Pétition pour sauver la gynécologie médicale, menacée de disparition

La gynécologie médicale est menacée de disparition, puisqu’il n’y a plus que 20 postes d’internat par an, beaucoup moins que ce qu’il faudrait. Et même ces 20 postes d’internat ont été arrachés par une très forte mobilisation déployée en 2003, qui a récolté plus de 3 millions de signatures. Le danger est plus que jamais présent, puisque le gouvernement pourrait profiter des « réformes » (lisez « de la casse ») en cours pour se débarrasser de la question, refilée à des généralistes dont presque tout le monde s’accorde à dire qu’ils n’ont pas la formation nécessaire, dès lors qu’on dépasse un niveau élémentaire.

Vous pourrez lire plusieurs documents à ce sujet sur le site de la Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie Médicale (FNCGM), qui a par ailleurs publié en novembre 2008 les résultats d’un sondage BVA, intitulé « Ressenti des femmes à l’égard du suivi gynécologique« . Les  conclusions sont on ne peut plus claires : 70% des femmes sont suivies par un gynécologue, contre 15% par un généraliste. « Comparativement aux médecins généralistes, les gynécologues sont jugés plus compétents pour le suivi gynécologique, et ce par l’ensemble des femmes (91%), qu’elles soient suivies par un gynécologue (94%) ou par un médecin généraliste (86%) ». Pour beaucoup, le suivi par le médecin généraliste n’est pas un choix ; elles n’ont pas le choix, justement, compte tenu de la pénurie et des délais d’attente conséquents.

Vous pouvez lire les détails à partir des liens indiquées, mais le plus important est ici de manifester notre volonté de garder cette spécialité médicale plébiscitée par les femmes, et ce en signant la pétition adressée à Roselyne Bachelot et mise en ligne par le Comité de Défense de la Gynécologie Médicale.

Certes, la gynécologie médicale est très courtisée par l’industrie pharmaceutique; il est impossible d’ignorer les conflits d’intérêts. Cela dit, il faut que les femmes aient le choix – et il faut contribuer à débarrasser toutes les spécialités médicales (y compris la médecine générale) de l’influence pharmaceutique et des conflits d’intérêts. C’est plutôt cela la solution, et non la disparition de spécialités.

Elena Pasca

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27 réflexions au sujet de “Pétition pour sauver la gynécologie médicale, menacée de disparition”

  1. Pour une fois je suis en désaccord avec pharmacritique . Les gynécologues de ville pratiquent essentiellement ce qui relève de la médecine générale gynécologique. Je m’explique : la plus grande part de l’activité de ces praticiens consiste à suivre les femmes pour la contraception, la grossesse, la ménopause, le dépistage des cancers, les troubles des règles . La partie à proprement parler de la gynécologie ( colposcopies, exploration d’une stérilité, troubles endocriniens complexes) reprèsente une très faible part de leur activité. D’où une pratique inflationniste : renouvellement semestriel de la contraception, frottis annuels, vaccination anti HPV etc. .
    Il est vrai que beaucoup de généralistes se refusent à pratiquer la branche gynécologique de leur spécialité: manque de formation iniiale ou continue , problème de rémunération : voir une patiente our son HTA, son Diabète et faire un examen gynéco pour 22 € , n’est certainement pas motivant .
    Plutôt que de suivre cette pétition qui relève avant tout de la défense d’un petit commerce, il faut plutôt imposer une formation initiale correcte des futurs généralistes en gynéclogie avec une rémunération correcte.
    En tant que praticien , j’assure le suivi gynécologique de la majorité de mes patientes qui ont fait ce choix contrairement à ce qui est écrit dans le texte précédent .
    Je fais appel à mes correspondant(e)s gynéco quand une colposcopie est nécessaire en cas de frottis anormal ou pour des explorations pointues qui relèvent effectivement de cette spécialité.
    Seul un généraliste , à condition d’être formé peut prendre en charge une patiente qui vient pour des troubles des règles en périménopause avec un Diabète et une HTA .
    Autrement elle ira du gynéco, au cardiologue et du cardiologue au diébétologue, sans prise en charge globale, ce qui est néfaste

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  2. Je suis un peu surpris que pharmacritique si prompt à relever tous les conflits d’intérêt n’ait pas noté que le sondage étant promu par les gynécologues médicaux ,il n’est donc pas étonnant que les résultats leur soient tres favorables
    un questionnaire sur le meme thème demandé par une association de médecins généralistes aurait il donné les memes résultats… j’en doute
    Il est aussi surprenant que les questions posées aux femmes ne soient pas disponibles
    je rejoins le commentaire précédent : les médecins généralistes peuvent tout à fait assumer le suivi gynécologique des femmes : ça n’a rien de particulièrement compliqué
    ne nous laissons pas pièger pas des défenses corporatistes

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  3. Je suis cadre de santé dans un centre anti cancéreux, et je croise beaucoup de patientes pour lesquelles le gynécologue est un interlocuteur privilégié dans le suivi hors l’hôpital, et qui leur évite bien des venues à l’hôpital grâce à la qualité de leur suivi. Ils sont un relais fort précieux à l’heure où nos consultations sont bondées et leur apportent une sécurité de surveillance et de soutien.

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  4. Je ne m’imagine même pas raconter a mon généraliste tout ce que je raconte a mon gynéco! Et surtout vu les nombreux et complexes problèmes de santé gynéco que j’ai régulièrement, si je n’avais pas eu à faire à un gynéco compétent, je serais sûrement morte!

