Cyclothymie et psychodiversité. Les traitements en question

Par Régis Blain

La réintroduction du concept de cyclothymie permet un débat sur la définition de la bipolarité, du choix des traitements pharmacologiques ou non et surtout sur la notion de psychodiversité dans une société néo-libérale « productiviste » déshumanisée.

La cyclothymie?

La cyclothymie (voir définition Wikipédia) a toujours existé, mais elle a été officiellement reconnue par le psychiatre allemand Karl Ludwig Kahlbaum en 1877. Cette « constitution spéciale » – selon les mots de Pierre Kahn dans sa thèse sur la cyclothymie en 1909 – sera reconnue beaucoup plus tard par l’OMS et le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), mais rarement diagnostiquée car confondue avec les troubles de la personnalité (Axe II), avec des dépressions ou simplement de la névrose. Le concept de cyclothymie a été réintroduit par le Pr. Hagop Akiskal aux Etats-Unis en 1977 et en France par le Dr. Elie Hantouche quelques années après.

Etrangement, le terme de cyclothymie en France et en Europe est l’équivalent de « cyclothymia » aux Etats-Unis mais aussi de « Bipolar Spectrum Disorder« , terme fourre-tout qui ne simplifie pas la définition, certes subtile et complexe, de la cyclothymie. Cette dernière se manifeste lorsqu’une personne connait un « clash » entre son tempérament et son environnement (Dr. Elie Hantouche). Du fait de son hypersensibilité et de son hyperréactivité, la personne cyclothymique oscille entre  déprime ou dépression et exaltation (hyperthymie ou hypomanie), en passant aussi par des moments ou des phases d’irritabilité, de colère (états mixtes). Ces mini-épisodes peuvent être plus moins durables et plus ou moins graves. La cyclothymie peut être potentiellement dangereuse si elle n’est pas bien diagnostiquée et contrôlée.

Du fait de sa complexité, il est extrêmement difficile de savoir où se termine le trouble de la personnalité ou de tempérament et où commence la bipolarité, comme le note justement le Pr. Jules Angst (voir son texte dans le British Journal of Psychiatry (2007), avec toutes les conséquences en matière de diagnostics et de traitements que cela implique.

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Que soigne-t-on et comment ?

La question fondamentale qui se pose est la suivante : à partir de quand devient-on malade ?

En 2007, Allan Horwitz et Jerome Wakefield ont écrit un livre très intéressant intitulé « The Loss of Sadness: How Psychiatry Transformed Normal Sorrow into Depressive Disorder« , dans lequel ils expliquent que la psychiatrie a médicalisé la tristesse « normale », due à un contexte social ou émotionnel de souffrance (deuil, perte d’emploi…). Pour eux comme pour les épigones d’Hippocrate, il y a toujours une mélancolie « avec cause » et une « sans cause ».

La cyclothymie ne m’apparaît pas comme une « fatigue d’être soi » (Ehrenberg) mais comme une difficulté à être soi, à se réaliser. Force est de constater aussi que l’hypersensibilité, l’inconstance, l’impulsivité, la mélancolie deviennent, dans un contexte de valorisation de la performance, des obstacles plus que des atouts. Comme l’avait justement souligné Peter Kramer dans « Listening to Prozac: A Psychiatrist Explores Antidepressant Drugs and the Remaking of the Self« , le type romantique « cyclothymique » du René ou du Werther apparaît bien « immature ».

La psychanalyse freudienne, pourtant de moins en moins crédible, permet une réflexion et donne des clefs sur la compréhension de soi et de ses « névroses » sur du long terme, tandis que les TCC [thérapies comportementales et cognitives] et les médicaments permettent une mise en action, une performance nécessaire à l’estime de soi dans l’instant ou dans des délais très brefs.

Ayant eu l’occasion de m’entretenir avec beaucoup de patients et « ex » patients, il me semble qu’en fonction de l’intensité et de la comorbidité du trouble, les thérapies cognitives et comportementales (TCC) donnent de bons résultats, mais ces thérapies sont la plupart du temps accompagnées de médication. Dans de nombreux cas, les TCC sans l’apport de médicaments font tout à fait l’affaire. C’est la thèse défendue par Charles Barber dans son livre incontournable « Confortably Numb: How Psychiatry is Medicating a Nation » (2008). Il cite nos voisins britanniques du National Health Service et leur guide de bonnes pratiques du NICE [National Institute of Clinical Excellence], qui, dans sa grande sagesse, recommande « les antidépresseurs seulement après avoir tenté de modifier le style de vie et essayé une thérapie cognitive » (p. 189).

On peut se demander pendant combien de temps doit-on continuer le traitement, après un épisode dépressif majeur ou un épisode maniaque? Un an? Et après? Peut-on facilement retrouver son autonomie après des mois, voire des années de traitement pharmacologique ? Est-ce que ces médicaments diminuent la capacité de résilience et l’estime de soi du patient ?

Il faut noter avec intérêt que nombreux patients cyclothymiques ou bipolaires sous traitement bien dosé reconnaissent un effet positif des médicaments (« experience based« ). Cependant, d’autres patients qui consultent achètent leurs médicaments et refusent de les prendre lorsqu’ils lisent la liste des éventuels effets secondaires.

Malheureusement, beaucoup de médecins généralistes et de psychiatres ont tendance à prescrire des médicaments lors de la première consultation, sans écouter attentivement le patient et sans évaluer sa résilience et sa volonté de surmonter lui-même ces épreuves. La revue Psychologies de septembre 2008 avait publié une enquête fort intéressante mettant en scène une journaliste « malade » qui faisait la tournée d’un certain nombre de généralistes et se faisait prescrire assez facilement des anxiolytiques et antidépresseurs. Peut-être qu’il s’agit tout simplement d’un rejet en bloc de l’idée de souffrance psychique quelle qu’elle soit, qu’elle ait un sens ou pas ?

Lorsque je lis certains manuels ou articles d’experts qui recommandent un traitement prophylactique sur le long cours, je reste dubitatif. D’abord, il n’y a que peu d’études scientifiques (« evidence based« ) qui prouvent l’efficacité des anti-convulsivants ou du lithium pour les cyclothymiques (Bipolaires II, 5) ainsi que pour les Bipolaires II. Il s’agit de : « Pharmacotherapy of bipolar II disorder: a critical review of current evidence. » (Pharmacothérapie du trouble bipolaire II : une revue critique des preuves actuelles), et surtout de cette étude de 2007 de la Case Western University à Cleveland : « Double-blind, placebo-controlled trial of divalproex monotherapy in the treatment of symptomatic youth at high risk for developing bipolar disorder » (Essais contrôlés en double aveugle contre placebo avec le divalproex pour le traitement des jeunes à haut risque de développer le trouble bipolaire).

A ce jour, il n’existe pas de « guideline » (recommandations) précis concernant les troubles bipolaires atténués ou la cyclothymie. Bien sûr, pour certains médecins comme pour de nombreux laboratoires, mieux vaut diffuser largement l’idée que le traitement au long cours  « stabilise l’humeur ». Ce terme de « stabilisateur de l’humeur » a été critiqué par David Healy : il y consacre d’ailleurs un chapitre très instructif dans son livre « Mania: A Short Story of Bipolar Disorder » (2008, p.161).

Cependant, je ne suis pas toujours d’accord avec lui sur la tendance à sur-diagnostiquer la bipolarité, car je pense qu’une personne qui consulte souffre. Sinon pourquoi le ferait-elle? La question éthique et médicale que nous devons nous poser est plutôt : Que soignons-nous? Pourquoi? Comment? Et surtout pour combien de temps?

Alors que des milliers de lits sont nécessaires dans les hôpitaux psychiatriques français, de trop nombreux laboratoires et médecins concentrent leurs recherches et stratégies de marketing pour « soulager » des patients certes en souffrance (déprime, « névrose », cyclothymie) mais dont la gravité de la maladie n’a pas de commune mesure avec les patients maniaco-dépressifs et schizophrènes. Il est bien sûr plus rentable de proposer des molécules de la dernière génération, des thérapies coûteuses à des patients prêts à croire et à payer le prix fort au lieu de financer des établissements de santé publics fréquentés par des patients avec peu ou sans ressources financières (notamment beaucoup de SDF souffrant de troubles psychiques).

Alors que la classe politique, les entreprises et tout le monde évoquent le développement durable (« green washing » ou pas), il serait temps que la médecine, et la psychiatrie en particulier, deviennent plus « durables » en soignant quand il le faut, ni plus, ni moins.

Rendre son humanité au patient

Ce concept de la « bonne humeur » ou de l’ »humeur stable » renvoie  au « Meilleur des Mondes » et peut sembler très dangereux car, comme l’ont mis en exergue l’anthropologue Emiliy Martin dans « Bipolar Expeditions: Mania and Depression in American Culture » (2009) ou la militante féministe Kate Millet dans « The Loony-Bin Trip » (1990), les émotions, voire les humeurs d’un individu ne se réduisent pas aux descriptions froides et médicales des symptômes telles qu’on les retrouve dans le DSM IV. Il y a des expériences, des mots, une richesse des émotions dont certaines sont certes imprévisibles, mais que l’on doit garder malgré les risques de dérapages, si ces derniers ne portent pas trop préjudice à la santé de la personne ou à celle de son entourage.

Le rôle du médecin reste central ; il prête le serment d’Hippocrate contrairement au responsable marketing du laboratoire X ou Y. Mais les pressions exercées par l’opinion et par les patients eux-mêmes – qui souhaitent un « quick fix », une solution rapide, précise et sans trop d’effort à accomplir – sont à elles aussi prendre en compte, puisque in fine le patient s’apparente de plus en plus un client. Un patient-client pourra toujours demander la molécule voulue à un autre médecin, si on la lui refuse.

Le livre « La cyclothymie, pour le pire et pour le meilleur » (Robert Laffont, 2008), co-écrit avec Elie Hantouche et portant sur le lien entre bipolarité et créativité, symbolisait à mes yeux une recherche personnelle sur ma famille, mon tempérament et la créativité artistique de mon père, le cinéaste Gérard Blain. Mon objectif était aussi, comme Kay Jamison, de déstigmatiser la bipolarité en démontrant qu’elle ne se limitait pas à un trouble. En novembre 2007, j’ai créé mon blog « Cyclothymie et vérité« . Et l’année d’après, estimant que les patients ne communiquaient que par emails ou en discussions sur les forums, j’ai lancé le projet du groupe de réflexion sur la cyclothymie avec une quinzaine de personnes : le Philadelphia Project. Nous avons surtout créé un espace de liberté dans lequel chacun pouvait exprimer toutes ses émotions, poser des questions sur la cyclothymie, les traitements, les expériences vécues. L’aspect solidaire et d’entraide a été plutôt un échec, car certaines personnes ne venaient plus aux réunions quand elles allaient mieux ou quand au contraire elles souffraient trop.

Ayant retravaillé bénévolement comme « ex-patient devenu expert » avec le Docteur Elie Hantouche et les psychologues de son centre, le CTAH, je me suis rendu compte que le self-management, les TCC offraient de beaux outils, mais qu’il fallait encore aller plus loin vers l’acceptation de soi à travers la « bonne » cyclothymie, celle qui s’efforce d’être plus morale, empathique et créative pour le bien de l’individu, mais aussi de la communauté.

