Jean-Luc Hees à Radio France: retour sur ses ménages pour l’industrie pharmaceutique et l’éviction de Martin Winckler

Jean-Luc Hees, qui a fait au moins un « ménage » pour l’industrie pharmaceutique et a répondu illico presto à la demande de celle-ci de faire taire Martin Winckler, nous est présenté comme un « indépendant »… Le sens de ce mot a décidément pas mal involué sous le règne de Censure.jpgSarkozy 1er et de sa valetaille médiatique. Les industriels peuvent se frotter les mains : les intérêts privés seront bien défendus par les obligés du monarque, lui-même lié à ce petit monde, comme nous l’avons vu en regardant ses liens avec Sanofi (ici et surtout ici). Si l’on veut que cela change, il faudra attendre un changement de régime, car l’intérêt général ne fait pas partie du vocabulaire de la cour.

Mais restons-en à ce qui s’est passé en 2003, lorsque Hees à viré Winckler de France Inter. C’est une « affaire » qui en dit long sur les rapports de nos media, de nos journalistes avec le pouvoir politique et économique. Deux séquences vidéo et des extraits du site de Martin Winckler nous font comprendre, par-delà ce cas concret, comment les journalistes contribuent à la désinformation médicale, en tant que rouages du ghost management (gestion ubiquitaire et invisible) des laboratoires.

La complaisance des confrères de Jean-Luc Hees, vulgarisateurs de la volonté de Sarkozy

Un article du Point en date du 29 avril nous apprend que le seul et unique candidat de Sarkozy au poste de directeur de Radio France a été confirmé par la majorité sarkozyste à l’Assemblée et au Sénat. Ouf, je suis soulagée ! L’insoutenable suspense est fini !

C’est une farce digne des régimes dictatoriaux, et pourtant il n’y a pas grand monde pour hurler au loup… Le candidat unique de notre unique Sarkozy 1er, qui a « promis [à Hees] de ne pas intervenir », selon le titre de l’article du Point, a pris ses fonctions le 12 mai.

Dormons sur nos deux oreilles, la cervelle assommée par une petite musique de com’ venue de la cour médiatique et de Hees lui-même, qui dit pourtant préférer la réalité à la communication, et notamment la réalité des chiffres. C’est vrai, quoique dans un sens bien moins flatteur pour lui. Rappelons-nous que, du temps où il était à la tête de France Inter, il avait effectivement tranché net en faveur de la puissance des chiffres (de vente) de l’industrie pharmaceutique. L’information indépendante est passée à la trappe, n’en déplaise au journaliste du Point, qui aurait dû creuser un peu plus. Rien de tel que l’histoire pour nous apprendre ce que valent les déclarations de quelqu’un.

Citons le Point : « Au cours de ses deux auditions, Jean-Luc Hees a (…) rappelé que la qualité première du service public était son « indépendance », notamment vis-à-vis des pressions commerciales. « Nicolas Sarkozy m’a fait savoir très solennellement que jamais il ne me demanderait quoi que ce soit qui puisse heurter ma conscience ou mes convictions », a-t-il affirmé, rappelant qu’il n’avait pas l’âme d' »un censeur ». De ce point de vue, le remplacement de la chronique humoristique de Stéphane Guillon n’a pas été abordé.

« Mes responsabilités précédentes au fil des années m’ont conduit par déontologie à établir une sorte de barrage entre la vie politique et moi », a-t-il ajouté. Hees estime que « les journalistes de la maison » sont « dans leurs gènes » acquis au principe de servir l’information la plus impartiale. »

L' »Indépendance (…) vis-à-vis des pressions commerciales » à la sauce Hees n’est pas incompatible avec les ménages pour l’industrie et les conflits d’intérêts qu’ils induisent…

