L’Appel « Non à la contention! » (à signer sur cette page), adressé aux députés et aux sénateurs et dont le sous-titre est « La sangle qui attache tue le lien humain qui soigne », est la dernière action en date du Collectif des 39. Il est repris plus bas, après mes commentaires détaillés sur le contexte et les enjeux.
Catégorie : Psychiatrie: dérive sécuritaire, exclusion des fou
Collectif des 39: lobbying contre l’évaluation d’une psychanalyse misogyne et gynophobe par la Haute autorité de santé…
Mise à jour du 9 mars: avec des noms d’intervenants pour savoir qui défend la psychanalyse dans sa violence sexiste, misogyne, gynophobe, rendant les femmes coupables de l’autisme, des maladies de leurs enfants et de tous les maux, d’ailleurs.
Les femmes, ces vides, ces néants, ces trous dans la culture et dans la civilisation… Si elles et les enfants échappent à la psychanalyse, c’est le début de la fin. Qui vont-ils pouvoir torturer, tout en se prétendant humanistes, tout en prétendant faire du soin?
Le Collectif des 39 (psychiatres) contre la nuit sécuritaire m’a fait parvenir ce texte, invitant tout le monde à participer au meeting qui aura lieu le samedi 17 mars, à Montreuil, à la Parole Errante.
Critiques de la réforme sécuritaire des soins psychiatriques. Livre de Denis Salas sur le populisme pénal
[Mise à jour: J’ai défendu les positions de ce Collectif de psychiatres tant qu’il a essayé de mobiliser contre des thèses sécuritaires. Tout en me demandant s’il était au service de la domination de la secte psychanalytique lacanienne. Manifestement, c’est le cas, comme on l’a vu avec les prises de position pour défendre la psychanalyse, notamment contre la Haute autorité de santé, qui la relègue au statut de thérapie non consensuelle de l’autisme. Les enfants souffrant d’autisme étaient la chasse gardée des psychanalystes, tout comme… tous les autres et comme toutes les femmes, rendues coupables de toutes les maladies des enfants, rendues coupables de toutes les tares d’une société qui se « féminiserait », dans laquelle les femmes risqueraient de ne plus être aussi soumises au « Nom-du-père », de ne plus accepter qu’on les dégrade, qu’on les humilie, qu’on les piétine dans les soins et partout ailleurs.
On peut voir à quel point la psychiatrie est dominée par la secte lacanienne, puisque le Collectif des 39 s’est mobilisé comme un seul homme (c’est le cas de le dire) pour empêcher toute critique, toute remise en question, alors même qu’il s’agit d’enfants autistes que les psychanalystes empêchent au quotidien d’acquérir une autonomie, d’acquérir des moyens de communication. Honte à ces psychiatres et à tous les participants, tous ceux qui soutiennent les charlatans qui nous narguent en s’affirmant comme tels dans une pétition… Ils sont tellement puissants qu’ils peuvent tout se permettre.
Je laisse tel quel le texte initial, avec la partie qui me paraissait digne d’être soutenue. Fin de la mise à jour]
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J’ai rendu compte à plusieurs reprises des objectifs et des initiatives du Collectif des 39 contre la Nuit sécuritaire dans les notes accessibles à partir de cette page.
Et c’est avec un grand plaisir que j’ai animé le débat organisé par la Fondation Sciences Citoyennes le 9 décembre 2010 sous le titre « Dérives sécuritaires en psychiatrie: criminalisation de la folie. Enjeux et conséquences ». Y ont participé deux des principaux initiateurs de ce mouvement, le Dr Michaël GUAYDER et le Dr Claude LOUZOUN, ainsi que Denis SALAS, chargé d’enseignement et de recherche à l’Ecole Nationale de la Magistrature.
J’ai eu le plaisir d’interviewer longuement Denis Salas en 2005 (« Le droit: dernier bastion de l’universalisme? »), dans le cadre d’un dossier que j’avais fait pour la revue Place au(x) Sens sous le titre « L’Universalisme en question(s) », doublé d’un cycle de débats et de conférences à la Fondation Heinrich Heine, dont j’ai assuré la coordination scientifique. C’est un dossier qui garde toute son actualité; peut-être faudrait-il le reprendre. La seule partie accessible sur internet est l’entretien avec mon ancien directeur de recherche, le philosophe Heinz Wismann, intitulé « Figures de l’universel« , qui a été repris par la revue Dogma.
Denis Salas avait déjà participé à un débat pluridisciplinaire en 1996 à la Fondation Heinrich Heine, que j’avais organisé pour tenter de comprendre ce qui me paraissait être un changement significatif et une radicalisation des formes de violence des jeunes: « Nouvelles formes de violence juvénile? », avec le sociologue Michel Wieviorka et le philosophe et philologue Heinz Wismann, directeurs de recherche à l’EHESS.