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  5. Juste un petit mot pour dire merci à ceux qui se sont exprimés sur le sujet et inviter d’autres à le faire.
    Merci tout particulièrement aux deux médecins, qui me font prendre conscience qu’il aurait fallu que je dise quelques mots sur la part d’ombre de cette spécialité. Je ferai un ajout, une sorte de mise à jour, parce que pour moi, défendre l’existence de cette spécialité, que je pense malgré tout justifiée, ne veut pas dire un chèque en blanc!!
    Les arguments qui ont le plus de poids a mes yeux, sont d’une part celui du Dr Siary, consistant à dire qu’il ne faut pas éparpiller la prise en charge, d’autre part celui du DocPPmg sur les conflits d’intérêts. Les objections sont parfaitement justifiées.
    J’aimerais bien que quelqu’un fasse une note sur ces deux aspects pris ensemble, du point de vue de la médecine générale. Il suffirait d’élargir un peu pour donner une vue d’ensemble.
    Je suis à la bourre, mais reviendrai là-dessus. Et si jamais j’oublie – parce qu’il y a plusieurs nouvelles dont j’ai hâte de rendre compte et parce que je suis noyée dans les soucis techniques que vous avez pu voir – ce serait sympa de me le rappeler. 🙂
    Cordialement

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  6. Effectivement, je pense que vous touchez là un sujet sensible qui fâche souvent les gens de soins primaires qui vivent, comme moi, un mauvais complexe à se voir usurper, au même titre que la pédiatrie ou la gériatrie, des pratiques dites spécialisées.
    Je ne connaissais pour ma part jusqu’à présent qu’un seul grand bonhomme de la gynécologie médicale de terrain et il vient tout juste de quitter notre bon vieux continent parce qu’il a été sans doute très peu écouté mais aussi parce qu’il n’était que médecin généraliste: Marc Zaffran
    ( http://martinwinckler.com/ )
    Le sondage qui crédite ce besoin français de gynecologie
    ( http://www.fncgm.com/images/Enquetes/bva_synthese.pdf )
    est réalisé par BVA à la demande de la FNCGM qui fédère plusieurs collèges de gynécologie mais fédère aussi apparemment un Collège de Partenaires Industriels et Institutionnel ( COPIF )
    (http://www.fncgm.com/index.php?option=com_content&view=article&id=9&Itemid=39)
    dans lequel on peut trouver biensur Sanofi Pasteur MSD, grand manitou du Gardasil dont vous voulez à juste titre dans plusieurs de vos articles nous défendre de tout conflit d’intérêts. Il n’y a qu’à consulter la page 6 de la plaquette du prochain congrès du 23 janvier de la FNCGM pour mettre en perspective l’indépendance de ce sondage.
    ( http://www.cngof.asso.fr/D_TELE/090124EPUNG.pdf )
    Je me joins donc à l’étonnement de Siary et DocPPmg de voir une telle promotion sur votre site et j’y rajouterai ma désapprobation devant ces mauvaises politiques de la peur qu’on utilise facilement pour des produits ou les prescripteurs de ces produits, politiques que vous rejetez vous même à raison ( beaux articles de pharmacritique sur l’ osteoporose, les femmes et les statines ou le fameux livre de Jorg Blech ! ) mais politiques qui veulent presque laisser croire qu’il est inconcevable de faire réaliser un frottis par une infirmière de laboratoire, comme pour une prise de sang, ou qu’il est irresponsable de prescrire une pilule pour un an, ou qu’il est immature de ne pas faire un examen gyneco chez une adolescente qui cherche simplement une contraception, ou qu’il est scandaleux de vanter un dispositif intra-utérin non hormonal à une jeune femme primipare ou qu’il est criminel de dire à une jeune ou vielle ménopausée de bouger et manger du fromage plutôt que de faire des osteodensitométries mal interprétables…
    Jorg Blech parlait des inventeurs de maladie.
Winckler, qui le postface dans son fameux bouquin, aurait pu parler des inventions de spécialité, mais là en fait, c’est juste moi qui le dit pour élargir le débat.
    Cordialement,
    Thierry Gourgues
    médecin généraliste

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  7. A lire les différents témoignages, et étant donné que mon médecin traitant (une femme) ne m’a même jamais regardé les seins, j’en déduis qu’il me faut ENCORE changer de médecin traitant…………
    Le médecin traitant chez qui j’allais avant avait , à chacune de mes visites, un spéculum non emballé (donc non stérilisé), à l’air libre, dans un haricot sur son bureau ou à côté de sa table d’auscultation………….. très agréable.
    J’ai signé la pétition et mon mari aussi.