Il faudrait interroger les témoins visuels pour voir si son nez ne s’est pas allongé alors qu’il arrangeait la vérité de la sorte. Jean-Luc Hees a manifestement la mémoire courte et sélective. Ce sont peut-être ses débuts à l’ORTF – jadis organe officiel des intérêts politiques et industriels, revenu sur le devant de la scène comme modèle des media asservis d’aujourd’hui – qui lui ont appris à naviguer en eaux troubles sans avoir l’air de se salir et sans se casser une échine apparemment bien souple. J’en parle parce qu’il est quand même étonnant de voir que bon nombre de commentateurs disent qu’il serait au-dessus de la mêlée politique, ou en tout cas un professionnel chevronné, un homme de qualité, etc. Ce qui ne l’a pas empêché de jouer le jeu jusqu’au bout: cette farce de la candidature unique, soi-disant en toute indépendance.

Ce sont certainement ses nombreuses qualités qui ont fait de lui une recrue de choix pour assurer « des ménages » pour l’industrie pharmaceutique, l’un des plus grands annonceurs de la radio. Alors même qu’il était à la tête de France Inter, radio publique, Jean-Luc Hees n’a pas hésité à monnayer ses services pour servir de gage de sérieux et d’indépendance à Novartis.

Que veut dire « faire un ménage pour l’industrie » ?

En jargon journalistique, « faire un ménage » veut dire qu’un laboratoire qui veut faire de la publicité pour tel médicament paie – plus ou moins grassement, en fonction de la réputation – un journaliste connu, pour que celui-ci « anime » des réunions à visée promotionnelle. Celles-ci ont lieu dans des hôtels de luxe, sur des péniches et à d’autres endroits cosy, où des leaders d’opinion (key opinion leaders, voir le dossier du British Medical Journal présenté dans cette note) à la solde de l’industrie sont affrétés exprès pour vanter les mérites de la molécule en question.

Le journaliste est là pour jouer de son expérience à canaliser ses interlocuteurs, en faisant en sorte que ces grands pontes ne soient pas embêtés par des auditeurs qui auraient l’outrecuidance de poser des questions sur les effets secondaires du médicament, les données scientifiques quant au rapport bénéfices – risques, les conflits d’intérêts de ces VRP de luxe, etc.

Jean-Luc Hees a fait au moins un ménage pour l’industrie, comme on l’apprend de l’émission de Canal+ « 90 minutes », dont est tiré l’extrait vidéo parlant de Winckler : il s’agit d’un ménage fait au colloque annuel de Novartis en 2002. Il a non seulement « animé » les débats, mais aussi fait figurer son CV dans la brochure du colloque, qui débute d’ailleurs par un éditorial faisant l’éloge de Novartis et signé… Jean-Luc Hees. Mais les conflits d’intérêts, le mélange des genres, l’image de la chaîne et la question de l’honneur ne lui ont posé aucun problème à ce moment-là. Par contre, Hees n’a eu que l’honneur et l’image de France Inter à la bouche lorsqu’il a nié avoir évincé Winckler en réponse aux pressions du lobby pharmaceutique.

On comprend parfaitement quels sont les enjeux d’un tel ménage – qui veut dire en fin de compte que le journaliste en question se laisse corrompre pour vanter un médicament et contrer les critiques -, en regardant cet extrait du numéro de 2 février 2004 de l’émission « 90 minutes » de Canal+, avant d’en venir à l’ »affaire » Winckler / France Inter. C’est une étape essentielle dans le circuit de la désinformation.

Le renard gardien du poulailler : l’industrie pharmaceutique en éducateur du grand public

Dans la chronique « scientifique au sens large » qu’il tenait en 2002 – 2003 sur France Inter sous le nom « Odyssée », Martin Winckler a osé appeler à la raison face à une campagne publicitaire de Pfizer qui se présentait comme une campagne de santé publique mettant en garde contre les dangers du cholestérol.