J’ai voulu incarner cette « confiance humaniste » dans mon blog « Cyclothymie et vérité » et surtout dans le nouveau blog des cyclothymiques que j’ai nommé : « J’aime ma cyclothymie parce que… » Les internautes sont invités à la décrire sur le mur de la cyclothymie qui n’est pas – ou plus – celui des lamentations. C’est un mantra, une obsession : tout n’est pas négatif dans la cyclothymie, car elle est sensible, imparfaite, intense et mélancolique, bref, humaine dans sa belle imperfection et son expression parfois excessive et intense. Le mot clé, la pierre angulaire de notre démarche est celle de psycho-diversité. Voulons-nous d’une société uniforme, lisse [et] sans aspérités dans laquelle tout est au service de la « bienpensance », de la productivité et de la « norme » ?

Roberto Benigni a trouvé le titre de son film « La vie est belle » en pensant à Trotsky et ce qu’il avait enduré. Ce dernier avait écrit en regardant sa femme dans le jardin alors qu’il attendait les tueurs à gages de Staline : malgré tout, la vie est belle et digne d’être vécue (entretien avec Roberto Benigni dans Télérama du 10/1998). Il n’y pas que les grands artistes ou génies créatifs qui peuvent jouir de leur cerveau bipolaire ou cyclothymique, les personnes cataloguées comme « patients » et même malades le peuvent également. Franck Wheeler s’écrie dans le roman « Revolutionary Road » :

« Mon Dieu, est-ce que les artistes et les écrivains sont les seules personnes ayant le droit de vivre comme ils le veulent ? »

La réponse viendra des patients eux-mêmes qui devront à un moment ou un autre quitter le champ sémantique de la pathologie, du médical et du psychologique pour réfléchir peut-être en termes de philosophie, de littérature ou d’environnement social. Et peut-être que les Werther, René et Hamlet ne sont pas des personnages si immatures et si dépassés que cela ?

Crédit photo: Melvelez / Flickr

45 réflexions au sujet de “Cyclothymie et psychodiversité. Les traitements en question”

  1. Je me retrouve dans la description de l’auteur des différents troubles, qu’ils aient un impact négatif ou positif, de la cyclothymie. Après une année à jongler entre les psychologues, les psychiatres, les neurologues, à changer d’antidépresseurs, d’anxiolytiques, j’ai en permanence ce sentiment que rien n’est acquis. Les mieux dans ma vie sont pris par mes proches pour une véritable guérison ; plus dure est la chute et plus difficile à comprendre. Moi-même je n’arrive pas à expliquer ce qui m’arrive. Parfois je l’attribue au traitement (c’est la solution de facilité : la liste des effets secondaires ou indésirables donne envie de jeter au loin la boite de médicaments), parfois je pense sombrer dans la folie et ne jamais en sortir.
    J’avais envie il y a peu de temps de tout arrêter, du moins le traitement médicamenteux : effets secondaires pesants, certes, mais surtout ras-le-bol de prendre comme des bonbons tous les jours mes médicaments sans en ressentir de véritable bien-être. Et là, de nouveau, rechute, comme si on m’interdisait d’arrêter, mais qui finalement m’interdit ? Je repousse sans cesse le rendez-vous chez la psychiatre, j’ai juste envie d’aller voir ma généraliste qui me comprend à demi-mot.
    Je suis un traitement depuis l’adolescence pour traiter les migraines, traitement qui a sans cesse du être réajusté. Je suis donc habituée à ce que chaque repas comprenne une ou deux petite pilules. Le seul moment où je prenais rien c’était pendant ma grossesse mais je n’ai pas allaité tout simplement car ce sevrage médicamenteux avait été douloureux.
    Je suis comme le docteur House. Ma souffrance est pour ma part psychologique mais la dépendance est bien et belle là, altérant mon rapport aux autres.
    J’espère que mon témoignage vous intéressera. En tout cas, merci à Régis d’avoir apporté son témoignage et son éclairage sur cette maladie.

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  2. Moi aussi je me retrouve là dedans, d’autant plus que il y a un trouble dans le diagnostique. l’ambiguité est effectivement expliquée par les limites même des définitions des termes utilisés en psychiatrie. Je vous remercie beaucoup d’avoir éclairci cette affaire. Je souhaiterai avoir le nom d’un spécialiste qui s’occupe de cette maladie là et une association dans la région Centre plus exactement dans le Loiret sinon dans le Cher . Elisabeth

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  3. Après une énième crise, je me suis mise à faire des recherches sur les troubles de l’humeur. Je me suis particulièrement retrouvée dans la cyclothymie. Plus particulièrement dans les passages d’états euphoriques qui, par excès de confiance en moi, me font faire des choses totalement absurdes et dangereuses, aux état dépressifs, pendant lesquels je me conduis de manière lamentable (je suis infecte avec mon entourage, j’ai des crises de boulimie et d’alcoolisme, je pleure sans arrêt, et les idées les plus noires, jusqu’au suicide, me passent par la tête). Je me reconnais dans d’autres symptômes : volonté d’isolement, moments d’hyperactivité suivis de journée entière ou je suis vidée d’énergie, humeur en dents de scie, ect… Pourtant dans mon boulot, ça se passe plutôt bien, j’arrive à peu près à me maîtriser.
    C’est épuisant pour moi (je ne sais jamais ou sont les causes) et pour mon entourage (qui subit sans comprendre)
    Je suis rassurée d’avoir mis un nom sur mon état, bien qu’il ne soit pas officiellement diagnostiqué, je vais pouvoir aller voir des spécialistes.
    Vos témoignages m’ont beaucoup aidée à me situer, aussi, merci beaucoup.
    J’espère pouvoir continuer à échanger.

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  4. encore une maladie inventée pour vendre des médicaments et pour étendre abusivement le champ d’intervention de la médecine!
    la joie et la tristesse sont des sentiments normaux, on n’est pas cyclothymique parce qu’on est joyeux puis triste
    cordialement

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  5. Quand ces sentiments handicapent la vie des personnes concernées et de leur entourage, quand ça met en danger la santé aussi bien physique que mentale de la personne concernée, je suis désolée, mais on peut parler de cyclothymie, ou de trouble de l’humeur, appellez cela comme vous voudrez.
    C’est bien là le problème de ce trouble : difficile à faire comprendre et accepter aux autres (qui pensent que ce n’est qu’un problème de maitrise de soi) et à soi même (puisque nous somme incapables de nous contrôler, aussi bien dans les moments euphoriques ou nous pouvons faire des choses dangereuses pour nous et notre entourage, que dans les moment de dépréssion, ou là également nous nous mettons en danger)
    De plus je vous rappelle que les médicament prescris sont très souvent accompagné de techniques de relaxation et de maîtrise d’énergie.

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  6. deux remarques :
    – avoir une thymie stable tout au long de la vie serait quelque chose de tout à fait inquiétant !!! Il faut préciser que même un psychiatre expérimenté n’est pas toujours à l’aise pour évaluer les fluctuations thymiques « normales » ou « pathologiques ». Il faut souvent beaucoup de temps, bien connaître le patient et son mode de vie pour pouvoir apprécier le caractère éventuellement patho des variations. A force de décrire des formes cliniques de nos maladies « subsyndromal », « infracliniques », « précoces », « masquées », « incomplètes », on va bien finir par arrive au cauchemar de Knock. Tout bien portant est décidément un malade (mais atypique, alors) qui s’ignore !
    – j’ai vu plusieurs fois en conférences ou congrès les Dr Akiskal et Hantouche. Le découpage nosographique proposé par Akiskal n’est pas inintéressant sur le fond (type II et III notamment semblent avoir une réalité clinique. MAIS, à leur débit, à chaque fois c’était dans des circonstances intégralement sponsorisées (et plutôt luxueusement) par des laboratoires (dont un européen en particulier) qui commercialisent des médicaments thymorégulateurs. Non rien, je dis ça comme ça…
    BG

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  7. pour réagir à la personne qui ose dire que c’est normal!! Je lui répondrai que si elle se trouvait face à la multitude de témoignages de personnes en difficultés professionnelles à cause de leurs variation d’humeur peut-être qu’elle se dirait mais ILs ne sont pas normaux!!!! Oui nous sommes en souffrance et que nous sommes en difficulté professionnelle et privée il y a de quoi et ce de manière répétitive il y a de quoi s’inquièter!!! J’en sais quelque chose!!!!

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  8. Ce n’est pas les alternances de joie et de tristesse qui font la cyclothymie mais l’alternance de phases d’hypomanies et de dépression ou dépressivité. La dépression, ça va, tout le monde connaît, mais l »hypomanie, je mets au défi n’importe qui n’en ayant pas vécu d’en inventer les symptômes. Moi aussi, j’en connais, de ceux qui voulant trouver une origine à leur mal-être, trouvent dans le terme de cyclothymie une explication toute trouvée quand je leur parle de la mienne.
    Mais parmi eux, aucun ne peut « inventer » une phase d’hypomanie. Et la phase d’hypomanie se reconnaît car aucune joie simple ne se vit comme celle-là….
    Pour eux comme pour ceux qui jugent que c’est une maladie inventée, ce serait bien de ne pas s’imaginer connaître une maladie – qui a en plus, le défaut d’être nouvelle ! On a plus tendance à croire à la vieille maladie de grand-mère dont on a entendu parler depuis l’enfance, c’est plus rassurant. Si papa et maman l’ont dit, c’est que c’est vrai ! – pour en avoir lu quelque vague article sur le net.

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  9. Diagnostiquée en 2007, après crise hypomane induite par anti-dépresseurs ; le couperet est tombé, sous thymorégulateur « à vie » pour le bien-être de l’industrie pharmaceutique.
    En décembre 2009 j’ai diminué mon traitement, stoppé début janvier, repris début février ; sans crise apparente pour mon entourage que j’avais prévenu, je sentais monter en moi cette déferlante de colère.
    Je suis une chanceuse, je peux continuer à exercer la profession que je m’étais choisie dans ma jeunesse, je peux encore beaucoup de choses, cependant une sensibilité aigue à la fatigue s’est développée me laissant exangue mes jours de repos.
    Auparavant les alternances de l’humeur, ne me gênait pas, mon entourage non plus, existaient-elles ? Une propension à m’intéresser à divers sujets, à m’inquiéter d’autrui, quelques jours tristes à l’occasion… les hormones féminines ou la cyclothymie en sommeil ?

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  10. Je viens de m’identifier cyclothymique après des années de doute et d’errance autour du terme que je ne connaissais que très mal (c’est dingue comme les troubles de l’identité, du genre et du comportement sont si mal connue du grand public. Tabous, quand vous nous tenez). La définition de wikipedia m’a intriguée, j’ai lu en détail.
    Ça fait à la fois très mal de mettre un nom sur ce qui pourrit ma vie, mais aussi du bien au sens où, maintenant, je n’ai plus de doute et saurai contre quoi lutter…
    Ayant ma fierté, j’essaierai de vaincre ça seule, sans suivi psy ou médicaments qui assomment plus qu’autre chose… De toute façon, je sais déjà très bien me psychanalyser et n’ai pas les moyens d’aller voir un spécialiste.
    Merci pour cette longue explication supplémentaire, mais surtout, merci pour ça :
    « Malheureusement, beaucoup de médecins généralistes et de psychiatres ont tendance à prescrire des médicaments lors de la première consultation, sans écouter attentivement le patient et sans évaluer sa résilience et sa volonté de surmonter lui-même ces épreuves. »
    J’en déduis que c’est possible, que je peux y arriver, que je les surmonterai.
    Étant transsexuelle et ayant de toute façon déjà l’étiquette de malade mentale aux yeux de la société, au moins, là, je peux dire que je la mérite un peu. Et que je tente de me soigner !

