L’ESMO (Société européenne d’oncologie médicale) rend compte le 9 octobre d’un rapport de Ramsey et Scoggins publié dans la dernière livraison du journal The Oncologist, qui arrive à la conclusion d’un fort biais de sélection des essais cliniques, qui mène à ne publier en majorité et en intégralité que ceux qui ont des résultats positifs, à savoir en moyenne 1 sur 5. (Le rapport prend PubMed pour source de publications). C’est ce qu’on appelle un « biais de publication« , qui induit de la désinformation, parce que l’état des connaissances est déformé si l’on ne connaît pas l’issue de recherches cliniques défavorables (négatifs) pour tel ou tel médicament, mais seulement ceux favorables (ou arrangés pour paraître positifs ou plus positifs qu’ils ne le sont).
De tous les essais cliniques financés par l’industrie pharmaceutique, moins de 6% sont publiés, et sur ces 6%, 75% arrivent à des conclusions favorables pour les médicaments étudiés.
Vu les résultats plus que limités du règlement actuel du registre des essais cliniques, qui exige la publication de tous les résultats, un groupe de travail a proposé à l’Institut National du Cancer états-unien (National Cancer Institute) de mettre en place sa propre base de données des essais cliniques, pour en suivre la progression du début jusqu’à la fin.
Il faut avoir accès à ces informations, puisqu’on apprend aussi des erreurs et qu’on évite de refaire les mêmes.
D’autre part, ce nombre très élevé d’essais non concluants montrent bien qu’il faut essayer d’agir non pas toujours dans le sens de ce qu’on a appelé « industrie du cancer » – où chaque nouvelle molécule est vendue à prix d’or par les firmes et présentée comme révolutionnaire à des malades désespérés, mais en amont – sur les causes du cancer. Il faut oser s’en prendre aux causes environnementales, chimiques, industrielles, bref, aux agents cancérogènes produits par l’homme et les technosciences qu’il adule. C’était aussi le sens de ma note « Investissez dans l’industrie du cancer ! Son avenir en bourse s’annonce radieux, note Marianne . »
Un autre problème qui se pose est celui de certains dépistages réguliers, par exemple du cancer de la prostate et du cancer du sein, en fait des surdépistages qui participent de la surmédicalisation et surmédicamentation ambiante, avec des conséquences dramatiques (faux diagnostics, biopsies et traitements inutiles et risqués, etc.). Beaucoup de monde vit de l’industrie du cancer…
Elena Pasca
Si j’ai bien compris, c’est un sur 5 tous financements confondus, puis 6% de essais cliniques financés par l’industrie.
Mais, comme vous dites, rien d’étonnant…
On connaît les essais non publiés car défavorables aux antidépresseurs, puis j’ai trouvé assez récemment une étude sur le nombre d’essais publiés ou non sur une certaine période, tous médicaments confondus. Je vais faire une note bientôt, mais il y a tellement d’informations que je m’y perds.
Il faudrait faire une liste.
Ou alors un ou une secrétaire. Ah… on peut toujours rêver…
N’est-ce pas ? Il nous reste ça, même quand on pense avoir perdu toutes ses illusions. Quoique… Peut-on vraiment les perdre toutes? Je ne pense pas.
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Dans un numéro du BEH portant sur les causes de la mortalité en France de 1980 à 2004 pour 100 000 habitants et par an ( taux standardisés afin que le vieillissement de la population n’intervienne pas dans ces chiffres):
Les maladies cardio-vasculaires passent de 445 à 214 : baisse de 52 %
Les cancers de 256.6 à 227.5 : baisse de 11.3%
Il n’y a eu aucune révolution thérapeutique en cancérologie, contrairement à la caridologie . Les campagnes de dépistage qu’elles soient individuelles ( PSA pour le cancer de la prostate ) ou collectives (mammographie tous les 2 ans après 50 ans ) n’ont pas produit les effets escomptés . Seul le dépistage du cancer du col , et dans une moindre mesure car trop récent, celui du cancer du colon ont fait la preuve de leur efficacité .
face à ces chiffres les médecins et les acteurs de la santé publique doivent rester modestes . Quant aux essais favorables en cancérologie , ils se traduisent souvent par un gain de survie de qq semaines ou mois .
Donc la plupart des essais positifs n’apportent malheureusement pas grand chose.
