Tysabri: cinq cas de leucoencéphalopathie (LEMP), selon Santé Canada. Rappel du verdict d’Arznei-Telegramm et de Prescrire

Ce médicament de la classe des anticorps monoclonaux qui défrayent régulièrement la chronique ces temps-ci – et qui a déjà un retrait du anticorps mono Hopkins arthritis.gifmarché à son actif (en 2005) – fait de nouveau parler de lui. Son efficacité dans le ralentissement de la sclérose en plaques et dans la raréfaction des poussées n’est pas suffisamment démontrée, selon la revue Prescrire, qui dénonçait en 2007 « une AMM imprudente ».

Les suppositions d’une utilité dans les cas de sclérose en plaques agressive – à poussées rapprochées – justifient-elles le risque de décès et d’invalidité grave par leucoencéphalite multifocale progressive (LEMP, voir explications sur cette page ou sur celle-ci) ou par infections herpétiques? Selon la revue allemande indépendante Arznei-Telegramm, le Tysabri est une « substance toxique » dont l’utilisation en l’état est contraire à l’éthique et qui doit être « renvoyée au stades des tests » préliminaires (a-t 2006; 37: 69-71).

IllustrationHopkins Arthritis Center (dans un texte détaillé sur les anticorps monoclonaux)

Pharmacritique vient tout juste d’aborder (dans la note précédente) la suspension du Raptiva (efalizumab), anticorps monoclonal humanisé prescrit dans le psoriasis en plaques, pour cause de leuconencéphalopathie multifocale progressive. Nous posions la question d’une nécessaire réévaluation de l’ensemble des anticorps monoclonaux, compte tenu des preuves accumulées quant aux effets indésirables de classe, donc communs à tous ces médicaments (Enbrel, Remicade, Avastin, Herceptin, Cimzia, Humira, Tysabri…). La note contient des détails et des liens permettant d’approfondir la question et de voir quels sont les principaux effets secondaires et risques de cette classe.

Rappel des alertes succesives depuis la réintroduction sur le marché

Le Tysabri (natalizumab), anticorps monoclonal (médicament biologique) prescrit pour ralentir l’évolution de la sclérose en plaques et espacer les poussées, a déjà une lourde histoire derrière lui… Commercialisé en décembre 2004, il a été retiré du marché quelques mois plus tard, suite à deux cas de leucoencéphalite multifocale progressive (LEMP), survenus pendant les essais cliniques dont l’un a entraîné le décès du patient. (Arznei-Telegramm et Prescrire parlent de trois cas dont deux décès). Le Tysabri a été réintroduit en 2006, dans l’idée que la balance bénéfice – risques pouvait quand même être favorable (!), mais avec des recommandations de surveillance stricte, à savoir des plans de gestion des risques, qui ne gèrent rien de tout, comme tout le monde le sait, mais servent de poudre aux yeux pour couvrir des autorisations de mise sur le marché « imprudentes », hâtives et de complaisance vis-à-vis des laboratoires pharmaceutiques.

Contrairement aux annonces américaines (par la FDA), le communiqué de 2006 de l’agence européenne du médicament (EMEA) ne parle pas du tout du retrait du marché et de ce décès… La transparence laisse à désirer… Il faut bien lire la description complète à travers les rubriques pour l’apprendre.

Le Tysabri a de nouveau fait parler de lui. Début juin 2008, Santé Canada informait les professionnels de santé de la survenue, sous Tysabri, de lésions hépatiques, de manifestations d’hypersensibilité, et d’infections herpétiques. La revue allemande indépendante Arznei-Telegramm faisait de même en Allemagne (voir plus bas). Puis sont venues les informations sur les cas de LEMP.

En France, l’AFSSAPS (notre agence du médicament) a rendue publique le 21 août 2008 la lettre du laboratoire Biogen Idec (accessible à partir de cette page, avec d’autres informations), qui dit ceci :

À la fin du mois de juillet 2008, deux cas de leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP) ont été rapportés en Europe chez des patients atteints de sclérose en plaques (SEP) recevant du natalizumab (TYSABRI®). Chez ces patients, TYSABRI® a été administré en monothérapie pendant environ 17 et 14 mois. Ces cas doivent rappeler aux professionnels de santé l’importance d’une vigilance clinique continue tout au long du traitement ; d’un arrêt de TYSABRI® dès la suspicion de LEMP, suivi d’une évaluation appropriée comprenant un examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM) et une ponction lombaire. (…)

La LEMP est une maladie du système nerveux central, d’évolution subaiguë, causée par une réactivation du virus JC, survenant essentiellement chez les patients immunodéprimés. Cette maladie entraîne généralement un handicap sévère ou le décès. »

Qu’est-ce que le « Virus JC »?

Un polyoma virus de la famille des papovaviridae qui doit son appellation au nom du premier patient chez lequel il a été isolé: John Cunningham. Il entraîne des foyers de démyélinisation dans le système nerveux central, à savoir une décomposition de la gaine de myéline qui entoure et isole les fibres nerveuses. Pour des détails sur le virus et sur la LEMP, voir ce cours de virologie.

Fin octobre 2008, la Société suisse de sclérose en plaques a été informée de la survenue, aux Etats-unis, d’un troisième cas de LEMP, comme on peut le lire sur cette page. A notre connaissance, l’AFSSAPS n’en a pas informé le public.

Annonce de Santé Canada le 13 février

Alors que, vu de France, on pensait la situation plus ou moins sous contrôle – deux ou trois cas de leucoencéphalopathie multifocale progressive depuis la réintroduction sur le marché, sans plus – Santé Canada et Biogen Idec ont récemment informé  les professionnels de santé de la mise à jour imminente de la monographie du Tysabri. Le communiqué en date du 13 février 2009 parle de cinq cas de LEMP, et non de deux: « Dans le cadre de la surveillance postcommercialisation, on a rapporté jusqu’à présent cinq cas confirmés de LMP [synonyme de LEMP] chez des patients recevant TYSABRI en monothérapie. Quatre de ces cas ont été rapportés en Union Européenne et le cinquième, aux États-Unis. Un cas a entraîné le décès du patient. » « En monothérapie » veut dire que les effets indésirables ne peuvent pas être mis sur le compte des interférons ou d’autres traitements.

Santé Canada attire l’attention sur les signes qui doivent alerter: « Les symptômes habituels de la LMP sont variés et peuvent s’aggraver sur quelques jours ou quelques semaines : faiblesse progressive d’un côté du corps ou maladresse des membres, troubles de la vision et changements dans le mode de pensée, la mémoire et l’orientation, ce qui peut entraîner de la confusion et des changements de personnalité. (…) Il faut demander aux patients qui reçoivent TYSABRI de signaler tout nouveau signe ou symptôme neurologique à leur médecin. » Manque de coordination, paralysie des membres, difficultés à la marche ou à se tenir debout, démence, perte plus ou moins importante de la vue, troubles du langage… sont des termes plus clairs utilisés dans d’autres descriptions.