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  11. Après avoir lu les descriptions d’une personne bipolaire et d’une personne cyclothymique je me fais la réflexion, ne peut on pas juste un moment quand tout va mal dans la vie, « pèter un câble » et c’est tout ! certes j’ai eu une grave dépression puis suite à une prise d’antidépresseurs mon caractère s’est trouvé inversé avec allant créchendo une activité de plus en plus riche, voir risquée, avec des rencontres improbables mais toujours cadrées. Ma famille ne me reconnaissait plus, me surveillait de près, ma mère, mon mari, en venaient à épier tous mes faits et gestes.Il faut dire que j’ai pris idée d’acheter des objets en soldes, mais ces achats dépassaient le besoin personnel, c’est ainsi que j’ai rempli au moins 4 fois ma voiture d’objets utiles ou non afin de les revendre par la suite pour me faire des sous !
    Il faut dire que j’ai été licenciée après 20 ans de boîte en grande distribution et que 3 ans auparavant mon père est décédé dans mes bras suite à un cancer.

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  12. Bonjour je viens de lire cette file (je félicite au passage le web master pour l’investissement perso), aussi je me permets de vous soumettre mon expérience,
    J’ai été diagnostiqué bipolaire type II en 2006 ou j’ai eu suite à un contexte focalisateur une méga crise d’hyperactivité, idem vue le stade religieux et actif tout en étant dispersé que j’avais (je ne dormais quasi plus), je met n’importe qui au défis de le simuler en plus sur la durée, bref, les antécédent était de 15 ans d’alcoolisme, hospitalisation etc… mais que j’avais réglé depuis qq temps, mais je n’avais pas été identifié, depuis je suis sous traitement, thymorégulateur et anti dépresseur et anti anxiolytique, j’arrive a cadrer a peut près ma vie toujours sans alcool qui s’oriente globalement vers le bas plutôt qu’en high, ont diras que je suis ‘contenu’ mais je suis à contrario extrêmement fatigué (surtout sans soleil) et assez indigné, sachez de quoi vous parler… Essayez donc de stopper un thymorégulateur (j’ai essayé) si vous survivez à la tristesse ou au high qui suit vous pourrez tenter de stopper l’anti anxiolytique ou l’anti déprésseur (et la c’est l’abime…) bonne chance…, perso même si c’est dommage pour les rivières et mon foie, je préfère savoir ou je cadre mes pensés de façons productive plutôt que partir comme un feu de Bengale en live n’importe comment, ou au contraire vers le non être…
    Mon bonjour a Grand Croix Servier, passez donc dans ma région me vendre en direct vos médicaments comme ça on pourras discuter… ; )
    Amicalement,
    F.

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  13. Que de petites joies et de grandes souffrances …..Pourquoi est-ce tellement compliqué de vivre naturellement ses conflits intérieurs aujourd’hui ? Comment savoir ce qui est de la personnalité , du tempérament, de la pathologie , de l’essence humaine simplement ? J’aimerai tant savoir qui je suis à l’état naturel , sans psychotrope , sans contrainte de travail , dans un environnement social sain , riche et régulateur ; …..comme celà devait être autrefois .
    Mais non ! il faut se battre ou se débattre seul ou accepter une étiquette  » psychiatrisé  » …………
    Une assoc? un groupe de parole ? celà existe-t-il pour nous ……..peut-être , probablement ….., cyclothymiques ?

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  14. bonjour, femme d’un cyclothymique, je souffre autant que lui. Quand je lit plus haut que c’est une maladie inventée, cette personne n’a jamais été confronté à cette maladie. Mes enfants ont été soulagé de savoir leur père à l’hopital. Ces crises se manifestait par une indifférence totale de tout ce qui l’entourais. Il été dans sa « bulle » et en grande souffrance. Il portait sa souffrance sur son visage mais ne savais pas l’exprimer. Je me bat à ses cotés mais parfois je craque aussi et là il décompense. La maladie est une fatalité qu’il faut savoir apprivoiser pour vivre avec. Je suis moi même atteinte d’une maladie orpheline donc je sais de quoi je parle. On pense souvent aux malades qui souffrent mais n’oublions pas la famille qui vit avec.

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  15. Bonjour à tous,
    Je suis en proie à des changements d’humeur que je pourrai qualifier d’assez importants pour modifier mon comportement.
    Je ne sais pas trop comment les définir. A force de lire des articles sur Internet je ne sais même plus ce qui est pathologique dans mon comportement. Je ne fais d’ailleurs qu’analyser mon moral en me demandant si telle ou telle pensée est normale et justifiée, ce qui me bouffe pas mal de ressources…
    Aujourd’hui j’ai pris rdv pour un psychiatre, on m’a dit que mes changements d’humeur ressemblaient à une cyclothymie. Moi qui ai toujours été si créateur, ultra motivé, ou des fois complètement perdu, qui considère avoir vécu une vie riche en ressentiments, on me taxe d’une « maladie » (le terme fait mal) qui justifierait tous ces aléas d’humeur qui me font pourtant souvent réfléchir bien plus vite que les personnes autour de moi. Est-ce un crime de pleurer en écoutant de la musique ? D’être si content pour un évènement que cela en devient pathologique ?
    Je suis perdu dans toutes ces définitions et j’ai presque honte d’être moi désormais. Je suis en train de terminer d’assez longues études et parfois j’ai le moral complètement sappé que ce soit pour ce genre de news ou pour d’autres. C’est comme si tout ce qui avait fait ma différence, le fait que je me sois illustré toujours à ma manière, parfois avec brio parfois non, était dû à cette « pathologie ».
    Excusez mon raisonnement, mais quand je vois les perspectives intellectuelles des gens autour de nous dits « normaux » qui ne sont conscients de rien et même pas de leur petite existence déterminée…et c’est moi le malade ? mais ?!
    En étant franc avec moi je sais que j’ai eu des grosses montées de pression. Mais pour le plus loin que je m’en souvienne elles ont toujours été justifiées par des évènements au quotidien…Bref depuis quelques mois je n’essaie quasiment plus de me faire comprendre, je crois que c’est peine perdue.
    J’ai peur de reprendre le dessus tout en sachant que je pourrai tomber sous l’eau. Je ne sais pas quoi faire et j’essaie tout de même d’avoir des projets. J’ai tellement honte. Et j’ai une grande rancœur envers ces pseudo sciences du comportement humain établi par je ne sais qui qui permet de cataloguer toute la richesse d’un esprit.
    Bref, je ne sais pas tellement ce que je voulais dire dans ce message, sauf peut-être que cet article me parle beaucoup, et que je remercie l’auteur pour l’avoir écrit.
    Voilà, je n’ai plus qu’à retourner à mon quotidien et à mes pensées qui fusent tout le temps dans tous les sens, en essayant malgré moi de tenir le cap.
    Yoann

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  16. A Gerlat,
    Je pense que « maladie inventée » s’applique à la redéfinition, à des fins de profit (vente accrue de médicaments), de ce qui était jadis la psychose maniaco-dépressive, dont nul ne met en doute la réalité, ni la souffrance qu’elle engendre pour la personne qui en souffre et pour ses proches.
    Mais entre cela et la cyclothymie, il y a une très grande différence.
    je vous souhaite bon courage et vous remercie de votre témoignage!
    A Brigitte
    Dans le texte, Régis Blain parle de deux blogs, « Cyclothymie et vérité » et « J’aime ma cyclothymie parce que… » que vous retrouverez en cliquant sur les liens. Ils sont faits pour l’échange, le témoignage, l’entraide…
    Ici, j’ai simplement voulu aider Régis Blain à faire connaître ces blogs ainsi que son propre travail, puisque Pharmacritique a beaucoup de lecteurs.
    A Yoann,
    Je pense qu’on vous a trop sensibilisé à l’idée que vous êtes différent – comme si c’était une tare -, que vous pourriez avoir une maladie, qu’il faudrait faire quelque chose… Le doute ainsi insinué dans votre esprit, vous ruminez trop et finissez par vous torturer, par en souffrir et les médecins en tiennent pas compte de ce chemin, mais seulement du résultat lorsqu’ils posent une étiquette…
    je vous conseillerais d’abord de prendre vos distances avec ceux qui instillent le doute, de ne plus ruminer autant, de trouver des débouchées à votre créativité, des formes d’expression de votre différence. Et des personnes qui vous acceptent comme vous êtes: une personnalité riche en dimensions, créative et à nulle autre pareille.
    C’est vrai que cela détonne de nos jours, lorsqu’on veut toujours ressembler à tout le monde, s’identifier à tel rôle social, etc. pour avoir un travail et le garder, et ainsi de suite.
    C’est la conformité qui est socialement valorisée de nos jours, malheureusement.
    D’où mon conseil de trouver des chemins où la différence est acceptable socialement: un métier créatif ou autre.
    Si vous de vous-même n’en souffrez pas, personne n’a le droit de vous étiqueter « malade ».
    Courage!
    Elena Pasca

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  17. Tommy 22 ans, les larmes me viennent en abdiquant devant presque tous les symptômes de la cyclothymie, celles d’une souffrance mise au grand jour par cette révélation. La cause? Je crois que me sentir catalogue paradoxalement a mon anti conformisme libère une fois de plus mon hyper sensibilité. Le seul Comportement qui me rassure c’est de voir que de moi même sans connaitre cette aspect qualifié de ma personnalité j’ai instinctivement été dirige par l’humanisme, les mots, l’écriture, et la spiritualité. Tous ces points ont donne du sens a ma vie qui sans cela aurait bascule vers des idées noires je pense. Mais laissez moi vous dire je crois en vous ma petite communauté pensante et nouvelle j’ai besoin de développer avec des esprits comme les vôtres, alors je vous attends peuple philanthrope.
    [Nom de famille et numéro de téléphone effacés par Pharmacritique, par prudence, s’agissant de données personnelles].

