Le documentaire « Les Médicamenteurs », réalisé par Stéphane Horel et commenté dans cette note sur Pharmacritique, a été diffusé pour la première fois en juin 2009. Beaucoup d’annonces ont été faites depuis, surtout en marge de scandales, dont le plus médiatisé a été celui autour du Médiator. Une loi a été adoptée en décembre 2011, des comités et commissions de déontologie et de transparence ont été mis en place, tout comme des initiatives de déclaration des liens d’intérêt, notamment pour les experts auprès des autorités sanitaires.
La projection aura lieu le 7 octobre; elle commencera à 20:00, suivie, à 21:10, du débat entre Philippe Perrin et moi. Il est éco-infirmier, fondateur de Santé Environnement Rhône-Alpes (SERA).
L’annonce détaillée du programme de Sciences en Bobines à Grenoble est sur cette page. L’adresse : Maison des Associations, 6 rue Berthe de Boissieux, Grenoble. (J’apprends au dernier moment que le débat aura lieu 150 mètres plus loin, au Pavillon de Bonne, situé au 50 Bd Gambetta).
Alors qu’en est-il six ans après ? Notre système de formation, d’information et de recherche médicales, dont j’ai toujours dit qu’il était fondamentalement et structurellement pharma-amical, a-t-il vraiment changé ? Le journalisme d’investigation mérite-t-il enfin son nom ou ne fait-il que reprendre des sujets qui circulent depuis des années, enfonçant les portes ouvertes par des lanceurs d’alerte qui ne sont pas mentionnés – même pas en petites lettres sur le générique de fin –, alors qu’ils se sont pris plein la figure quand ils ont fait le travail… Cash Investigation – mais aussi Pièces à conviction du temps où Elise Lucet était rédactrice en chef – et Pharmacritique, c’est toute une histoire, avec des sources qui, une fois exploitées, restent invisibles sur les génériques, dans les remerciements, etc., comme ça, le public pense vraiment que c’est l’équipe de journalistes qui a fait de l’investigation poussée (pas celle qui s’arrête aux premiers résultats dans une recherche sur google, prend tout ce qui est dit sur un blog, demande de longues explications à l’auteur, puis oublie de le mentionner…). J’ai beaucoup d’exemples, aussi avec d’autres journalistes, avec des auteurs de livres (médecins compris), de sites, de blogs, etc., et en parlerai le moment venu.
Les pratiques médicales ont-elles changé depuis « Les Médicamenteurs », de façon à prendre en compte les effets indésirables, de les signaler, d’en informer les patients ? La médicalisation – surmédicalisation, surdiagnostics, surtraitements, … – a-t-elle diminué ?
Quid des méthodes des « médicamenteurs » qui ne jurent que par les remèdes naturels, dont on n’aurait même pas le droit de demander des preuves d’efficacité, sous peine de passer pour un suppôt de l’industrie pharmaceutique qui s’attaquerait aux faibles défenseurs désargentés de la nature ?
Quid du sensationnalisme des journalistes se livrant à des surenchères, cherchant un scandale à dénoncer ?
Quid de la démonétisation de l’alerte, parce que tout et n’importe quoi peut être mis en cause, sur des réseaux sociaux où celui qui gueule le plus fort l’importe, n’en déplaise à ceux qui rêvent d’une « intelligence collective » qui surgirait du web 2.0.
J’ai toujours dit que la transparence sur les conflits d’intérêts n’est qu’une étape dans la lutte visant à éliminer lesdits conflits d’intérêts, et que s’arrêter là-dessus serait illusoire, voire contre-productif. Qu’il s’agissait d’un système de désinformation organisée, dominé par le marketing qui cache l’absence de progrès thérapeutique et l’absence d’innovation, marketing dont il fallait décortiquer les méthodes – méthodes d’influence, de persuasion, tirées des méthodes classiques de lobbying et de communication utilisées partout.
J’ai donné moult exemples, y compris dans la construction sociale du dépistage organisé du cancer du sein, que je mentionne au vu de la nouvelle campagne de communication qui commence avec « octobre rose » et la « concertation citoyenne et scientifique » annoncée comme une forme de cette « démocratie sanitaire » qu’on nous annonce comme une berceuse pour mieux nous endormir sur le fait que rien n’est fait pour que le système change, structurellement, de façon à profiter à l’intérêt général, à l’intérêt de la santé individuelle et publique, et non pas aux affaires des industriels et de professionnels de santé. Dans la concertation citoyenne sur le dépistage du cancer du sein, autorités sanitaires et autres intéressés dans le maintien du système emploieront à fond ces mêmes méthodes d’influence pour aboutir au résultat voulu – un meilleur taux de participation au dépistage qui ne dépend en rien de la décision citoyenne.
Ai-je eu tort ou raison? La liste de questions est longue…
La projection des « Médicamenteurs » permet de faire une comparaison sur les points évoqués dans le documentaire, et aussi d’aborder des points qui ne l’ont pas été, compte tenu des limites inhérentes. Ainsi tout ce qui relève de la santé environnementale, des causes et co-facteurs environnementaux, mais aussi de la surprescription – autre facette de la surmédicalisation -, et de l’expertise citoyenne, de l’indépendance des usagers, qui ne doivent pas juste changer de « maîtres », passant de la dépendance à l’égard des médecins ayant des conflits d’intérêts au suivisme et à un rôle de perroquet des médecins indépendants… Etc.
Elena Pasca
Bonjour,
un nouveau livret de sensibilisation à l’influence de l’industrie pharmaceutique a été fait par des étudiants en médecine organisés sous forme de collectif informel appelé La troupe du RIRE,
Ce livret est destiné aux soignants et futur.e.s soignants
Il a été réalisé à partir d’un manuel de l’OMS « comprendre la promotion pharmaceutique et y répondre »
Il a reçu le prix de la revue Prescrire cette année http://www.prescrire.org/Fr/150/617…
son impression est financée par une campagne de financement participatif sur Arizuka http://www.arizuka.com/fr/projects/…
et vous pouvez rejoindre le collectif de la troupe du RIRE sur facebook
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Il me semble que si Elena Pasca vendait des CD, les lecteurs de Pharmacritique en seraient les premiers informés :
http://www.lavoiximpertinente.com/sante_18_enquetes__cd-050315.html?PHPSESSID=630070938f876fcdab071bbd338b0a00
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Il me semble que si Elena vendait des CD, les lecteurs de Pharmacritique en serait les premiers informés. Il semble que quelqu’un se fasse de l’argent avec le nom et peut-être les écrits d’Elena. Voir ici :
http://www.lavoiximpertinente.com/sante_18_enquetes__cd-050315.html?PHPSESSID=630070938f876fcdab071bbd338b0a00
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