Un mouvement espagnol de résistance au Gardasil et aux méthodes de l’industrie pharmaceutique pour l’imposer…
Au mois d’octobre 2007, les autorités sanitaires espagnoles ont introduit le vaccin Gardasil® [1] dans le calendrier vaccinal remboursé par l’assurance-maladie. Carlos Alvarez-Dardet, directeur du Journal of Epidemiology and Community Health, professeur de santé publique de l’Université d’Alicante, spécialiste des vaccins, a signé une virulente tribune dans le journal El Pais et appelé à une mobilisation civique au nom de la « défense du bien public ». Les près de 3.500 signataires de la pétition en cours demandent un moratoire sur l’utilisation du Gardasil® et dénoncent plusieurs éléments révélateurs :
· Une campagne marketing très agressive qui fait passer la publicité d’un produit à vendre pour de l’information en santé publique et crée des besoins thérapeutiques basés non sur des preuves médicales mais sur la peur d’une souffrance hypothétique.
· La campagne marketing laisse entendre que toute infection par les HPV serait une maladie à prévenir et non pas un facteur de risque. Or, dans près de 90% de cas, l’infection passe inaperçue, neutralisée par le système immunitaire.
· La désinformation consistant à faire croire que le vaccin protège efficacement contre toutes les souches de HPV cancérigènes, alors que c’est loin d’être le cas.
· Rien ne prouve que la prévention par le Gardasil® est efficace, puisque l’essai de phase III n’a duré que trois ans, avec des résultats peu probants [2], alors qu’un cancer risque de se déclarer 30 ans ou plus après une infection. En outre, les indices actuels montreraient plutôt une efficacité préventive contre les dysplasies, qui sont des lésions précancéreuses dues aux papillomavirus, mais qui ne permettent pas de conclure à une efficacité contre les cancers du col utérin eux-mêmes [3].
· Il existe un risque non négligeable que le vaccin favorise l’infection par d’autres souches de HPV qui déjoueraient plus facilement les défenses immunitaires, avec des conséquences incontrôlables. Comme dans la vaccination anti-pneumococcique, avec l’apparition de souches multirésistantes, insensibles aux traitements.
· Compte tenu du coût – 464 euros, plus la logistique – cette vaccination serait une charge financière énorme, de nature à déstabiliser à elle seule le financement du calendrier vaccinal, voire même du système de santé publique dans son ensemble. Elle réduirait de fait les dépenses utiles : les programmes de prévention non médicamenteuse, de dépistage et de traitement des cancers du col de l’utérus, sachant que le dépistage permet d’intervenir et de traiter les dysplasies dues à tous les génotypes de papillomavirus humains, et pas seulement les deux (HPV 16 et 18) ciblés par le Gardasil (et par le Cervarix, d’ailleurs).
· Compte tenu de la faible incidence du cancer du col de l’utérus en Espagne rapportée aux coûts, la prévention d’un seul décès coûterait 8 millions d’euros à l’assurance maladie espagnole. Et il est impossible de dire si d’autres rappels seront nécessaires, puisque la durée de l’éventuelle immunisation n’est pas connue.
· L’incidence très faible du cancer du col de l’utérus en Espagne fait qu’il ne peut être tenu pour un problème de santé publique. Mais l’inventivité des firmes compense cela. Elles savent exagérer la portée des risques ou alors inventer des « maladies », comme avec le traitement de la ménopause, en cachant les effets secondaires des traitements pendant des décennies. Compte tenu de sa propre histoire, « ce secteur ne jouit pas d’une grande crédibilité publique », qui justifierait d’en faire « le garant de notre santé », ironisent les pétitionnaires.
Lors d’une interview, Alvarez-Dardet s’insurge contre l’ampleur qu’a prise cette campagne en l’absence de toute information scientifique fiable et dénonce une situation inédite en Espagne, confinant à la « folie » et appelant une riposte civique. La responsabilité principale en revient à la publicité scandaleuse des firmes dont les excès ne sont pas limités par des mécanismes de contrôle, obligatoires dans d’autres secteurs. Cette campagne prospère dans une sorte de trou noir de la démocratie, profitable à la collusion des intérêts, aux conflits d’intérêts.