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  18. Bonjour Tommy,
    Merci pour votre témoignage très poignant.
    Sur internet, il vaut mieux éviter de donner des détails personnels, surtout lorsque cela a trait à des informations aussi intimes et personnelles. Un prénom ou un pseudonyme suffit.
    Alors j’ai préféré effacer le nom et le numéro de téléphone que vous avez donnés, pour éviter que d’éventuels charlatans qui cherchent des proies sur internet les voient et tentent d’exploiter la situation.
    Si vous cherchez d’autres personnes avec lesquelles communiquer sur vos centres d’intérêts, sur la cyclothymie, des lectures et beaucoup d’autres sujets, regardez sur le très bon blog de Régis Blain, l’auteur de cet article.
    http://cyclothymieetverite.blogspot.com/
    Il y aura probablement des personnes qui pourront vous indiquer des moyens d’entrer en contact, des forums…
    Merci encore et bon courage à vous!
    Cordialement,
    Elena Pasca (Pharmacritique)

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  19. Merci de ces témoignages dans lesquels je me retrouve enfin…
    Comme Tommy, j’abdique devant le quasi ensemble des symptômes présentés plus haut, et encore plus devant vos messages dans lesquels je me retrouve enfin…
    Plus que la terreur d’être cataloguée dans une pseudo-maladie, je ressens une forme de soulagement à ne pas être seule, à pouvoir rencontrer des personnes avec qui les échanges pourront nous renforcer et nous aider.
    A 29ans, mes moindres souvenirs sont bercés par cette hypersensibilité à l’égard de tout et de tous, alternant avec des phases robotiques où ni temps, ni sentiments n’ont prise.
    De façon étonnante, j’ai toujours été attirée par (et ai toujours attiré…) des personnalités identiques, souvent plus « extravagantes » que moi d’ailleurs, des personnes malheureusement souffrant en général énormément de troubles qui ont été diagnostiqués de « troubles bipolaires ». Ces personnes étaient d’une sensibilité extraordinaire, d’une originalité incroyable, d’un potentiel créateur merveilleux, d’une empathie non comparable, mais aussi d’une extrême fragilité, d’une violence contenue très importante, et de sentiments auto-destructeurs flippants…
    Bizarrement, face à ces amis, je me retrouvais alors comme le pilier, le soutien, avec le recul je sens qu’ils me permettaient à moi de me protéger : des soutiens énergiques lorsque j’étais en phase basse, et des valorisants lors de mes phases hautes. Et surtout, le partage d’émotions incroyablement accrues, de projets créatifs, de voyages extraordinaires… Probablement aussi leur grande originalité me permettait de me sentir plus « normale » puisque mes sentiments étaient moins extrêmes que les leurs .
    De même, une vie familiale riche, intense, très difficile mais aussi merveilleuse, m’ont fait longtemps penser que mes « états d’âmes » étaient normaux, dus uniquement à un développement personnel intimement lié à mon expérience familiale. Ainsi, de par un besoin lié à une situation familiale particulière, j’ai toujours due être très raisonnable, indépendante et responsable. Je conservais donc tout en moi, un vrai bouillon de culture ayant encore plus développé ma sensibilité : impossible de faire ressurgir mon malêtre comme mon agitation intérieure. J’ai malgré tout eu la chance que ma famille voit mon besoin de m’exprimer au travers de supports divers : musique, danse, dessin puis sculpture. Plus qu’un mode d’expression de mon ressenti, je passais pour eux comme une de ces personnes qui ont une attirance importante, voire un don pour les domaines artistiques… Pour moi, je ressens toujours que c’était mon seul mode de communication de mes montagnes russes intérieures , comme je m’interdisais la parole ou le comportement physique extravagant.
    Comme le dit si bien Tommy, hypersensible, j’ai donc été attirée très jeune par les arts, l’humanisme, le voyage et la rencontre surtout avec les autres, et la nature.
    J’ai eu la chance aussi de pouvoir faire ce que je voulais comme métier. Ainsi, en fin d’études d’archéologie à l’étranger, je fais rêver la plupart des personnes que je rencontre car je réalise le rêve d’enfant de nombre d’entre nous.
    Je réalise aussi mon propre rêve – enfin l’un de mes rêves 😉 -, semblant merveilleusement fait pour mes appétits si forts : voyage et découverte, recherche sur l’humain, création, rencontres incroyables… C’est une vie trépidante, pas simple au quotidien, mais si motivante que l’on se surpasse en permanence.
    Malheureusement, mon état est évidemment aussi un frein à un équilibre de vie, voire même un handicap…
    Lorsque je me sens « très bien », en France ou à l’étranger, le temps est si court qu’il n’existe presque plus pour moi, tout est possible, je peux tout faire, je suis d’une extrême sociabilité, je dors très peu, je mène plusieurs projets de front, suis capable de travailler dans des conditions extrêmes 20h par jour, alliant réflexion intellectuelle et travail physique. Etre à l’étranger m’a permis de m’enlever le poids de la culpabilité de ne pas être « la petite fille sage et calme » que je pensais devoir être auprès de mon entourage (bref, ma représentation d’une personne dite « normale et modérée »).
    Le point très positif est que je sens que j’ai la chance, du coup, de pouvoir « maîtriser » mes états « high » dans un cadre que j’ai pu définir, fait d’expériences extraordinaires, et qui m’empêche de tendre vers des comportements à risque. J’ai eu la chance de trouver un sens à ma vie et de pouvoir en partie le partager avec mes proches dans ces phases-là, mais le problème est que je sens que je brûle ma vie à grand feu.
    Et tout ressort dès que je passe dans la phase basse : mon corps fait ressurgir tout un stress accumulé lors de ces périodes d’hyperactivité : migraines, cystites, maux d’estomac, fatigue extrême durant des semaines entières, même après une semaine de repos, perte de goût à tout, perte de la notion du temps encore plus grande, incapacité de concentration intellectuelle et donc difficulté de terminer certains de mes projets professionnels, dégoût de l’être humain, et donc, surtout, surtout, un renfermement sur moi extrême, une perte de contact totale avec la famille, les amis, parfois même mon petit-ami, un désintérêt entier pour tout et tous, qui contraste tellement avec le reste de mes sentiments, voire sinon une très grande colère envers les autres qui ne me comprennent pas (alors que pourtant je sais bien qu’ils essayent) et donc surtout contre moi-même qui ait tout pour être plus qu’heureuse et qui pourtant fait autant souffrir mon entourage en étant « qui je suis »…
    Alors, comme nous tous, je voudrais rester en l’air, pour pouvoir continuer à profiter de ma créativité, de mon empathie, de ces fameux dons que nous avons effectivement reçus… Et surtout pouvoir partager tout cela avec les personnes qui me tiennent à coeur!
    Je voudrais avant tout pouvoir atténuer mes phases de dépression, qui sont évidement très dures pour moi (même si j’ai longtemps considéré qu’elles mettaient en exergue après-coup le sel de la vie), pour pouvoir faire moins souffrir les gens que j’aime et que j’exclue totalement de ma vie par à-coups (jusqu’à totalement si je continue comme ça?)
    Prendre des médicaments, et en guérir, comme mon traitement anti-migraineux, ça fait rêver, mais à quel prix?
    Alors vos témoignages me redonnent du courage, les larmes aux yeux (saloperie d’hypersensibilité à la noix parfois…), et me donnent envie de me battre encore plus, d’en parler à mon entourage, au moins pour qu’ils se sentent moins perdus, non-aimés, dénigrés.
    J’essaierai de le faire avant de retomber dans une de mes phases, sinon, je saurai maintenant où me ressourcer…
    Merci encore, je crois en vous et en ces dons que vous avez…
    Bon courage à tous!
    Nour

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  20. Bonjour Nour,
    Un grand merci pour votre témoignage, dont j’ai appris plus que de tous les livres de psychologie réunis…
    Je vous ai envoyé un mail à l’adresse de contact que vous avez donnée. Si vous ne l’avez pas eu, merci de me contacter à
    pharmacritique@voila.fr
    Bien cordialement,
    Elena Pasca / Pharmacritique

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  21. Nadine 44 ans, j’ai envie de réagir à ce que je lis depuis quelques jours sur cette maladie qui est peut-être ce qui me ronge depuis plusieurs années.
    Bipolaire ou cyclothymique, ou rien de tout ça ? je ne sais pas. J’ai fait le test qu’on trouve sur le blog « cyclothymie et vérité », je fais un score de 13.
    Pendant des années j’ai voulu nier que mon état était pathologique. Je me disais que j’étais nulle, qu’il fallait que j’arrête mon cinéma, que je faisais des montagnes de rien du tout. Mais c’était tellement fort, ces émotions, que ma volonté n’arrivait à rien. D’un autre côté je savais très bien cacher tout ça sous une bonne humeur constante, mes amis (nombreux) me prenaient pour une boute-en-train. Puis à une période assez dramatique de ma vie où tout semblait s’écrouler, j’ai fini par admettre que j’avais un problème qui ne relevait peut-être pas simplement de mon caractère… Mais je n’avais jamais entendu parler de bipolarité ni de cyclothymie. Et visiblement mes médecins non plus. Le mot a été prononcé : Dépression. J’ai été traitée à l’Effexor pour ça. J’ai perdu mon travail, mais c’était un soulagement car je ne supportais plus de voir des gens. Au bout d’un an j’ai arrêté les antidépresseurs, contre l’avis de mon médecin. Je déteste prendre des médicaments, instinctivement j’ai peur de la dépendance… peut-être que je sens que ce serait vite fait pour moi de devenir une intoxiquée chronique. Ayant un passé pas facile notamment au niveau familial, j’ai suivi plusieurs thérapies brèves, toutes m’ont aidé même si aucune ne m’a vraiment guérie.
    C’est en tout cas à cette époque que j’ai développé des symptômes que je retrouve maintenant en lisant sur le sujet : j’alterne des périodes de déprime et de fatigue intense, pendant lesquelles je n’ai envie de voir personne, où tout me semble insurmontable, où j’ai peur des gens, du regard, du jugement… avec des périodes où tout semble me réussir, où je crée avec bonheur, où je fais énormément de sport, je n’ai jamais envie de dormir… J’entame souvent à ce moment là des projets, qu’ensuite je vois comme des contraintes qui me pourrissent la vie.
    Je ne comprends pas bien les différentes phases dont vous parlez : dépression oui je vois, mais qu’est-ce que l’hypomanie et la manie ?
    En ce qui me concerne il y a des épisodes où j’ai l’impression d’être normale, tirant vers le haut. Parfois j’en fais un peu trop, mais c’est aussi à ces périodes que je fais « avancer les choses » et où je construis. C’est lors d’une de ces périodes que j’ai réussi à arrêter de fumer, par exemple.
    Parfois pendant ces périodes il y a des baisses d’énergie ou quelques angoisses, mais ça passe, je gère.
    Ces périodes (bénies) peuvent durer plusieurs semaines voire plusieurs mois.
    En général ça dégénère lorsque je commence à me sentir tellement en forme que j’en fais trop : je multiplie les activités, les heures de travail, de sport, je délaisse les banales tâches quotidiennes et ma maison devient un foutoir, je n’ai plus sommeil, j’ai le sentiment de vivre à 100%… C’est exaltant. Les soirées sont des moments particulièrement critiques. Je retarde de plus en plus le moment d’aller me coucher. Les heures passent sans que je m’en rende compte. J’augmente ma consommation d’alcool au quotidien (alors qu’en phase calme, je n’en bois que deux ou trois fois par semaine et en très petite quantité).
    Il m’arrive de chercher la bagarre à mon conjoint. Je lui fais des drames pour n’importe quoi, et je finis par soliloquer en pleurant sur moi-même à 4 heures du matin, l’empêchant de dormir alors qu’il doit se lever tôt pour aller travailler. Ou alors je reste collée sur l’ordi, passant ma soirée à réagir à tout et à n’importe quoi sur Facebook, à mettre des commentaires que je m’empresse d’effacer le lendemain matin. J’ai des pertes de mémoire. Mais il y a pire dans les pétages de câble, c’est si je me retrouve dans un rassemblement de personnes de l’entourage mais que je ne connais pas très bien, ou qui me paraissent me mettre à l’écart en temps normal, ou un groupe que j’ai très envie d’intégrer… si à ce moment là (et c’est souvent le cas), il y a consommation d’alcool, et que mon ami n’est pas avec moi, je perds tout contrôle. Parfois même avant d’avoir bu la moindre goutte, je commence à devenir une autre. Je deviens un vrai moulin à paroles. Le premier verre dure longtemps, ça me donne confiance car je crois gérer… mais après après ça n’arrête plus. Je ne me rends compte de rien. Apparemment la plupart des gens ne s’en rendent pas compte. Il paraît que je reste cohérente très longtemps Je n’ai plus aucune fatigue ni conscience du temps qui passe. Je deviens amie avec tout le monde… Le lendemain j’ai des trous de mémoire évidemment, il me manque des bouts de la soirée…
    En général s’amorce alors la descente. Honte. Désespoir. Envie de disparaître. Idées de mort, la mort pour fuir cette réalité. Angoisse. Peur des autres. Peur de moi. Peur panique qu’il arrive du mal à ceux que j’aime. Je suis épuisée, j’ai du mal à tenir debout. Je dormirais toute la journée. Parfois quand la fatigue s’estompe, j’ai envie de faire du sport, mais je n’ose pas sortir de chez moi, par peur de croiser quelqu’un. Idem pour mes cours de peinture, pour des rendez-vous professionnels… j’annule tout. Quelque part en moi, j’aime toujours ça… mais j’ai peur du regard et du jugement des autres… Quand bien même ils ne sont au courant de rien. Je n’ai plus faim, je maigris. Souvent dans le même temps, je tombe malade. Je suis totalement consciente de ce que je considère comme une monstruosité.
    Là ma dernière crise remonte à 3 jours… l’une des plus pires que j’ai connue. Elle a été précédée par une période de déprime/fatigue intense pendant plusieurs jours, puis pendant quelques heures par une perception accrue de la nature, j’étais comme dans un état de grâce, je communiais avec mon environnement, c’était merveilleux toutes ces couleurs, ces sons, ces odeurs… tout ça sans prise d’aucune substance ! ni alcool ni médicament (je n’ai jamais touché à la drogue)… j’avais plein d’idées de projets artistiques, je me voyais les mettre en oeuvre… c’était magnifique, la vie était belle… j’aurais dû me méfier… et surtout ne pas aller ensuite à cette soirée, ou prévenir mon conjoint qu’il devait me contrôler… mais je n’ai pas vu arriver la catastrophe.
    Je note quand même quelques différences par rapport à un certain nombre de personnes qui témoignent, ici ou ailleurs :
    1) Je ne comprends pas comment on peut « aimer sa cyclothymie ».
    Pour moi les phases « up » se terminent souvent très mal, par une alcoolisation et des comportements égoïstes qui font du mal à ceux qui m’aiment. C’est de l’autodestruction. La prise de risques peut entraîner des dommages pour autrui. Je trouve cela inacceptable, en particulier pour une mère de famille.
    La créativité et l’extra-sensorialité qu’on peut avoir en « up » sont magnifiques mais se paient trop cher… j’ai envie d’une vie calme où mes proches puissent avoir confiance en moi tout comme j’ai besoin de pouvoir faire confiance aux autres. J’ai envie d’une vie saine où je suis en pleine conscience de ce que je suis, de ce que je fais. Lors de mes crises, je suis une autre, une personne inconnue qui me semble tout faire pour détruire celle qui a encore des rêves de douceur, d’épanouissement, pour lui faire perdre toute crédibilité. Oui en fait, c’est comme si j’étais deux, deux opposées, deux ennemies. Comment pourrais-je aimer cela ? Je voudrais devenir normale, comme mon compagnon qui est bien équilibré, ce qui ne l’empêche pas d’être brillant dans son travail, heureux de bonheurs simples et d’une grande sensibilité artistique…
    2) je n’ai jamais l’impression d’être invincible ou flamboyante ou belle ou intelligente… mon estime de moi reste toujours défaillante même dans les périodes « up »… simplement à ces moments là je suis plus optimiste, j’entrevois une partie de mon potentiel… mais j’ai toujours aussi peur du jugement et du regard d’autrui… et aussi peur de la perte… je continue à rechercher l’approbation, la reconnaissance… l’amour ???
    Je me pose plein de questions. Suis-je vraiment atteinte de l’une de ces maladies, ou est-ce que je fantasme ? Est-ce que l’abstinence totale d’alcool (c’est ce que nous avons décidé après ma dernière crise, mon ami et moi : il ne boira plus non plus en ma présence, pour me soutenir) peut m’aider à aller mieux ?
    Je l’espère, car sinon tout ça va mal finir…

