(Un problème technique a rendu les textes réunis sous la catégorie « Prescriptions irrationnelles au profit des firmes », datant de février/mars, inaccessibles par le bouton de recherche ou les catégories. La seule solution est de les reposter… Occasion de les (re)lire 😉 Cette note est parue d’abord sur cette page, sur laquelle on peut lire à la fin les commentaires critiques d’une visiteuse médicale, et c’est pourquoi on ne la supprime pas).
Le 15 janvier 2008, l’UFC Que choisir, association de défense des consommateurs, a publié les résultats de son étude intitulée « Prescriptions de médicaments : Des prescriptions irrationnelles, un constat confirmé par la Cour des Comptes ». L’association rappelle ses propres analyses tout en rendant compte de la parution de deux rapports alarmants sur les dérapages en matière de (dés)information médicale et de filière du médicament, les deux complètement dominées par l’industrie pharmaceutique : le rapport de la Cour des Comptes, paru en septembre 2007, et celui de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales), paru en octobre).
On peut aussi voir dans l’irrationalité des prescriptions – donc de la majeure partie du système de soins – l’un des symptômes de cette « liberté » sans limites du médecin que nous évoquions dans cette note, quoique sous un autre angle. Pour beaucoup de médecins, cette liberté justifie même leurs conflits d’intérêts, donc le consentement à la corruption pharmaceutique… Cette liberté-là est absolutisée au point de devenir de l’arbitraire pur, négation de la liberté des patients, qui en subissent les conséquences. Rappelons encore une fois qu’aucune firme n’a jamais obligé un professionnel de santé à accepter son argent, ses « honneurs » ou ses visiteurs médicaux… Non, la corruption se fait en toute « liberté »… Corruption d’une médecine qui comprend le mot « libéral » au sens d' »ultralibéral »: profitons sans entraves…
Le marketing des firmes pharmaceutiques fait en sorte de contourner les génériques et incite les médecins – à l’aide de petits ou grands cadeaux – à prescrire des médicaments nouveaux, très chers, dont ni l’efficacité ni la sécurité d’emploi ne sont sûres et suffisamment testées. La médecine tend à devenir une activité commerciale comme une autre, organisée autour de la vénération du profit, et mettant en danger la santé des usagers par le recours trop rapide et irréfléchi à des « nouveautés » qui n’ont pas fait leurs preuves. Les usagers ont aussi à payer le coût du marketing des firmes pharmaceutiques, compris dans le prix des médicaments, par exemple. Et encore, si les médicaments récemment autorisés étaient de véritables nouveautés… Mais la plupart du temps, c’est loin d’être le cas. Cette note peut être lue en continuité avec la déclaration de l’ISDB (International Society of Drug Bulletins) sur le (très faible) progrès thérapeutique, dont nous avons résumé les grandes lignes.
Revenir à la raison, à un usage plus rationnel et raisonnable des médicaments, a pour condition nécessaire l’élimination pure et simple des conflits d’intérêts. Chaque médecin peut commencer par le refus de recevoir les visiteurs médicaux payés par les firmes. Il existe des délégués de l’assurance-maladie (DAM), par exemple, qui fournissent des informations sur les médicaments.
Le texte de l’UFC Que choisir: Prescriptions de médicaments : Des prescriptions irrationnelles, un constat confirmé par la Cour des Comptes
Continuer la lecture de L’irrationalité des prescriptions en France, conséquence de la désinformation par l’industrie pharmaceutique. Constat de l’UFC Que choisir et de l’IGAS
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