D’autres groupes de médecins ainsi que le porte-parole de la Fédération des associations de défense de la santé publique ont exprimé les mêmes réticences face au vaccin, exemple d’une dangereuse substitution de critères politico-commerciaux aux critères purement médicaux. L’appel à la riposte civique s’explique par la peur que le Gardasil® n’inaugure une série qui décrédibiliserait non seulement les vaccins, mais la médecine dans son ensemble, affirme le Dr Juan Gérvas, du groupe d’études CESCA. Deux formations politiques de gauche ont relayé la demande de moratoire au parlement
Mis à part les calculs spécifiques, l’argumentation vaut tout autant pour la France. En l’état actuel des connaissances, le risque que ce vaccin onéreux à l’efficacité incertaine remette en question les pratiques de prévention (utilisation du préservatif) et de dépistage (frottis cervico-vaginal) à l’efficacité démontrée, n’est pas acceptable.
A voir aussi d’autres réactions critiques espagnoles et internationales, dans les notes réunies sous la catégorie « Gardasil, très critiqué à l’étranger« . Pour ne donner que quelques exemples espagnols: dans cet entretien traduit par Pharmacritique, le Pr Carlos Alvarez-Dardet dénonce une expérimentation directe sur les jeunes filles et la collusion entre firmes, médecins et politiques ayant des conflits d’intérêts; le Dr Juan Gervas démonte les faiblesses scientifiques du Gardasil (voir cette note et celle-ci), une société de médecine générale fait de même et critique la vaccination massive, l’association féministe ADIBS critique vertement les méthodes de Sanofi Pasteur MSD, doute de l’utilité et de l’efficacité du vaccin, etc.
Enfin, quant à la collusion entre Merck et Sanofi Pasteur MSD, d’une part, des hommes politiques, des médecins et associations de patients, d’autre part, qui ont des conflits d’intérêts du fait des financements reçus des industriels, vous pouvez lire les billets réunis sous la catégorie « Gardasil, Cervarix : conflits d’intérêts« , ainsi que la note donnant l’exemple de la principale association allemande de patients (DGVP), payée pour défendre et promouvoir les intérêts de l’industrie pharmaceutique, y compris le Gardasil. Il est consternant de voir que dans plusieurs pays européens, ce sont les hommes politiques qui ont annoncé que le vaccin était révolutionnaire et qu’il fallait l’autoriser en urgence, sans même attendre l’avis des spécialistes et des organismes spécialisés (le Comité technique des vaccinations, en France, dont l’avis n’a manifestement aucune valeur, puisque c’est le ministre de la Santé qui l’a dévancé.)
-
Vaccin contre les souches 6, 11, 16 et 18 de HPV ou human papillomavirus, virus responsable de certains cancers du col de l’utérus, commercialisé en France par Sanofi Pasteur MSD.
-
Dans son numéro de juin 2007, la revue allemande indépendante Arznei-Telegramm a fait une analyse minutieuse des résultats intermédiaires à trois ans et pris en compte aussi les effets secondaires. Elle se prononce contre le vaccin.
-
Article du journal uruguyan La Republica
PS: Une première version de cet article est parue sur le site du Formindep en décembre 2007, relue par le Dr Philippe Foucras, que je remercie
Elena Pasca
Qui n’entends q’une cloche, n’entends qu’un son.
Quand arreterons ns de perturber le système immunitaire de nos enfants, c’est une honte, toujours pour le profit des multinationales. La santé est un commerce.Ceux qui dirigent notre pensée,ns dictent la morale, maintiennent le peuple dans la peur, la culpabilité, l’obéissance, le sacrifice, ceux qui exploitent l’ignorance, la crédulité, ont le vrai pouvoir. Pourquoi laissons-ns ce système perdurer,retrouvons notre force et notre liberté
Une mère de 4enfants , sans vaccins
Voir l’association « ALIS »
J’aimeJ’aime