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  22. bonjour,
    je suis ravie de découvrir ce site, voilà j’ai un fils apparemment cyclothymique, il a 29 ans!
    Ados, il a été suivi pendant 3 ans dans un cnpp pour d’autres raisons, dyslexie… Le psy qui l ‘a suivi n’a jamais détecté ni ce problème ni un problème de viol!
    Adulte, étudiant il s’est vu en dépression, il a consulté, on lui a dit des choses que nous les parents ignorant! Des conflits immenses entre lui et nous, il nous culpabilisé à outrance!
    Là maintenant il nous sort qu’il est cyclothymique! En effet vu son comportement ça a tout a fait ça.
    Ce qui m’exaspère, à qui on confit nos enfants quand ils sont en danger et surtout quand j’ai appelé son psychiatre,  » a madame le secret professionnel » me repond-elle.
    Avertir les proches pour gerer la situation! Je trouve la reponse du psychiatre est une betise à l’extrème, depuis le temps on aurait aidé notre fils au lieu de rentrer en conflit avec lui!
    Bof bof bof quel monde médical!

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  23. A Yoann.
    Je me suis reconnue dans ton témoignage et je cherche des réponses. Cet esprit créatif,clair et très rapide( par moments ) est un atout. L’empathie en est un autre. Dans ces phases hautes(dites d’hypomanie) la mémoire est excellente et cela m’a été très utile pendant mes études.Cependant lorsqu’arrive la phase suivante (basse)l’esprit devient plus lent,la mémoire défaille,tout est plus difficile.
    C’est cela la cyclothymie,ces variations de l’humeur mais aussi de la mémoire,de l’énergie,des phases de sommeil…et la souffrance qui va avec.
    IL y a 6 ans j’ai fait des séances de psychothérapie avec 4 psychiatres différents.Les 2 premiers m’ont dit au bout de 5 séances que je devais faire une psychanalyse,le 3ème qu’il ne croyait pas en la psychanalyse ;pour lui c’était comme démonter un moteur et devoir le remonter seul alors qu’on n’est pas mécanicien.Le 4ème enfin avait mis au point une psychothérapie psychanalytique qui était très bien.Aucun d’eux ne m’avait diagnostiquée cyclo.et même avaient refusé de me donner des médicaments me disant que je n’en avais pas besoin alors que je me sentais parfois très mal.J’ai fini par plonger (grosse dépression,perte de travail,difficultés familiales) et le dernier psy m’a diagnostiquée cyclothymique.
    Ouf! enfin des mots posés sur mes maux.Pourtant il n’y avait pas de dialogue possible, il parlait  » doses de médicament « ,je lui demandais des explications sur ces traitements et sur la pathologie.Entre autre le fait qu’on puisse peut-être relier cyclo. et QI supérieur.Ou bien au contraire ne pas les confondre car les symptômes sont les mêmes (je venais de lire le livre de Mme Siaud Fachin sur ce sujet). Je lui avais écrit pour lui demander si les cyclothymiques n’étaient pas des QI sup. qui s’ignorent car on ne nous fait passer aucun QI(personnellement c’est mon cas) et si des études étaient menées sur le sujet.Je n’ai pas eu de réponse mais je viens de voir sur un des liens cités le livre de Cécile Bost.
    La différence n’est pas facile à vivre ni à expliquer et ceux qui tentent de le faire ne sont que des humains avec le flot d’erreurs qui peuvent s’ensuivre mais aussi parfois les traits de génie qui peuvent en ressortir.Parfois il suffit d’une personne qui sente qu’une piste est à explorer et qu’elle va mener sur le bon chemin .Ainsi en a-t-il été pour la dyslexie que l’on croyait d’origine psychologique (avant 1991 ).Un neurologue a suivi une autre piste avec quelques collègues (du Québec entre autre), et malgré le rejet de beaucoup au début. Cette nouvelle piste est adoptée et reconnue aujourd’hui.D’autant plus qu’il est reconnu que les personnes dyslexiques ont un cerveau particulier avec des « plus » (plus doués en musique ou sport ou dessin ou danse..) et non des moins.
    J’espère que pour nous ce sera la même chose ,que des études seront menées avec des neurologues,chercheurs …et nous pouvons y contribuer .Pour la dyslexie ce neurologue proposait des groupes de travail où il y avait échanges entre les orthophonistes (études de cas )et aussi divers intervenants; et l’on nous exposait les nouvelles recherches(dont américaines),et de nouvelles pistes de travail étaient recherchées.Ce serait bien qu’il se passe la même chose pour nous .
    Déjà échanger des infos entre nous peut nous aider car personne ne peut comprendre ce que nous vivons si ce n’est celui qui vit la même chose(et encore chacun est différent,le vécu,les antécédents,l’entourage,la perception de ce que l’on vit.). Mais à chercher ensemble on finit par trouver! Tu parlais de différence et du fait de ne pas tout relier à une pathologie. S’il n’y a pas de souffrance pour soi ou pour l’entourage,la différence n’est pas gênante; mais si elle génère plus de souffrance (et au final plus de difficultés de vie ) peut-être est-il bon de chercher une solution, pas pour l’effacer mais pour la rendre plus supportable (pour soi déjà et pour les autres aussi:la colère est difficile à vivre pour soi et pour celui qui la subit par exemple;les dépenses inconsidérées amènent à des situations financières difficiles ; sans parler de la souffrance morale).
    Personnellement j’ai essayé de surmonter seule ce que je vis car les médicaments (dépakine) entraînaient des troubles de l’équilibre. Pourtant,même à faible dose,j’ai constaté des effets positifs sur le sommeil,les pensées(qui ne partent plus dans tous les sens), le flot de paroles, et aussi la dysphorie (joie,rires qui alternent avec des pleurs et cela à des intervalles de 15mn. Cela est totalement différent de ce dont tu parlais,être sensible à une belle musique,et là tu as raison on a le droit de pleurer,d’être sensible et là ça fait du bien,on est dans une bonne émotion. Mais ces changements d’humeur (avec des pleurs qui font souffrir assortis de pensées négatives) répétitifs,incontrôlables et non désirés sont plus du domaine de la pathologie.
    Ma sensibilité et mon côté artiste et tout le reste feront toujours partie de ma différence mais avec tous ces à-côtés négatifs en moins.A moi de trouver le bon psychiatre avec qui dialoguer (ne pas prendre de doses trop importantes qui « m’assomment » et pouvoir coupler avec le lithium qui m’apaise,ce que ne fait pas la dépakine dans mon cas .Les 2 ont des effets complémentaires pris séparément mais mon psychiatre refusait de les coupler;il ne parlait que d »augmenter les doses bien que je me plaigne de troubles de l’équilibre.Pourtant c’est le seul à avoir posé un diagnostic qui me semble juste (le jour où il l’a formulé je suis allée sur internet et la description était éloquente;tout correspondait.Ce fut soulagement (de savoir contre quoi me battre) et choc en même temps de me savoir malade.
    A toi de voir si ça te correspond bien (as-tu des phases,des périodes où tu as une super énergie et tout à coup un matin tout change). J’avais remarqué ces phases avant mais sans pouvoir les expliquer.Une psychologue dit qu’elle avait remarqué que les patients en demande de la technique EMDR (dont parle le Dr David Servan-Schreiber dans son livre »Guérir ») étaient cyclothymiques pour la plupart.
    Des chocs psychologiques peuvent déclencher cette pathologie sur un terrain génétiquement favorable, et explorer cette piste peut aussi être un chemin de guérison (liste des psy sur EMDR FRANCE). La piste aussi « oméga 3 »,vit. B12. vit.D et tout ce qui peut contribuer à un bon fonctionnement du cerveau (par exemple une substance importante ne se trouve que dans les oignons, l’ail, et les haricots (livre Anti-déprime mode d »emploi de Svetlana Crabbé).
    Mon problème est que j’ai du mal à être régulière ,je n’ai pas pu tester durablement .Mais ça ne peut que faire du bien (et ce peut être un plus en complément des médicaments si l’on en prend) . La spiritualité aussi (prier m »apaise ou participer à des groupes de prières charismatiques ; j’aime bien les groupes de [… nom supprimé par Pharmacritique] ou de […nom supprimé]. Il y a des rencontres avec prières de guérison et même si la cyclo. n’est pas guérie le coeur peut s’en trouver apaisé et ce peut être une aide précieuse (le Dr Servan Schreiber avait étudié le cerveau d’un moine tibétain pendant une méditation ;il méditait dans l’appareil permettant de visualiser les zones du cerveau activées pendant cette méditation,le PET SCAN je crois, et la zone de la compassion s’activait et se développait donc au fur et à mesure des différentes méditations,me semble-t-il). La méditation est l’équivalent de l’oraison chrétienne dans la forme pratique même si le fond est différent.
    Donc toutes ces activités qui semblent pure croyance ou invention pour certains ont bien un effet physique sur notre cerveau et certainement aussi sur notre corps.Mais nous sommes des êtres complexes et chacun a ses différences.A nous de trouver ce qui nous convient le mieux.
    Nicole parlait aussi de ses difficultés et ne pas trop attendre avant de se faire aider est bien,même si l’on cherche le bon médecin,le bon traitement petit à petit.
    Personnellement je veux trop m’en sortir par mes propres moyens et je sens qu’il me faudra apprendre à refaire confiance à un psychiatre ou neurologue (merci à celle qui l’a noté ça m’ouvre une autre piste).
    Bon courage à tous et à toi Yoann.
    Pour Kheffache aussi l’EMDR peut aider son fils car c’est spécifique pour les chocs (viol, si j’ai bien compris,et aussi peut-être des remarques blessantes et dévalorisantes à l’école concernant sa dyslexie ou autre chose. A cette époque (il y a 20 ou 23 ans ) la dyslexie était considérée comme ayant une origine psychologique d’où la recherche d’une cause familiale et parfois accusation à tord des parents.Pour l »EMDR vous pouvez trouver des psychologues pratiquant cette méthode sur le site EMDR FRANCE.org et pour la dyslexie (si votre fils veut bien la comprendre ,savoir que ce n’est pas psychologique et que cela peut être un atout) livre du Dr HABIB Michel « le cerveau singulier ».En tapant sur internet « le cerveau singulier »habib vous avez un petit résumé.
    J’ai entendu il y a 20ans des réflexions des maîtres ou maîtresses très dures, concernant les enfants dyslexiques ou des parents me rapporter des mots très traumatisants pour un enfant ( comme une petite fille traitée de « débile »par sa maîtresse ou encore « n’arrivera à rien » alors que son intelligence était normale et qu’après une rééducation orthophonique elle a obtenu de très bons résultats scolaires). Pas tous les enseignants n’étaient comme ça ,heureusement, et il y en avait d’ extraordinaires.Mais ne pas être compris dans sa difficulté peut être très douloureux et traumatisant.
    Bonne chance à vous. En tapant sur internet  » resodys  » vous pouvez avoir des renseignements sur des journées d’information sur la dyslexie ou des associations pour vous aider .
    Katia
    [Note de Pharmacritique: j’ai introduit quelques sauts de ligne et quelques espaces pour une meilleure lisibilité. J’ai supprimé les noms de groupes de prière, faute de pouvoir vérifier leur sérieux, leurs contenus, etc. Les intéressés peuvent les retrouver ailleurs]