Le RCP européen (résumé des caractéristiques du produit) parle d’autres effets indésirables et de cas très rares de décès suite à des infections opportunistes de type herpétique. A noter aussi le risque d’apparition d’anticorps anti-natalizumab, se traduisant par une aggravation de la maladie et une diminution de l’efficacité du Tysabri. Cela doit conduire à arrêter le traitement. Comme pour les autres anticorps monoclonaux, l’apparition de cancers n’est pas exclue, même si elle n’est pas (encore) documentée pour le Tysabri. En cas de discontinuation du traitement, il faut prendre en compte le fait que l’effet du Tysabri sur le système immunitaire dure environ 12 semaines après l’arrêt et que les effets indésirables mentionnés peuvent de ce fait survenir aussi pendant cette période. Une surveillance médicale stricte s’impose.

Arznei-Telegramm et Prescrire ne se sont pas trompées

Conclusion de la revue Prescrire:

L’efficacité plus importante dans le sous-groupe de patients ayant une forme « agressive » n’est qu’une hypothèse résultant d’une analyse en sous-groupes a posteriori. Le natalizumab a paru freiner l’aggravation du handicap, mais ce résultat est fragile compte tenu des faibles pourcentages de patients ayant eu une aggravation (18 % versus 27 %). (…) On ne sait pratiquement rien des risques d’un traitement prolongé par natalizumab, notamment en matière d’infections et de cancers. (…) En pratique, eu égard aux risques mal évalués et potentiellement mortels d’un traitement à long terme par natalizumab, le progrès en termes d’efficacité apporté par le natalizumab est insuffisamment démontré pour envisager une utilisation en dehors d’essais comparatifs. »

La revue allemande indépendante  Arznei-Telegramm a littéralement démoli le Tysabri en août 2006, dès sa réintroduction, dans une longue analyse qui finit par cette phrase:

 » Puisqu’il n’y a pas de preuves d’efficacité et que l’étendue des risques mortels n’est même pas prévisible, nous considérons que l’utilisation de cette substance toxique devrait être interdite dans une application hors essais cliniques contrôlés randomisés. Pour des raisons éthiques, seule une telle utilisation peut être justifiée, afin de clarifier la question de l’efficacité et de la sécurité d’emploi de la monothérapie par cet anticorps chez les patients correspondant aux indications »

(a-t 2006; 37: 69-71, réservé aux abonnés).

Ce n’est pas tout. Un article de février 2007 (a-t 2007; 38: 17) donne le Tysabri et quelques autres comme exemples d’autorisation hâtive et sans vérification du rapport bénéfice – risques, preuve de la servilité des agences du médicament envers les firmes dont elles dépendent financièrement. Une brève de février 2008 (a-t 2008; 39: 24) pose la question de deux cas de mélanomes signalés aux Etats-Unis. En juillet 2008, il est question de plusieurs dizaines de cas de troubles hépatiques, de sévérité diverse (a-t 2008; 39: 80). Enfin, en décembre 2008, Arznei-Telegramm rend compte (a-t 2008; 39: 126) d’un deuxième décès par LEMP, signalé par la firme  Genentech  (qui commercialise le Tysabri outre-Atlantique), qui reconnaît enfin que le médicament pourrait augmenter le risque de leucoencéphalopathie. (Alors qu’on le savait depuis les essais cliniques, vu les décès ayant entraîné le retrait du marché de 2005, mais qui ont fort opportunément disparu de la comptabilité… Est-ce raisonnable de passer l’éponge sur une telle « préhistoire » d’un médicament?)

Que faut-il encore ?

Et pour finir, la même question: à quand une réévaluation globale de tous les anticorps monoclonaux? Combien de décès et de maladies invalidantes faudra-t-il encore avant que l’EMEA, l’AFSSAPS, la HAS (Haute autorité de santé) ne se décident de prendre leur rôle de pharmacovigilance au sérieux? Pour le moment, elles confirment une fois de plus le nom que nous leur avons donné dans ces pages: autorités d'(in)sécurité sanitaire.

Elena Pasca

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35 réflexions au sujet de “Tysabri: cinq cas de leucoencéphalopathie (LEMP), selon Santé Canada. Rappel du verdict d’Arznei-Telegramm et de Prescrire”

  1. Obama en ce moment prend au sérieux la problématique des enjeux financiers autour de la FDA. Il a récemment parlé sur le sujet de l’indépendance de la FDA et prone une refonte du système qui lui parait totalement ubuesque. Mais néanmoins la FDA fait figure de bon élève par rapport à l’EMEA qui est devenue une véritable passoire éthique.
    La derniere mode etant de donner l’AMM puis de suivre les dégats sur le marché… ainsi, vont les choses. Lorsqu’on voit que les firmes prennent l’eau avec la crise, il faut essayer de voir les choses en face. Les firmes pharma ont misé sur des mauvais chevaux, des médoc pourris, des pipelines évanescents… aujourd’hui il en coute des licenciements et des chutes des courts. Une éthique du médicament, des AMM moins lobbyisées aurait pu conduire au bonheur des gros actionnaires des firmes et des emplois sauvegardés…
    Oui, la FDA et l’EMEA ont besoin d’une cure ou plutot d’une bonne purge, bien drastique…

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  2. Oui, cet article met en doute les traitements monoclonaux, et biensûre beaucoup diront que c’est une histoire d’argent.
    Même en sachant ça, atteinte de sclérose en plaques, ce traitement pourra m’offrir un espoir supplémentaire le moment venu de diminuer fortement l’évolution de mon futur handicap. Car c’est un des plus puissant à l’heure actuelle pour cette maladie. Et je ne suis pas la seule. Sûre le nombre de malades traité avec ce médicament seulement 5 cas LEMP. Le risque/bénéfice est bon. La comparaison est vraiment minime.
    Peut-être choquant ce que je dis là. Mais quand on a une maladie incurable, et que l’on nous offre que ce genre de traitement, on prend! Surtout si c’est le plus efficace à l’heure actuelle!
    Je pense que le retirer du marché serait une très mauvaise chose. Bon nombre d’entre nous, sépiens, vont passer au statue d’handicapé bien trop vite. Et tout l’espoir que l’on met sur un traitement qui nous « guérisse » serait anéanti!