Voilà un excellent exemple de ce qu’on appelle sur Pharmacritique « pharmacommerce de la peur ». Puisqu’il s’agit de contourner l’interdiction de la publicité directe pour les médicaments d’ordonnance, et que le meilleur moyen, c’est de « vendre » d’abord les maladies, c’est-à-dire de faire peur en insinuant que chacun d’entre nous a telle épée de Damoclès au-dessus de sa tête et que nous devons nous ruer chez le médecin et exiger tel médicament avant qu’il ne soit trop tard. Le médicament n’est certes pas nommé, mais tout le monde le devine, par exemple lorsqu’une campagne soi-disant éducative quant aux troubles de l’érection est signée par Lilly… (Ce battage médiatique sur le Cialis a valu à Eli Lilly d’être distinguée comme la pire firme de l’année 2008 : voir cette note).

C’est ce que visait cette campagne publicitaire de 2003 qui présentait le cholestérol comme une incarnation biologique du diable en personne : créer une peur générale qui se traduirait par une augmentation nette du chiffe des ventes des statines et autres médicaments hypolipémiants (c’est-à-dire qui baissent le taux des graisses du sang). S’agissant d’une campagne de Pfizer, c’était certainement le Tahor (atorvastatine) qu’il fallait vendre.

Il faut ajouter l’autre facette du déferlement marketing : la publicité pour les statines et autres margarines que gobent les médecins, à travers les visiteurs médicaux (ces notes parlent de leur impact), mais aussi à travers leur formation continue sponsorisée par les firmes (voir ces notes) ou encore par le battage médiatique des leaders d’opinion.

Il y a fort à parier que ces grands pontes – qui vivent en bon ménage avec l’industrie et pour lesquels Jean-Luc Hees faisait le ménage – ne mangent pas de la margarine anticholestérol sur du pain complet ni ne se jettent sur les statines si leur taux de LDL cholestérol et de triglycérides se trouve juste un peu au-dessus d’une moyenne arbitrairement baissée par des « experts » internationaux pour élargir le nombre de « malades ». (Plusieurs notes de la catégorie « (Anti) cholestérol, Ezétrol, Inégy » et de la catégorie « Maladies inventées/ disease mongering » ont abordé certains de ces aspects).

Quel crime Martin Winckler a-t-il commis pour être débarqué de la sorte ?

Il a osé dire, entre autres, que le cholestérol n’est pas le diable, qu’il n’est pas LA cause seule et unique de tous les désastres cardiovasculaires. Quelle outrecuidance ! Quelle impertinence que de venir contredire ainsi les efforts « éducatifs » de l’industrie pharmaceutique !!

C’était en avril 2003. En mai, il a critiqué une campagne publicitaire du LEEM (organisation patronale de l’industrie pharmaceutique), incluant des annonces qui passaient régulièrement sur France Culture, France Info et France Inter.

Libération a rendu compte des étapes de l’éviction dans l’article « Winckler muselé par les labos? » C’est la chronique du 15 mai 2003 intitulée « Pourquoi entend-on sans arrêt des spots de l’industrie pharmaceutique en ce moment ? », qui a suscité l’ire du lobby pharmaceutique. Selon Libération, « Winckler y fustigeait le LEEM et ses campagnes de pub qui « ne sont qu’une façade. Pourquoi ? Parce que depuis une vingtaine d’années l’industrie ne découvre pratiquement plus aucun médicament majeur ». Se basant sur un ouvrage de Philippe Pignarre, Winckler poursuivait en expliquant comment les laboratoires, pour compenser, truquaient les résultats cliniques, effectuaient des tests au rabais dans le tiers-monde, corrompaient la communauté médicale ou encore inventaient des maladies de toutes pièces… »

Heureusement, la pauvre industrie si injustement agressée a trouvé un vaillant défenseur en la personne de Jean-Luc Hees ! Ouf ! Que se serait-il passé s’il n’y avait pas eu ce monsieur incorruptible et « insensible aux pressions commerciales », pour voler au secours de la veuve et de l’orphelin vilipendés par le méchant docteur ? Hees a écouté le frémissement des chiffres de l’industrie pharmaceutique et a viré Winckler, ce « petit médecin mégalomane »… Des rumeurs ont même circulé cherchant à discréditer celui-ci, parce qu’il avait perçu une fois une rémunération ponctuelle d’un laboratoire ; remarquez, cela lui a dû lui servir de leçon pour se tenir à l’écart par la suite. Ses détracteurs ont insinué qu’il n’aurait du coup plus le droit de critiquer l’industrie pharmaceutique – ni la légitimité de se prononcer sur le contenu de telles publicités, même s’il s’agit de questions médicales.

