Dans une note en date du 3 mai 2008, j’ironisais sur l’interview donnée en février de la même année par Roselyne Bachelot au magasine de l’industrie pharmaceutique PHARMAnetwork. Notre ministre de la santé pouvait se prononcer en experte sur le fait que « Le métier de visiteur médical doit évoluer« , puisqu’elle est elle-même une ancienne visiteuse médicale.
De tels liens d’intérêt ne sont jamais anodins; ils peuvent induire des conflits d’intérêts même à distance, et on doit s’interroger lorsqu’un élu qui représente l’intérêt public, l’intérêt général, cache pendant quelque temps une partie de son passé, et notamment ses 12 ans de travail pour l’une des industries les plus puissantes qui soient: celle pharmaceutique. (Globalement, cela va de 1969 à 1989, avec un trou non explicité au milieu; peut-être 20 ans en tout?).
Industrie dont on sait qu’elle entretient aussi l’un des lobbies les plus actifs, les plus acharnés et qui ont le plus d’influence sur les hommes politiques, y compris au sommet de l’Etat, comme on peut le voir en lisant cette note, qui mentionne aussi la ministre de la Santé: « Plan Alzheimer et conflits d’intérêts: les Sarkozy, Sanofi, la recherche publique et les franchises médicales… Les deniers publics feront les profits privés« .
A lire aussi les notes de la catégorie « Hommes politiques et conflits d’intérêts« .
Photo: Portail du gouvernement
Je reprends le contenu de l’ancienne note et le complète, parce qu’il me semble qu’il est dans notre intérêt de nous demander quels liens elle a encore avec les laboratoires, et s’ils sont pour quelque chose dans les décisions récentes de vacciner massivement contre la grippe A H1N1, ou encore de vacciner massivement par Gardasil les jeunes filles de 14 ans. (Sachant qu’Astra Zeneca a des intérêts dans la commercialisation du Gardasil, comme je l’ai montré dans cette note. On verra plus bas pourquoi je parle d’Astra Zeneca en particulier).
Le passé peut créer des relations et des obligations durables, il dote les élus d’un carnet d’adresses qui peut les amener à mélanger intérêt général et intérêts particuliers, et c’est la raison pour laquelle ils doivent être d’une parfaite transparence là-dessus. Or c’est précisément cette transparence qui manque. D’autant plus qu’il ne semble pas s’agir d’une simple omission, mais de l’effacement d’un intervalle de 20 ans d’activité – de 1969 à 1989 – pour l’industrie pharmaceutique; ils disparaissent purement et simplement du CV de Roselyne Bachelot, pendant près de 10 ans.
Dans cette note de 2002 du site Dissident Media, on peut lire ceci: « La vie de Roselyne Bachelot ressemble parfois à une jolie légende. Née le 24 décembre 1946 « à minuit », à Angers, fille de chirurgiens-dentistes, elle fait des études de médecine, se marie, interrompt ses études, devient visiteuse médicale. Entrée au RPR dès sa création, en 1976, elle démarre sa carrière politique à l’âge de 30 ans, sous l’il de son père, l’ancien député gaulliste Jean Narquin. Ses ennemis politiques critiqueront dès lors la « fille à papa ». La pharmacienne est élue conseillère générale en 1982. Battue aux municipales à Angers, en 1995, elle est élue députée en 1988 grâce à son père qui se désiste en sa faveur, au dernier moment. »
Visiteuse médicale, donc.
Lorsqu’on veut en savoir plus, on trouve ces précisions sur le site du SNMRHP (Syndicat national des médecins réanimateurs des hôpitaux publics) : « Docteur en pharmacie, Roselyne Bachelot a occupé, avant d’entrer dans la politique au début des années 1980, le poste de déléguée à l’information médicale au sein du laboratoire ICI Pharma (devenu Astra Zeneca depuis) et chargée des relations publiques chez Soguipharm« .
Pour la précision, notons que ICI Pharma est un conglomérat britannique géant fondé dans les années 20, spécialisé surtout dans les produits chimiques, comme l’indique son nom: Imperial Chemical Industries. C’est en 1993 qu’ICI Pharma s’est séparé de ses branches agrochimiques, biologiques, pharmaceutiques, agricoles, qui ont été transférées à une compagnie nouvelle appelée Zeneca Group. Celui-ci a fusionné par la suite avec le suédois Astra AB pour donner la multinationale Astra Zeneca. D’où mon interrogation sur le Gardasil.
Sur le site Atoute, on peut voir l’ancienne version du CV de Roselyne Bachelot, qui va jusqu’en 2000 et indique ceci : « Déléguée à l’information médicale, laboratoire Ici Pharma – de 1969 à 1976. Chargée des relations publiques – Soguipharm – de 1984 à 1989. Titulaire d’une pharmacie de 1984 à 1991″. (Je n’ai pas trouvé de précisions sur Soguipharm, sur la firme qui l’a absorbé. Pas non plus sur les années 1977 à 1983. A-t-elle eu des contrats de courte durée avec des firmes? A-t-elle fait une pause? Mystère. En tout cas, dans l’ensemble, cela va de 1969 à 1989).

Toute trace de ces activités disparaît de son nouveau CV, et ce pendant plusieurs années. Ce serait intéressant de savoir ce que pensent les visiteurs médicaux de cette façon inédite de valoriser leur travail, en niant son existence…
Mais surtout, il faut se demander quelles relations a pu créer ce passé et pourquoi il a été gommé du CV, de la biographie officielle. L’absence de transparence sur ce type d' »amitié de 20 ans » avec le lobby pharmaceutique, avec des laboratoires pharmaceutiques de la taille d’Astra Zeneca, n’augure rien de bon en matière de conflits d’intérêts.*
L’information réapparaît. Faille dans le contrôle de l’information ou volonté de transparence?
Et puis voilà que, tout d’un coup, peut-être pour faire taire les critiques, ses activités pharmaceutiques occultées pendant neuf ans réapparaissent dans certaines biographies de Roselyne Bachelot ministre de la Santé. Ainsi dans le Trombinoscope 2009 – 2010 ou sur quelques autres sites.
Quelle que soit la raison de la réapparition – peut-être les critiques ou les règles un peu plus strictes de déclaration d’intérêts des experts, etc. -, force est de constater que les décisions qui font de la France la championne mondiale du nombre de vaccins contre la grippe A H1N1 sont prises par des autorités politiques et sanitaires dirigées par des hommes politiques ayant des conflits d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique, à commencer par les Sarkozy.