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  3. A Yannick Comenge:
    Une proposition de réforme de fond en comble de la FDA existait bien avant Obama; d’autres projets législatifs et mesures de changement sont à l’étude ou ont été relancés depuis l’installation de la nouvelle administration. (Avec le retard pris par la cas de démission d’un dignitaire à peine nommé).
    Bref, ça bouge beaucoup aux Etats-Unis, il faudrait en rendre compte dans un article de synthèse, mais j’ai été tournée plutôt vers la France ou des questions d’un autre genre ces temps-ci. J’attends que cela se décante et que les équipes se mettent en place, parce qu’il ne s’agit pas non plus de faire un feuilleton rendant compte de tous les épisodes.
    Des changements, il y en aura, et espérons à une certaine contagion mimétique… un virus du changement qui atteindrait l’Europe, même affaibli par le voyage…
    Quant aux AMM (autorisations de mise sur le marché) de complaisance, hâtives, expérimentales, etc., dont le TYSABRI est par ailleurs un exemple et crée des grandes espérances puis des grandes désillusions, malheureusement… – il y a une note sur Pharmacritique parlant de cet aspect-là, en rapport avec la question du progrès thérapeutique. Pourquoi cette façon d’aborder la question? Parce que ces AMM données à la pelle, sans discernement, donnent l’impression d’une innovation médicale ininterrompue, de possibilités thérapeutiques nouvelles, d’une activité de recherche et de développement des firmes qui justifierait leurs profits, etc.
    Poudre aux yeux… Des centaines et des milliers d’autorisations chaque année, la plupart pour des pseudo-médicaments, copies à peine modifiées de molécules existant déjà, ou alors pour des médicaments issus de la biotechnologie (anticorps monoclonaux, etc.) qui ne sont pas correctement testés et pour lesquels la population sert de cobayes, au mépris des règles les plus élémentaires de prudence, surtout en santé publique. (Le Gardasil est – à ce titre-là aussi! – un excellent exemple. On fait peur, on parle cancer et hop! Plus besoin de prouver quoi que ce soit, avant de vendre à une échelle énorme).
    Vous trouvez donc un article abordant les deux aspects ici:
    « Progrès thérapeutique nul en 2008, dit Prescrire. Multiples critiques des procédures d’AMM, responsables de l’inflation de médicaments dont le bénéfice clinique n’est pas évalué »
    http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2009/02/03/progres-therapeutique-nul-en-2008-dit-prescrire-multiples-cr.html
    Si le lien ne s’ouvre pas, l’article est à la catégorie « Autorités d'(in)sécurité sanitaire ».
    Quant à l’éthique, je ne sais pas si vous avez vu les dessins de la catégorie « Ethique et pharma, firmes et LEEM », saisissant entre autres la quintessence du « code de déontologie » (sic) du LEEM (syndicat de l’industrie pharmaceutique).
    http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/ethique-et-pharma-firmes-et-leem/
    Si ce n’est pas le cas, je vous assure que cela vaut le détour 😉
    Cordialement.

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  4. « Et tout l’espoir que l’on met sur un traitement qui nous « guérisse » serait anéanti! »
    on ne doit pas abuser de votre attente de traitements curatifs en vous trompant avec ces médicaments inefficaces et risqués
    avec mes sentiments les meilleurs

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  5. « Et tout l’espoir que l’on met sur un traitement qui nous « guérisse » serait anéanti! »
    La phrase est un peu forte, c’est sûre.
    Mais le Tysabri reste quand même le plus efficace à l’heure actuelle. Et plusieurs malade ont leur handicap diminué grâce à ce traitement.
    Alors « inefficaces », pour moi, c’est aussi un peu fort.
    Au plaisir

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  6. Je suis sous interféron et il y a aussi un suivi. Parce que il y a aussi des effets secondaires graves. De toute façon le Tysabri est recommandé quand plus aucun autres traitements sont efficaces ou par les SEP agressives. C’est un traitement qui n’est pas donné à tout le monde. Et si un jour je pourrais en bénéficier, je ne dirais pas non.
    Merci pour les liens

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  7. à Loocki,
    Ce que dénonce l’article c’est l’utilisation sans preuve d’efficacité du produit, avec balance bénéfice risque non évaluée.
    Si vous voulez faire partie d’un protocole d’expérimentation de mise sur le marché d’un produit non encore évalué, libre à vous… mais éclairé et informé, PAS A VOTRE INSU!!!
    Le marché du désespoir fait que, malade, désespéré, on est prêt à prendre n’importe quoi. Mais je ne sais pas encore ce qu’est d’être malade et désespéré.
    Si un jour vous pouvez en bénéficier, après évaluation correcte du produit, je ne dis pas non en tant que médecin, mais en aucun cas je ne dois prendre ce risque avec mon patient sans l’informer des enjeux de ce type de produit.
    Pourquoi des médecins participent à cette logique marketing/apprenti sorcier/pouvoir démoniaque?

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  8. Les malades qui prennent ce produit sont conscient des risques. Et c’est tout à fait normal que l’on informe.
    Je vois les résultats de ce médicament sur des malades, et c’est encourageant pour ma part. Il a été prouvé à 68% d’efficacité (en début d’année) contre 30% avec les interférons et l’acétate de glatiramère.
    On sait que les traitements les plus efficaces sont les plus dangereux. En plus, il y a un traitement en cas de LEMP.
    Je me demande, que deviendront tous ceux traités par ce produit actuellement, deviendront si on le retire à nouveau du marché? Tous ceux qui ont pu se remettre debout depuis le début du traitement? Pourquoi a-t-il été homologué si les tests n’étaient pas concluant? Pourquoi n’est-t-il pas rester au stade de test avec des patients volontaires, dans ce cas-là?
    Je ne remets pas en cause l’article. Je trouve juste important de dire mon opinion. Comme vous.

