L’assurance-maladie allemande veut traîner Merck en justice, au nom des victimes du Vioxx. Retour sur un désastre annoncé

AOK (Allgemeine Ortskrankenkasse), la plus grande caisse publique d’assurance-maladie allemande a entamé des pourparlers avec la firme Vioxx.jpgMerck, afin d’obtenir 40 millions de dollars pour couvrir les dégâts infligés aux milliers de victimes allemandes du Vioxx assurées par les AOK. Mais la firme refuse, parce que la législation européenne, qui n’a que faire de la protection des usagers, ne l’oblige à rien… L’étape suivante pour AOK, c’est la justice, procédure récemment facilitée en Allemagne.

Nous revenons ici sur quelques étapes clé de ce désastre qui aurait pu être évité, parce que ce parcours en dit long sur les méthodes des firmes et qu’il y a de nombreux enseignements à en tirer. Ca devrait ouvrir même les yeux des plus indoctrinés parmi les inféodés aux pharmas, à condition qu’ils veuillent les ouvrir…

C’est un article du 10 octobre de l’édition allemande de Financial Times qui nous apprend que, cette fois-ci, les caisses publiques AOK de quatre Länder allemands sont décidées à prendre les choses en main et à aller plus loin : « AOK fordert Ausgleich für Vioxx-Schäden » (AOK exige réparation pour les dégâts dû aux Vioxx). La photo est tirée du même journal.

La législation européenne rend les firmes intouchables, quels que soient les dégâts et les dérapages

Cette union institutionnelle pourrait peut-être faire enfin bouger les choses et arrêter cette stratégie de Merck qui joue le pourrissement et la démolition de chaque cas individuel.

Le droit allemand a bien fait l’objet de révisions en 2002 afin de renforcer les droits des usagers, mais les règles restent trop compliquées pour permettre ne serait-ce qu’une seule victoire d’un patient se présentant seul. Si on ajoute à cela les différences d’un pays à l’autre, le paysage juridique est catastrophique pour les usagers, et c’est la raison pour laquelle aucune plainte n’a abouti en Europe. Aucune !

Et c’est pourquoi pas un euro n’a été payé aux victimes européennes, ce qui contraste singulièrement avec les près de 5 milliards payés aux Etats-Unis, aux victimes comme aux assureurs publics et privés. Tous les procès intentés individuellement par des victimes européennes (et leurs familles) ont été perdus, puisqu’elles ont du mal à démontrer que c’est bien le Vioxx qui a provoqué les dégâts (crises cardiaques, décès…) et non pas leur condition préexistante de santé (facteurs de risque, maladies). Or c’était précisément la stratégie voulue par Merck : réfuter les procès individuels un par un et refuser – puisque aucune loi ni aucun procès étatique fédéral ne l’y obligent – toute négociation d’ensemble.

Nouvel assouplissement de la législation fédérale allemande

La Cour fédérale de justice (Bundesgerichtshof) est intervenue il y a quelques semaines pour diminuer quelques obstacles auparavant Justice Pharmalot.jpginfranchissables : les juges de Karlsruhe ont décidé que les exigences de preuves à la charge du plaignant étaient impossibles à satisfaire et qu’il fallait donc les revoir à la baisse. Des experts tels l’éminent juriste Erwin Deutsch considèrent que la situation actuelle est inadmissible et ironisent : « Dans ces conditions, personne ne pourra jamais gagner le moindre procès contre une firme pharmaceutique. Alors pourquoi ne pas introduire carrément un article dans la loi, stipulant que les firmes ne sont pas tenues de payer des dommages et réparations »…

Merck espère faire durer le statu quo autant que possible, mais les AOK n’ont plus le temps, puisque la prescription intervient fin décembre.

Estimation du nombre de victimes allemandes

En 2006, l’Institut pour la qualité et le coût/efficacité en santé (IQWiG, pierre dans le jardin des firmes pharmaceutiques, à cause de son indépendance…) estimait à 7092 le nombre de victimes allemandes du Vioxx, dans une fourchette allant de 2.004 à 15.416 personnes. Cela dit, l’estimation se base sur l’étude VIGOR, – qui avait exclu les patients les plus malades – et ne prend en compte que les personnes ayant une assurance publique. Rien que l’ajout des patients ayant une assurance privée, qui sont d’ailleurs plus susceptibles de prendre des médicaments nouveaux, ferait augmenter ce chiffre d’au moins 20%.