L’industrie pharmaceutique est le plus gros annonceur de la radio. C’est celui qui paie qui mène la danse…

Un beau matin, la chronique de Winckler a été remplacé par… un droit de réponse du LEEM (lisez L€€M, et ne ratez pas sa présentation par Pharmacritique ;)), notamment quant à sa volonté « éthique » (sic)…). Interpellés par un auditeur, Jean-Luc Hees et Bertrand Vannier (directeur de l’information sur France Inter), se défendent en disant que l’éviction du chroniqueur – qui avait eu en 1988 le prix Inter pour son roman La Maladie de Sachs…) – n’était pas due à une quelconque pression du LEEM, mais à quelques sujets de mauvaise qualité et à l’inadéquation de la chronique aux attentes de la chaîne…

Toujours selon Libération, l’organisation
patronale pharmaceutique reconnaît, elle, que la chronique de Winckler lui posait problème: « Elle contenait des affirmations attentatoires à l’honneur et à la réputation du LEEM », mais nie avoir exercé des pressions. Jean-Luc Hees a peut-être lu dans les pensées des cheftains de l’industrie… Ou y a pensé avant même que ceux-ci lui demandent de sévir…

L’affaire Odyssée – du nom de la chronique sur France Inter – est exposée en détail sur le site de Martin Winckler, à partir de cette page, qui mène aussi à d’autres articles qui en ont rendu compte.

Voici un autre extrait fort explicite de la même émission « 90 minutes » :

MISE A JOUR

Les manières monarchiques de Jean-Luc Hees. Question de mimétisme…

Le Syndicat national des journalistes (SNJ de Radio France) proteste dans un communiqué intitulé « Hees: troublante intrusion« , paru sur son site, contre la démonstration de pouvoir du nouveau patron de Radio France:

« Evènement inédit, ce matin, dans le 7-10 de France Inter. Un invité, Edwy Plenel, estimait que la nomination directe des PDG de l’audiovisuel pouvait poser un problème. Jean-Luc Hees a déboulé en studio pour assurer lui-même son droit de réponse.

Le SNJ tient à apporter un triple commentaire :

1) Cette prise directe de l’antenne est de même nature que la nomination directe. Elle ne s’encombre pas de nuances. Elle bouscule les distances et les règles. Elle dit : « J’ai le pouvoir donc je fais ce que je veux ». C’est une grande nouveauté. Une nouveauté troublante.

2) Cette nouveauté n’est pas anecdotique. Elle crée un précédent. Ce précédent créera mécaniquement un climat d’inquiétude, qui poussera à l’autocensure. Pour éviter les incidents, la tentation sera grande de ne plus inviter ceux qui diront quelques chose de contrariant sur notre PDG, et sur celui qui l’a nommé.

3) Que cela plaise ou déplaise à Jean-Luc Hees, et avec tout le respect que nous continuons de lui porter, la question du mode de désignation du PDG de Radio France est bel et bien un problème énorme, ce problème pèse et pèsera sur ses épaules, qu’il le veuille ou non, et ce n’est pas en déboulant sur les antennes qu’il s’en déchargera. Sa seule alternative c’est de couper le cordon ombilical avec celui qui l’a fait roi, en résistant, y compris à lui-même. »

Elena Pasca

5 réflexions au sujet de “Jean-Luc Hees à Radio France: retour sur ses ménages pour l’industrie pharmaceutique et l’éviction de Martin Winckler”