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  9. bonjour Loocki,
    Votre opinion et l’opinion de tous ceux qui souffrent est très importante, en effet, et vous avez raison de l’exprimer, car rien ne doit se faire par-dessus vos têtes, par-dessus nos têtes à nous tous, usagers.
    A mon sens, MGFRANC a parfaitement exprimé les choses et son refus, en tant que médecin – et surtout en tant que médecin responsable, ce qui n’est pas le cas de tous les professionnels de santé, loin s’en faut – de participer à cette « logique marketing/apprenti sorcier/pouvoir démoniaque »…
    Les expérimentations du Tysabri et des autres anticorps monoclonaux (produits de la biotechnologie) se font sur vous, à large échelle, au lieu de se faire dans des essais cliniques.
    Cela est inadmissible.
    Non, l’efficacité n’a pas été prouvée, on en est même loin. Que la revue allemande indépendante Arznei-Telegramm en parle comme d’un « substance toxique » et en termes assez inhabituels pour eux, en dit long.
    je vous conseille de ne pas en rester à votre première impression, mais de suivre les liens donnés dans ce papier et d’aller lire les autres papiers sur les autres anticorps monoclonaux, parce qu’ils ont des effets de classe (plus ou moins les mêmes de l’un à l’autre).
    La société est là pour être un médiateur entre ceux qui sont prêts à tout accepter par désespoir – et on peut les comprendre – et ceux qui sont prêts à tout vendre et à vendre de tout pour maximiser leurs profits.
    Aussi sommes-nous là pour vous dire que, même à supposer – ce qui n’est pas prouvé, je le rappelle -, que le Tysabri puisse retarder un peu chez certains les poussées de sclérose en plaques, s’il doit le faire en tuant par cancer ou par LEMP, en provoquant des défaillances hépatiques, des infections opportunistes et autres effets secondaires neurologiques et auto-immuns gravissimes, alors il n’y a qu’une seule réponse raisonnable, et cette réponse est: retrait du marché et retour aux essais cliniques. vous n’êtes pas de la chair à canon, vous n’êtes pas une quantité négligeable sacrifiable sur l' »autel » des profits!!
    si vous pensez que la LEMP (leuconencéphalopathie multifocale progressive) peut être traitée, il faudrait vous renseigner sur ce que ce traitement veut dire: éventuellement sauver la vie des pauvres malades en question, au prix de handicaps très sévères – et immédiats. La LEMP, c’est cela ou le décès, d’après ce que j’ai lu même sur le site de l’AFSSAPS.
    Vous pensez qu’un médicament de type TYSABRI est un bon pas sur la voie de traitements qui guériraient la sclérose en plaque?
    Je suis sincèrement désolée de devoir vous détromper. Mais lorsque les laboratoires pharmaceutiques ont une telle poule aux oeufs d’or – parce que tous les anticorps monoclonaux coûtent énormément – il n’ont pas intérêt à aller au-delà. La grande stagnation de l’innovation pharmaceutique depuis au moins 10-15 ans – absence de progrès thérapeutique, lisez les notes de Pharmacritique à ce sujet – montre que les laboratoires investissent un maximum dans la publicité et la propagande lorsqu’ils tiennent une molécule, et non pas dans la recherche et le développement d’une autre.
    Plus des patients pensent comme vous, « encouragent » la mise rapide sur le marché de tout ce qui est vanté comme un produit miracle et la persistance des médicaments défectueux – malgré les effets secondaires désastreux -, plus l’industrie pharmaceutique est encouragée à persister dans le même schéma.
    Plus on dénonce les faux-semblants – qui coûte des vies et des handicaps sévères et immédiats -, plus l’opinion publique montre aux labos qu’il est inacceptable de persister dans une voie qui est manifestement une impasse, et plus l’industrie pharmaceutique sera forcée de revoir sa copie et de s’efforcer de produire des médicaments qui apportent quelque chose en termes thérapeutiques, en termes de bénéfice clinique.
    Car c’est ça qui compte et non pas les illusions qui finissent par s’effondrer, provoquant aussi d’énormes dégâts sur la santé des gens qu’elle prend pour cobayes, en plus du coût psychologique énorme.
    Vous n’y êtes pour rien, et je ne voudrais vraiment pas vous reprocher quoi que ce soit; on vous manipule par un marketing ultra perfectionné, on vous donne de faux espoir et on fait de vous, sans que vous vous en rendiez compte, le VRP le plus performant des laboratoires.
    Parce que qui peut s’opposer à ce que vous dites, à ce que vous espérez, sans passer pour un parfait salaud, un sans coeur, impassible et indifférent à votre souffrance et voulant vous priver de l’espoir? Cet espoir qui fait vivre…
    Et pourtant, il faut à un moment donné faire comprendre aux malades que dire oui à de telles superchéries marketing, c’est jouer avec la vie de ceux qui feront un cancer, un Guillain-Barré, resteront aveugles, auront d’autres handicaps ou mourront dans des conditions plus ou moins atroces – au nom d’une illusion.
    Et cela ne fera en rien avancer le véritable traitement de la sclérose en plaque. Comme le disait un dirigeant d’un laboratoire à propos d’un antirétroviral, l’industrie pharmaceutique n’est pas là pour sauver des vies, mais pour faire de l’argent. si elle peut le faire avec le Tysabri, les actionnaires pensent à leurs dividendes, aux profits immédiats, pas aux espoirs des malades, qui ne leur apportent rien… C’est cruel, je sais.
    Cynique?
    Pas moi! Mais la devise des laboratoires pour lesquels il est plus intéressant – plus profitable – de chroniciser les maladies que de les traiter.
    vu les prix des médicaments, peu importe pour une firme si elle met des médicaments défectueux ou trop dangereux sur le marché – et le Tysabri l’est, vu les décès et les effets secondaires de classe des autres: Enbrel, Remicade, Humira, Herceptin, Avastin, Cimzia… -, puisque les profits auront été tels que la santé financière des firmes restera intacte. Avec le prochain expérimentation en route…
    Il faut les forcer à changer d’avis et de façon de faire! Et ça n’arrivera pas tant que l’industrie sera encouragée et ses dérapages excusés.
    vous pouvez bien entendu continuez à penser comme avant et vous dire que je suis une insensible, dégueulasse, cynique et qui ne connaît pas la souffrance. je ne peux certainement pas vous en empêcher.
    Mais l’émotion n’est pas l’attitude la plus productive face aux dérapages de l’industrie pharmaceutique et à sa tendance – jusqu’ici pas démentie, à ma connaissance – d’instrumentaliser le désespoir des malades pour arriver à ses fins mercantiles.
    Aussi difficile soit-il, il faut que vous alliez au-delà, que vous vous prononciez en connaissance de cause, vous comme les malades auxquels on propose un traitement pas Tysabri ou un autre anticorps monoclonal.
    Certes, rien n’est fait pour vous informer. Mais lorsque vous trouvez quelque chose, creusez, renseignez-vous, allez au-delà de la propagande et des mirages, pour ne pas vous retrouvez un jour, vous et d’autres malades déjà durement éprouvés, dans la situation d’avoir à traiter des handicaps supplémentaires.
    Croyez-moi, il serait plus facile pour moi aussi de me taire et de me contenter de vous envoyer un message de sympathie, etc. Plus facile, mais pas plus raisonnable et certainement pas moral. Pour ma part, c’est du respect que je vous témoigne, en plus de ma solidarité, en vous estimant capable de voir au-delà de l’aveuglement marketing qui risque de vous faire beaucoup de mal.
    Cordialement.

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  10. « Les malades qui prennent ce produit sont conscient des risques. Et c’est tout à fait normal que l’on informe.  »
    les malades ne sont absolument pas conscients des risques parce que l’on les leur cache soigneusement.
    ce serait normal qu’on les informe, malheureusement on les dés informe soigneusement
    cordialement

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  11. « On sait que les traitements les plus efficaces sont les plus dangereux. »
    faux
    « Tous ceux qui ont pu se remettre debout depuis le début du traitement »?
    vous en connaissez beaucoup? quelles sont vos sources?
    Pourquoi a-t-il été homologué si les tests n’étaient pas concluants? Pourquoi n’est-t-il pas resté au stade de test avec des patients volontaires, dans ce cas-là?
    il aurait dû rester dans le cadre d’un essai clinique, c’est ce que dit Prescrire, sa commercialisation est hasardeuse, c’est ce que dit Prescrire et Pharmacritique
    cordialement

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  12. Je lis avec beaucoup de peine les avis les plus pessimistes émanant apparemment de gens qualifiés pour les émettre ; mais n’est-ce pas un peu facile, voire un peu lâche aussi, quand on n’est pas touché dans sa chair de jeter l’anathème sur une thérapie qui apporte un mieux être provisoire à des situations de détresse ; j’apporte mon soutien depuis trois ans à une proche, jeune sclérosée qui trouve dans le tysabri beaucoup de mieux être depuis que l’interféron a atteint sa limite. Votre pessimisme me fait mal : pourquoi me gâcher le petit morceau de bonheur que ma nièce aura connu grâce au tysabri.