Non à la réforme sécuritaire de la psychiatrie ! Rassemblement du mardi 15 mars devant l’Assemblée
Pour une présentation du mouvement initié par le Collectif des 39 [contre la] Nuit Sécuritaire, voir les notes réunies sous la catégorie « Psychiatrie : dérives sécuritaires, exclusion de la folie ». La pétition lancée le 20 février 2011 contre le projet de loi peut être signée sur cette page.
Le Collectif des 39 organise un rassemblement devant l’Assemblée Nationale (Place Edouard Herriot 75007 Paris, Métro Assemblée Nationale, ligne 12) le mardi 15 mars 2011 de 16h00 à 20h00.
Non à la réforme sécuritaire de la psychiatrie !
« Cette mobilisation a pour objectif le retrait du projet de loi « relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet d’une prise en charge psychiatrique ». Ce projet de loi élude la question de la qualité des soins et vise essentiellement au contrôle social, transformant les soignants en auxiliaires de police.
Nous vous invitons donc tous et toutes à participer à cette mobilisation afin de convaincre nos députés de voter contre.
Ce rassemblement sera aussi l’occasion de distiller quelques gouttes de folie douce en cette ère de plus en plus sécuritaire et de grand renfermement. L’ensemble des syndicats de psychiatres et de personnels ont annoncé qu’ils s’associaient à notre rassemblement.
Professionnels de la psychiatrie, patients, familles et citoyens, exprimons notre indignation face à ce projet de police sanitaire ! »
Collectif des 39
Pétition du Collectif des 39 contre « une déraison d’Etat » : le projet de loi Sarkozy – Bachelot réformant la psychiatrie
Je me joins à tous les citoyens soucieux de la préservation des libertés fondamentales – c’est-à-dire entre autres d’un Etat de droit, où les principes républicains sont respectés et non bafoués tous les jours au moyen de méthodes de flicage et de fichage, de « soins » sous contrainte et autres ségrégations visant les personnes les plus vulnérables, à tous les citoyens soucieux d’une médecine non dévoyée en gardienne de prison pourvoyeuse de camisoles chimiques et autres outils de contrôle social – pour appeler à signer et à diffuser la pétition mise en ligne le 20 février 2011 par le Collectif des 39 contre les dérives sécuritaires de la psychiatrie. L’intitulé du texte pointe déjà l’étendue des enjeux : « Réforme de la Psychiatrie : Une déraison d’Etat ». La photo qui accompagne le texte original

en dit long sur le respect des libertés dans le cadre de soins contraints en ambulatoire… C’est à cela que correspond, en réalité, la berceuse que nous chante Nora Berra sur le renforcement des droits des patients…
Il s’agit de mobiliser le plus largement possible afin d’empêcher l’adoption du texte présenté par Roselyne Bachelot et accessible sur cette page de l’Assemblée nationale: « Projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge ». Le dossier législatif contenant les travaux préliminaires se trouve sur cette page.
Pour en savoir plus, on peut consulter, outre les nombreux textes et vidéos sur le site du Collectif, les articles parus sur le site de l’Union syndicale de la psychiatrie (USP), à commencer par la dépêche APM qui rend compte des grandes lignes de cette réforme de la loi de 1990, présentée en mai 2010 à l’Assemblée nationale et qui devient encore plus restrictive et arbitraire du fait d’une disposition adoptée le 26 janvier en Conseil des ministres en réponse à une objection du Conseil constitutionnel.
Dès lors qu’un juge interviendra lorsque les hospitalisations sous contrainte dépasseront 15 jours et se prononcera tous les six mois en cas d’internement de longue durée, ces « soins [sic] sans consentement » pourront être facilement renouvelés. Cette nouvelle loi qui devrait entrer en vigueur devrait concernent pas moins de 70.000 personnes…
Le Syndicat des psychiatres d’exercice public (SPEP) et l’Intersyndicale Nationale des praticiens hospitaliers (INPH) ont eux aussi manifesté, dans un communiqué commun, leur inquiétude face à cette judiciarisation des soins et appelé tous les professionnels de santé comme les autres citoyens à « faire barrage à ce projet de loi d’essence sécuritaire ».
Le projet de loi intégrant désormais cette restriction supplémentaire sera débattu prochainement au Parlement. C’est dire qu’il est urgent de soutenir le mouvement de protestation tel qu’il est mené par le Collectif des 39, qui laisse les euphémismes de côté pour présenter les vrais enjeux.
Dérives sécuritaires en psychiatrie: criminalisation de la folie. Enjeux et conséquences (débat le 9 décembre)
Le jeudi 9 décembre, j’aurai le plaisir d’animer un débat sur les enjeux et conséquences de la criminalisation de la folie, auquel participeront Michaël Guyader (Psychiatre, Collectif des 39 contre la Nuit Sécuritaire), Claude Louzoun (Psychiatre, Collectif Liberté Égalité Justice) et Denis Salas (Magistrat, chargé d’enseignement et de recherche à l’Ecole Nationale de la Magistrature). (Voir plus bas pour les détails).