  1. Merci beaucoup pour ce lien! Je vais lire cela en détail.
    j’ai eu tellement de problèmes techniques sur la plateforme blog de « 20 minutes » que j’ai plus d’une fois failli laisser tomber le tout.
    Cette plateforme-ci était, à l’époque du moins, la plus facile à utiliser, et elle m’a été conseillée pour cette raison-là par un médecin que je remercie.
    (Même si j’imagine que certains de ses confrères de la caste indépendante auraient préféré que Pharmacritique n’existe pas ou se casse la gueule. A partir du moment où il était clair que je n’étais pas du genre à me faire dicter les discours et à faire le perroquet, l’attitude a radicalement changé. On me censure et on m’exclut ailleurs, cela fait mal, certes, mais c’est mal me connaître que de penser que je vais arrêter ou changer quoi que ce soit pour cette raison.)
    Pour tout dire, au moment où ce médecin m’a convaincue d’essayer, cela faisait un bon moment que j’essayais d’apprendre à faire un site, sur un autre sujet.
    Impossible.
    Je ne sais pas si cela vient d’un quelconque biais – dû à ma formation dans le principal courant de critique des technosciences (la « Théorie critique » ou Ecole de Francfort) ;-)))
    Des amis ont bien proposé leur aide, mais il faut quand même apprendre, parce qu’il faut continuer à poster une fois que le site a vu le jour…
    Je suis entêtée. Alors peut-être que je vais revenir à cette idée de site.
    Mais pour le moment, et concernant le format blog, je risquerais fort de tout effacer par mégarde si j’essayais de déplacer les contenus. J’ai des copies, bien entendu, mais vous imaginez un peu ce que ce serait de refaire 479 billets? Sans parler des près de 1.400 commentaires dont bon nombre seraient perdus? Notamment tous ceux qui viennent après les copies.
    Vous avez raison pour ce qui est de l’audience, même si franchement, si je voulais en faire, j’écrirais sur des questions écologiques. Je vous assure que lorsque j’ai parlé de Monsanto ou du bisphénol, cela a été le plus lu. J’ai accès à des revues internationales, je pourrais simplement guetter la parution des derniers scandales écologiques, des papiers sur la pollution, sur les perturbateurs endocriniens et le réchauffement climatique.
    Cela dit, si on veut regarder les choses en termes d’audience, cette plateforme blog était relativement bien placée au départ, mais ne l’est plus depuis à peu près un an, depuis que l’adresse à changé.
    Donc Pharmacritique était bien visible à son départ, quand il n’y avait pas encore grand-chose à lire – et qu’il n’y avait pas beaucoup de lecteurs, d’ailleurs. Depuis un an à peu près, les choses ont changé, mais je pourrais peut-être dire qu’après tout, les lecteurs actuels ne viennent pas par hasard et que c’est peut-être pour le contenu que Pharmacritique se retrouve en première position sur Google lorsqu’on tape « Gardasil ». En tout cas ces dernières semaines.
    A l’heure actuelle, à 17 mois et quelques jours, le nombre de visites vient de dépasser 362.000. Cela me semble beaucoup, et je n’aurais jamais imaginé qu’il y en ait tant. Vu tous les problèmes qu’il y a eu – avec des notes invisibles ou tronquées, 6 semaines de « pause » récemment, les billets souvent mal écrits car faits à la hâte, etc. -, cela est assez étonnant.
    D’autant qu’il n’y a pas tout un groupe derrière pour faire de la publicité sur tous les supports possibles.
    Alors voilà, j’envisage depuis longtemps de racheter le blog, aussi pour ne plus avoir cette saleté de bannière publicitaire.
    Mais pas tellement pour des raisons d’audience.
    Les philosophes ont l’habitude de la marginalité et de la persévérance dans l’adversité. Et comme je ne suis pas du genre à caresser les médecins ou les patients dans le sens du poil… On ne peux pas s’attendre à ce que je me fasse des amis au moyen de discours consensuels…
    Je pourrais aussi tomber dans l’irrationnel et voir des conspirations et des grands complots partout. C’est très très lu de nos jours. Sauf que prêcher la guérison du cancer par les vitamines n’est vraiment pas mon truc. Rejeter les vaccins et les médicaments en bloc non plus. Au contraire, je suis irrémédiablement rationnelle. Et pour un usage rationnel du médicament, par une médecine rationnelle.
    Je n’accepte pas non plus les excuses du genre « la médecine, c’est de l’art ». Pas de certitudes et pas d’exactitude ne veut pas dire art. Manque de pot avec moi, la Théorie critique a donné aussi la dernière grande théorie esthétique (celle d’Adorno), en plus de la dernière grande théorie morale (celle de Habermas). Alors j’ai quelques arguments à opposer à ces platitudes aux conséquences dangereuses.
    Que les médecins gardent l’art pour leurs heures de loisir et essayent d’exercer leur raison, à l’intérieur des contraintes de la déontologie et conformément à leurs propres prétentions. Ce serait un très bon début.
    J’arrête là ce nouveau commentaire-fleuve ;-)))
    Cordialement