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  8. En avocat du diable:
    Je poserais juste une question – provocante et à prendre comme telle – avant de répondre plus en détail une autre fois : des médecins généralistes, des sociétés et / ou syndicats de MG ont des conflits d’intérêts. Faut-il supprimer la médecine générale??
    Ou éclairer sur l’impact négatif des conflits d’intérêts et les supprimer, eux, dans toute spécialité médicale?
    Une deuxième question, encore plus provocante: si les médecins généralistes savent tout faire, pourquoi ne pas supprimer toutes les autres spécialités? Ce que je veux dire, à travers la provocation et l’exagération, c’est qu’il ne faudrait pas opposer dans ce débat un corporatisme (partiel) à un autre.
    On mérite mieux, vous, médecins et nous, patientes, dont l’avis ne compte manifestement pas.
    Ce qui me dérange un peu dans les réactions, c’est précisément ce que nous, patient(e)s, avons à déplorer à chaque fois en passant d’une spécialité à l’autre: les médecins se tirent dans les pattes, de ce point de vue, et chaque spécialité est la plus importante aux yeux de ceux qui la pratiquent. C’est bien dommage, et ce n’est certainement pas de nature à rétablir de bonnes relations entre médecins et patients. On peut voir cela assez bien ici: qui s’intéresse à ce que pensent les femmes? N’est-ce pas leur avis qui compte plus que tout le reste, puisqu’il est question de choix et de confiance dans les compétences, et pas de décider d’une question de technique médicale ?
    Ne faudrait-il pas d’abord commencer par les éclairer sur les conflits d’intérêts en général – ceux des généralistes comme des gynécologues, des pédiatres et des gériatres – et faire confiance à leur capacité de choisir, en connaissance de cause?
    L’empowerment, on est manifestement loin du compte.
    N’y a-t-il pas ici des réminiscences du même comportement paternaliste – sur lequel je pense avoir écrit quelques articles, apparemment moins remarqués ;-)) – de médecins qui pensent mieux savoir ce qui est bon pour les patient(e)s? Ne faudrait-il pas essayer de répondre aux femmes qui se sont exprimées, en donnant des arguments, en expliquant pourquoi la gynécologie médicale serait plus corrompue (si elle l’est, je n’en sais rien) que la médecine générale, donc moins bénéfique pour elles?
    Il y a là en filigrane bien d’autres problèmes que ceux abordés directement; disons que le contenu latent déborde largement le contenu manifeste.
    La non reconnaissance de la médecine générale à sa juste valeur est un véritable problème qui nous concerne tous, médecins comme patients. Je ne pense pas avoir ignoré cette question et des praticiens d’autres spécialités pourraient me reprocher d’avoir fait de la « promotion » de la médecine générale en ignorant les conflits d’intérêts des généralistes…
    Je pense qu’il faudrait y aller plus doucement en parlant de « promotion ». J’ai un avis, je le manifeste, je ne suis pas infaillible, contrairement à certains, donc cet avis est sujet à débat. Et je dirais à Thierry Gourgues que là au moins, les femmes peuvent s’exprimer elles aussi, contrairement à ce qui se passe dans ces cercles infaillibles, où le comité de lecture (qu’on me reproche de ne pas avoir) décide en autarcie médico-médicale de ce qui est bien ou pas.
    Ce que beaucoup de personnes manifestent en soutenant une telle pétition est d’abord une question de choix, de confiance, de volonté d’avoir plusieurs avis et peut-être aussi de ne pas revenir à un état où un seul médecin était en mesure de décider de tout. Parce que plusieurs têtes pensent mieux qu’une.
    C’est une des questions que beaucoup de patients se posent depuis la réforme du médecin traitant, qui donne au médecin généraliste le pouvoir de tout bloquer : la possibilité accrue d’erreur médicale. Oui, il faut reconnaître que cette question, les patients se la posent, et des réactions de rejet de trois disciplines d’un coup – gynécologie médicale, pédiatrie et gériatrie – ne sont pas forcément de nature à les rassurer.
    Ce n’est pas seulement une question de 22 euros, c’est une question de limites.
    J’ai été choquée en lisant les propos d’un membre du CA des deux cercles infaillibles en France disant brutalement qu’il refuserait net de prescrire un dosage de PSA à un homme qui le demande. Voilà comment les généralistes s’aliènent les patients, hommes ou femmes, en parlant de cette façon, à leur place, au lieu de prendre le temps d’expliquer le pourquoi du comment.
    Je n’ai plus eu l’occasion de répondre à ce médecin, mais je lui aurait dit que s’il est vraiment bon, compétent et digne de la confiance de ses patients, il n’a pas besoin de dire « niet » de cette façon-là, mais réussit à convaincre le patient en question qu’il n’a pas besoin d’un dépistage du cancer de la prostate, pour telle et telle raison. Ce faisant, ce médecin éviterait aussi le recours direct à un urologue, qu’un patient aussi brutalement traité aurait tendance à faire.
    (N’allez pas imaginer que je défends ce dépistage-là, pas plus que le dépistage outrancier du cancer du sein, et j’en ai parlé dans des termes qui ne laissent subsister aucun doute là-dessus).
    On est pas des cons, vous savez. On comprend, si seulement les médecins prennent le temps d’expliquer. C’est pareil pour les questions de gynécologie. Il y a là un autre aspect à prendre en compte, qui ressemble un peu à ce qui se passe avec un psychologue ou psychiatre, auquel on dit ce qu’on ne dirait jamais à un proche, donc y compris à un médecin généraliste qu’on connaît depuis longtemps, etc.
    Je divague.
    Il me semble que le besoin justifié de valorisation et de reconnaissance des généralistes peut se manifester de façon contre-productive.
    Il vaut mieux convaincre les femmes des compétences des généralistes en matière de gynécologie médicale, pour qu’elles s’adressent toutes à vous par choix et non par nécessité.
    Rendez la gynécologie médicale inutile en pratique, au lieu de dire que c’est une discipline inventée, débarrassez-vous de vos propres conflits d’intérêts – je parle en général de la médecine générale – et vous pourrez prétendre être le premier choix pour toutes les femmes.
    Et pour tous les hommes en urologie.
    Il faut commencer par nous écouter et nous demander nos raisons, argumenter si on a tort lorsqu’on veut aller voir d’autres spécialistes, faire tel examen ou tel vaccin inutile, etc.
    Ma loquacité habituelle…
    La consultation à 10 ou 15 minutes top chrono, c’est court pour tout faire, surtout quand cela inclut un examen clinique.
    Il y a du travail pour tout le monde, de la place pour tout le monde sous le soleil. Moi, après une telle lecture, j’y verrais plutôt de l’amertume, et je ne vois pas pourquoi les femmes devraient en faire les frais. Réglez les questions de bataille des compétences d’une autre façon, pas en niant les choix des patientes (chiffres gonflés du sondage, pourquoi pas? Mais pensez-vous vraiment que la tendance serait carrément inversée s’il avait été payé par les généralistes?)
    voici donc quelques remarques spontanées – provocantes et polémiques, je l’ai dit dès le départ – pour regarder le problème sous un autre angle. Cela ne veut pas dire que je ne ferai pas la mise à jour dont je parlais, parce que je n’ai aucune volonté de « promouvoir » la gynécologie médicale. A la rigueur, j’ai été plus près de « promouvoir » la médecine générale dans ces pages, si on veut parler dans ces termes. SVP, ne me mettez pas en situation de dire que j’ai eu tort.
    Ce n’est pas tout noir d’un côté – gynécologie médicale : spécialité « inventée » – et tout blanc de l’autre. Une telle présentation est la meilleure façon de braquer les deux côtés, patientes et généralistes, l’un contre l’autre. Et ce n’est pas la meilleure des choses pour la santé des femmes et pour le respect de leur choix et même de leurs préférences. La valorisation de ces aspects n’est-elle pas tout aussi importante que celle de la médecine générale ?
    Bien à vous.

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  9. Effectivement, il y a du travail pour tout le monde et de la place pour tout le monde.
    Si les généralistes sont compétents en matière de gynécologie, personnellement, j’ai toujours préféré m’adresser à un (ou une) gynécologue.
    J’aurai été mal à l’aise de me faire ausculter pour mes problèmes gynécologiques par mon médecin traitant, même si je le connaissais bien.
    De plus, ayant pendant une longue période beaucoup changé de région, chaque généraliste que j’ai vu m’a toujours orientée vers un gynécologue dès lors que mon problème médical touchait le domaine gynéco.
    Je n’ai encore jamais rencontré un médecin voulant s’approprier ce secteur.
    Chaque patient est libre de faire ce qu’il veut, laissons lui encore le choix.
    En ce qui me concerne, je souhaite que la profession de gynécologue perdure.
    bien cordialement,