J’ai parlé à plusieurs reprises (voir cette page, ou encore ici et ici, par exemple) du mouvement contre La Nuit Sécuritaire et rappelle que la pétition lancée par le Collectif des 39 – à l’origine de cette protestation qui réaffirme que la médecine est mandataire des intérêts des patients et non pas le bras armé d’un régime politique et économique – est toujours ouverte sur cette page.
Meeting national du mouvement des psychiatres contre la « nuit sécuritaire » (Collectif des 39)
Aujourd’hui, samedi 25 septembre a lieu de 9 h à 17 h le 3ème Meeting National du Collectif des 39 à Villejuif.
Espace Congrès Les Essalières, 3 bd Chastenet du Géry – M° Villejuif Léo Lagrange.
Pour tous les documents (appel à participer au meeting, dossier expliquant le mouvement contre la « nuit sécuritaire » et les raisons de la constitution du « collectif des 39), allez sur le site du collectif des 39. Et vous pouvez toujours signer la pétition. [EP]
Rencontre nationale du Collectif psychiatrie « contre la nuit sécuritaire » le samedi 28 novembre: refuser la criminalisation des maladies mentales et la déshumanisation des soins
Le Collectif psychiatrie – « Contre la nuit sécuritaire » organise le samedi 28 novembre 2009 une Rencontre Nationale sur le thème « QUELLE HOSPITALITÉ POUR LA FOLIE ? Non au retour des gardiens de fous, au grand renfermement, à l’abandon, au tri, à la mise à l’écart ! »
La rencontre (inscription sur cette page) aura lieu à la Maison de l’Arbre – La Parole errante, au 9 rue François Debergue, 93100 Montreuil-sous-Bois, Métro Croix de Chavaux (ligne 9).
Je n’ai toujours pas pu me rendre compte s’il s’agit d’un mouvement dirigé en sous-main par les psychanalystes lacaniens. Si c’est le cas, il n’est pas question de les soutenir. En attendant, j’en parle, en espérant qu’il s’agit d’un rassemblement de psychiatres voulant faire respecter le Code de déontologie.
On peut manifester notre solidarité avec ce mouvement – en signant la pétition du Collectif psychiatrie contre la « nuit sécuritaire ». Le texte expose les raisons de la constitution de ce mouvement citoyen qui refuse « de voir la question des soins psychiques réduite à un pur contrôle sécuritaire criminalisant outrageusement la maladie mentale« , refuse de cautionner l’instrumentalisation de la psychiatrie « dans une logique de surveillance et de séquestration » et de « maintien de l’ordre sécuritaire » asservissant la population par la peur. Dans un salutaire rappel des principes républicains, ces citoyens psychiatres veulent maintenir l’articulation entre singulier et collectif par la solidarité, l’éthique et le respect de la fonction sociale qui est la leur et dont l’impératif catégorique consiste à « défendre et soutenir la dignité des patients« .
Pour une documentation détaillée, voir les liens à la fin de cette note. Texte introductif, programme et intervenants:
« La nuit sécuritaire »: pétition et manifeste. Bravo à ces citoyens psychiatres qui défendent l’intérêt général!
« Sans la reconnaissance de la valeur humaine de la folie, c’est l’homme-même qui disparaîtrait », peut-on lire d’emblée sur le site du Collectif psychiatrie. La « défense des libertés individuelles des plus fragiles, des exclus, des malades mentaux » est primordiale, car elle est l’un des indices les plus fiables de l’état de la démocratie d’un pays et du degré de sa pourriture par des ferments totalitaires avançant sous les dehors policés d’une « Sarkofrance » dans laquelle la gouvernance satisfaisant des intérêts électoralistes, particularistes, clientélistes a remplacé depuis longtemps la politique oeuvrant pour le bien commun dans des institutions républicaines.
Peut-être avez-vous déjà signé la pétition relancée par le « mouvement des 1789 » présents le 7 février à Montreuil, qui ont adopté le Manifeste de la Nuit sécuritaire. Quelles que soient mes réserves – n’étant pas sûre du rôle des psychanalystes lacaniens dans ce mouvement – je souscris au constat : Sarkozy et Cie veulent nous pousser à nous taire et accepter progressivement toutes les atteintes à nos libertés individuelles et politiques, à nos droits, y compris celui de l’égalité de l’accès aux soins. Or, faire taire un être humain, c’est le nier dans son humanité, comme dit Hervé Bokobza dans la conclusion. Et voici l’intervention de Jack Ralite, connu pour sa bataille pour une psychiatrie éthique, qui ne mâche pas ses mots quant au « coup du 2 décembre » porté par ce « grand éducateur » qu’est Nicolas Sarkozy.