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  13. je vous repondrais à tous que je suis pour le tysabri et pour cause
    je suis sous tysabris depuis le 4/07/07 pour repondre à don diego de la vega
    je fait partie de ces personnes qui se sont remisent debout et à ce jour j’ai retrouvé une capacité de marche « normale » je peu jouer au foot avec mon fils courir… enfin tout faire normalement
    ma capacité de marche etait de 10 metre aujourd’hui je n’ai plus de limite et moi j’ai pu rencontrer des personnes dans mon cas
    maintenant nous serons daccord sur le fait que ce qui est vrai pour moi ne le sera pas pour tout le monde comme tous les traitements

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  14. et vous voulez que l on fasse quoi le tysabri j en prend depuis deux ans et il est miraculeux je n ai plus rien sans lui je serrais dans un lit completement paraplegique a me demander comment me suicider
    c est ca cette maladie
    j accepte les risques car je veux pas crever
    il est facile d etre critique quand on a pas les pieds dans la tombe
    retirer le du marché c est nous laisser mourir vous realisez CA ?

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  15. salut tt le monde je ne sais quoi faire j’ai consulter mon medecin et ma informer comment est ce medicament et j’ai peur poutant j’ai beaucoup de courrage ma dit:
    en tant que médecin, mais en aucun cas je ne dois prendre ce risque avec mon patient sans l’informer des enjeux de ce type de produit.
    je ne sais quoi faire merci

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  16. Ma fille était sous tysabri depuis fin juillet 2007. La LEMP a été diagnostiquee début Oct 2010, elle est à ce jour dans un état lamentable
    [Note de Pharmacritique: LEMP = leucoencéphalopathie multifocale progressive]

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  17. Je suis sur Tysabri depuis juin 2002. Tysabri a ete le seulement traitement que j`ai pris depuis l`annonce de ma maladie en mars 2002. Mais dernierement decembre 2010 ont m`a telephone pour m`annoncer que le virus a ete detecter dans mon corps mais pour le moment il reste inactif mais peut se developper n`importe quand. Laisse-moi vous dire que je me pose beaucoup de questions depuis. Devrais-je continuer le protocole de recherche ou tout lacher? Je sais que nous sommes informes quand nous acceptons de suivre un protocole mais ont nous dit aussi tes chances sont tres minces de contracter la LEMP.

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  18. Bonjour à toutes et tous,
    J’ai accepté le traitement par tysabri début 2009, j’en suis à ma 19ème perfusion ce jour. L’hôpital m’a fait une prise de sang pour une recherche du virus, dont j’aurais les résultats dans 3 semaines. J’ai découvert votre site à l’instant et me suis appliquée à vous lire.
    Je constate comme vous que ce traitement nous est proposé comme le seul dans la phase que nous traversons et oui nous l’acceptons et oui nous devenons « cobaye » et oui nous espérons et oui nous cherchons à comprendre, à nous investir, à dénoncer… mais c’est notre rôle. Connaissez vous des malades qui refusent d’être aidés? Moi, PAS! J’en côtoie pourtant souvent en hôpital de jour qui ont d’autres traitements tout aussi dangereux. Y a t’il des médicaments sans effets secondaires? et pourtant vous en prenez surement même pour un mal de tête… peut être n’êtes vous pas conscient que vous pourrez aussi développer un de ces effets secondaire. A moins d’avoir les preuves directes et de vous attaquer là ou il le faut. Ne blessez pas les malades « non désespérés » qui veulent juste vivre décemment encore un peu… Le choix de ne pas accepter ce traitement est un fait et n’est pas sans conséquences directes sur l’état d’handicap, de douleurs… ALORS! Bon chemin à toutes et tout ceux qui ont le poids de la SEP. Je suis de tout coeur avec vous.

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  19. A Senga
    Bonjour et merci beaucoup pour toutes ces remarques.
    Voici une réponse longue et spontanée, qui complète celles déjà postées, pour aborder plusieurs facteurs qui me semblent importants.
    C’est un dilemme permanent pour moi, qui est apparu bien avant Pharmacritique, parce que mes activités d’apport d’information ont commencé bien avant, sur d’autres supports, et avec toutes les conséquences et les reproches que l’on imagine et qui pèsent lourdement.
    Une question de responsabilité et de conséquences de mes actes.
    Pour résoudre ce dilemme, je n’ai d’autre choix que de réfléchir en termes qui relèvent d’une sorte d’application du rapport bénéfices/ risques et de ce que pourrait être l’intérêt général.
    Donner de telles informations sur des effets indésirables de tel ou tel médicament implique inévitablement de faire peur, y compris à des personnes qui ne seront pas touchées, ou alors pas de suite. C’est l’une des raisons invoquées habituellement pour me demander directement ou indirectement de me taire (sur des forums et des listes de discussion d’usagers, d’abord).
    Faut-il se taire lorsqu’on a de telles informations de sources médicales sûres – car je ne relaie pas des rumeurs -, au risque de voir d’autres personnes subir des effets indésirables, donc d’être co-responsable pour chaque cas d’effets secondaires vécus par des patients qui n’ont pas d’informations sur le Tysabri et les anticorps monoclonaux, outre le discours des laboratoires et quelques vagues remarques des médecins qui diront à leur tour qu’ils ne savaient pas parce qu’ils n’ont pas pris la peine de chercher ?
    Ne faut-il pas au moins rendre ces informations disponibles au grand public – qui ne lit pas les rarissimes journaux médicaux qui en parlent -, pour que les personnes concernées puissent en parler à leurs médecins et prendre leur décision en connaissance de cause?
    Plus en amont encore: faut-il se taire sur la façon de faire des autorités sanitaires (AFSSAPS, HAS…) et des décideurs politiques, sanitaires et médicaux qui permettent la mise sur le marché de médicaments – quels qu’ils soient – très peu testés et évalués ?
    J’ai épinglé dans un autre article les modalités de mise sur le marché du Circadin (mélatonine, un somnifère somme toute sans grand risque prévisible), non pas pour lui-même, mais par principe. Parce qu’une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour un médicament non testé convenablement est inacceptable.
    Le Circadin peut être sans grand risque, mais si l’on accepte que les procédures de recherche, de validation et d’autorisation soient bâclées pour une molécule, la prochaine sera peut-être infiniment plus dangereuse.
    (2ème partie à suivre)