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  10. Je suis d’accord qu’il faut sortir des conflits de petits boutiquiers que sont souvent les médecins libéraux, et il est vrai qu’il y a autant de conflits d’intéret du côté des spécialistes que du côté des généralistes. Il faut se placer d’un point de vue de la santé publique et du choix des usagers de la santé , celle-ci étant trop importante pour être laissée entre les mains des seuls médecins.
    Il est vrai que, comme le souligne l’internaute précédente , peu de généralistes pratiquent la branche gynécologique de leur spécialité .
    Il faut s’interroger sur cette réalité : prenons quelques chiffres qui rendent compte de cer aspect : En Ile de France, la proportion de frottis pratiquée par les généralistes est à peine de 5% ( d’après le BEH ) .
    En Alsace où existe un dépistage organisé du cancer du col utérin, la proportion de frottis faite par les généralistes est de 20%; et 50% de ces praticiens participent à cette action . Il n’est pas question de résumer la gynécologie à cet aspect , mais de montrer que lorsque les généralistes sont motivés et formés, ils pratiquent la gynécologie qui relève de la médecine générale . Il s’agit donc d’un problème politique qui se pose en ces termes: veux-t-on faire de la médecine générale le pivot du système de santé avec des praticiens correctement formés?
    Hélas il ne semble pas que la réponse actuelle soit celle-là,. La convention  » Médecin Traitant  » signée avec la CNAM par des syndicats ultra-libéraux ( c’est à dire corporatistes et réactionnaires )comprenant en majorité des spécialistes pratiquant des honoraires « libres  » a été imposée pour faire des généralistes des rabatteurs vers ces mêmes spécialistes avec des contraintes administratives croissantes , et par rapport à l’ancien système la possibilité du tiers payant indispensable pour les patients défavorisés qui ne bénéficient pas de la CMU est laissée à l’arbitraire des caisses .
    Aujourd’hui nous constatons un effondrement démographique de la Médecine Générale, les jeunes diplomés s’orientant vers des spécialités plus lucratives, ou souhaitant s’installer dans des régions situées au Sud .
    Ainsi en banlieue parisienne , par exemple en ville nouvelle située en Seine et Marne, s’installe une véritable pénurie de généralistes .
    Je pense que l’accès aux soins va devenir de plus en plus compliqué pour les plus défavorisés,d’autant plus que la quasi totalité des spécialistes pratique des dépassements d’honoraires . Et là , je suis scandalisé quand un gynéco prend pour une pose de stérilet le double d’honoraire de celui que j’applique en respectant le tarif conventionnel . Ainsi je reviens à cette pétition qui cherche avant tout à défendre des intérets corporatistes , sans aucune préoccupation de santé publique .

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  11. D’après une étude BVA, seules 29% des femmes font encore confiance à leur gynécologue. De plus 70% trouvent que les délais de rendez-vous sont trop longs.
    Plus de 15% des femmes françaises ont déjà décidé de confier leur suivi à leur médecin de famille, comme c’est le cas dans tous les autres pays industrialisés.
    Ce mouvement paraît irréversible. Les gynécologues médicaux (qui ne font pas d’accouchements) vieillissent progressivement et ne sont pas remplacés. Leur compétence, reconnue par un peu moins de la moitié de leurs patientes (46%), subirait-elle les outrages du temps ?
    Au delà du clin d’oeil, je trouve dommage qu’une spécialité ait encore besoin de se positionner par rapport à une autre, en la dénigrant. Dans tous les pays au monde, sauf la France, la gynécologie courante est pratiquée par les généralistes (hommes et femmes). Que les gynécologues constituent un « corps d’élite » de l’hormonologie ou de la fertilité féminine est indéniable. Mais il est assez logique de ne pas consacrer cette élite (qui se fait rare en effet) à des renouvellements de contraceptifs ou à de la rhumatologie (ostéoporose). Les généralistes ont besoin de spécialistes gynéco/endocrino de deuxième recours disponibles pour les situations qui dépassent leurs compétences. Et n’oublions pas un autre problème : il n’y aura bientôt plus de généralistes non plus.

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  12. Le débat est animé à chaque fois que le sujet de la prise en charge gynécologique est abordé. Pour poursuivre, je propose trois pistes complémentaires:
    _ la première piste tient à ce qu’il s’agit d’un débat d’opinions basé sur les commentaires de résultats d’enquêtes. Outre que le type de financement de celles ci est susceptible d’influer sur les résultats comme l’ont montré plusieurs auteurs, nous constatons que bien peu d’enquêtes évoquent les limites méthodologiques qui peuvent influer sur les résultats tels que l’ordre ou la formulation des questions etc…( cf Drozda-Senkowska, 1997, Les pièges du raisonnement… et bien d’autres auteurs). BVA ne le fait pas plus que d’autres cabinets d’études qui prestent des enquêtes au kilomètre… Il n’est donc pas dit que les opinions des uns et des autres soient les mêmes si les résultats avaient été différents. S’il est difficile d’être objectif, la subjectivité peut être consciente ou pas et souvent elle ne l’est pas…
    _ la deuxième piste tient au fait que la formation initiale et la reconnaissance de celle-ci par le conseil de l’ordre ne font pas forcément le spécialiste. Au-delà de l’affichage de porte d’entrée, il faut bien reconnaitre qu’est gynécologue celui ou celle qui pratique la gynécologie puisqu’il le fait de gré-à-gré avec des patientes dont le niveau de confiance permet que cette pratique puisse avoir lieu. Il est acquis qu’un volume minimal d’actes est recommandé pour pouvoir assurer un service médical rendu de qualité. La double lecture des mammographies a par exemple très clairement montré l’intérêt de s’adresser à des professionnels dont le volume de pratique se situait au dessus d’un certain seuil de lecture annuel. De ce fait, un généraliste et/ou un gynécologue-obstétricien qui pratiquent régulièrement la gynécologie médicale peuvent être d’excellents choix et comme le dit fort bien le Dr. Dupagne au vu de la démographie médicale à venir il est plutôt rassurant d’avoir le choix. Un choix intégrant bien entendu le ou la gynécologue médicale puisqu’à ce jour, il semble acquis que c’est la catégorie de médecins dont le nombre d’actes annuels cumulés est le plus élevé. Bien entendu ce ne saurait être le seul critère de choix d’un médecin et c’est là une toute autre question.
    _ la troisième piste tient au fait que la gynécologie médicale a déjà largement perdu la bataille académique puisque les corps universitaires constitués qui décident des attributions des postes de formation de spécialistes par l’internat, n’ont jamais cru devoir honorer cette discipline du nombre de postes qui auraient été requis s’ils lui portaient l’estime attendue par ceux et celles qui la pratique. La raison principale réside dans le fait que ces spécialistes exercent quasi-exclusivement en ville et n’ont pas su ou pu développer un ancrage hospitalo-universitaire comme les autres disciplines. Ce qui fait que n’étant pas représentée dans les instances décisionnelles, elle laisse de fait la place à la gynécologie-obstétrique qui comme l’indique astucieusement le trait d’union embrasse aussi la gynécologie médicale. A être trop féminisée et trop investie dans le privé, la gynécologie médicale est inaudible dans des cercles décisionnels plutôt masculins et hospitaliers. Christelle Sallès (2004) dans son rapport de recherche pour la DREES a procédé à une fine description anthropologique qui explique assez clairement la genèse et l’extinction de cette spécialité en tant que corps social réclamant reconnaissance. Je crains fort que la signature d’une n pénultième pétition ne soit plutôt une décoration quasi-posthume pour services rendus à la nation… j’ai signé !
    Bonne journée. Sophia Emic