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  24. je suis psychanalyste et je voudrais juste signaler que j’ai eu sur mon divan deux personnes dûment diagnostiquée « bipolaire » et auxquelles on avait dit qu’elles devraient prendre des médicaments toute leur vie. Après deux ou trois ans d’analyse, elles ont eu le courage d’arrêter tout traitement médicamenteux. Je parle de courage , parce qu’il en faut, lorsque le monde entier (généraliste, psychiatre, entourage) vous enjoint de prendre vos médicaments, en menaçant de toutes les catastrophes si vous arrêtez. Aujourd’hui, soit presque dix ans après, l’une a arrété son analyse, se trouvant suffisament satisfaite de la vie qu’elle mêne à présent, sans médicament. l’autre est toujours en analyse, toujours sans médicaments, et se trouve également fort contente de sa vie actuelle. Aucune rechute, ni chez l’une ni chez l’autre, malgré les annonces réitérées des autorités médicales.

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  25. Vous êtes beaux, vous êtes bons, vous me redonnez foi en l’humanité. Ne serions-nous pas finalement « les gens normaux ». La société nous a tellement pervertie qu’elle veut nous faire croire que nous sommes malades mais à vous lire, j’en viens à douter. Et quel plaisir de lire des commentaires dans un français correct et sans (presque, nul n’est parfait) faute.

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  26. Je suis tombé sur la définition de la cyclothymie en 1976. J’avais 16 ans et mes variations d’humeur – rien d’extrême, je suis toujours resté dans le socialement acceptable – m’inquiétaient dans l’absolu (suis-je dingue?) et aussi parce que mes « performances », scolaires en particulier, variaient en rapport. La notion de cyclothymie me fournissait une réponse et donc un réconfort. A peu près à la même époque les tests de QI ont commencé à apparaitre dans les magazines: là aussi j’ai pu me rassurer : OK je suis surdoué. Mais je ne savais rien de la question à part que cela pouvait rendre la socialisation difficile. Un échec sévère en première année du supérieur suivi par des études médiocres m’ont conduit à ne plus m’intéresser à cette question du QI… J’ai compris que l’étude ou le travail régulier présentaient un danger pour moi, mais je n’étais pas capable de le comprendre vraiment ni de l’accepter, moins encore d’en tirer parti.
    Ma vie s’est déroulée selon un schéma assez simple finalement: exaltation, projets, enlisement des projets, abattement, récupération, retour de l’exaltation et du cycle… Quand j’avais 20 ans, ces cycles allaient à toute allure, se superposaient. Vers 30 ans, j’ai réussi à me faufiler jusqu’à une place socialement enviable (confortable financièrement, intellectuellement stimulante et valorisée). Un peu avant 40 ans, j’ai démissionné. Je n’y arrivais plus. Depuis je végète : mon cycle exaltation/abattement s’est appauvri, les exaltations sont moins fortes, les périodes d’abattement plus longues et de multiples psychothérapies n’y ont rien changé qu’épisodiquement. Une tentative aux anti-dépresseurs n’a rien donné non plus. Je ne dois qu’à un entourage exceptionnel de ne pas être dans la rue aujourd’hui.
    Récemment, j’ai lu deux livres qui m’ont redonné espoir: l’un est celui de B. Millêtre sur la spécialisation cerveau droit/cerveau gauche, l’autre celui de Jeanne Siaud-Fachin sur les surdoués adultes. Et aussi Alice Miller sur l’enfant qui se suradapte aux désirs de ses parents. Et j’ai trouvé une psy qui connait le tableau dressé par JSF (hyper-sensibilité/émotivité, envahissement du doute et de la perte de confiance, difficulté à utiliser les moyens du cerveau gauche). Du coup, je commence à voir la lumière au bout du tunnel !
    Voici comment je comprends les choses : la vitesse de traitement plus rapide des infos par un enfant « surdoué » entraine un surdéveloppement du cerveau droit (cette dichotomie d/g est une simplification abusive du point de vue des neuro-sciences mais je la crois quand même utile) c-à-dire intuition, sensibilité, langage, le cerveau gauche n’intervenant qu’a posteriori pour offrir une rationalisation acceptable par le monde social dans lequel nous baignons. Ce schéma se développe en parallèle avec les circonstances habituelles de la croissance (papa, maman, autorité, amour, etc.). Au total beaucoup de traumas mais souvent masqués par cet enthousiasme fondamental pour la vie.
    A l’arrivée à l’âge adulte: une personnalité plus ou moins brillante, plus ou moins fragile, plus ou moins adaptable à la réalité sociale. Mais toujours cette source de vie puissante, cet émerveillement devant la vie, cette soif de beauté, de justice, d’harmonie, etc. qui naturellement se heurte à intervalles réguliers au mur des « réalités » (je ne peux pas m’empêcher de mettre des guillemets à ce mot!). D’où les coups de mou (huit ans pour mon dernier….). Tête dure, coeur fragile. Beaucoup de souffrance. Beaucoup de fatigue.
    J’en suis à penser qu’en comprenant mieux le phénomène je vais (enfin) réussir à mettre de côté divers polluants qui m’ont jusqu’ici empêché d’échapper au cycle infernal. Au premier rang la culpabilité, tous azimuts, que j’ai naturellement beaucoup refoulé sans la comprendre et souvent sans même la voir. Et puis accepter que je ne pourrais jamais prendre la voie moyenne qui conjuguerait intuition et sensibilité avec régularité laborieuse. M’accepter donc (enfin) et trouver (enfin) ma voie…
    Naturellement tout ça ne vaut peut-être que pour moi. Ou pas. A vous de me dire. En tout cas je vois mal comment des médicaments pourraient m’aider.

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  27. longtemp a me demander pourquoi,j’avais tel comportement comment je pouvais agir auissi stupidement, tres difficile pour moi de me faire dire toi tu es comme cela
    je voudrais bien evite ces comportement ,j’ai mal je m’en veut,pourqoi ne suis- pas normal je crois que j’ai compris
    [Nom de famille supprimé par Pharmacritique; un pseudonyme ou un prénom suffisent sur internet]

