la lettre de 18 organisations adressée aux ministres européens de la santé, aux représentants permanents des Etats membres, aux agences de sécurité sanitaire et à d’autres instances chargées de questions de santé. Merci au Collectif Europe et médicament, cosignataire, de nous l’avoir envoyée.

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La Commission européenne autorisera une publicité directe déguisée, accuse le « Lancet »

L’éditorial en date du 16 juin de la revue médicale britannique The Lancet s’intitule Direct-to-consumer advertising under a different name 495865372.gif(« Une publicité directe aux consommateurs qui ne dit pas son nom »). The Lancet, Volume 371, Issue 9629, 14 June 2008-20 June 2008, Page 1972. Il n’y a pas d’accès direct ni de résumé, alors en voici une traduction rapide. (La photo est tirée d’un site de Harvard. Elle devrait servir de logo à la Commission européenne: attention, toxique pour la santé. Elle pourrait remplacer les étoiles sur le drapeau, par exemple).

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Psychotropes dès le berceau ? Le façonnage de maladies (disease mongering) nous mène tout droit au traitement à vie par psychotropes. Conférence de Barbara Mintzes

Texte de la conférence – débat donnée le 17 janvier 2008 par Barbara MINTZES, chercheure en disease mongering,antidépresseurs surprescription surconsommation,trouble bipolaire médicament,hyperactivité ritaline,marketing pharmaceutique disease mongering,façonnage de maladies psychiatrie,psychotropes enfants,surdiagnostic surmédicalisation surmédicamentation,barbara mintzes,publicité directe pour les médicaments dtca,psychotropes effets indésirables,antipsychotiques trouble bipolaire effets indésirablessanté publique à Université de Colombie-Britannique (Canada), et organisée par la revue Prescrire. L’autre conférence a été donnée par la psychiatre Monique Debauche sous le titre « Marché des psychotropes : construction historique d’une dérive ».

Elles font partie des auteurs qui déconstruisent la médicalisation et le disease mongering comme formes de contrôle social, même sans utiliser directement le terme.

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Publicité directe pour les médicaments. Par ces firmes pharmaceutiques qui nous veulent du bien.

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La Commission européenne abandonne l’information médicale aux firmes pharmaceutiques. Vive la publicité pour le profit! (Communiqué du Collectif Europe et Médicament)

« Le Collectif Europe et Médicament, Health Action International (HAI) Europe, l’International Society of Drug Bulletins (ISDB) et l’Association Internationale de la Mutualité (AIM) déplorent l’absence de véritable débat démocratique et le refus de la Commission de considérer les options privilégiant d’abord l’intérêt des patients et des citoyens européens. »

Voici le document PDF intitulé « Les propositions de la Commission menacent la santé des citoyens européens et la pérennité financière des systèmes de santé des États membres » LettreOuverteInfoCommissairesEU Europe et médicament.pdf

Et la Lettre ouverte conjointe de 11 organisations aux membres de la Commission ENVI du Parlement européen, en particulier aux coordinateurs de cette Commission censée se soucier d’environnement, de santé publique et de sécurité alimentaire… Sans commentaires… La lettre s’intitule « « Information-patient » provenant des firmes pharmaceutiques : un débat confisqué ? LettreAuParlementRapport Europe et méd 31 mars 08.pdf

Lire aussi le communiqué du 22 février 2008:

Communication directe des firmes pharmaceutiques avec le public : La Commission européenne s’entête malgré l’opposition de la société civile

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