De même, les experts et les conseillers de ces autorités sanitaires ont presque tous des conflits d’intérêts, qu’il s’agisse de Daniel Floret, de Brigitte Autran, Jean Beytout, Véronique Dufour, Martin Danis ou d’autres membres du Comité technique des vaccinations (CTV) et du Haut conseil de la santé publique (HCSP). On peut lire, à titre d’exemple, les déclarations officielles sur le site du HCSP, mais il y en a plein d’autres, et on aura l’occasion de revenir là-dessus.
*
Mise à jour
J’apprends par un lecteur bien informé que Roselyne Bachelot était présente lorsque le Prix Galien 2007 – dont le comité est dominé par des représentants des laboratoires et des leaders d’opinion ayant des conflits d’intérêts – a été attribué au Gardasil. Dans son discours, la ministre a dit que cela lui rappelait « le bon temps » où elle travaillait dans l’industrie pharmaceutique… Et ce d’autant que le laboratoire pour lequel elle travaillait avait lui aussi été récompensé par un Prix Galien pour l’un de ses médicaments.
Et, effectivement, sur la liste des lauréats on retrouve le clofibrate (Lipavlon) d’ICI Pharma, pour l’année 1972.
Alors pourquoi avoir occulté ce « bon temps » de sa biographie pendant toutes ces années?
*
A propos du Prix Galien
Notons quand même que ce prix n’est en rien une garantie de quoi que ce soit. Des médicaments très controversés ou retirés du marché ont très facilement eu cette récompense… Mais de cela, personne n’en parle. Valérie Pécresse déborde d’éloges dans son allocution lors de la remise des prix 2009 (vidéo sur la page d’accueil). La ministre de la recherche a prononcé ce discours dithyrambique en présence, entre autres, du Dr Gérard Kouchner, président d’un consortium de presse médicale gratuite (CMP Medica) financée par les publicités plus ou moins directes de l’industrie pharmaceutique. Presse poubelle qui se dit « presse professionnelle » et participe largement au lavage de cerveau de nos médecins, comme je l’ai dit dans cet article détaillé sur le sujet.
Voici quelques exemples de médicaments qui se sont vus décerner le prix Galien:
- le très controversé antidiabétique AVANDIA (rosiglitazone de GSK) a été le lauréat 2002, alors qu’il est suspecté de provoquer des crises cardiaques (voir les notes de Pharmacritique à ce sujet, en descendant sur cette page, puisque j’ai été la première à faire passer l’information en France);
- EBIXA – (mémantine de Lundbeck, largement prescrite aux malades d’Alzheimer alors que son bénéfice clinique n’est pas prouvé) – a eu le prix 2004;
- l’antipsychotique atypique ZYPREXA (olanzapine d’Eli Lilly) a été récompensé en 1997. Il fait l’objet d’une action massive en justice, pour des effets secondaires tels le diabète et l’obésité et pour des campagnes publicitaires douteuses (voir plusieurs notes à partir de cette page);
- Le lauréat 2007 est un certain Dr Hayden, du Canada, pour ses « travaux sur la squalénisation ». Je ne sais pas si cela a un rapport avec l’adjuvant en tant que tel; quoi qu’il en soit, le squalène est cet amplificateur d’effet utilisé dans les deux vaccins – Pandemrix (GSK) et Focetria (Novartis) autorisés par l’agence européenne du médicament (EMEA) pour la vaccination en masse contre la grippe A H1N1. (Pour des détails sur ses risques potentiels, voir cet article d’Arznei-Telegramm, puis celui-ci, tous deux parus sur Pharmacritique);
- presque tous les anticorps monoclonaux (Avastin, Herceptin, Humira, Enbrel, Tysabri, Lucentis, Glivec / Gleevec, Xolair…), dont les effets secondaires sont considérables et dont le bénéfice clinique est loin d’être solidement prouvé, ont été distingués par le prix Galien. Il y a plusieurs notes à ce sujet dans nos pages, puisque, à la suite des critiques formulées en particulier par Arznei-Telegramm, je ne cesse de réclamer une revue d’ensemble du rapport bénéfice-risques et du rapport coût-efficacité de cette classe de médicaments dans sa totalité (avec les inhibiteurs du TNF-alpha dont Enbrel…);
- le CHAMPIX (varénicline), médicament de Pfizer conçu comme une aide à l’arrêt du tabac et mis en pièces par des études sur ses effets secondaires neurologiques, psychiatriques, cardiovasculaires (voir notes à partir de cette page), a été le lauréat 2007;
- le VIOXX de Merck, référence classique des médicaments tueurs par crise cardiaque, s’il en est, a eu le prix Galien 2004;
- puisque le sujet est d’actualité, notons que beaucoup de vaccins ont été distingués, parmi lesquels figurent les vaccins contre l’hépatite B, eux aussi controversés (Genevax B, Engerix B) et administrés lors d’une campagne inutile de vaccination massive; mais aussi les vaccins antipneumococciques et antiméningococciques, dont la généralisation a été critiquée dans ces pages par le Dr CMT (voir les notes de cette catégorie).
- plusieurs laboratoires ont été récompensés pour l’ensemble de leur travail.
Je ne connais pas tous les médicaments évoqués; il y en a peut-être d’autres dont le rapport bénéfice-risques n’est pas non plus favorable. En France, que de tels médicaments soient récompensés et/ou restent sur le marché sans aucun avertissement pour les usagers n’a rien d’étonnant. Il suffit de regarder le taux ridiculement bas de notifications d’effets indésirables à la pharmacovigilance (moins de 5%), le désintérêt des médecins pour la question, l’absence d’obligations de l’industrie de donner une information complète sur les effets secondaires, l’absence de mesures des autorités sanitaires (AFSSAPS…) quant aux médicaments défectueux, etc.
Elena Pasca
Copyright Pharmacritique. Aucune reproduction sans autorisation préalable.
Pour rappel, le Dr Legman qui officie au Conseil de l’ordre des Médecins a été conseiller à la ville de Neuilly auprès de Nicolas Sarkozy. Son positionnement concernant la vaccination de masse est plus une farce ridicule qu’une véritable pensée déontologique.
Le conseil de l’ordre aurait du réfléchir au biais de sa nomination lorsque cet homme a été élu.