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  13. Dominique, contente de vous lire!
    Je rumine. sur la possibilité d’un préjugé de ma part, compte tenu de la réaction que j’ai eue, prenant cette pétition comme une évidence, et suis les discussions qui ont lieu ailleurs. Avec une enquête parmi mes copines et connaissances étrangères, qui montre que j’ai déjà fait de la désinformation involontaire : biais involontaire, en reprenant une information fausse. Les gynécologues médicaux existent bel et bien ailleurs en Europe. (Dominique, nous voilà confirmer la question du biais involontaire).
    pour le moment, rien de ce que je trouve ou lis ne remet en question la légitimité de la spécialité en tant que telle. Et en lisant, j’ai eu l’impression que ce sont les généralistes qui veulent s’approprier la gynécologie médicale, selon les mots d’une lectrice, pas l’inverse.
    J’ai proposé qu’un médecin généraliste fasse une note pour exprimer les positions de la spécialité au moyens d’arguments un peu plus poussés, de nature à convaincre, pas à juger que ce que disent les femmes n’a pas tellement d’importance.
    Thierry Gourgues, vous me mettez dans une position délicate en parlant de cette façon de Martin Winckler, dont j’apprécie bon nombre de positions. J’hésite à répondre. Et puis je n’ai pas encore lu son texte à propos de son départ.
    Il ne faudrait pas oublier que, si mes informations sont bonnes, la première exclusion vient de Gilles Bardelay, l’ancien directeur de la revue Prescrire. Il y a manifestement une véritable tradition d’exclusion parmi les infaillibles, puisqu’il n’est pas le seul à avoir subi ce sort de la part de son propre camp. (C’est comme ça que le mythe de l’infaillibilité résiste, d’ailleurs). Et il n’y a pas que Prescrire qui manie cette technique. En comptant sur le fait que ceux qui dénonceraient ça seraient considérés comme des « nuisances » pour la cause de la critique des conflits d’intérêts en médecine.
    Pourquoi vous ne dénoncez pas cela ouvertement? Pour que cela cesse. En psychanalyse, on considère que les secrets de famille sont beaucoup plus destructeurs que la vérité. Une bonne critique, venue de la part des lecteurs et des contributeurs à Prescrire comme d’ailleurs, un mea culpa de la revue, c’est cela qui est une attitude responsable. Parce que l’opacité pousse à se demander qu’est-ce que Prescrire et les infaillibles en général nous cachent encore? De quoi sont-ils capables s’ils sont capables d’exclure Martin Winckler et de ne jamais revenir là-dessus?
    Eh ben, le simple usager en a marre de ces pratiques et de leurs conséquences. L’omerta pour ne pas écorner la bible? La seule réponse juste là-dedans, c’est à bas les bibles et les idoles ! De quelque côté qu’ils soient.
    Demandez-vous si l’exclusion est une pratique juste et éthique, même s’agissant de citoyens lambda, d’ailleurs.
    Bien à vous.

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  14. Il n’y a aucune volonté de la part des médecins généralistes de s’approprier la gynécologie médicale . Il s’agit de dénoncer une situation qui va à l’encontre de la santé publique et de l’intéret de la population, à savoir la dérive libérale de la médecine avec pour conséquence la marchandisation des spécialités médicales de ville . En effet on a laissé le choix de la profession se faire régir par les lois du marché : depuis plusieurs années les spécialistes de ville constituent plus de 50% des médecins libéraux . Pourquoi? tout simplement à cause du caractère plus lucratif de la profession de spécialiste . Or que font, en grande majorité les spécialistes de ville : de la médecine générale . Pour revenir à l’exemple qui nous concerne, la spécialité Gynécologie médicale devrait voir les patientes qui posent problèmes, nécessitent des examens plus pointus : Colposcopie, hystéroscopie, bilan de stérilité etc.
    Mais voilà, cette pratique axée sur un vrai travail de spécialiste, ne permettrait pas à tous les gynéco de vivre. Alors le travail va essentiellement consister dans le suivi de la contraception, des grossesses, de la ménopause etc. Alors que 40% des femmes ne se font pas suivre par des frottis réguliers ( tous les 3 ans , ce qui est nécessaire et suffisant ) il existe une surconsommation de frottis faits annuellement par les gynéco, inutiles et au frais de la sécu.
    Alors qu’il aurait fallu rendre la profession de généraliste attractive , avec une formation et une rémunération adéquates , c’est tout le contraire qui se passe.
    Lors du choix des internes, la Médecine Générale se retrouve aux dernières places. Le résultat de cette politique : la très prochaine pénurie de ces praticiens sur la plus grande partie du territoire.
    Il faut dénoncer cette véritable main-mise du profit sur l’exercice de la médecine, et les conséquences de la loi du marché qui favorise les spécialistes de ville au détriment d’une médecine globale .
    Dans son livre  » Les Fossoyeurs », le Dr Christian Lehmann analyse bien les conséquences délétères de cette politique ultra-libérale avec des dépassements d’honoraires scandaleux et un mépris total pour la santé publique, pour laquelle l’ensemble des médecins est sous-formé .