Vioxx ou les conséquences d’un marketing qui démolit toute science et toute prudence sur son passage

Un autre article de l’édition allemande de Financial Times se penche sur les raisons d’une catastrophe qui aurait pu être évitée.

Merck affirme jusqu’à aujourd’hui que le Vioxx n’est pas défectueux, que la firme s’en est tenue strictement aux procédures scientifiques et médicales actuellement reconnues, et ce depuis la recherche jusqu’à la publication. « Le Vioxx est un cas d’école de ce qui arrive lorsque les garde-fou de la science et ses procédures de vérification et de falsifiabilité sont minimisés afin de promouvoir des intérêts commerciaux », nous dit le journaliste.

Les premiers avertissements sont délibérément occultés

Garrett Fitzgerald, de l’université de Philadelphie, était l’un des investigateurs du Vioxx, chargé seulement d’un bout de reche
rche : le métabolisme du Vioxx au niveau rénal. Mais la curiosité le pousse à s’intéresser à d’autres aspects et à découvrir très vite les possibles dangers du rofécoxib. Il écrit en 1998 un article pour alarmer ses confrères, mais doit le soumettre d’abord à Merck, qui avait financé ses recherches. La firme fait tout pour discréditer les résultats de Fitzgerald et pour donner une interprétation différente des conséquences cliniques qui en découlent.

Et pourtant… Tous les signaux d’alerte clignotent. Les employés de Merck refont les mesures de Fitzgerald et arrivent à des conclusions encore plus alarmantes, puisque les effets délétères se manifestent même à une dose réduite (12,5 mg) de rofécoxib. Rien ne filtrera de ces résultats obtenus en interne. Merck fait pression sur Fitzgerald, qui finit par abandonner et co-signer une présentation très vague des résultats, sans un mot sur ce qui pose problème. L’article est tellement vague qu’il est refusé par le New England Journal of Medicine et ne sera publié que dans une petite revue moins regardante.

Puis le Vioxx obtient l’AMM (autorisation de mise sur le marché) de la FDA (agence états-unienne du médicament) dans le traitement des douleurs rhumatismales chroniques et comme antalgique. Une FDA elle aussi très indulgente…

Les avertissements du risque d’effets secondaires graves sont étouffés par les tentacules d’un marketing euphorique qui réécrit aussi les articles pour la presse médicale

Après l’autorisation de mise sur le marché, l’agitation publicitaire et le véritable matraquage sur tous les supports des bienfaits de cette nouvelle « super-aspirine » détournent l’attention de tout le monde. Un communiqué de presse de l’université de Philadelphie reste ignoré par les media. Au lieu de chercher une information plus nuancée, les media de masse inondent médecins et patients avec des pseudo-informations et des exemples de patients miraculeusement guéris de leurs douleurs. Des spots publicitaires en publicités pour les médecins, le message initial s’emballe et atteint tout le monde : Vioxx est le médicament qu’il faut prendre pour soulager la douleur, et il a moins d’effets secondaires que ses concurrents, notamment moins d’effets délétères sur l’estomac, moins d’hémorragies digestives.

Et alors que les chiffres de ventes s’envolent déjà grâce à la publicité directe aux consommateurs (DTCA) assurée par les journalistes et les magazines santé dans les media, le service marketing fait tout pour que le Vioxx soit présenté aux médecins sous la lumière la plus favorable qui soit. Le risque d’augmentation des crises cardiaques n’est jamais évoqué, la mise en garde de Fitzgerald non plus.

Les experts rassemblés par Merck se prononcent pour une évaluation des risques, mais la firme fait la sourde oreille

En interne, Merck pose la question à ses scientifiques dès 1998 ; la firme convoque aussi des experts externes – probablement ses consultants et membres du speaker’s bureau -, et demande leur avis alors que les résultats de l’étude ne sont même pas encore publiés. La plupart recommandent à la firme de se donner les moyens d’évaluer ces risques cardiovasculaires dans les essais cliniques en cours, à savoir de revoir une partie de la conception de ces essais, qui n’était auparavant pas orientée vers l’enregistrement et la compréhension des effets secondaires.