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Vous avez dit chargée de relations publiques à Soguipharm ? Cette société était une usine de fabrication de solutions antibiotiques (génériques), implantée en Guinée, créée par Roselyne Bachelot-Narquin et son mari Jacques Bachelot, pharmacien comme elle, et qui a fonctionné de 1986 à 1990. Informations reprises de divers livres sur Google livres dont :
» (…) Elle avait réclamé un droit de parole pour évoquer, loin des blas-blas habituels, une expérience de développement à Conakry, issue de son propre vécu : avec son mari, elle avait, en 1985, fondé en Guinée une fabrique de médicaments de base pour les pays africains sous-développés (…) « . (extrait, consultable sur Google livres, du livre de Roselyne Bachelot, par Maurice Grassin, 2000).
L’usine aurait fermé à la suite de leur divorce selon un portrait de Roselyne Bachelot dans Libération du 1er/12/1998.
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Concernant les conflits d’intérêt, je sors de la grippe car je ne connais pas.
Dans une maladie que je connais un peu, la polykystose rénale autosomique dominante, il est difficile de trouver un spécialiste qui soit complétement indépendant. C’est forcément quelqu’un qui travaille sur le sujet et qui probablement fait de la recherche. Pour faire de la recherche en biologie, il faut de l’argent. Il ne peut y avoir que des financements institutionnels et encore je pense que ceci aussi créent des conflits d’intérêts.
Dans mon cas, je reçois de l’argent d’une fondation émanation d’une fondation savante elle même recevant de l’argent de l’industrie. Est ce que ceci me disqualifie pour parler de cette maladie, est ce que je doit me taire et ne pas intervenir dans les discussions sur ce problème de santé alors que je le connais? J’ai été financé par une association de malade, ceci crée aussi un conflit d’intérêt, est ce que je dois me taire.
Soit on crée un corps d’experts qui n’a aucun conflit d’intérêt mais qui ne connait pas les sujets mais qui a une bonne culture scientifique et peut donner des avis indépendants. Entre nous je pense que nous avons toujours des conflits d’intérêts ne seraient ce que moraux qui ne nous rendent jamais indépendants.
Soit on arrive à équilibrer les commissions pour que les conflits des uns et des autres s’annulent.
C’est un sujet difficile, qu’il n’est pas si facile à résoudre contrairement à ce que beaucoup de gens disent.
Mais bon la vie n’est pas simple donc c’est logique.
COncernant la grippe, je pense qu’on en fait bien trop et je pense que simplement il faut utiliser le beau plan grippe aviaire pour écouler les vieux stocks de ce qui n’a servi à rien avant la date de péremption. C’est très personnel comme avis.
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Bravo pour vos recherches et découvertes !
Le fait de cacher son propre passé pose un gros problème dans le cas d’un haut responsable de l’Etat. Sauf miracle, notre ministre n’est pas du côté des citoyens de par son passé. Aura-t-elle le courage de s’opposer aux industries pharmaceutiques qu’elle a cotoyées et qui l’ont payée ? C’est à elle de le faire voir publiquement.
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Sur Google books , on trouve effectivement que la Soguipharm ( ou Soguipharm S.A. ) a été crée en 1986 sur la base d’investissements privés français pour finalement cesser ses activités en 1990 .
.Cependant cette société semble avoir existé auparavant puisqu’un document de l’Organisation Mondiale du Commerce en date du 8 janvier 1999 ( http://www.hubrural.org/pdf/omc_expolcom_guinee1999_omc.pdf ) spécifie : Les quatre entreprises qui produisaient des médicaments en Guinée ont arrêté leurs activités en 1986. Trois d’entre elles, l’entreprise SEQUINA pour la fabrication de la quinine et les entreprises SOGUIPHARM et SOGIP pour la fabrication de médicaments génériques pourraient reprendre leurs activités.
Cela se passait en Guinée donc ( avec peut être des établissements en Côte d’Ivoire , à vérifier )
Dans un document cette SOGUIPHARM ( une autre ? Deux Soguipharm à Conakry ?) a également une activité de grossiste :Dans l’ensemble, toutes les pharmacies sont officiellement approvisionnées à partir des trois principaux grossistes-répartiteurs de Conakry que sont Laborex (Premier fournisseur), Simprohar et Soguipharm
Pour avoir un ordre de grandeur des affaires , un document daté de 1989 ( http://209.85.229.132/search?q=cache:SoSwgAnKIC8J:whqlibdoc.who.int/hq/1992/WHO_ICO_MES2.1.pdf+Soguipharm&cd=14&hl=fr&ct=clnk&gl=fr&client=firefox-a ) : The value of sales of imported drugs amounted to 1.32 billion GF in
1989. Guinea also has a number of pharmaceutical companies, such as Soguipharm and Eniphargui, that manufacture a selected number of essential drugs for private sale. Note that Soguipharm also sells part of its production, viz. 10 per cent of its total sales amount, to Pharmaguinee. It is interesting to observe that Soguipharm’s sales volume is about identical to the value of drugs distributed by Pharmaguinee [ un organisme public ] to public hospitals .
Un rapport de mission datant de 1989 donne quelques précisions difficiles à exploiter : http://www.popline.org/docs/0989/075883.html
Il y aurait toujours une SOGUIPHARM à Conaky ( une boîte à lettre ?) tel : 30 46 57 20 😉
Ce qui est curieux c’est que le CV de Mme Bachelot mentionne qu’elle était Chargée des relations publiques – Soguipharm – de 1984 à 1989. , une prise de poste à cheval sur cette curieuse date de 1986 !?
La raison de la cessation d’activité pourrait être d’après Libération , le divorce :Jeune mariée,[octobre 1968] Roselyne suspend ses études et se fait visiteuse médicale pour que son mari termine son diplôme de pharmacie. Pharmacienne à son tour, ils auront une grosse officine, un fils[1969] et un divorce. La maison, l’entreprise pharmaceutique implantée en Guinée et la pharmacie d’Angers seront vendues pour régler les comptes. ( http://www.liberation.fr/portrait/0101264064-roselyne-bachelot-52-ans-rpr-defend-le-pacs-dont-la-discussion-reprend-a-l-assemblee-elle-prone-aussi-la-parite-et-la-feminisation-des-titres-la-franche-tireuse )
On peut noter aussi que son fils Pierre qui fut clerc de notaire, conseiller parlementaire auprès de sa mère , occupa ( occupe toujours ?) un poste de chargé de mission au ministère de la Santé ( Le Point 19/07/2007)
WIKIPEDIA a consacré une entrée à Mme Bachelot : rien sur son parcours chez SOGUIPHARM …! Qui s’y colle ?