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  28. Yvon 26 ans.
    Objectifs: partager mon vécu afin d’offrir de l’espoir et démontrer aux autres humains concernés qu’ils ne sont pas seuls.
    Je vis actuellement des déreglements de l’humeur difficilement contrôlables qui engorgent ma vie… Ma relation amoureuse en est particulierement affectée. Ma relation avec moi en est aussi beaucoup affecté. Il m’arrive régulièrement de me prendre la tête et de me dire: Qu’est- ce qui t’arrive mec?
    En réfléchissant, je m’aperçois que ces comportements  »hauts et bas » étaient présents légèrement même dans le passé. Cependant, je comprends quelque chose d’intéressant face aux changements d’humeur. Je réalise que la cyclothymie est grandement contextuelle. Par exemple, pendant mes études, moment où j’etais toujours tres occupé et aussi plus jeune, mes variations etaient moins drastiques. Dans certains moments de vie plus destabilisants (gros changements, instabilité professionnelle, conjugale, etc.)…c’est une toute autre affaire.
    Autre élément intéressant: un rien m’affecte positivement et negativement. Explication: Une journée où j’ai bien dormi, je suis organisé et planifié et lorsque je m’alimente bien, je suis moins affecté par différentes situations.
    À l’inverse, je suis vraiment non-fonctionnel quand ces conditions sont moins présentes.
    Autre observation: Ma fragilité et ma sensibilité. En plus d’être sensible aux éléments essentiels du quotidien (besoin de bien dormir, bien manger…) ,je suis très fragile émotivement. À ce moment, le rôle du partenaire devient majeur. Faute de partenaire il faut trouver un compagnon d’ecoute et de partage, même si c’est une personne ressource d’un organisation d’aide…
    Nécessité de réconfort, peur de l’abandon, demonstrations affectives multiples envers l’autres sont des choses qui font partie de moi, mais j’y travaille.
    Régulièrement, je dois doser mon affection et mes demandes pour ne pas envahir l’autre. Régulièrement je vis des tempêtes interieures pour ne pas exploser à l’extérieur.
    Il y a un effet boule de neige qui se crée dans mes relations amoureuses. Une fois, je réagis fortement a quelque chose concernant l’autre. L’autre contrariée s’isole et se referme par rapport à moi. L’autre étant isolée, celle-ci me donne moins de mon attention si precieuse. De mon coté, je suis contrarié car je vois que la personne se met une coquille face à moi et…, continue de vivre heureuse avec son entourage, garçons et filles.. Conclusion et réflexion personnelle à ce moment… Elle n’est pas heureuse avec moi, mais l’est avec les autres. Je vis de la jalousie. Je veux retrouver l’équilibre. Je dois m’excuser, lui laisser du temps et ne plus exploser si je veux la garder.
    Rude tâche, parfois.
    Le plus ardu c’est de s’avouer ayant une personnalité particulière. On ne veut surtout pas que les autres nous jugent, on ne veut surtout pas que l’autre nous laisse tomber car, seul, il est plus difficile d’avancer. Seul il est facile de s’enfermer et de s’emprisonner dans des réflexions qui ne finissent plus.
    Il est aussi difficile d’aller de l’avant et de ne pas stagner. Souvent, il n’est pas donné à tous de se payer des rencontres avec les psys et les neuros….Souvent c’est un grand défi de se prendre sois-même par la main et de s’orienter vers un cheminement d’aide. Mais il faut obligatoirement le faire. Il ne faut pas attendre trop longtemps. Plus vite nous partagerons et recevrons des conseils plus vite l’equilibre sera atteint. Dans la plupart des pays il y a des ressources sociales gratuites pour ce genre de particularité personnelle. Il faut les utiliser.
    C’est vrai qu’il faut être prudent dans la manière d’aborder notre souffrance. Cela peut faire peur aux autres. Il faut vraiment y aller a petit feu et permetttre à l’autre de nous comprendre graduellement.
    D’ailleurs, il faut faire attention à la manière personnelle de voir le problème. Peut-etre avez-vous seulement quelques traits reliés à la cyclothymie. Peut-être les avez-vous tous mais cela n’est que pour une periode donnée(je vis des stress et des changements qui me rendent anxieux periodiquement). Peut-être aurez-vous à vivre avec cela continuellement.
    Il faut garder la tête haute et garder l’espoir. L’espoir de trouver un equilibre entre nos relations, notre personnalité singulière, nos divertissements, notre boulot…
    Tempêtes de conseils: Faites du sport cela reveillera votre corps et votre esprit, divertissez-vous avant que l’anxiété l’emporte, n’abusez-pas des bonnes et mauvaises choses, rester calme avec les autres et cesser d’imaginer qu’ils ne vous aiment pas…,ils vous aimeront si vous ne passez pas tout votre temps à les bombarder de vos ressentis et reflexions, rappelez-vous vos qualités elles sont toujours là, allez vers les autres elle ne vous en veulent pas c’est probablement vous qui vous isolez, parler de votre difference avec des personnes neutres, ne prenez pas de medicament avant de comprendre que c’est exactement ce qu’il vous faut, sortez dehors l’isolement n’est bon pour personne, regardez le soleil et dites-vous qu’ils vous rechauffera encore demain et que la vie vous permettra d’être heureux peu importe les situations, n’anticiper pas le futur negativement…,vous trouverez des solutions aidantes.
    Quel bonheur de voir que nous ne sommes pas seul à  » vivre  » ces particularités d’humeur et de fonctionnement.
    Espoir.

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  29. Quelle émotion en lisant tout ces témoignages! je suis dans une de ces phases : « mais suis-je réellement « normale » d’avoir ces changements d’humeurs soudains?? », je ressent une énorme trouille quand au fait de devenir (ou d’être déjà) bipolaire, au point d’être obsédée sur le sujet et d’en lire quasi tous les témoignages et infos divers postés sur internet. Ce comportement me fatigue et m’embrouille l’esprit…
    Comme Yoann, je suis extrêmement triste et déçue que l’on puisse me diagnostiquer une pathologie telle que la bipolarité et par la suite que l’on me bourre aux médicaments jusqu’à m’en changer radicalement le comportement. Certes j’ai des passages à vide, où l’inspiration peine à venir, où les gens me paraissent décevant, le monde en devient extrêmement fade et inutile… Mais il y a aussi ces moments de plénitude, de paix, où les arts, la musique, la nature… (toutes les belles merveilles qui constituent notre monde en fait) me permettent de vibrer, de ressentir, de profiter de la vie tout simplement. J’ai comme l’impression que mon esprit est en perpétuelle balancement, comme un équilibre nécessaire qui me permet d’avancer sur la connaissance du moi.
    Naturellement lorsque je traverse une phase « triste », je n’arrive pas à en déterminer son intérêt, mais pourtant en phase « heureuse », je suis quasi certaine que ces phases « tristes » me permettent incontestablement d’avancer psychologiquement sur ma recherche et sur les autres. J’ai remarqué en effet (d’après expériences) qu’elles me permettent de rebondir et de m’améliorer.
    J’ai toujours été d’une hypersensibilité pour tout (bonne ou mauvaise) même les choses les plus bénignes, j’ai cru longtemps n’être « que » douée d’une sensibilité accrue, mais étant dans une période actuelle où les phases « heureuses » et « tristes » altèrent sans arrêt (en moyenne la joie dure 2semaines et la tristesse ne dure que 2-3 semaines), je m’enquête…
    Alors cela vous semble t’il être un comportement pathologique? Devrais-je m’inquiéter et consulter immédiatement un psy… :), ou cela n’est encore qu’une simple (mais pourtant destructrice) peur comme j’en ai eu de nombreuse depuis ma plus tendre enfance.
    Merci d’avoir pris la peine de me lire
    célia

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  30. J’aimerais bien que les réponses continuent sur cette page. Par l’auteur de l’article notemment. Mais je trouverai le moyen de m’instruire autrement sinon. J’ai eu le courage de lire tous les messages, moi qui ne suit pas une adepte du Web 2.0, qui déteste toute étiquette mise sur quelque chose qui il me semble relève de la relation à soi, aux autres « la cyclothimie ». Meci à la mère de ce fils qui semble soulagée en même temps que révoltée de voir le chemin accomplie jusqu’à maintenant. Je veux dire aussi que oui, l’entourage compte, ce qui ressort de vos mails. Mais attendre que queslqu’un d’extérieur définisse la maladie pour vous est une route que je crains dangereuse.
    De l’article initial je retiens plusieurs dangers : la puissance manipulatrice de l’argent sur les industries et les psychiatres, l’empressement à diagnostiquer, la perte de repère dans le dialogue avec l’autre sur ce qui fait son humanité : ses sentiments, ses besoins, sa situation. J’y ajouterai un quatrième : « l’intention » : quel sens le psychiatre donne t’il à son rôle si les trois premiers dangers sont soigneusement niés et qu’il ne témoigne pas de la volonté de dire quelle est son « intention ».
    C’est terrible. On se retrouve seul face au mal. Mais les choses arrivent au bon moment. Pour moi la peur reste : je cherchais des noms de médicaments à base de fleurs que j’ai déjà testé, je tombe sur une question pour savoir la fleur appropriée : « Dis-t’on de vous que vous êtes cyclothimique ? » Je lis, je cherche enfin quel sont tous ces médicaments chimiques que je pourrais, « devrais » ou même que je prends (un médicament dont je tairais le nom car je crois que le modérateur d’apprécira pas). Et puis un constat fait par l’auteur : les anticonvulsivant normothymiques ne font pas forcement effet dans le cas de cyclothimie.
    Alors quoi ? J’ai peur car j’essaye d’arrêter le médicament que l’on m’a prescrit. Je suis en colère car même les sites les plus basique le conseille « pour une courte période ». A la pensée que l’on se moque de moi, le « on » ne désignant pas mon entourage évidemment, je sens une grande colère monter. J’observe bien que j’essaye d’entrer toujours en empathie avec tout le monde, entrer en spiritualité tout le temps, multiplier les activités, que mes pensées s’emballent, la fatigue venant, puis le regain d’interêt soudain pour la nature l’art, mais me demande t’on qu’est ce que j’observe réellement comme étant cela ? Comment peut-on se permettre de me voir une fois tout les trois mois, de me sortir une feuille de soin, de me déclarer qu’il n’y a pas de diagnostic (après une question de ma part au bout de deux ans et demi), se contente t’on de regarder si je suis toujours dans une phase pleine d’activité en évitant avec soin de parler avec moi de cette souffrance. Pour éviter quoi ? Que je dise que j’ai eu consience de ma crise de cette hyperexitation, de tout ce qui est décrit comme étant une « phase ». Pour que j’y dise ce que j’y ai vraiment vécu. Peut-être ais-je trop peur finalement de m’entendre dire que non « Je n’étais pas consciente ».
    Je vois tout ceux dans ce forum qui arrivent à vivre leur art, qui ne sont pas tétanisés comme moi. J’ai pourtant besoin de m’amuser avec ce que « je suis » ou « je ne suis » pas sans craindre les mots. Et au fil des rencontres de prouver à tout le monde que rien n’est définitif. Que ce n’est pas parce que j’ai passé trois semaines isolée, éveillée et suractive dans ma tête que je trouve juste toutes ces conséquences « hospitalisation », « médicamentation », « surveillance ». Que j’aimerai même me confier sur ce que je vois de ma vie maintenant. Et ce site m’a éclairé pour cela. Et pour cette envie que j’ai de dire tout le temps : Qu’est ce que j’ai ? Trop d’imaginaire, de naiveté, et pourtant, un seul écart : un redoublement et le reste ? Des sentiments comme ils étaient : des périodes de révolte, de soumission, des attirances, des méfiances, une vie intellectuelle riche surtout qu’en j’osais encore l’art pour l’exprimer. Et alors ? Qu’ais-je fait subir au gens ? Rien. Mais il ne faut rien que je dise surtout, que la psychiatre ne pense pas que j’ai suivi des études, des activités, sans haut sans bas pour exploser une fois et détruisant tout, et détruisant en même temps mon espoir de souffrir moins mais sans médicament.
    Bref, je ne sais quoi faire, j’ai beaucoup trop de réponse juste au test sur la cyclothimie bien que de ce que je crois être la vérité j’ai eu dans ma vie une période dépressive et une période exitée grave et que pour le reste je suis absolument stable, la gens me trouve même très calme et puis sérieuse et puis gna gna gna. 😉
    Mais allez, je vais chercher mes plantes sur internet, et puis je sais que contrairement à une fois, j’arrive maintenant à arrêter le médicament que je prends sensé être « de courte durée » quand je me sens trop triste et le reprendre quand je me sens vraiment trop nerveuse.
    Merci !

