La Direction générale des produits de santé et des aliments (DGPSA) du Canada, homologue de notre AFSSAPS, a publié le 23 octobre une mise en garde des laboratoires qui commercialisent l’antidépresseur EFFEXOR (venlafaxine). En France, il s’agit de la firme Wyeth. En somme, un surdosage même faible (1 gramme) par l’Effexor, qui est un ISRSN (inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline) induit plus de risque de décès pour le patient en question qu’un surdosage avec les antidépresseurs ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine). Ces derniers sont les plus couramment prescrits, sous des noms tels Seropram (citalopram), Prozac (fluoxétine) ou Deroxat paroxétine). Mais les ISRSN se multiplient en France aussi, avec l’apparition d’Ixel (milnacipran) et du Cymbalta (duloxétine).
Voici l’alerte destinée aux professionnels de santé : « Renseignements en matière d’innocuité sur le surdosage par le chlorhydrate de venlafaxine [Effexor] en capsules à libération prolongée »
[NdlR : Les antidépresseurs tricycliques et imipraminiques mentionnés dans le texte sont l’une des classes plus anciennes d’antidépresseurs, prescrits bien plus rarement, à l’exception notable du Laroxyl (amitriptyline) et de deux médicaments apparentés à cette classe : l’Athymil (miansérine) et Stablon (tianeptine)].
« Avis aux professionnels de la santé:
Les fabricants de chlorhydrate de venlafaxine en capsules à libération prolongée désirent vous communiquer des renseignements importants sur son innocuité. D’après des études rétrospectives publiées 1,2,3,4, le surdosage de la venlafaxine pourrait être associé à un risque accru de mortalité comparativement aux antidépresseurs de type inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS), mais à un risque moindre par rapport aux antidépresseurs tricycliques. Bien que l’on ignore dans quelle mesure le risque accru de mortalité qui a été observé soit attribuable à la toxicité de la venlafaxine en surdosage plutôt qu’à certaines caractéristiques des patients,5 des rapports de pharmacovigilance font état de cas de surdosage aigu mortel par la venlafaxine seule à des doses aussi faibles qu’environ 1 gramme.
- Pour diminuer les risques de surdosage par la venlafaxine à libération prolongée, en particulier chez les patients plus gravement atteints ou présentant des facteurs de risque de comportement suicidaire, il est recommandé de prescrire la plus petite quantité de médicament compatible avec une prise en charge adéquate.
- Le risque de tentative de suicide chez les patients gravement déprimés est lié à leur maladie et peut persister jusqu’à ce qu’une rémission symptomatique importante survienne. Pour tous les patients déprimés, un suivi clinique des idées suicidaires et des autres indices de comportements suicidaires est recommandé.
- Comme pour d’autres antidépresseurs, on a noté un risque accru de changements comportementaux et émotionnels, y compris de l’automutilation, chez les patients traités par la venlafaxine. Les professionnels de la santé, les patients, les membres de la famille ou les aidants devraient donc faire preuve de vigilance face à ces changements.
- Tous les antidépresseurs ont le potentiel de causer une surdose fatale.
Les fabricants de venlafaxine à libération prolongée travaillent en collaboration avec Santé Canada afin d’inclure les nouveaux renseignements en matière d’innocuité dans la section traitant de surdosage dans les monographies canadiennes de venlafaxine en capsules à libération prolongée.
La gestion des effets indésirables liés à un produit de santé commercialisé dépend de leur déclaration par les professionnels de la santé et les consommateurs. Les taux de déclaration calculés à partir des effets indésirables signalés de façon spontanée après commercialisation des produits de santé sous-estiment généralement les risques associés aux traitements avec ces produits de santé. Tout cas de surdosage ou tout autre effet indésirable grave ou imprévu chez les patients recevant venlafaxine à libération prolongée doit être signalé au fabricant ou à Santé Canada, aux adresses suivantes (…) ».
Le reste du texte et les références se trouvent sur cette page. Quant à la mise en garde destinée aux patients, elle peut être lue ici.