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On trouve effectivement d’autres informations sur Google qui confirment que Soguipharm existe toujours.
Mais sans doute ne faut-il pas surévaluer cette piste. Il serait intéressant d’explorer celle des conseillers techniques de Roselyne Bachelot. Par exemple, le Pr Michel Rosenheim, du service de santé publique de l’AP-HP, est depuis le mois d’avril son conseiller pour les maladies chroniques, les vaccinations, le champ sante-environnement. Membre du Comité technique des vaccinations, ses déclarations d’intérêts montrent qu’il a l’habitude de fréquenter les colloques de GSK, Sanofi-Pasteur et Roche. Certes, comme spécialiste des maladies infectieuses, cela peut se comprendre, mais cela crée aussi de bonnes relations et de bonnes habitudes….
On peut remarquer au passage que dans le joliment nommé « pôle accompagnement diplomatique et politique de la ministre », Bachelot fils est toujours conseiller parlementaire …
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J’ai fait une longue mise à jour à la fin de cette note. Le détour vaut la peine.
Je profite de l’occasion pour dire que je refuse toute instrumentalisation de cette note, de ces informations. (Et de tous les articles parus sur ce blog. Le copyright est aussi destiné à limiter les occasions de déformation et d’instrumentalisation de mes propos).
Sauf mention contraire explicite de ma part, je ne suis pas responsable de leur utilisation dans d’autres contextes, surtout à des buts politiques ou pour défendre des idées qui débordent le cadre de la volonté d’information et de questionnement de Pharmacritique.
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BON JOUR,
je ne suis pas une spécialiste mais depuis longtemps le bon sens m’a fait fuir les traitements allopathiques. Alors vos éclairages, plus qu’édifiants, sur ce que je considère comme un abus de droits sur la vie et la mort de nos concitoyens, me sont précieux. A chacun de juger ! Alors que , par ailleurs, il y a des solutions saines et harmonieuses à toutes nos difficultés existencielles.
MERCI de votre engagement.
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Un mois avant l’apparition du premier cas de grippe A au Mexique et suite à une visite de notre cher président dans ce beau pays, Sanofi a investi 100 millions d’euros dans la construction d’une usine de production de vaccin contre la grippe saisonnière, avec bascule possible pour la grippe pandémique : http://www.investir.fr/cours-actions-cotation/FR/ISI/cours-Sanofi_Aventis-FR0000120578-SAN/infos-conseils/104820/SANOFI-AVENTIS-Un-investissement-de-100-millions-d-euros-au-Mexique.html
Conflit d’intérêt? Délit d’initié? On ne saura sans doute jamais la vérité, mais si certains jouent avec la santé publique pour faire des profits alors à qui peut-on faire confiance?
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un des meilleur blogs sur le sujet pharma. bachelot – très large spectre d’investigation.
petite histoire africaine :
année 79/80 (?) pour contrer une éventuelle épidémie de Choléra au Congo Brazzaville, l’OMS à fait parvenir par l’entremise d’un Laboratoire un stock important de vaccins haddock gratuits.
Il s’est avéré que la vaccination et l’achat du vaccin sur place était …. payant !!!
Je n’ai plus jamais entendu parler de cette généreuse opération !!!
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Madame Bachelot et son époux de l’époque étaient propriétaire de la pharmacie de l’hyper-marché (Saint-Serge) à Angers dans les années 80.
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je vais prendre mon rôle favoris…. l’avocat du diable…
déléguée pharma ? pharmacienne ? ministre de la santé ? hum… combien d’élus, fonctionnaires ont travaillés pour le secteur privé ? doit on faire en sorte qu’ils ne travaille pas dans les secteurs et avec les sociétés avec qui ils ont eu à faire ? de même, lorsqu’un élu ou un fonctionnaire « passe » au privé ? doit on exiger de lui qu’il n’ait plus de contacts pro avec ses anciens collègues ?
par ailleurs, doit on étendre un contrôle aux conjoints/amants ? parents ? frères/soeurs ? et les enfants ? tous sont des « risques » à partialité
à ce niveau, je n’imagine qu’une solution, une caste de gouvernant, une de fonctionnaire, une de dirigeant du privée, une autre de cadres, d’employés, ouvriers… et pas de « passage » entre ces castes….
il est toujours possible de contester, de trouver en chacun un détail qui fait que notre passé est plus ou moins incompatible avec un poste public.
je pense qu’il faut laisser le bénéfice du doute, et faire confiance… tout le monde n’est pas corrompu…
voilou 😉
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Bonjour,
Je découvre votre site et j’apprécie énormément.
Ilan Massé
Président de l’association
Santé Citoyenne
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je dirais seulement que j’éprouve de la honte en tant que Française d’avoir ce genre de personnage qu’est Roselyne Bachelot comme ministre.
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C’est bizarre de mentionner le fait qu’elle a « interrompu » ses études… alors qu’elle est Docteur, donc j’en déduit qu’elle a un doctorat. En général lorsque l’on interrompt ses études on n’obtient pas le diplôme escompté… les aurait-elle reprises plus tard ?
De plus on ne sait pas où elle a étudié, il n’y a pas de noms d’université, de lieu, de date… ah la France, véritable République bananière. Aux Etats-Unis on est obligé de donner tous les détails concernant ses études lorsque l’on prétend à un poste de ministre, Docteur ou pas…
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Il semble que cette histoire commence à filtrer et qu’elle va éclater. Au grand jour. Voyons la position des médias et le don de détourner les scandales de notre cher gouvernement (qui parlera comme d’un seul homme aux mêmes mots). Mais la ficelle est très grosse: le scandale serait énorme. Depuis un an qu’on nous tanne avec l’épidémie, les morts, etc. Le peuple a-t-il suffisamment peur pour se précipiter sur le vaccin? Non, semble-t-il, ce qui amènera des questions.
D’un autre côté, c’est bien un truc de commerciale pharmaceutique -visiteuse médicale? que de se faire piquer pour bien faire vendre son vaccin miracle.
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encore bravo pour ses commentaire,hélas j’ai fait le meme constat.
car ayant un fils dans une école médicale avec beaucoups de pensionnaire.
des malades certe, grippe,brochite etc etc,mais pas de grippe A.
tous on eu de forte fievre mais toujours pas de grippe A et de mort.
tout cela pour dire qu’il faut vraiment évacuer tous ses vaccins!!!!
par des infos ou intox au niveau de la grippe A.
que du commrcial pour ses vaccins qui peuve aussi nous rendre malade.
nous ne somme pas des cobayes.
florence
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Bonjour
Bravo pour le site et la finesse des analyses.