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  31. Bonjour,
    J’aimerais savoir si tout comme moi qui est cyclotimique vous avez eu des problèmes rencontrés avec vos amis…Par exemple, je marchais à toutes les semaines avec une supposée amie depuis 2 ans et elle m’a revirée de bord cette année en me disant qu’elle allait continuer à marcher avec une autre, sûrement en meilleure santé mentale que moi et qu’elle allait continuer avec sa cousine.
    Moi je suis rejetée et cela fait plus mal encore quand c’est notre amie depuis longtemps et quand ce n’est pas la 1ère fois que cela arrive. Je ne fais plus confiance à personne, je me sens ultra insécure, je perds ma confiance en moi à petit feu…Au travail, mon rapport avec les autres est difficile on dirait que j’attire les commentaires négatifs et les gens méchants… Aidez-moi …

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  32. Je perçois que toi, Kiti, tu es triste parce que tu observes les relations avec les autres comme elles pourraient peut-être devenir, ou qu’elles seraient si… et que cela t’empêche d’être avec les autres pour une situation dans laquelle tu puisses vraiment profiter.
    Parles-toi à toi-même vraiment de ce que tu observes pour l’avoir vérifié et expérimenté. Quitte à prendre 5minutes par jour pour te demander ce que tu veux, pas ce que tu ne veux pas, ce que tu veux. J’ai encore du mal à la faire, mais je sens que quand j’y pense cela m’aide à ne pas vivre dans la peur. Cela n’empêche que je me sens très révoltée aussi quand je perçois de la défiance dans ma relation aux autres et quand je me force à me demander pourquoi ? pourquoi ? et là les pensées s’emballent. Qu’est ce que j’observe ? Suis-je seule ? Mais la relation aux autres n’est-t-elle pas un chemin ? et si tu es capable de dire toujours où tu en est sur ce chemin tu es toujours dans la relation avec les autres. Peut-être découvriras-tu ce dont tu as vraiment besoin au moment où tu espères un signe des autres. J’espère que je le découvrirais aussi. Et que nos relations de travail s’amélioreront, on dépense tellement d’énergie pour cela !
    Bien à toi !

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  33. sensible , romantique, créatif, philosophe ….
    j’ai le plus grands plaisir d’échanger , à travers ce blog ,des sentiments avec une communauté qui partage avec moi les sens de ces mots.
    Aujourd’hui , je voudrais dire à vous toutes et à vous tous que nous sommes comme des papillons , beaux , multicolores , avec de grandes ailes, qui tournent autour de la flamme d’une bougie. Quels sentiments merveilleux de s’approcher de cette lumière , pour la voir de prés, pour la sentir de prés, tantôt c magique, tantôt c douloureux, c risqué …si on se brûle les ailes, nous pourrons plus être portés par le vent de la vie.
    A vous , et à moi même , je dis: imposer vous des limites à ne pas franchir !
    Bon vent à toutes et à tous.

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  34. Bonjour à tous,
    Soulagée de ne pas etre seule au monde a vivre ces droles de choses. Ce que j’appelle ma tempète cerebrale.
    Je ressent les memes choses, je me retrouve un peu en chacun de vous.
    Si seulement mon entourage pouvait me comprendre a ce point la…
    Merci

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  35. Bonjour,
    J’ai lu tous les commentaires dans leur quasi totalité. Je ne souffre de problèmes de mon humeur que relativement à des évènements qui m’abiment et contre lesquels je n’ai d’autre ressource que d’apprendre à lutter. Je peux lutter et gagner.
    Mais ayant rencontré une ‘belle ‘ personne qui est devenue mon amie, j’ai découvert ce que pouvait signifier une cyclothymie, ou ce qui s’en approche énormément. Il faut beaucoup de patience, de compréhension, de silence et de mots au bon moment, de force en soi pour tenir car on voudrait ne pas ajouter des erreurs et des réactions inadaptées à la souffrance de l’autre. Mais la vie que nous devons affronter aujourd’hui affecte déjà beaucoup de nous, de nos proches alors c’est très très difficile.
    Ma question serait : comment aimer mon amie cyclothymique ?

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  36. Bonjour,
    Mon commentaire précédent ne s’affichant pas je recommence ici de manière rapide. Je connais les changements d’humeur me concernant, ils sont toujours, semble-t-il relatifs aux évènements de la vie. Je ne peux donc que lutter, apprendre à le faire aussi. Je lutte et je gagne. Mais ayant une amie qui semble bien connaitre tous les symptômes de la cyclothymie, je dois dire que la lutte est bien plus difficile et je ne peux dire que je gagne, je fais au mieux avec mes modestes moyens, par les silences ou les mots, par la compréhension du vide ou de l’agressivité, par le retrait ou le dialogue. Mais je suis toujours à une lisière, pas sur de bien faire. Ma question est : comment aimer un cyclothymique ?

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  37. « encore une maladie inventée pour vendre des médicaments et pour étendre abusivement le champ d’intervention de la médecine!
    la joie et la tristesse sont des sentiments normaux, on n’est pas cyclothymique parce qu’on est joyeux puis triste
    cordialement
    Écrit par : Don Diego de la Vega | 11/08/2009  »
    Don Diego de la Vega, vous avez de la chance de ne pas souffrir, hormis d’un soupçon d’imbécilité
    Cyclothymie ou autre il y a bien des souffrances psychiques réelles et qui n’ont pas besoin d’être « inventées »
    Jamais diagnostiquée pendant 25 ans de « fréquentation » de psys et médecins divers et variés, puis je tombe sur un psychiatre puis un autre qui ont enfin proposé une médication pour une probable cyclothymie et comme par hasard ça marche
    Pour moi il y a eu un avant et un après Dépamide, je vais beaucoup mieux
    Précision : je suis HQI, hypersensible, hyperréactive, donc particulèrement exposée à tout ce qui peut pertuber mon équilibre
    Notre environnement actuel est toxique à tous niveaux, certains y sont plus sensibles que d’autres, et toute aide est la bienvenue pour ne pas sombrer encore plus

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  38. Je souffre de troubles psychiques, qui me conduisent évidemment dans des angoisses, dans certaines situations, je perds mes moyens et mes facultés d’adaptation à la vie sociale. Je ne connais pas l’origine de ces maux, mais je suppose que celà relate de mon enfance, c’est enfoui en moi…Qui peut m’aider et qui dois-je voir pour m’en sortir, à part les psychiatres, psychologues qui ne trouvent pas, à part donner des anti-dépresseurs et anti-anxyolitiques, c’est tout ce qu’ils font…
    [NdR: Nom de famille effacé par Pharmacritique, par prudence. Sur internet, un prénom suffit lorsqu’on évoque des problèmes personnels.]

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  39. En lisant votre livre sur « comment gérer sa cyclothymie »je dois avouer que je me suis retrouvé dans les propos rapportés.Je pense être cyclo à tendance hyper thymique, malgré les nombreux psychotropes avalés, mes 3 TS je continue à avoir des phases dépressives dans mon hyperactivité. Difficile de parler de dépression car je n’ai pas le profil dépressif pour les « autres » les soi-disant « normaux ».
    J’aimerai savoir si il existe des associations ou professionnels compétents dans la région 59/62 ou bien des personnes qui ont trouver une réelle amélioration avec les moyens conventionnels ( TTC, pharmacopée )
    Merci à qui pourrait m’eclairer

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  40. Bonjour,
    Aujourd’hui j’ai 52 ans et j’essaye encore de faire avec. Ca va ça vient. Juste un équilibre à maintenir … Problème : ces fluctuations intempestives de l’humeur peuvent durer toute la vie, c’est épuisant. Difficile de se projeter.
    Je ne sais même plus si je m’aime trop ou pas assez.
    Lorsque c’est un peu trop la bouillie dans ma tête, résignée, je prends un rendez-vous avec la psychologue (pour une fois de plus revenir à l’histoire de ma vie), en général j’accepte, comme le mouton mené à l’abattoir, de passer par la case psychiatre, toujours prompte à me prescrire un p’tit qque chose.
    En général les doses calment mes angoisses et j’entrevois des éclaircies qui ne durent pas de toute façon puisque tôt ou tard j’oublie de les prendre ou néglige ces mini-bonbons.
    Chaque fois j’accepte de retourner aux psy mais j’avoue : j’en ai ma claque et j’ai aussi un peu de mal à y croire maintenant à cet équilibre tant souhaité.
    Bonne nouvelle : j’ai regardé dans ma boule de cristal, et bientôt nous serons plus nombreux, nous les cyclo ! Vu comment vont les choses (plan social, économique etc etc) tout devrait continuer de se dégrader… Heu j’essaye de voir le bon côté des choses !
    Je vous souhaite à tous d’être mieux pendant plus longtemps et d’arriver à rire de vous autant que des autres. A sourire au moins si le rire ne vient vraiment pas !

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  41. Je me reconnais dans tout ceci!! J’erre depuis 4 ans psychiatre, médecin, thérapie, coach etc…… Toujours au même point, non, pire: cycles rapides d’alternances dans une même journée !!!
    Un mot: souffrance, je souffre…. J’ai toujours été positive, résiliante, persévérante… Maintenant je m’isole ou je joue un rôle, j’applique l’évitement en pensant que demain sera mieux et que je souffre de fatigue chronique tout simplement…. Mais à mon désespoir la déprime revient sans que je puisse la pousse r , la contrôler ou j’ai trop d’énergie et euphorique!!
    C’est souffrant vraiment…….

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  42. Bonjour,
    J’ai 51 ans. Depuis toujours j’alterne des phases très créatives, et des phases de confusion, d’incapacité parfois totale a agir, a me concentrer, a aligner mes idées.
    Je suis extrêmement impulsif, et quand je m’emporte cela va très loin. Je ne suis pas violents envers les personnes, mais je peux casser une chaise ou un mur….
    J’ai des changements très brusque d’humeur, un rien peux déclencher un vague de tristesse, d’anxiété, de colère. Parfois la crise dure quelques minutes, quelques heures, voir un ou deux jour.
    Progressivement mes symptomes ont évolués, et je suis devenu peu a peu de plus en plus instable, triste; insatisfait de tout. tout en conservant pourtant un dynasmisme et un enthousiasme important dans le cadre professionnel (après avoir saboté une carrière brillante dans la recherche).
    J’ai saboté ma première union, après 17 ans de tracas, de conflits, d’incompréhension.
    J’ai saboté ma carrière de chercheur.
    J’ai rebondit deux fois sur de nouvelles activités.
    J’ai créé; peinture, modelage….
    J’ai publié dans Nature
    Et j’ai saboté mon second mariage.
    cette année j’ai vécut un cauchemard continuel dans ma vie conjugale, et un contraste dément avec mon investissement professionnel. Je suis tombé dans diverses addictions, je tourne en rond quand je ne travaille pas, me sent inutile, ne sais que faire, n’ai envie de rien, je me néglige, je perd tout, je néglige ma famille….
    depuis 16 ans, j’ai vu 7 psychiatre, plus 2 psycologue. Je ne me suit jamais senti compris, ils ne m’ont jamais aidé, mais j’ai pris ma dose d’antidep, comme nous tous….
    Ma femme est partie il y a 3 semaines. elle est bipolaire diagnostiquée suite a diverses crises maniaques grave.
    L’électrocho a été violent. Je suis rentré dans une phase de panique et de confusion, et je suis retourné au seroplex. Je me suit documenté sur sa maladie bien plus qu’auparavant, et c’est là que j’ai découvert la cyclothimie, et je m’y suit tellement reconnu….
    Je suis retourné au CMP et cette fois j’ai pût raconter ma vie en citant les épisodes de ma vie les plus significatifs. J’ai été diagnostiqué cyclo, mais le diagnostique doit être affiné pour me situer réellement dans le spectre.
    J’ai un score de 19/21 au teste du professeur Hantouche, et encore, je ne suis pas bien sur des deux réponses négatives.
    Plus je lis et j’apprend sur ce trouble, plus je me comprend, et je réécrit toute l’histoire de ma vie, et aussi celle de mon père, cyclo qui s’est ignoré toute sa vie….
    Le seroplex m’a sorti de la phase dépressive assez brutalement, mais je n’ose l’arrêter maintenant…. j’ai rdv le 3 mai avec le psychiatre. J’ai donc a nouveau les idées claires, je suis calme, confiant et optimiste. Mais je redoute l’arrêt du seroplex qui va être indispensable pourtant.
    J’ai détruit tant de belles choses dans ma vie….

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