« Médecins sous perfusion » financière, manoeuvres promotionnelles des firmes… Le deuxième rapport de l’IGAS et des précisions de l’UFC Que choisir

Voici un article de Rouba Naaman, paru sur le site Novethic fin janvier. L’auteure commente l’étude et les communiqués de l’UFC-Que choisir et souligne certains aspects de l’étude sur les cinq classes de médicaments dont les prescriptions ont été passées au crible. Mais ce qui retient le plus l’attention, ce sont les commentaires de quelques dirigeants de l’association de défense des consommateurs ainsi que de certains représentants des firmes pharmaceutiques et de leur syndicat, le LEEM. C’est ironique… Il y a une grande solidarité entre les firmes et les médecins ayant des conflits d’intérêts dès que quelqu’un pointe un doigt accusateur… Il n’y a que des innocents… Que des professionnels de santé et de l’industrie pharmaceutique qui ne sont pas responsables. Doit-on comprendre qu’ils sont irresponsables?

Précision importante: Le deuxième rapport de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales), dont il est question dans le texte, est resté confidentiel pendant quelque temps. Vous pouvez le lire sur cette page de la Documentation française, sous le titre « Encadrement des programmes d’accompagnement des patients, associés à un traitement médicamenteux, financés par les entreprises pharmaceutiques ».  L’IGAS n’est pas dupe. Les auteurs voient dans les projets de « programmes d’accompagnement » ou d' »observance » des manœuvres promotionnelles des firmes pharmaceutiques qui cherchent à avoir un accès direct aux patients pour mieux les influencer.

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Des milliards gaspillés pour une qualité de soins moins bonne. D’autres articles de l’UFC Que choisir sur l’irrationalité des prescriptions

Voici des extraits de quelques autres documents de l’UFC – Que choisir, chiffrant les conséquences des prescriptions irrationnelles à des milliards d’euros. Un milliard d’euros sur cinq ans, rien que pour cinq classes de médicaments représentant à peine 14% des prescriptions des médecins de ville… Sans aucune amélioration de la qualité de soins, au contraire.

Les extraits sont suivis d’un lien vers les propositions faites par l’association et de liens vers des articles plus anciens, mais qui ont gardé toute leur actualité. A lire pour avoir une image de plus en plus claire de ce qui se passe dans le meilleur système de santé du monde…

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L’irrationalité des prescriptions en France, conséquence de la désinformation par l’industrie pharmaceutique. Constat de l’UFC Que choisir et de l’IGAS

(Un problème technique a rendu les textes réunis sous la catégorie « Prescriptions irrationnelles au profit des firmes », datant de février/mars, inaccessibles par le bouton de recherche ou les catégories. La seule solution est de les reposter… Occasion de les (re)lire 😉 Cette note est parue d’abord sur cette page, sur laquelle on peut lire à la fin les commentaires critiques d’une visiteuse médicale, et c’est pourquoi on ne la supprime pas).

Le 15 janvier 2008, l’UFC Que choisir, association de défense des consommateurs, a publié les résultats de son étude intitulée « Prescriptions de médicaments : Des prescriptions irrationnelles, un constat confirmé par la Cour des Comptes ». L’association rappelle ses propres analyses tout en rendant compte de la parution de deux rapports alarmants sur les dérapages en matière de (dés)information médicale et de filière du médicament, les deux complètement dominées par l’industrie pharmaceutique : le rapport de la Cour des Comptes, paru en septembre 2007, et celui de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales), paru en octobre).

On peut aussi voir dans l’irrationalité des prescriptions – donc de la majeure partie du système de soins – l’un des symptômes de cette « liberté » sans limites du médecin que nous évoquions dans cette note, quoique sous un autre angle. Pour beaucoup de médecins, cette liberté justifie même leurs conflits d’intérêts, donc le consentement à la corruption pharmaceutique… Cette liberté-là est absolutisée au point de devenir de l’arbitraire pur, négation de la liberté des patients, qui en subissent les conséquences. Rappelons encore une fois qu’aucune firme n’a jamais obligé un professionnel de santé à accepter son argent, ses « honneurs » ou ses visiteurs médicaux… Non, la corruption se fait en toute « liberté »… Corruption d’une médecine qui comprend le mot « libéral » au sens d' »ultralibéral »: profitons sans entraves…

Le marketing des firmes pharmaceutiques fait en sorte de contourner les génériques et incite les médecins – à l’aide de petits ou grands cadeaux – à prescrire des médicaments nouveaux, très chers, dont ni l’efficacité ni la sécurité d’emploi ne sont sûres et suffisamment testées. La médecine tend à devenir une activité commerciale comme une autre, organisée autour de la vénération du profit, et mettant en danger la santé des usagers par le recours trop rapide et irréfléchi à des « nouveautés » qui n’ont pas fait leurs preuves. Les usagers ont aussi à payer le coût du marketing des firmes pharmaceutiques, compris dans le prix des médicaments, par exemple. Et encore, si les médicaments récemment autorisés étaient de véritables nouveautés… Mais la plupart du temps, c’est loin d’être le cas. Cette note peut être lue en continuité avec la déclaration de l’ISDB (International Society of Drug Bulletins) sur le (très faible) progrès thérapeutique, dont nous avons résumé les grandes lignes.

Revenir à la raison, à un usage plus rationnel et raisonnable des médicaments, a pour condition nécessaire l’élimination pure et simple des conflits d’intérêts. Chaque médecin peut commencer par le refus de recevoir les visiteurs médicaux payés par les firmes. Il existe des délégués de l’assurance-maladie (DAM), par exemple, qui fournissent des informations sur les médicaments. 

Le texte de l’UFC Que choisir: Prescriptions de médicaments : Des prescriptions irrationnelles, un constat confirmé par la Cour des Comptes 

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