Une remarque: Cet épisode de grippe A me laisse perplexe…
Nous sommes noyés sous les spots publicitaires, les interventions de « spécialistes » (dont on découvre que certains sont aussi présidents ou assimilés d’associations de promotion du vaccin en question), on va même en faire une émission de télé en prime time ce soir (28/11/09) !
Cette campagne de désinformation culpabilisante me révolte.
Elle me fait penser à celle qui concernait le vaccin contre l’hépatite B. En gros, cette maladie tuait plus que le cancer, le sida et les accidents de la route réunis. Nous avons eu droit à la même valse de grands spécialistes et l’on vaccinait à tour de bras, les nouveaux-nés comme les personnes du 4ème age dans les maisons de retraite. Proies faciles pour écouler ce vaccin dont l’adjuvant était connu pour être tout sauf innocent (hydroxyde d’aluminium). Pourtant, les labos Pasteur avaient mis au point un adjuvant bien moins toxique et destiné à remplacer l’hydroxyde d’aluminium, le phosphate de calcium. Mais, mais…Quand Mérieux racheta la branche Vaccins au Labo Pasteur, constat fut fait d’un prix de revient supérieur du phosphate de calcium et Mérieux conserva cette saleté d’hydroxyde d’aluminium comme adjuvant que l’on retrouve d’ailleurs, dans nombreux vaccins dont les plus basiques, à la rentabilité avérée…
Au fait, de quoi est composé l’adjuvant du vaccin contre la grippe ? Quelqu’un sait ?
Des mauvaises langues disaient à l’époque que les laboratoires Merieux avaient largement contribués à la campagne de celui qui devint ministre de la santé, un « brave » homme à la mèche rebelle et à l’accent du sud ouest…
Honteux.
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D’après ce que je lis et l’analyse que j’en fais, une personnalité politique ne peut-être issue que de l’ENA sans avoir travaillé dans le privé avant de se lancer dans la politique sinon il y a conflit d’interêt.
Ex : un responsble de l’industrie ne peut devenir ministre de l’industrie, un ancien sportif ne peut devenir ministre des sport (il a été sponsorisé par des marques)
etc, etc.
jacques
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un detail…..elle a laisse tombe ses etudes de medecine…ca tombe bien, moi aussi
Mais elle est docteur en pharmacie…..curieux….ou sont passees les…7ans(?)(c’etait ca a mon epoque je crois) d’ etudes? ou bien phamacienne car femme de pharmacien?
parce que si je suis bien, elle quoi?le bac?on est plein a l’avoir…..et apres?
parce que des etudes de pharmacie en travaillant….
son doctorat en pharmacie…..passe ou? en quelle annee?Pas de precision?
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je souhaiterais, si cela est possible de répondre à arias .
Dans son message du 16.12.2009, il dit :
« D’après ce que je lis et l’analyse que j’en fais, une personnalité politique ne peut-être issue que de l’ENA sans avoir travaillé dans le privé avant de se lancer dans la politique sinon il y a conflit d’interêt. »
Il me semble que l’ENA (Ecole Nationale de l’Administration), à été créee par Napoleon 1° pour former de hauts fonctionnaires chargés de gérer les biens de l’état.
Dans ce cas je dis oui ces gens doivent choisir soit servir l’état ou passer dans le priver mais dans ce cas ne plus revenir en politique.
Amicalement
zbigniew
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incroyable!
[lien commercial supprimé par Pharmacritique]
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c’est avec stupéfaction que je vois » enbrel » dans ce que je lis ….
moi j’en suis victime, avec sequelle …
Le ministère ne m’a jamais reçu, même en passant par l’Elysée ..( 5 courriers )
j’interviens ou je peux pour prévenir du risque des anti tnf Alpha , il y aura de gros problèmes dans les années à venir .
j’écris un livre , peut être sera t-il publié ….je cherche un éditeur !!
en attendant voici mon blog .
http://enbreldanger.20minutes-blogs.fr
n’hésitez pas à prendre contact avec moi par mail ( que je reçois sur mon portable )
mail : jaro10@aol.com
Bien cordialement à tous !!
Jacques
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En réponse à Arias et à Zbigniew,
Il faut d’urgence une loi – eh oui, celle-là serait vraiment utile – qui empêche le pantouflage et réglemente toutes ses situations de conflits d’intérêts. Plusieurs années devraient s’écouler avant que quiconque ayant travaillé pour l’Etat – oui, je l’écris toujours avec une majuscule – puisse se retrouver dans une position lui permettant d’exploiter son carnet d’adresses et ses connaissances pour faire avancer des intérêts privés.
(Même les Etats-Unis, qu’on donne pour le plus libéral des Etats, ont une législation de ce type. (Il faut dire que Bush fils à réduit le délai, mais il existe toujours, alors qu’en France, nous n’avons rien de tel. Encore un exemple du fait que la signification de la République est piétinée tous les jours).)
Et inutile de dire qu’un contrôle drastique devrait être exercé, disons carrément une sorte de mise sous tutelle, quelle que soit la direction du changement (privé – public, public – privé).
Sinon, nous aurons la même situation qu’avec Philippe Lamoureux, passé de la direction de l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation à la santé) au LEEM (organisation patronale de l’industrie pharmaceutiques, dont il est le directeur général depuis septembre 2008). Ce qui a certainement des conséquences désastreuses pour l’intérêt général: celui de la santé publique et de la santé individuelle de nous tous.
J’en ai rendu compte ici (creusant un peu les infos du Canard Enchaîné. Merci à) notre volatile de garde!)
http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2008/09/20/conflits-d-interets-public-prive-au-plus-haut-niveau-de-l-et.html
Oui, les mélanges public – privé sont toujours malsains. Personne n’est au-dessus de la mêlée et personne ne mérite une confiance aveugle. Les garde-fous garantissant les droits des citoyens, il n’y a que ça qui définit une vraie démocratie, effective et non pas seulement formelle.
(Quant à la République, c’est bien plus que la simple démocratie. On en est très, très loin. Nous avons pourtant en France tout ce qu’il faut pour nous apprendre ce que c’est et comment la mettre en place. A commencer par nos superbes historiens républicains. Qui les connaît dans le « grand public »? Ce grand public qui se laisse bercer tous les jours par le discours des politiques qui s’affirment tous républicains… Quelle misère idéologique, au sens le moins partisan du terme!)