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  2. Chère pharmacritique,
    Étant « titulaire » d’un blog Médiapart et en même temps utilisateur d’un blog de 20 minutes (Le Village des NRV), je vous mets par avance en garde contre l’absence de confort des blogs médiapart qui possèdent des tas d’inconvénients.
    Déjà, il vous faut être abonnée (9 € /mois) pour poster des commentaires dans les blogs.
    L’interface ne vaut pas le quart de la qualité des interfaces des blogs 20 minutes.
    Médiapart reçoit infiniment moins de visiteurs que 20 minutes
    Quant aux promotions de billets sur Médiapart, ils sont scandaleusement l’objet de favoritisme
    Aucune statistique d’audience sur Médiapart.
    Bref, les blogs médiapart sont aux blogs de 20 minutes ce que la lampe à pétrole est à l’électricité.
    Voilà. À plus !
    Cela dit, nous ne devons strictement rien à 20 minutes qui ne nous fait aucun cadeau et nous ne sommes en rien ses favoris, bien au contraire.

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  3. Bonjour,
    vos remarques sont intéressantes, toutefois pour Pharmacritique, je précise les points suivants :
    *Médiapart est un journal sans publicité, ce qui est une condition nécessaire à l’indépendance et à la crédibilité. La contrepartie étant naturellement l’abonnement.
    *Médiapart a sans doute une audience inférieure, mais ce journal est lu par les décideurs et diffusé dans leurs cercles.
    *Les enquêtes de Médiapart, en moins de deux ans d’existence, sont déjà à l’origine de plusieurs affaires politico-médiatiques (Tapie, Pérol/Caisse d’épargne, et d’autres à venir)
    *Médiapart propose un outil de traçabilité, le tracker.
    Ce média n’est certainement pas parfait, mais il réuni, de mon point de vue, pas mal de qualités.
    Bien à vous

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  4. Bonjour à tous les deux et merci pour vos remarques.
    je suis d’accord avec vous, Hervé Hec, pour dire qu’il faut se débarrasser de la publicité, et je vais envisager certaines options.
    mais quand même, que seuls les abonnés puissent poster des commentaires, cela va un peu loin… Pour moi, la partie dialogue avec les lecteurs est essentielle, même si je suis débordée et que je réponds dont souvent en retard (mes excuses encore une fois!)
    je vais me renseigner sur les possibilités de transférer (« exporter ») le blog, parce que c’est cela qui pose vraiment problème (le risque que je détruise quelque chose). Si vous avez des idées, merci de m’en parler, ici ou par courriel.
    Je suis touchée par l’intérêt que vous portez à Pharmacritique. Merci!!
    Bien cordialement,

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