Ils proposent un dispositif permettant de signaler et d’analyser le pourquoi et le comment des infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux et autres maladies cardiovasculaires, afin de pouvoir reconnaître d’éventuels effets secondaires rares tels des caillots sanguins. Les employés de la firme regardent les petits essais déjà menés et trouvent un certain nombre de données, qui ne sont cependant pas statistiquement significatifs.

Les conseils des experts « extérieurs » ne seront pas suivis.

Ce n’est que début 2000 que les chercheurs de Merck accèdent aux résultats de l’étude VIGOR, incluant 4.000 patients traités soit par Vioxx soit par naproxène. Sachant que ce dernier provoque assez fréquemment des inflammations gastriques et des hémorragies digestives. Merck saute de joie en apprenant que le Vioxx divise par deux le risque de complications hémorragiques du tract digestif et se hâte de transposer ces résultats dans un marketing qui ne connaît plus de limites.

Mais un résultat vient troubler la fête : dans l’étude VIGOR, 1 sur mille des patients sous naproxène fait une crise cardiaque, alors qu’il y a 5 infarctus sur mille sous Vioxx. Petite différence, mais quand même significative même en termes de risque absolu.

Le chef du département recherche de Merck s’inquiète des résultats, mais pas pour longtemps…

En mars 2000, le chef de la recherche de Merck, Edward Skolnick, voit les résultats pour la première fois et comprend immédiatement leur signification, qu’il expose dans un mail interne : « Les effets indésirables cardiovasculaires sont clairement présents… C’est dommage, mais nous voyons une fréquence plus élevée, et elle se base probablement sur le mécanisme que nous craignions“, à savoir celui mis en évidence dès le départ par Garrett Fitzgerald.

Skolnick envisage la mise en place d’un essa
i à grande échelle, seul moyen de confirmer ou infirmer la théorie de Fitzgerald et de savoir ce qui se passe, comme il le dit lui-même dans un autre mail où il manifeste ses inquiétudes.

Mais peu de temps après, les scrupules disparaissent comme par enchantement, et l’idée de complications thromboemboliques dues au Vioxx est enterrée. L’on ne peut pas reconstruire avec exactitude le chemin menant des inquiétudes à l’oubli. Mais on voit la perspective s’inverser : ce n’est pas le Vioxx (rofécoxib) qui augmenterait le taux de complications cardiovasculaires, mais… le naproxène qui le baisserait(!!). Et les chercheurs s’ingénient à construire une explication alambiquée, qui trompera à coup sûr tout non spécialiste. Et ils y croient dur comme fer…

La légitimation par la presse médicale

Ils font passer cette interprétation farfelue à coups de communiqués de presse diffusés partout, puis la légitiment par la publication, à l’automne 2000, des résultats de l’étude VIGOR dans le NEJM (New England Journal of Medicine). Aucune mention n’est faite de l’hypothèse de Fitzgerald. Merck achète près d’un million d’extraits du journal, puisque cette publication constitue l’onction officielle par la gente médicale – et vaut donc de l’or pour la promotion du Vioxx. Quant au NEJM, il gagne près de 800.000 dollars dans cette affaire

D’autres méthodes de Merck et l’avalanche promotionnelle

La machine est lancée et elle roule d’elle-même, avec les résultats que l’on connaît et que cette excellente parodie expose mieux que des dizaines d’articles…

Gains boursiers Pharmalot.jpg

Peu après l’autorisation, le Vioxx apportait déjà des milliards de dollars : on estime le tout à 11 milliards de dollars. Alors quelques dizaines ou centaines de milliers de vies humaines ne pèsent pas lourd dans la balance. Et les près de 5 milliards payés par Merck aux Etats-Unis non plus. Cela montre à toutes les firmes que ça vaut la peine d’occulter des données, de falsifier des études et de tromper tout le monde, puisque le gain net reste quand même de 6 milliards de dollars… Sans parler du fait que la firme n’a pas déboursé un centime ailleurs. C’est tout bénéf’.