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  15. Le débat est animé à chaque fois que le sujet de la prise en charge gynécologique est abordé. Pour poursuivre, je propose trois pistes complémentaires:
    _ la première piste tient à ce qu’il s’agit d’un débat d’opinions basé sur les commentaires de résultats d’enquêtes. Outre que le type de financement de celles ci est susceptible d’influer sur les résultats comme l’ont montré plusieurs auteurs, nous constatons que bien peu d’enquêtes évoquent les limites méthodologiques qui peuvent influer sur les résultats tels que l’ordre ou la formulation des questions etc…( cf Drozda-Senkowska, 1997, Les pièges du raisonnement… et bien d’autres auteurs). BVA ne le fait pas plus que d’autres cabinets d’études qui prestent des enquêtes au kilomètre… Il n’est donc pas dit que les opinions des uns et des autres soient les mêmes si les résultats avaient été différents. S’il est difficile d’être objectif, la subjectivité peut être consciente ou pas et souvent elle ne l’est pas…
    _ la deuxième piste tient au fait que la formation initiale et la reconnaissance de celle-ci par le conseil de l’ordre ne font pas forcément le spécialiste. Au-delà de l’affichage de porte d’entrée, il faut bien reconnaitre qu’est gynécologue celui ou celle qui pratique la gynécologie puisqu’il le fait de gré-à-gré avec des patientes dont le niveau de confiance permet que cette pratique puisse avoir lieu. Il est acquis qu’un volume minimal d’actes est recommandé pour pouvoir assurer un service médical rendu de qualité. La double lecture des mammographies a par exemple très clairement montré l’intérêt de s’adresser à des professionnels dont le volume de pratique se situait au dessus d’un certain seuil de lecture annuel. De ce fait, un généraliste et/ou un gynécologue-obstétricien qui pratiquent régulièrement la gynécologie médicale peuvent être d’excellents choix et comme le dit fort bien le Dr. Dupagne au vu de la démographie médicale à venir il est plutôt rassurant d’avoir le choix. Un choix intégrant bien entendu le ou la gynécologue médicale puisqu’à ce jour, il semble acquis que c’est la catégorie de médecins dont le nombre d’actes annuels cumulés est le plus élevé. Bien entendu ce ne saurait être le seul critère de choix d’un médecin et c’est là une toute autre question.
    _ la troisième piste tient au fait que la gynécologie médicale a déjà largement perdu la bataille académique puisque les corps universitaires constitués qui décident des attributions des postes de formation de spécialistes par l’internat, n’ont jamais cru devoir honorer cette discipline du nombre de postes qui auraient été requis s’ils lui portaient l’estime attendue par ceux et celles qui la pratique. La raison principale réside dans le fait que ces spécialistes exercent quasi-exclusivement en ville et n’ont pas su ou pu développer un ancrage hospitalo-universitaire comme les autres disciplines. Ce qui fait que n’étant pas représentée dans les instances décisionnelles, elle laisse de fait la place à la gynécologie-obstétrique qui comme l’indique astucieusement le trait d’union embrasse aussi la gynécologie médicale. A être trop féminisée et trop investie dans le privé, la gynécologie médicale est inaudible dans des cercles décisionnels plutôt masculins et hospitaliers. Christelle Sallès (2004) dans son rapport de recherche pour la DREES a procédé à une fine description anthropologique qui explique assez clairement la genèse et l’extinction de cette spécialité en tant que corps social réclamant reconnaissance. Je crains fort que la signature d’une n pénultième pétition ne soit plutôt une décoration quasi-posthume pour services rendus à la nation… j’ai signé !
    Bonne journée. Sophia Emic

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  16. Au départ la formation de gynécologue-obstétricien c’était tout ça avec en plus les accouchements et les gardes y étant liées.
    Travailler en secteur 2, aux tarifs que l’on se choisit avec « tact et modération » (voir les nombreux articles de pharmacritique sur sa capacité d’auto-régulation) sans déplacement en visites ou garde, en rendez-vous exclusif sans urgences vraies, en imposant effectivement SA pratique même non valide (les mammo inutiles, la vaccination Gardasil à tour de bras par les gynécos de mon quartier, le suivi d’ostéoporose, le suivi cholestérol et HTA, etc. etc.) bref pratiquer la médecine générale au tarif de spécialiste est peut-être plus attrayant que la médecine générale absolument infernale que je pratique.
    Je pense que les spécialités n’aurait jamais dû sortir de l’hopital, TOUTES!
    40% des consultation des dermatos : acné!
    Mon principal cardio correspondant vient se faire chercher en Hélico à l’aéroport de la ville du congrès lambda pour aller présenter sa communication au palace du coin, atterrissage sur le toit, traitement VIP. Evidemment il prescrit larga manu les médocs des « dernières études de pointe maison ».
    Les pédiatres de mon secteur prescrivent massivement le vaccin contre la varicelle, attitude très dangereuse car on va déplacer à l’âge adulte des varicelles souvent néfastes à cet âge, également le vaccin Prévenar qui n’a pas fait la preuve de son efficacité et évidemment du Gardasil…
    Et le jeu de balle de ping-pong de mes patients renvoyés de spé en spé en shuntant SURTOUT le médecin traitant.
    Beaucoup de spé, pratiquement tous, ont obtenus leur agrément de médecine générale. j’aurais bien aimer les faire passer sous les fourches caudines des MG avant d’obtenir cette agrément.
    Le grave problème de la médecine générale, c’est la fatigue, le manque de temps, la démotivation, la désinformation. Je suis inondé de directives de l’AFPSAPS, de la sécurité sociale, le dépistage du cancer du côlon, le « plan SOPHIA » pour les diabétiques, théoriquement indemnisé, mais tellement de paperasses en retard… de courrier de correspondant à lire, de courrier à envoyer, de factures à régler, de dossiers à tenir
    Passons la C du MG à 60 euro pour tous les nouveaux MG qui sortent de la fac, sans garde, sans déplacement et les majors des concours d’internat prendront cette spé en priorité. C’est tout bête.