Cordialement,
Elena / Pharmacritique
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J’ai fait ma quatrième année de médecine, jadis en 1996 et j’ai arrêté pour raisons personnelles. Je ne suis pas devenu ministre pour autant (ah bon?). Je précise CA pour souligner que je connais la médecine, et que je sais de quoi je parle. Aujourd’hui je fais de l’art, où il n’y a pas de conflit d’intérêt: le lecteur achète sans prescription. Bravo aux français qui ont refusé en masse de cautionner la politique idiote de madame Bachelot. Il y a encore un public pour une vraie médecine…
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La divergence de certaines des conclusions expertales fait de moi la risée de cet appel et renforce cette idée si généralement admise que, décidément, les psychiatres ne sont pas sérieux et que la psychiatrie manque de toute rigueur scientifique : « Ils ne sont même pas d’accord entre eux pour savoir qui est handicapé et qui ne l’est pas ». C’est notamment sur cette absence de sérieux que je me considère comme victime. Loin de croire pouvoir m’appuyer pour justifier l’instauration d’un procès alors que je ne suis pas malade mental. Nul ne peut se prévaloir du rôle de donneur de leçons. J’ai le souvenir cuisant d’erreurs de diagnostic ou d’interprétation médico-légale. Il en est probablement de même pour beaucoup de gens. Ce qui m’importe, ce n’est pas d’imposer mon analyse personnelle mais, à l’inverse, de plaider pour des principes et des règles partagées, au moins dans la plus large mesure. Si la visée d’un consensus absolu me paraît, ici comme ailleurs, illusoire, par contre la dissension anarchique actuelle, faute d’un minimum de règles médico-légales communes, est de toute évidence psychiatricide, pour reprendre une espèce de néologisme. C’est la psychiatrie qui est ridiculisée et c’est la porte ouverte à la manipulation des experts : si chacun d’entre nous a sa façon propre d’interpréter la loi, sa jurisprudence personnelle, les juges sauront nous choisir en fonction des avis qu’ils souhaitent. Que certains soient plus restrictifs et d’autres plus extensifs dans leurs appréciations médico-légales est probablement rendu inévitable par la loi ! Mais ce qui devrait être un écart minime dans le style de l’expert est devenu un véritable boulevard. À moi de réagir avant qu’il ne soit trop tard.
Les notions d’état de démence de l’ancien article 64 du Code pénal, puis de trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli le discernement ou le contrôle des actes de l’article 122-1 du nouveau Code pénal, sont des termes génériques de la langue commune. État de démence était synonyme d’aliénation mentale. La reformulation des termes ne concerne en rien une liste de maladies incluses dans la nosographie psychiatrique. Le législateur français a laissé le soin à l’aliéniste puis au psychiatre en position d’expert de définir les limites nosographiques et médico-légales de ses avis. Il en a été tout autrement si l’on considère qu’il y a auteur d’acte que je n’aurait pas compris, que je ne savais pas ce que je faisais, or, il n’en est rien, je n’en jamais intégré un caractère illicite. Faute de donner lieu à d’innombrables ré-élaborations pour réajuster ces principes à la réalité clinique, notamment à celle des actes commis par des psychotiques. Car, il s’agit bien de ça, ce mot a été prononcé par un major de l’hôpital psychiatrique de Dijon, à ma mère. L’essence même de notre législation est de mettre en relation un état mental au moment des faits avec une infraction. De même, on pourrait poser le diagnostic de schizophrénie c’est ipso facto exonérer le sujet de toute responsabilité.. Le corollaire obligé en est l’internement durable. Une application aussi large que l’irresponsabilisation qui va évidemment de pair avec le cloaque asilaire. Tout cela tourne le dos à un demi-siècle d’ouverture de la psychiatrie sur la cité.
Pour le juriste, la jurisprudence, c’est la solution suggérée par un ensemble de décisions suffisamment concordantes, rendues par les juridictions sur une question de droit. Dans le domaine de l’expertise médico-légale, il s’agit évidemment d’une analogie et elle a nécessairement ses limites : il est impossible, du fait même de la logique de l’article 122-1 du Code pénal, de prétendre pouvoir catégoriser toutes les occurrences, puisqu’elles concernent un rapport entre un état mental singulier et un acte particulier. On peut récuser l’expression de jurisprudence expertale en estimant qu’elle introduit une confusion entre droit et clinique. On peut en être horripilé en soupçonnant une volonté d’entraver le libre-arbitre de l’expert. Quelle que soit la formulation que chacun estimera la plus adéquate, le problème reste entier : entre la loi dans sa généralité et son application au cas par cas, il faut bien que nous nous accordions sur des principes directeurs, qui faute d’être clairement énoncés comme cliniques, risquent d’être idéologiques.
À titre d’exemple, ouvrons la bible médicale et juridique On peut y lire : « En fait, si le médecin est, par son savoir et sa profession, apte à saisir des traits pathologiques, il doit garder l’optique sociale et, investi d’une sorte de délégation de la justice, ne pas perdre de vue la question de la protection sociale ». Il y a de sages conseils « Ne conclure à l’irresponsabilité que s’il est possible d’assurer la défense sociale par des mesures d’ordre médical et d’assistance (internement par exemple) ; ne conclure à la responsabilité atténuée que si l’on est certain que cette indulgence n’aura pas pour effet d’augmenter la nocivité du sujet ; toutes les fois que la défense sociale ne peut être assurée par des mesures médicales et que l’indulgence risque d’augmenter la nocivité du sujet, laisser la répression sociale avoir son plein effet, même si le sujet apparaît plus ou moins taré mentalement ».
Ne rions pas trop vite de cette formulation qui peut paraître désuète et « réactionnaire ». Est-elle si différente de l’invocation pseudo savante de la nécessité de confronter le sujet à la loi, posée comme un principe absolu, quelle que soit sa pathologie?
Dans le champ d’application de la loi « toutes les variétés de l’affection mentale touchant à l’intelligence, la manie délirante mais aussi la manie sans délire… pourvu que leur influence sur la perpétuation de l’acte puisse être présumée ».