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  20. (2ème partie de ma réponse)
    Faut-il accepter que des malades chroniques soient des cobayes pour des anticorps monoclonaux (Tysabri, Enbrel, MabThéra, Remicade, Cimzia…) inventés et approuvés dans des cancers en phase terminale, où le rapport bénéfices/risques, donc les risques que l’on peut courir pour éventuellement prolonger la vie, ne sont pas les mêmes que dans des maladies chroniques?
    Faut-il instrumentaliser la détresse de malades désespérés pour leur faire avaler peut-être n’importe quoi, en particulier cette classe de médicaments qui pousse comme des champignons après la pluie, parce qu’ils sont très chers et rapportent beaucoup?
    Faut-il accepter de voir des blogs et sites qui apportent soi-disant une information indépendante, saluer toute « nouveauté » comme si c’était un progrès thérapeutique et s’extasier sur les biomédicaments?
    J’en ai vu qui, faisant de la publicité pour un énième anticorps monoclonal, parlait du premier biomédicament et des promesses des biotechnologies. Lesquelles? je n’ai vu qu’une seule promesse tenue: les dividendes pour les actionnaires, compte tenu du prix très élevé que les Genentech et autre Roche et Sanofi ont bel et bien obtenus.
    Pas étonnant que l’industrie pharmaceutique et les médecins et autres décideurs à sa solde ne veuillent pas (non plus) d’une évaluation en termes coût/efficacité…
    Que des malades désespérés soient prêts à essayer ce qui leur est vendu comme une promesse de mieux, je le comprends. Par contre, que des laboratoires pharmaceutiques et des autorités sanitaires créent des illusions et des promesses dangereuses, je ne l’accepte pas.
    Si certains patients de maladies chroniques (sclérose en plaques, psoriasis, arthrite rhumatoïde, lupus…) veulent être des « cobayes », comme vous le dites, il faut qu’ils le fassent en connaissance de cause – ce qui n’est pas le cas, puisque les informations ne sont pas données -, et aussi dans un cadre très strict et contrôlé: par exemple dans des essais cliniques menés selon une méthodologie rigoureuse, dans des services hospitaliers et strictement encadrés. Pour cela, il n’y a pas besoin de l’AMM classique (qui ouvre la voie à des prescriptions massives et injustifiées, souvent faites parce que les médecins ont des conflits d’intérêts avec les laboratoires qui fabriquent le Tysabri, le Humira et autres Enbrel, Avastin, herceptin…).
    Il est inacceptable qu’il y ait d’abord une commercialisation – autorisation de mise sur le marché – et que les « essais » plus larges se fassent directement sur la population, en une sorte d’expérimentation grandeur nature. La plupart des « participants », les patients qui se voient prescrire largement ces médicaments, ne sont pas informés et ne savent pas qu’ils expérimentent.
    (3ème partie à suivre)

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  21. (3ème partie de ma réponse à Senga)
    Que l’on teste l’existence du virus JC (John Cunningham), très bien. Mais le problème est que si l’on découvre que ce virus, présent chez à peu près 60% des adultes sans être pathogène, s’est activé et est devenu pathogène à cause de l’immunosuppression induite par le Tysabri, c’est trop tard. La leucoencéphalopathie multifocale progressive ne peut pas être arrêtée. Et son évolution est bien plus rapide et invalidante que celle d’une SEP d’évolution rapide. Sans parler des autres maladies chroniques comme l’arthrite rhumatoïde ou le psoriasis, qui sont certes invalidantes et douloureuses, mais pas mortelles.
    Tout le problème est là.
    -les autorités n’ont pas le droit de procéder de la sorte
    -il faut l’information, en clair et en libre accès, pour une décision en connaissance de cause (et non pas un « consentement éclairé », parce que cela implique d’emblée que le patient accepte)
    -à chaque fois qu’un médicament est mis en cause (et en particulier lorsque l’un d’eux est retiré, voir le Raptiva), il faut impérativement mettre en cause et revoir l’ensemble de la classe dont il fait partie. Ce sont les anticorps monoclonaux, en l’occurrence. Parce que les médicaments d’une même classe ont des effets communs – effets indésirables de classe -, par-delà leurs spécificités.
    On entend parler de LEMP pour chacun des anticorps monoclonaux. Le tysabri a été retiré du marché une fois pour cause de leucoencéphalite multifocale progressive, puis réintroduit, sans qu’il y ait pourtant d’essais cliniques sérieux sur les bénéfices qu’il pourrait apporter (et qui pourraient justifier une prise de risque) et sans qu’il soit disculpé. Il ne peut pas l’être. Et les cas de LEMP se multiplient (je rendrai compte bientôt de nouveaux cas), sans parler des autres effets indésirables très graves, dont j’ai signalés certains en parlant du MabThéra/rituxan.
    http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2011/08/26/nouveaux-deces-sous-mabthera-rituxan-rappel-des-leucoencepha.html
    ou alors dans les autres articles sur les anticorps monoclonaux, accessibles en descendant sur cette page:
    http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/avastin-enbrel-anticorps-monoclonaux-anti-tnf/
    puis dans les réponses à des commentaires postés à la suite de ces articles, y compris sur cette même page.
    Si les liens ne s’ouvrent pas, vous accédez aux articles à partir de la liste alphabétique des catégories, à gauche de la page, en cliquant sur « Avastin, Enbrel, anticorps moncolonaux, anti TNF ».
    (4ème partie à suivre)

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  22. quatrième partie de ma réponse à Senga
    Pour ma part, j’ai choisi d’informer, avec les moyens du bord, considérant que ma responsabilité était celle-là, pour les informations auxquelles j’ai pu avoir accès, et que c’est plutôt ce type de démarche qui va dans le sens de l’intérêt général. Libre à chacun de ne pas lire ou de ne pas prendre en compte.
    Ce n’est pas vous qui êtes responsable de cette situation, et pas non plus le messager que je suis à mon niveau. Mais les décideurs (AFSSAPS, HAS, ministère de la Santé…), l’industrie pharmaceutique et les médecins et leurs organisations.
    Que l’ordre des médecins, les syndicats médicaux, etc. commencent par exiger une presse médicale et une formation médicale continue de qualité et indépendante et dénoncer tous les abus des industriels. Qu’ils cessent de se complaire dans une ignorance facile. Et que les usagers se mobilisent, et on verra après.
    N’oublions pas que, à faire le jeu marketing de l’industrie pharmaceutique, à nous complaire avec des faux remèdes, qui sont pire que le mal, c’est la recherche des vrais remèdes que l’on empêche.
    Lorsque la stratégie commerciale des laboratoires, qui mettent sur le marché quelque 20 anticorps monoclonaux, tous pareils ou presque, tous ces me-too aussi inefficaces les uns que les autres, lorsqu’on n’acceptera plus de laisser faire et qu’elle ne rapportera plus, ils seront obligés de financer de la vraie recherche, pour trouver de nouveaux médicaments, de vrais médicaments, de vrais remèdes à ces maladies.
    N’oublions pas non plus de poser les questions qui fâchent sur les causes de ces maladies, et notamment sur la part environnementale et iatrogène dans leur développement. Car cette part-là est évitable, c’est là-dessus qu’on peut jouer le plus facilement pour enrayer les maladies chronique, sclérose en plaques comprise.
    J’espère de tout coeur que vous n’aurez aucun effet indésirable.
    Bon courage à vous et toute ma sympathie, quel que soit votre choix.
    Bien cordialement