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  17. J’ai envie de donner mon avis sur cette question de la compétence en gynécologie des généralistes, en tant qu’étudiante en médecine et future généraliste.
    Si on parle uniquement de la compétence, je crois que pour 80% au moins de ce que font les gynécologues, le généraliste est tout aussi compétent. La plupart des consultations sont des consultations annuelles de controle. Un généraliste est parfaitement capable de palper les seins, examiner au spéculum, faire un toucher vaginal, faire des frottis et, accessoirement, s’il se donne la peine d’apprendre, de poser et retirer un stérilet. De plus, le suivi de la grossesse est quelque chose de très codifié, on sait exactement quels examens doivent être demandé à quel terme. Donc un généraliste est parfaitement capable de suivre une grossesse jusqu’au relai avec le gynécologue de l’hopital.
    Pareil, pour la contraception, il y a des recommandations, et une majorité de patientes seront tout à fait satisfaites d’une contraception prescrite par un généraliste.
    En plus, tous les internes de médecine générale doivent faire au moins un stage soit en gynécologie soit en pédiatrie. Donc la plupart ont une expérience autre que juste théorique.
    Donc pour des choses simples, comme la prévention des cancers du col et des seins (et autres tumeurs pelviennes qui peuvent être palpées au toucher vaginal), le suivi de grossesse jusqu’à environ le 6è-7è mois et le contraception, bien sûr que n’importe quel généraliste est aussi compétent qu’un gynécologue.
    Après, bien sûr, quand ça devient plus compliqué, il faut savoir passer la main…
    Après, la gynécologie médicale ne forme pas des médecins si différents que le gynécologie obstétrique. A la maternité de Nancy, plusieurs chirurgiens ont une formation de gynécologie obstétrique, et non médicale… et sont de bons chirurgiens. Il faut bien comprendre qu’on veut supprimer la gynécologie médicale, et pas la gynécologie tout court…
    En tant que femme, je conçois quand même qu’on préfère faire sa consultation annuelle chez un spécialiste, pour la simple et bonne raison qu’on n’a pas de lien « affectif » avec son gynécologue et que l’examen est quand même très intime. Effectivement, je ne me voit pas aller chez mon généraliste homme en lui disant « je viens pour ma consultation gynécologique de contrôle » alors qu’il me connait par d’autres aspects et qu’il y a de bonnes chances que j’aille le voir plusieurs fois dans l’année pour un tas d’autres raison. Mais je crois que ça ne me dérangerai pas avec une généraliste femme.
    Tout ça c’est une question de sensibilité, mais objectivement pour les choses simples et qui remplissent la majorité d’une consultation de gynécologue, les femmes seraient aussi bien prises en charge par leur généraliste.
    Je pense qu’il faut quand même garder une quantité suffisante de gynécologues, parce que c’est un sentiment naturel pour certaines de préférer faire leur visite annuelle chez ce spécialiste.
    Je crois qu’il serait par contre bien de mieux informer les femmes sur le fait qu’un généraliste est compétent en la matière, pour que celles que ça ne dérange pas demandent à leur médecin de faire leur suivi gynéco (si leur médecin traitant est d’accord, car je sais que certains ne pratiquent pas cet aspect de leur formation et qu’ils préfèrent déléguer.
    Par contre je pense que la spécialité de gynécologie médicale n’a pas d’interêt, parce que les gynécologues-obstétriciens sont tout aussi compétent pour l’aspect « médical » et en plus ils font d’autres choses : Accouchements, chirurgie… Et un certain nombre de gynécologues obstétriciens choisissent d’exercer en libéral, donc ça ne change pas grand chose.

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  18. Je ne pourrais pas raconter a mon généraliste tout ce que je raconte a mon gynéco, et mon généraliste même s’il est très bien dans sa fonction aurait été complètement incapable de me soigner aussi bien que mon gynéco…la preuve, il me renvoie vers lui pour une infection vaginale et ne prend même pas la peine de m’examiner les seins quand je lui parle d’une grosseur… sans parler de l’endométriose! et pourquoi? pas parce qu’il s’en désintéresse mais parce qu’il sait qu’un spécialiste aura vraiment toutes les données en main pour mieux me prendre en charge..
    Et qu’on ne me dise pas que je réduit le rôle des généralistes aux « prescripteurs d’antibiotiques pour les rhumes et les angines », je peux vous assurer que mon médecin de famille gère chez moi bien plus que ça!
    Quand aux RV chez les gynécos, pour ma part j’en ai tjrs un rapidement! et les RV en urgences chez les gynécos ça existe aussi!
    Tout ça pour dire que je souhaite vivement que la profession de gynécologue perdure, pour moi et mes filles!

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  19. Suite à un commentaire « pour 80% au moins de ce que font les gynécologues, le généraliste est tout aussi compétent » je me suis mise à réfléchir sur ce que j’en pense.
    Je trouve ce point de vue « rationnel » très intéressant. Je dis rationnel parce que c’est vrai, peut-être, sans doute, du point de vue « études médicales » qu’un généraliste ait 80% des compétences requises. (à vrai dire, je n’en sais rien, bien sûr, ce n’est pas ma spécialité !)
    Mais, du point de vue de ce que je me sens capable d’évoquer en visite chez une gynéco ou chez un médecin, cela fait une sacrée différence.
    Bon, j’entends, mais j’ai un doute. Qu’il puisse palper les seins, je n’en doute pas, mais nous sommes nombreuses à savoir le faire… combien de femmes décèlent elles-mêmes une anomalie ?
    Bon, en même temps nous avons toutes eu notre lot de gynéco qui ne sont ni à l’écoute, ni disponible, ni à priori très professionnels, c’est vrai.
    Mais c’est peut-être à un moment donné une affaire de l’âge de la patiente, une histoire liée à son rapport à son corps. C’est peut-être même culturel, une tradition, et à ce titre inscrit dans notre histoire de femme. Peut-être qu’à 20 ou 30 ans, avant les enfants, j’aurais imaginé plus facilement « tout gérer en même temps ». Maintenant cela me parait plus difficile. J’aurais la crainte que tout se mélange au cours de l’entretien. Problèmes de tout autre ordre, alors que les visites durent combien de temps ? 15/20 minutes ? Mais peut-être que j’idéalise le savoir d’un gynéco?
    Et, alors ce que je lis : c’est pour les graves problèmes que le généraliste devra passer la main ! D’accord, mais alors comment faire lorsqu’un habite une ville un petit peu plus petite que la capitale ? Ou beaucoup plus petite ? Lorsque aucun « vrai spécialiste en la matière » ne se serra installé parce que, flute alors, il n’y a pas assez de travail pour traiter que des cas graves. Déjà aujourd’hui il y a jusqu’à 6 mois d’attente dans pas mal de villes ?
    Je me demande aussi, pourquoi un généraliste choisit cette filière et non pas une autre. C’est par affinité, sans doute ? Alors le gynéco est sans doute dans le même cas, intéressé par cet aspect-là de la médecine, désireux d’être relativement proche de la compréhension des patientes et motivé pour se tenir au courant par la suite? Peut-on se garder au fait de l’actualité dans plusieurs domaines ? Peuvent-ils se voir « imposé » cet aspect du suivi (le côté très féminin de l’affaire), sans l’avoir choisi, du fait d’une nouvelle loi ?
    Alors comment faire ? Changer de généraliste pour en trouver un assez investi côté gynécologie….
    Un qui sache poser un stérilet, traiter l’infertilité, déceler les maladies au plus tôt, traiter les effets de la ménopause, comprendre toutes ces montagnes russes de notre ménage hormonal, qui ait la patience de modifier le dosage hormonal selon le besoin, qui ait une réelle pratique de cela ? Il y aura d’un côté les généralistes-gynécos et ceux qui vont refuser d’avoir cette pratique, non ? Si dans votre ville, le votre refuse, vous faites quoi ?
    Je crains que nous puissions perdre tout un pan du savoir qui ne peut se développer qu’entre pairs désireux de faire vivre un métier, non ?