Pour voir comment le marketing s’est déployé dans toute sa splendeur et a mené à la falsification des résultats montrant les risques cardiovasculaires, on peut lire un véhément éditorial du JAMA (Journal of the American Medical Association), qui s’est rendu compte qu’elle s’est fait avoir en publiant des articles refaits par des auteurs-fantôme (ghostwriters) et que les grands noms qui figurent comme auteurs ne sont là que pour faire passer ce montage publicitaire pour de la science…

Le même éditorial du JAMA est intéressant aussi parce que la direction de la rédaction pose le diagnostic juste, tire les leçons du passé et envisage une stratégie globale d’assainissement des publications dans la presse médicale. Nous l’avons traduit dans la note « Virulent éditorial du JAMA et propositions pour limiter conflits d’intérêts, ghostwriting, manipulation par les firmes ».

Il était temps d’envisager une politique globale en matière de définition du statut des auteurs et de gestion des conflits d’intérêts, en espérant leur suppression. Oui, il est grand temps qu’une telle politique commence à se concrétiser, puisque la situation dans la recherche clinique et dans les publications a atteint son niveau de corruption le plus bas, comme on peut le lire dans ce texte hallucinant que nous avons traduit et qui mérite une large diffusion : « Marcia Angell dénonce la manipulation de la recherche clinique et le contrôle de l’information médicale par les firmes ».

L’affaire Vioxx a eu un effet inattendu : la prise de conscience du sénateur Charles Grassley, grâce au lanceur d’alerte Dr David Graham

…et on peut imaginer que le syndicat états-unien de l’industrie pharmaceutique (PhRMA) donnerait n’importe quoi pour qu’il en soit autrement. Nous en avons parlé ailleurs : le Dr David Graham, épidémiologiste à la FDA a été le lanceur d’alerte dans le cas Vioxx (comme dans d’autres). Une partie de l’histoire est exposée dans cet article de MSNBC (avec la photo de Graham). Muselé et menacé par sa hiérarchie et les acolytes industriels de celle-ci, il s’est adressé au sénateur Grassley, alors chef de la puissante Commission des finances, qui a déclaré publiquement que Graham était désormais sous sa protection.

David Graham MSNBC.jpg

Le tandem fonctionne toujours, on a vu son efficacité récemment encore dans le cas Avandia (cf. nos notes là-dessus, celle-ci, par exemple), puisque c’est David Graham qui a fait parvenir à Grassley l’estimation de 83.000 crises cardiaques provoquées par Avandia depuis sa mise sur le marché. Et Grassley a une ligne de fax réservée aux lanceurs d’alerte qu’il protège par la suite. Il a ouvert des dizaines d’enquêtes, proposé des amendements ou des projets de lois, fait pression pour obtenir des documents ou alors le départ de tel médecin corrompu et rendu publics ses investigations, qui ont trouvé un large écho dans le public et ont provoqué un changement dans l’attitude générale de l’opinion vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique et de la FDA. (On reviendra sur les détails dans une note à part, tellement ils sont nombreux…)

Retour en Allemagne

Certaines caisses AOK envisagent aussi un procès contre la firme Bayer, au nom des victimes du Trasylol (aprotinine), traitement de certaines maladies cardiovasculaires retiré du marché en 2007 pour cause d’effets secondaires graves et d’augmentation de la mortalité. Voici ce qu’en a dit l’AFSSAPS, une fois que ses homologues étrangers ont fait le travail…

Notre éternelle question : Et en France ?? Question.jpg

Ca bouge en Allemagne ! Ca bouge et ça secoue partout aux Etats-Unis ! Alors à quand une mobilisation de la Sécurité sociale française au nom des victimes et de toutes les dépenses résultant des effets secondaires du Vioxx et d’autres médicaments défectueux, qu’ils soient ou non retirés du marché ?