Autres sources, qui montrent d’ailleurs que le problème avait été reconnu dès 2006 aux Etats-Unis et mentionné plus tard dans le RCP (résumé des caractéristiques du produit) :
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Medscape : “Effexor Linked to Increased Risk for Death From Overdose » (Effexor lié à un risque accru de mort par overdose)
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Cet article du CMAJ nous apprend qu’une modification du RCP américain a déjà eu lieu en 2007, pour les mêmes raisons : « Venlafaxine (Effexor): concerns about increased risk of fatal outcomes in overdose » (Venlafaxine (Effexor) : inquiétude portant sur le risque accru d’overdoses à issue fatale).
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Cet article contient un court historique de la question : Venlafaxine Overdose.
prendre 8 boites de’effexor 75mg enfin réussi?
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Bonjour Dominique,
Je ne pense pas avoir compris. Comment ça, 8 boîtes d’Effexor?
Je ne sais rien de comment il faut utiliser ce médicament, et de toute façon, il faut toujours s’adresser à un médecin, là, de préférence à un psychiatre, puisque je suppose qu’il s’agit d’une dépression. Une psychothérapie devrait accompagner systématiquement chaque traitement médicamenteux de la dépression, de l’anxiété, etc.
La parole a beaucoup de vertus, elle permet de mieux comprendre le problème, d’en voir les contours, de trouver la sortie du tunnel, alors même que la situation peut paraître parfois catastrophique et/ou définitivement sans issue.
Je ne sais pas quoi dire, puisque je ne comprends pas de quoi il s’agit. En tout cas, le conseil de recourir à la parole, à une forme de psychothérapie (de préférence avec un médecin, puisque c’est une garantie contre les charlatanismes) n’est pas un cliché, j’en parle à chaque fois.
Cordialement,
Elena
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j’été sous venlafaxine 37,5 pendant un mois est il m’a causé des acouphènes permanantes il a ruiné ma vie c est de la merdre ce med
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Ce médicament est une honte; il est l’illustration du monde pharmaceutique privilégiant l’argent des actionnaires sur la vie des patients qu’ils n’hésitant pas à mettre en péril
Honte
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je suis sous venlafaxine 75mg depuis plus de deux moins maintenant et c’est le seul antidépresseur qui a fonctionné pour moi, j’ai été sous seroplex 20mg avant et rien, aucun changement.
sachant que je vais rester sous venlafaxine 75mg pendant encore au moins 6 mois, je pense que tout dépend des personnes, mais ce médicament m’a été et m’est encore d’un grand secours.
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j’ai pris effexor 75 mg ilya 10 ans pour une dépression sévère pendant 2 ans sans effet secondaire c’etait une molécule qui m’a aidé ,je viens de faire une dépression après 10 ans malheureusement l’effexor à effet immédiat est introuvable le LP je ne le supporte pas est-il possible d’acheter le’effexor à effet immédiat ?merci pour la réponse
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Bonjour, je prend 150 mg (2×75 ) de venlafaxine par jour
Depuis 2 ans et demi.
Et sans cet anti dépresseur, je sais que
Je ne serais plus là. Mes envies suicidaires ont
Disparues. J’ai déjà essayé de stopper le traitement
1 fois pdt 6 mois. Au début tout allait bien
Et puis au bout du 5 ème mois les envies suicidaires
Ont repris de plus belle. Je reprend le traitement
Depuis 3 mois et je me sens beaucoup mieux, je
Recommence à faire des projets. Personnellement,
Je n’ai aucun effet secondaire.
J’espère que vous pourrez trouver le traitement qui vous
Conviendra le mieux. Pour moi c’est clair, c’est celui là!
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Bonjour,
Il me semble que l’Effexor fait parti des médicaments appelés à être écarté, d’après Prescrire.
Télécharger le pdf en bas de page, vous en trouverez le renseignement en page 10 :
http://www.prescrire.org/fr/3/31/52690/0/NewsDetails.aspx
On ne panique pas d’avance, on en parle avec son médecin en insistant pour un sevrage du médicament à petite dose. En effet, je connais plusieurs personnes qui ont eu beaucoup de difficultés à l’arrêter.
Allez-y positivement si possible, et non négativement.
Je terminerai par une reprise de Pharmacritique (en début de commentaires) :
« La parole a beaucoup de vertus, elle permet de mieux comprendre le problème, d’en voir les contours, de trouver la sortie du tunnel, alors même que la situation peut paraître parfois catastrophique et/ou définitivement sans issue. »
Je vous garantis que c’est un très bon conseil.
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Bonsoir
18 ans en dépression sévère
Quelle est posologie letale?
Merci
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