La presse médicale: extension du marketing pharmaceutique et publicité déguisée en science, dit Richard Smith

Nous parlions dans la note sur la dépendance au tabac (bombardée maladie chronique à traiter indéfiniment) du fait que c’est la revue Annals 1196220886.pngof Internal Medicine qui a donné l’onction scientifique à cette nouvelle invention (disease mongering) en se basant sur un seul cas supposé aller dans ce sens. Sans aucune preuve clinique, sans aucun argument valable. Qu’une revue – supposée sérieuse et ayant diligenté récemment une enquête sur le professionnalisme des médecins ( !) – fasse de la pub déguisée en science, en plus de la publicité directe, voilà qui confirme que rien n’a changé depuis le diagnostic de Richard Smith.

Cet ancien rédacteur en chef du British Medical Journal disait en 2005 que les revues médicales ne sont qu’une extension du service marketing de l’industrie pharmaceutique. Il s’agit manifestement d’une maladie chronique, non inventée, celle-là…

Le texte complet est accessible dans PLoS Medicine (revue indépendante et sans pub): Medical Journals Are an Extension of the Marketing Arm of Pharmaceutical Companies.

La presse médicale en est toujours à faire du « blanchiment » pour l’industrie pharmaceutique au lieu d’en critiquer les méthodes et les dérapages…

Une caricature parue sur le blog Scientific Misconduct qui pointe du doigt l’énorme quantité de publicité que contient le British Medical Journal montre bien l’équilibrisme perpétuel et sans garde-fous de la presse médicale entre science et merde. Oui, merde, « crap » en original; parce que les euphémismes, on les laisse à l’industrie qui est spécialiste dans leur utilisation! Mieux vaut parler vrai lorsqu’il s’agit de poser un diagnostic et essayer un traitement, non?

 

Et encore, le British Medical Journal n’est pas le pire. Il n’est même pas comparable à notre presse poubelle, dont beaucoup de titres font partie de l’empire de presse de Gérard Kouchner, frère de l’ancien ministre de la Santé. Remarquez l’énorme conflit d’intérêts…

En France, seules les revues Prescrire et Pratiques sont indépendantes. La dernière est presque confidentielle, et Prescrire est très chère – enfin, pas pour des revenus de médecins, d’autant plus que l’abonnement leur apporte des points de formation médicale continue.

Des journaux ou revues gratuits tels que Le Quotidien du médecin, Le Généraliste, Impact Médecine, La Revue du Praticien / Médecine générale et d’autres, livrés gratuitement chez bon nombre de généralistes en particulier, sont des organes de presse des laboratoires qui les financent et qui décident du contenu rédactionnel, réalisé en fonction des publicités voulues par les services marketing.

voir à ce sujet l’article édifiant paru sur Pharmacritique, qui décortique le phénomène et donne des détails sur l’organisation de Gérard Kouchner et ses accointances avec l’industrie pharmaceutique: « Presse médicale, presse poubelle, pour le lavage pharmaceutique du cerveau de nos généralistes« …

 

Elena Pasca / Pharmacritique

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