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  23. Bonsoir Elena,
    Concrètement et suite à votre développement dont je ferais part aux médecins qui me suivent, pour essayer de faire bouger mes interlocuteurs face à ces sujets.
    La LMP, est surtout invoquée par les médecins aux patients par le biais d’un formulaire validé et visé avant la 2ème année de traitement « date dite butoir » au traitement par tysabri. C’est l’AFSSAPS l’investigatrice de ce formulaire. Les médecins expliquent aux patients que celui-ci permet justement de faire la recherche du virus et de poursuivre le traitement. En effet, nous sommes porteur mais on nous dit que dans le cas ou nous le développons à cause du traitement, celui-ci sera interrompu. Mais le risque réside toujours pendant quelques mois voir années…
    Que faire? à part arrêter! y a t’il des patients qui ont des commentaires à poster à l’AFSSAPS?
    J’ai des questionnaires « dits anonymes » à remplir pour le labo qui approvisionne le tysabri. Je pense que je vais y apposer mes commentaires.
    Pour la part environnementale, là aussi on peu en débattre… aujourd’hui la connaissance n’est pas assez établit mais assez destructrice pour en montrer ces effets allergènes, cancérigènes… mes notions ne sont pas assez approfondies, mes convictions elles, oui!
    Continuez à vous affirmer, encore plus haut, encore plus fort.
    De mon côté, je vais essayer d’avancer « 17 ans ce mois-ci que j’ai la SEP ».
    Votre marque de sympathie me touche.
    Avec mes remerciements.
    Bien cordialement.

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  24. Bonjour et un grand merci pour votre réponse, pour votre compréhension et vos encouragements !
    J’ai beaucoup pensé à votre message et avais peur de vous avoir blessée, les mots n’étant pas mon fort.
    Ce qui me semble le plus problématique, c’est que l’industrie se contente de fabriquer des copies de ces médicaments qui rapportent (anticorps monoclonaux ne sont qu’un exemple) et ne fasse pas les recherches qui devraient mener à un réel progrès thérapeutique dans la sclérose en plaques et dans les autres maladies chroniques.
    Nous devrions tous donner de la voix là-dessus, pour casser ce discours médiatique qui nous présente comme révolutionnaire ce qui n’est qu’une tentative qui mériterait d’être peaufinée, mais ne l’est pas parce que le marketing l’emporte.
    Cassons cette prédominance du marketing et le fait qu’il engloutit la majeure partie de l’argent brassé par les laboratoires pharmaceutique et exigeons que cet argent – qui sort de notre poche – soit investi dans de vraies recherches.
    Regardez cet article détaillé qui dit bien mieux les choses:
    http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2011/06/24/le-medicament-a-800-millions-de-dollars-un-mythe-balaye-par.html
    C’est là une tromperie fondamentale qu’il faut dénoncer.
    Erreurs médicales et méconnaissance de la SEP
    De plus, la sclérose en plaque est très méconnue par les médecins eux-mêmes, ce qui fait qu’ils jouent encore moins bien l’un des rôles qui devraient être les leurs: de soupape de sécurité dans la médicamentation et le système dominé par les pharmas.
    J’ai été littéralement choquée lorsqu’une médecin m’a proposé un texte – qui n’était donc pas un commentaire à la va-vite, mais réfléchi et écrit pour publication – dans lequel elle disait texto que le syndrome de Guillain-Barré serait l’autre nom de la sclérose en plaques. (Il s’agissait pour elle de dénoncer les effets secondaires de certains vaccins, dont le Guillain-Barré, assimilé à la sclérose en plaques. De plus, lorsque j’ai dit de façon très diplomatique que cela ne me semblait pas être le cas, le médecin en question a persisté. J’ai encore les échanges et suis toujours aussi choquée, pensant aux conséquences qu’une telle méconnaissance a d’abord dans la pratique médicale de ce médecin.
    Bien entendu, je n’ai pas laissé passer cela sur Pharmacritique, mais ce n’est pas à moi, usager, de reconnaître de telles erreurs et encore moins de payer le prix d’un orgueil blessé et du fait qu’en France, ce que dit un médecin devrait être parole d’évangile, même s’il s’agit d’erreurs.
    Il faut poser crûment les questions qui s’imposent, sur les erreurs médicales et leurs conséquences.
    Des erreurs médicales d’une part, le marketing pharma d’autre part, avec ses conséquences de surprescription de médicaments que les médecins « connaissent » la plupart du temps à travers le discours commercial des labos, puis l’absence d’information, etc. Tout cela se tient, tout cela fait système – et nous payons le prix pour tout cela et pour le fait de nous arrêter à des éléments disparates, pris séparément, qui ne nous permettent pas de poser les questions fondamentales, globales.
    (Suite dans le commentaire suivant. L’un de mes multiples défauts, c’est la longueur…)

