Le web 2.0 affiche ses vraies valeurs : financières. A l’exemple de Google et son « encyclopédie » publicitaire (Knol)

Nous avons repris il y a quelque temps un article sur les dessous économiques du web 2.0 (squelette technique de la médecine 2.0, 40060543.jpgetc.), aussi appelé « web participatif ». Et ayant Wikipédia pour chef d’œuvre. Voilà que Google concurrence celle-ci par son encyclopédie Knol (de knowledge : « savoir »). Avec des différences notables : entrées signées et rédigées par des « experts » (qui les choisira et comment ?), qui auront une part des bénéfices apportés par la… publicité figurant sur leurs pages. Apparemment, cette financiarisation – mise en évidence dans l’article que nous avons cité et dans nos commentaires – ne contredirait pas le principe affiché sur tous les toits (en toile ?) de création collective et de « diffusion gratuite du savoir ». Et Google assure qu’il restera « neutre » face à ses propres produits… On appelle cela au choix conflit d’intérêts ou schizophrénie, M. Google !

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Etude sur les blogs des médecins : confidentialité, image des patients, publicité… Incursion dans la médecine 2.0

« Malgré toutes leurs plaintes sur leur manque de temps à consacrer aux patients ou à se tenir informés des dernières innovations, certains docs 1145112384.jpgtrouvent le temps de bloguer énormément ». C’est le début de l’article intitulé Doctor Blogs Reveal Patient Info & Endorse Products (« Des blogs tenus par des médecins donnent des informations sur les patients et recommandent des produits »), signé par Ed Silverman. Il poste sur son site l’intégralité d’une étude qui vient de paraître dans le Journal of General Internal Medicine : Content of Weblogs Written by Health Professionals (“Contenus des blogs écrits par des professionnels de santé”).

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Open Medicine: revue médicale canadienne à comité de lecture et en libre accès, exemple de médecine 2.0

Open Medicine existe depuis 2007 et est indépendante, à l’instar de celle que nous connaissons déjà : PLoS (Public Library of Science). Sa 878383842.jpgraison d’être est définie en une phrase : “Open Medicine fait partie d’un mouvement social qui cherche à assurer une large diffusion du savoir scientifique et à faire en sorte que ce soit ce savoir qui guide la relation de soin médecin – patient. Les recherches médicales publiées informent la pratique clinique et les politiques de santé, raison pour laquelle elles devraient être accessibles à tous gratuitement ». C’est le savoir qui doit être déterminant et non pas ce que veulent les firmes pharmaceutiques. Et qu’elles obtiennent en finançant à gogo des campagnes promotionnelles pour tel ou tel médicament.

Cinq numéros d’Open Medicine ont déjà vu le jour, dont le premier contenait une critique de livre faite par Jerome Kassirer, ce qui est de bon augure… Comme la présence d’Alan Cassels ou Joel Lexchin. Chaque article contient un encadré très bien visible pour les déclarations d’intérêts. L’éditorial du premier numéro est signé par James Maskalyk, actif au Soudan, aux côtés de « Médecins sans frontières », et qui tient un blog sur ses expériences de terrain.

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Une analyse économique des coûts cachés des réseaux interactifs ou « web 2.0 » : on est loin de la gratuité et de la démocratisation…

Le web 2.0 (Wikipédia et d’autres sites interactifs, contributifs) suscite beaucoup d’engouement et une illusion de démocratisation des contenus, du savoir et du savoir-faire. Cette mise en commun égalitaire, non hiérarchique et désintéressée briserait le modèle pyramidal de transmission du savoir et éliminerait les nombreux intermédiaires dans cette transmission et dans le partage des connaissances (professeurs, journalistes, références qui font « autorité », etc.). Avec les intermédiaires disparaîtraient aussi les conflits d’intérêts.

Des applications sont tentées en médecine aussi (médecine 2.0, Health 2.0), pour contourner la mainmise d’un petit cercle de pontes et autres « autorités » sur l’opinion et sur la formation/ transmission du savoir médical. Ainsi que pour essayer d’assainir le terreau nourricier des conflits d’intérêts et de se débarrasser de certains problèmes que pose la evidence-based medicine (EBM).

Il est certain que la circularité des références, l’argument d’autorité et les autres scories qui résultent de la forte structuration hiérarchique de la médecine finissent par discréditer celle-ci et l’entraîner dans l’irrationalité, comme l’avaient bien vu McCormick et Skrabanek (cf. notre note). Mais la médecine 2.0 est-elle plus démocratique, plus transparente, moins soumise au diktat du profit ?

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