Mais encore faudrait-il assouplir un cadre législatif-juridique trop favorable aux firmes en l’état, comme cela a été fait en Allemagne. Il y a beaucoup de boulot et aucun volontaire à l’horizon…

Ah, qu’elle est belle la vie des laboratoires pharmaceutiques en France ! Une vie sans souci, sans limitations, au-dessus des lois, où les industriels ont tous les droits, y compris celui de prostituer l’éthique au nom du profit… L’image que nous en donnions n’était pas éloignée de la réalité…

 

Elena Pasca

2 réflexions au sujet de “L’assurance-maladie allemande veut traîner Merck en justice, au nom des victimes du Vioxx. Retour sur un désastre annoncé”

  1. J’ai du mal à comprendre que l’on puisse faire deux poids deux mesure pour un même problème
    [Lien publicitaire supprimé par Pharmacritique. Nous ne sommes pas ici pour vendre des assurances! Ni d’autres choses d’ailleurs. La prochaine fois, je fais comme d’habitude dans pareils cas: commentaires effacés intégralement + IP supprimé + signalement comme spam. Merci de m’éviter cette perte de temps.]

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  2. Quelques nouvelles à propos du Vioxx
    Après une longue bataille juridique, Merck pourra être poursuivi en justice par les investisseurs et actionnaires, notamment pour fraude et manque d’information (ou même désinformation délibérée, à voir…) dans l’affaire du Vioxx (rofécoxib). La firme prétendait que l’action aurait dû être intentée plus tôt, puisque des informations étaient disponibles depuis 2003, notamment dans la presse.
    C’est la Cour suprême des Etats-Unis qui vient d’autoriser l’action en justice:
    « Supremes: Merck investors can pursue Vioxx lawsuit »
    http://www.fiercepharma.com/story/supremes-merck-investors-can-pursue-vioxx-lawsuit/2010-04-28?utm_medium=nl&utm_source=internal
    En 2009, l’administration Obama est directement intervenue pour soutenir les droits des investisseurs et actionnaires à se tourner contre Merck:
    « Obama backs investors’ rights in Merck case »
    http://www.fiercepharma.com/story/obama-backs-investors-rights-merck-case/2009-10-27
    Cela va s’ajouter aux sommes d’argent déjà payées pour dédommager les victimes états-uniennes. Cf. cet article de novembre 2007 du New York Times, qui rend compte des détails de l’amende de 4,85 milliards de dollars payée par Merck suite à 27.000 plaintes de victimes ou familles de victimes qui ont eu des effets indésirables (en particulier cardio-vasculaires: infarctus…) ou sont décédées suite à la prise de Vioxx.
    « Merck Agrees to Settle Vioxx Suits for $4.85 Billion »

    Et bien sûr, je repose la question posée à maintes reprises dans les articles parlant du Vioxx et d’autres médicaments défectueux pour lesquels les laboratoires pharmaceutiques qui les commercialisent ont dû payer des amendes et des indemnisations:
    Mais où sont donc les victimes françaises du Vioxx, du Zyprexa, etc.? Pourquoi ne sont-elles pas reconnues et indemnisées? On voit, là encore, à quel point l’absence de loi permettant une action de groupe (recours collectif en justice) favorise les industriels et laisse les victimes françaises de médicaments sur le carreau…
    Quant on pense aussi aux difficultés que connaissent les victimes de l’Agréal et même du Médiator à s’organiser et à faire valoir leurs droits… Et encore, le scandale public autour du Médiator a permis de faciliter les procédures. Mais c’est l’arbre qui cache la forêt.
    Espérons que l’initiative de Que Choisir en faveur d’une action de groupe finira par aboutir. Et que la Sécurité sociale s’inspirera de cette action des caisses publiques allemandes d’assurance-maladie. Et que les médecins doivent un jour rendre des comptes pour les conséquences de leurs prescriptions. Mais je ne suis pas optimiste, compte tenu des dernières nouvelles quant à la responsabilité civile professionnelle des médecins… Quel tollé, quelle levée des boucliers lorsque Xavier Bertrand a évoqué la possibilité d’une participation des médecins à l’indemnisation des victimes du Médiator! Pourtant, ce débat devrait avoir lieu. Mais Sarkozy caresse les médecins – bastion électoral traditionnel de la droite – dans le sens du poil, comme on le voir à travers toute une série de mesures qui méritent un article à part.
    Si les médecins ne sont jamais responsables, peut-être devraient-ils demander qu’on les déclare tous irresponsables ;)) Cela règlerait le problème de la responsabilité professionnelle une fois pour toutes, s’ils ne veulent pas payer de primes d’assurance ;))

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