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  25. (Suite de ma réponse)
    INFORMATION, RESPECT DU PATIENT et PRISE DE DECISION
    Cette erreur sur la sclérose en plaque n’est pas unique, loin de là.
    C’est juste un exemple pour vous dire à quel point j’ai appris à me méfier et à quel point j’ai des raisons très fortes pour tenir ce discours habituel sur Pharmacritique: les usagers et les malades doivent s’informer par eux-mêmes, trouver des sources à la fois indépendantes et de qualité – les deux n’étant pas toujours synonymes – et apprendre. Apprendre aussi à tenir tête aux médecins et à se faire respecter.
    Une part très importante de ce respect, c’est l’information. Ce qui ne se réduit pas au « consentement éclairé ». D’ailleurs, ce terme me déplaît profondément et il ne devrait nullement être considéré comme le standard à atteindre. Ca veut dire obtenir un accord sur les positions du médecin, alors qu’il faudrait prendre une décision commune (shared decision-making) à la suite d’un processus.
    EMPOWERMENT
    Je parle depuis près de 10 ans avec des usagers et de malades de maladies très diverses de plusieurs pays et ai pu me rendre compte à quel point la situation française des malades était mauvaise, par rapport à d’autres. Nous n’avons pas d’empowerment, et dès qu’un usager dit quelque chose, ose critiquer quelque chose et penser par lui-même, refusant de se laisser formater, les représailles sont là. Je peux l’affirmer et ferai peut-être un jour un grand déballage, textes à l’appui.
    Ca se passe de la même façon dans les échanges médecin /patient et sur la blogosphère; on voit de suite qui est capable de respecter les patients/usagers et qui ne l’est pas, malgré les paroles.
    Le problème est donc profondément enraciné; je ne peux le saisir et en parler sur ce blog que de façon générale, mais ma propre expérience comme celle, majoritaire, de toutes les personnes avec lesquelles j’ai pu échanger, va dans le même sens.
    Lorsqu’on est malade, en particulier d’une maladie chronique, il faut apprendre, lire, comparer les dires des médecins avec les sources de qualité, poser les questions qui fâchent sur tout ce que l’on ne comprend pas, etc.
    LA CONFIANCE SE MERITE
    La confiance accordée à un médecin, elle se mérite, elle doit venir lorsqu’elle est méritée et non pas comme une sorte de réflexe préalable. Lorsqu’un médecin n’accepte pas cela, il faut en changer.
    J’ai dialogué par le passé, ici, sur ce blog, avec Janine (et son compagnon Bruno), elle aussi atteinte d’une sclérose en plaques et auteure du livre Mots pour maux. Nous avons même fait connaissance lors d’une manif.
    http://motspourmaux.perso.sfr.fr/
    J’ai beaucoup appris de tous les deux et les embrasse très fort s’ils me lisent. (C’est une période de surcharge et de grande fatigue pour moi, du coup, je me manifeste très rarement, voire pas du tout. En général, je ne sais pas maintenir les échanges, tarde à répondre, etc. Mes excuses à tout le monde.
    J’ai beaucoup appris aussi sur certaines façons inadmissibles de traiter un malade.
    De tout ce que je lis depuis ces près de 10 ans, j’accumule, j’apprends, j’encaisse aussi – parce que je ne suis pas capable d’aider, ni de faire face à la souffrance dont on me parle – et essaie de contribuer un tout petit peu à une prise de conscience sur ces questions.
    Excusez-moi pour cette réponse qui part dans tous les sens. Le message est qu’il faut que nous prenions soin de nous-mêmes d’abord (par la connaissance, etc.), que nous ne fassions pas confiance aveuglément, que nous nous fassions respecter par les professionnels de santé. Prérequis indispensable.
    N’hésitez pas à détailler ce qu’il en est de ce formulaire et à intervenir partout sur le blog, sur toutes les questions. C’est un plaisir de vous lire et de lire tous ceux qui, comme vous, s’interrogent, échangent, cherchent à comprendre et à s’informer pour décider en connaissance de cause.
    Merci encore et bon courage à vous! Tenez bon et tenez cette fichue sclérose en plaques en laisse! Donnons de la voix pour que tout soit fait pour qu’un jour, on la plaque pour de bon et on la guérisse!
    Bien cordialement.

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  26. Bonjour,
    diagnostiquée sep depuis juin 2010, mon neurologue suite à une derniere poussée en novembre dernier veut me mettre sous tysabri. il est vrai que mon dernier irm n’est pas tres bon 6 lesions dont deux assez grosse , tres curieusement l’examen physique est bon ,j’ai plutot bien recuperee; il m’a dit que la maladie etait active malgre l’absence de symptomes physique et que si je ne faisais rien le handicap s’installerai assez vite ; il preferai que l’on passe directement au tysabri vu qu’à ses yeux c’est le plus efficace ; meme si sur le moment j’etais presque convaincu , pour le coup j’ai tres peur c’est cornélien , si tysabri risque de lemp, si pas de traitement risque de handicap
    si j’écoute mon instinct je ne prendrai aucun traitement j’ai pas confiance,je prfere les methodes naturelles pour un meilleur confort de vie , oui mais voila je commence a avoir la pression , medecins ;, entourage etc voila merci pour tous vos temoignages et ecrits j’espere que ça m’aidera a faire le bon choix et sans peur

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  27. Bonjour Léa et merci de votre commentaire (et témoignage en même temps). Evidemment, la décision vous appartient; j’imagine à quel point elle doit être difficile…
    Ce que je vous conseille, c’est de lire tous les articles consacrés aux effets indésirables des anticorps monoclonaux, accessibles en descendant sur cette page:
    http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/avastin-enbrel-anticorps-monoclonaux-anti-tnf/
    Le Tysabri fait partie de cette classe d’anticorps monoclonaux, et ils ont tous des effets secondaires dits « de classe ». Il n’y a pas que la LEMP. Ces textes contiennent des liens et références, ce qui vous permettra de vous faire une idée assez précise de ce qu’on leur reproche.
    Avec cela, allez voir votre médecin (et demandez aussi un deuxième avis, sans trop d’espoir de diversité, puisque la publicité pour ces médocs et très importante, tout comme la désinformation à travers la littérature médicale; du coup, quasiment tous les médecins tiennent le même discours…)
    En tout cas, ne prenez pas le Tysabri avant d’avoir discuté de tout cela avec des médecins de confiance.
    Après, si vous décidez de le prendre, ce sera fait en connaissance de cause, et personne ne critiquera votre décision; tout le monde la respectera.
    Tenez-nous au courant.
    Bon courage à vous et toute ma sympathie!
    Elena Pasca / Pharmacritique

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  28. Bonjour,
    je suis la personne ( léa), virginie à qui vous avez gentiment répondu le 25 / 01 ; je viens donner de mes nouvelles ; pour l’instant pas de nouvelles poussées même si je sens bien sûr que la maladie reste active puisque les fourmillements ne me quittent que très rarement . Je n’ai pas donné suite pour le tysabri , je crois qu’avant mon message ma décision était déjà prise mais votre message et mes lectures sur le sujet m’ont permis d’assumer mon choix ; j’ai trouvé entre temps un médecin généraliste qui lui aussi m’a dit texto  » si on me le proposait je refuserai » voila qui en dit long . Pour l’instant j’essaie d’être philosophe , je me dit que cette maladie est là pour m’apprendre des choses sur moi, mon environnement et sans doute tellement d’autres choses ; je préfère la voir comme une « chance » plutôt que comme une fatalité ,après advienne que pourra en espérant quand même que la recherche avance et nous propose des alternatives qui ne nous mettent pas davantage en danger il n’est pas interdit d’y croire !
    En tout cas le tysabri c’est non trop risqué !
    Virginie
    [NdR: Nom de famille effacé par Pharmacritique, puisqu’il s’agit de données médicales personnelles. Sur internet, un prénom suffit dans de tels cas]

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  29. Bonjour,
    Je viens de lire avec une grande attention tous les commentaires concernant le Tysabri.
    Au départ, j’ai consulté ce site car je devais faire un choix entre le gilenya et le tysabri.
    J’avais beaucoup d’espoir de guérison partielle ( amélioration de ma vie par ces traitements) mais je me rends compte que tout cela n’est pas réel et que le guérison est encore loin.
    Je peux paraitre triste et ce n’est pas faux.
    Je vous remercie quand même.

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  30. Bonsoir,
    J’ai été sous tysabri de 2008 à 2015 ma neuro m’a informé des risques de LEMP, étant positif au virus JC le choix d’arrêter le traitement été préférable, ce que j’ai fait avec grand regrets aujourd’hui je suis en fauteuil roulant pour me déplacer super mais j’ai pas eu la LEMP

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