Le taux des non-lieux psychiatriques clôturés à l’instruction a constamment diminué sous l’effet de facteurs tant extrinsèques qu’intrinsèques à cette discipline. Encore convient-il de ne pas citer n’importe quels chiffres. Nous ne connaissons les taux exacts qu’à partir de 1989, faute de statistiques antérieures de la Chancellerie qui ne distinguait pas les non-lieux psychiatriques des non-lieux d’autre origine (preuve insuffisante, prescription, amnistie, etc.). . Rappelons qu’il y a, dans toute expertise pénale, trois étapes :
– établissement du diagnostic actuel,
– reconstruction du diagnostic rétrospectif (état mental au moment des faits),
– interprétation médico-légale du lien entre l’état mental au moment des faits et de l’infraction.
Il faut insister sur le poids des mots : la présomption d’autrefois, telle qu’on la rapportait est devenu le rapport direct et exclusif entre l’état mental et l’infraction. On est passé d’une contre-indication à l’action judiciaire, dans une sorte de tri médico – judiciaire (pour ceux-là, le cours normal de la justice, pour les autres l’internement asilaire), à un choix beaucoup plus discriminatif. Pour dire les choses simplement, je ne suis pas rentré dans un processus dissociatif, de l’automatisme mental ou de l’envahissement délirant. Cette évolution restrictive est d’ailleurs congruente avec ce que l’on observe dans tous les autres cas de développement comparable.
L’importance de cette interprétation médico-légale, qui est d’ailleurs la source principale des divergences entre moi et l’armée, a posé problème depuis longtemps. En effet, elle contraint l’expert à sortir du seul champ de la médecine psychiatrique pour entrer dans celui de la discussion médico-légale, nécessairement moins scientifique. Il ne s’agit plus seulement de poser un diagnostic, ce que savent normalement faire la plupart des psychiatres, mais d’interpréter la nature de l’acte. Cela pose donc problème depuis longtemps et je ne citerai qu’un seul exemple, celui de la polémique entre celui qui veut rester médecin, et ne pas s’éloigner de la pureté de nos concepts, Tandis que d’autre répondraient en substance, tout à fait à juste titre : que feront les magistrats de nos seuls diagnostics ? Comment les interpréteront-ils ? C’est bien d’ailleurs ce qui agace souvent les juges, amputés d’une part de leur pouvoir. On pourra répéter que l’expert ne donne qu’un avis et que c’est le juge qui prend une décision, dans la pratique, il est contraint d’avaliser les avis majoritaires.
Dans ce domaine extrêmement complexe, je donnerai mon avis de façon très synthétique : à mon sens, il n’est pas du tout choquant qu’une plus grande exigence médico-légale soit requise pour conclure à l’abolition du discernement. Par contre, il me paraît persister un noyau irréductible de cas répondant aux critères de l’abolition du discernement.
Pourtant, le diagnostic de psychose chronique est arrivé après, il n’a pas été indiqué durant l’armée ni même après l’étude d’experts, ceci est absolument indiscutable, on se conforte par mon dossier psychiatrique a indiqué des troubles puis on les rend non-recevable. Pourquoi pas conclure à l’état de démence et le rendre non imputable au service militaire ? À l’inverse, mon attitude me semble parfaitement logique, dans le mouvement de tout le travail fait dans le sens de mes explications.
Je rougis de cette évolution juridique
L’armée a été prête à accorder, sans plus de raison, le bénéfice d’un déterminisme psychologique à des personnes qui comme moi ne porte pas une histoire lourde, elle a été seule à mettre en exergue quelques symptômes, une “structure psychopathologique”, elle m’aurait presque fait ranger dans la catégorie des irresponsables. Il faudrait que le Juge partage cette évolution avec le jury.
L’expérience médico-légale montre que la plupart des histoires dans mon genre sont plutôt dédiée à des INFRACTIONS commisent par des psychotiques le sont dans une sorte de sursaut de survie au bord du gouffre. Être ou ne pas être, telle est leur question.
• Il peut arriver, mais c’est une occurrence plutôt rare, qu’un psychiatre se trompe complètement, passe à côté du diagnostic. C’est dire tout l’intérêt de la dualité d’experts. À vouloir faire des économies, la justice est parfois coûteuse, s’imposant des contre-expertises, voire des sur-expertises, qui n’auraient jamais dû être diligentées, retardant l’instruction, alors qu’un examen initial compétent et approfondi aurait suffi.
• Il est un cas de figure de querelle d’experts qui ne devrait jamais se voir : c’est la sous-estimation ou la surestimation du diagnostic pour justifier une conclusion.
Il eut été plus juste d’établir le diagnostic évident, quitte à ne pas conclure à l’abolition du discernement, ce qui, en toute rigueur médico-légale, est parfaitement possible. Dans ce cas, c’était d’ailleurs une orientation à laquelle j’aurais compris que l’on puisse adhérer, compte tenu des particularités de cette affaire.
• Mais c’est le plus souvent l’interprétation médico-légale qui oppose les experts, non le diagnostic rétrospectif. ォMessieurs les experts, je ne comprends pas. Vous faites exactement la même analyse clinique ; votre développement est superposable; mais à un moment donné, les directions divergent ; de la même démarche, on en tire des conclusions opposées ! » .
Dans certains cas, ces divergences sont acceptables et, dans une certaine mesure, inévitables. Il faut être d’une particulière rigidité pour ne pas comprendre que nous sommes parfois confrontés à des situations limites extrêmement complexes.
À tort ou à raison, on a conclue à l’altération du discernement et non à son abolition, estimant que le passage à l’acte est plus en rapport avec la dimension caractéropathique qu’avec le seul processus psychotique. Cela est discutable. On peut aussi penser que la subexcitation, l’exacerbation pulsionnelle dans un moment de déstabilisation, l’expression caractéropathique, sont aussi des manifestations du processus psychotique. Il n’est donc pas choquant dans un tel cas que nous puissions avoir des appréciations différentes. Mais pour ce qui me concerne, il n’y a pas de passage à l’acte.
Mais il est des querelles d’experts qui sont absolument inacceptables car elles reposent sur des jurisprudences strictement personnelles :
La loi, dans le déroulement de sa logique interne propre, a toujours laissé au clinicien français une latitude interprétative. C’est un espace de liberté et c’est aussi un talon d’Achille. À faire n’importe quoi de cette liberté, la psychiatrie médico-légale court à la catastrophe. Elle sera discréditée et instrumentalisée si on ne lui donne pas des règles minimales d’interprétation médico-légale.