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Bonjour merci pr ce blog tres instructif
il y a 1 an j’ai été cobaye, et ça c’est pas bien passé… je viens moi aussi de créer mon blog pr partager mon experience et etre aidé
Je fais ce blog pr partager mon experience….
Y a 1 an j’ai servi de cobaye pour un médicament pr la prostate:
Jsuis étudiant et la fin du mois c’est souvent pates au sel: franchement, meme si ça fait flipper les tests sont vraiment bien payés.
J’ai dc signé le contrat où sont mentionnés les effets secondaires possibles. Le prob c’est que j’ai bien eu des effets secondaires, mais pas spécialement ceux qu’ils avaient prévu et en plus supers genants pr un mec 😦 ( si vous voyez s’que j’veux dire)
Maintenant je flippe carrement des conséquences… j’ai checké sur le net les forums et tt, le medecin des tests me disait que c’etait pas grave , que cétait dans ma tete et que ça allait partir. Mais en fait c’est un truc de ouf!!! j’ai vraiment peur que ça revienne au moindre ptit signe… ça me rend parano je crois…
y a pas des assos ou un truc comme ça ? Est ce que c’est dejà arrivé à quelqu’un ? Y’a rien sur les forums…. aidez moi svp !!!
Signé: Pollux le cobaye humain
PS: (Et en mm temps j serais bien tenté de recommencer, faut dire que ça paye bien qd mm…. qu’est ce que vs en pensez ? dites moi- ce que je dois faire !)
http://polluxvall.blogspot.com/
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Bonjour Paul,
Merci pour votre commentaire.
S’agit-il d’un médicament de la famille des analogues agonistes GnRH (Enantone, Décapeptyl, Zoladex, Gonapeptyl…) ? Ou d’un autre médoc utilisé en cancer de la prostate, de type antiandrogène nonstéroidien (Casodex…)?
Les quelques éléments que vous donnez me font penser à ça: en particulier la première classe, ce sont des médocs à libération prolongée dont l’une des conséquences est de faire baisser la production de testostérone par les testicules (je précise, parce que ce n’est pas le seul mode de production de cette hormone). A libération prolongée veut dire que le retour à l’activité normale des glandes en question peut être retardé; il y a des différences d’une personne à l’autre, du simple au triple, voir plus.
Je vous déconseille fortement de tester d’autres médocs, surtout avant que les effets secondaires du premier disparaissent, parce que vous prenez des risques très sérieux d’interactions médicamenteuses ou d’action renforcée, etc.
Impossible d’en dire plus sans savoir de quel type de médoc vous parlez. (Ici, on peut dire le nom, pas de souci).
S’il s’agit d’une variante de la grande famille des analogues agonistes GnRH (le nom générique de tous ces médicaments agonistes GnRH (appelés aussi agonistes LHRH) finit en général par « réline », comme dans « acétate de leuproréline », nafaréline, buséréline, etc.), vous pouvez jeter un coup d’oeil au blog des victimes de ce type de médicament, qui est utilisé à tort et à travers dans beaucoup d’autres maladies (fibromes, puberté précoce, endométriose…)
http://enantone-effets-secondaires.hautetfort.com/
Courage, c’est probablement juste une question de temps!
Cordialement,
Elena Pasca / Pharmacritique
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Bonjour!
merci bcp pour votre réponse, les blogs sa marche mieu que les forums…
Dsl, j’étais en exam dc pas le tps de repondre!
Le truc pr pour quoi j’ai été cobaye s’appele la tamsulosine… ça m’a filé des probleme d »éjaculations rétrogrades » : pr le toubib c’était une hallucination… mais jvous jure que non.
ça vs dit qqchose ? vous pensé que ça peu rvenir???
merci de votre aide en tt cas
P.V.
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http://pla.ce.bo.free.fr/Voir ici comment on peut aussi fausser les résultats d’une étude … l’Industrie pharma occulte les ratages mais transforme aussi beaucoup d’essais ratés en grandes victoires à la Pasteur . Avastin par exemple, présenté comme la panacée, à 4 euros le mg ( dosage: 10mg par Kg tous les 15 jours, je vous laisse calculer le cout pour un adulte normal ) qui à ma connaissance n’a jamais guéri personne et empêcherait juste de faire une lecture correcte des irm …
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