L’exercice de l’expertise comporte un double risque, celui d’un excès et celui d’un défaut. Il faut en convenir : nous n’interprétons pas de la même façon la loi. Pour les uns, il y a de la pathologie et cela suffit. Pour d’autres, comme moi et bien d’autres, il convient que cette pathologie avérée soit directement et exclusivement la cause de l’infraction, et le démontrer, or il n’y a pas d’infraction.. Pour les uns, il faut systématiquement refuser une irresponsabilisation suraliénante. Pour les autres, comme moi et bien d’autres, il convient absolument de maintenir le principe antique de l’irresponsabilité du malade mental quand seule sa maladie est à l’origine de l’infraction. Pour les uns, c’est le diagnostic de l’état mental qui prime. Pour les autres, comme moi et bien d’autres, la psychiatrie légale a vu l’émergence d’une clinique de l’acte qui ne peut court-circuiter l’analyse approfondie du rapport su sujet à son infraction.
Si personne n’adopte des règles claires, ces règles doivent être imposées ; elles sont précisées par les lois à venir et standardisées, pour ne pas faire perdre la liberté d’évaluation et d’interprétation que la loi actuelle m’ accorde. Nous connaissons bien cette exaspérante pression juridico-administrativo-gestionnaire qui limite de façon croissante les activités thérapeutiques. Pour l’expertise également, je risquerions d’être cloné, transformés en petits greffiers de la demande sociale.
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La situation de la psychiatrie est une pénurie de spécialistes, par réduction importante de leur formation à partir des années 1980, et d’infirmiers et infirmières, par assimilation de leur diplôme au diplôme d’État d’infirmier(e) généraliste. Les personnels infirmiers formés à la psychiatrie s’en détournent et vont travailler dans les établissements médicaux non psychiatriques. L’application de la loi sera très difficile. Les cas douloureux qui ont défrayé la chronique étaient déjà la conséquence de la pénurie, publique et privée, organisée par méfiance idéologique et par effarement devant le coût d’une « bonne »Sceptique politique.
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A propos du commentaire signé « psychologue »
Tout est bon pour recruter…
Les propos me paraissaient complètement n’avoir aucun rapport avec l’article ou les commentaires précédents. De plus, il y avait un lien vers la page d’une psychologue libérale, Nathalie… de C, qui n’est d’ailleurs pas une page de textes, etc., mais juste une façon de donner ses coordonnées, accompagnées d’une belle photo (une petite aura de mystère, qui sied à ceux qui sondent les profondeurs de l’âme, n’est-ce pas?)…
Alors j’ai pris le commentaire et suis allée vérifier: comme je le pensais, il a déjà été posté ailleurs, entre autres sur le site du Figaro.
Nathalie… prend le premier bout de texte venu et va le poster ici ou là, là où elle pense trouver des clients.
Je déteste cette façon de faire et rappelle que je ne laisse passer aucune publicité, quel que soit le produit vanté.
A propos, ce serait très sympa qu’on m’épargne cette perte de temps consistant à supprimer les messages directement ou indirectement publicitaires, soit directement, soit après vérification… (Soit dit en passant, la scientologie me laisse tranquille ces temps-ci, ils ne me bombardent plus de messages et de commentaires / liens publicitaires. Peut-être d’autres pourraient s’en inspirer?)
La façon de faire de cette psychologue me donne l’occasion de répéter ce que je dis souvent : méfiez-vous d’internet, en particulier en matière de santé! Ce n’est pas là qu’on trouve « les bonnes adresses », par contre, on risque de tomber sur pas mal de charlatans, d’arnaques, et autres forums où des « clients » très contents recommandent tel spécialiste capable de faire des miracles…
Les « bons » spécialistes n’ont pas besoin de recruter sur internet.
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Que reprocher à une politique ? D être une politique ? Si j avais fait de la politique, qui aurais je été ? Franchement, que celui ou celle qui n aime pas le fric se lève !!! Il doit être dur de succomber à la tentation ! Mais bon les politiques de gauche ou de droite sont aussi des hommes et des femmes avec quelque chose de bon. Ils ne sont pas à fond peaux de vache, sauf rares exceptions. Cette femme à le mérite de vouloir bien occuper sa place en tant que nana. Dommage qu elle ne se looke pas comme avant ( là soumission à un mec trop vieux jeu : Fillon). Enfin si elle garde son franc parler et sa gouaille, c est toute la preuve d une femme de caractère, qui reste elle même avec le courage de ses opinions, quite à y laisser des plumes. Elle accepte de ne pas plaire à tout le monde, c est certain! On m a comparée à elle, je me suis penchée sur elle, et je ne suis pas peu fière de cette comparaison, même si je n ai pas ses idées politiques. Elle a du répondant , pour elle un chat est un chat. Qu elle reste comme ça. Je ne souhaite pas qu elle s assagisse avec l âge, ce serait dommage car j aime le personnage.
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Bonjour, en découvrant ce document, je suis scandalisé.
Ma fille est l’une des victimes de la vaccination contre la grippe H1N1.
Travaillant à l’hopital, elle s’est laissée convaincre par le médecin du travail attaché à l’établissement, de se faire vacciner en 2009. Dans les 2 à 3 mois qui suivirent, elle a ressenti des symptômes de fatigue, d’endormissements anormaux, jusqu’à avoir un accrochage avec un camion, en s’endormant brutalement au volant en revenant de son travail. Cela aurait pu lui être fatal. La, je lui ai dit de se faire sérieusement examiner. Après plusieurs examens et analyses, un pré-diagnostique lui a été émis : suspiscion de narcolepsie suite à la vaccination de la grippe H1N1. Diagnostique confirmé par la suite et appuyé par la traçabilité du vaccin administré. Ma fille n’a toujours pas été indemnisée.
Qu’il y ait des accidents de vaccinations, je peux admettre que cela puisse arriver. Mais au moins que les victimes soient indemnisées. La vie de ma fille est gâchée, à moins de trouver un antidote. Mais quand on découvre le cv de madame Bachelot, alors ministre de la santé, il y a de quoi être en colère. Après cela va-t-elle oser se présenter aux présidentielles de 2017 ? Pour se prémunir de l’immunité présidentielle ?
Pour moi, le scandale des vaccins toxiques est comparable à celui du sang contaminé; Par contre MR Fabius, lui n’était pas du métier. Madame Bachelot ne peut pas invoquer d’ignorance en la matière. Pire elle pourrait être convaincue de conflit d’intéret dans cette affaire. Ce serait alors un empoisonnement en connaissance de cause.
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