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  20. Plus de 15% des femmes françaises ont déjà décidé de confier leur suivi à leur médecin de famille, comme c’est le cas dans tous les autres pays industrialisés…
    Commentaire du 22 janvier 2009
    Je ne sais pas à quels pays industrialisés vous faites allusion, mais en tout cas pour un pays comme l’Allemagne, où la gynécologie médicale existe bel et bien vous faites complètement fausse route. La question n’y s’est tout bonnement jamais posée, car on considère que aussi en médecine le principe « à chacun ses moutons » est à appliquer.
    Ayant grandi dans ce pays, ma réaction vis à vis de cette pétition a été immédiate: bien sûr qu’il faut sauver cette spécialité précieuse qu’elle la gynécologie médicale. Peut-être ce débat montre-il tout simplement une fois de plus que la France devrait effectivement regarder un peu plus ce qui se passe dans les autres pays – en bien et en mauvais, bien sûr – pour en tirer les « bonnes » conclusions, cordialement

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  21. Les patients ne sont pas des moutons et encore moins leurs organes ! En Allemagne, la médecine générale est pratiquement liquidée, les généralistes n’étant plus que des aiguilleurs . Ce n’est certainement pas la meilleure méthode pour un accès démocratique aux soins .
    S’il n’y a pas de volonté politique en France de promouvoir cette médecine de premier recours, la médecine générale aura quasiment disparu sur une grande partie du territoire dans les prochaines années avec toutes les conséquences que cela implique pour le l’accès aux soins

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  22. J’ai signé la pétition, comme mon mari et nos filles. Ma généraliste me dit qu’elle n’est pas formée pour des actes de gynécologie et ne pense pas que la plupart des autres généralistes le soient plus qu’elle. Elle se fait suivre par une gynécologue à son tour.
    Je rejoins toutes les femmes qui ont donné leur avis pour souhaiter longue vie à la gynécologie médicale! Les médecins doivent respecter notre choix. Je suis assez étonnée de lire leurs témoignages, parce que je ne pensais pas qu’une telle discussion avait lieu d’être…
    Tout autre chose: Merci à tous ceux qui font ce blog et qui le font en pensant aux patients.
    Bonne continuation!

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  23. Pour moi la gynécologie n’a rien a faire en salle de naissance . Qui dit gynéco dit ocytocine de synthèse, dit souffrance foetale dit césarienne ou épisitomie chez les primipares une honte. Je ne veux plus d’enfants à cause de ça, les autres pays ne font que 10 pour cent d’épisiotomie contre 90 pour cent en France.(voir chiffre O.M.S.) SI J AVAIS SU QU ON ALLAIT ME MUTILE EN 2010 JE N AURRAIS JAMAIS FAIT D ENFANTS . Si dans les hopitaux ils n’y avait que des chirurgiens je suis sure qu’il y aurrait beaucoup moins de césarienne ou d’épisiotomie. Laisser nous ACCOUCHER comme nous le voulons et arreter de vous remplir les poche sur cet acte naturel.

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  24. Bonjour, j’ai 12 ans et a l’age ou toutes les jeune fille de mon age pensant aux mec a être la plus belle et ne pense pas avenir il ya moi je doit etre la seule au monde la seul fille de 12 ans au monde qui reve de devenir gynécologue-obstetriciene et sa m’inquiete que se poste que je cherie et dont je rêve disparaisse comment une formation de 11 ans peut elle passer en dessous d’une formation de 8 ans evidament je sais que la gynecologie obstetrique et medical sont differente mes elle sont dans le même panier bientot pour se faire opérer on ira chez le medecin generaliste ou pour sognier son chien aussi . Chaqu’un fait se qu’on lui a aprit et ne prend pas le poste de personne qui sont plus esperimenter dans le domaine (et qui on eu plus d’année d’esperience). Et vous savez pourquoi personne ne veut faire se merveilleux metier (celon moi)parce que personne nan parle la gynecologue la moitier des ado et enfant la voit comme la femme qui met des doit dans un vagin et qui regarde si tes enceinte … on nous parle plus de bureau du chomage que de metier important et tres utile a la femme aujourd’hui quand on demande a des jeune se qu’il veule faire plus-tard ses un job qui paye bien et ou on fait rien mes y a mieu y a le chomage tes payer pour rien faire bien sur je ne parle pas des gens dans la galére qui viennent de se faire licencier mes des gens qui gagne de l’argent en fesant rien alors que si il chercher il trouverait bon je sort du sujet … Ah et est-ce que quelqu’un connait un enfant qui comme dans mon cas veulent etre gynecologue obstetricienne

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  25. Il y a de la place pour tout le monde.
    Mais si la profession des gynécologues médicales est en danger, c’est surtout en raison de sa façon de faire : distilbène, THS, frottis tous les ans, mammographies dès 40 ans, prescription de pilules non remboursées et plus thromboemboligènes, peu de prescriptions de stérilet, prescriptions de diane, et cetera, et cetera. Je ne dis pas que les MG font mieux mais on serait en droit d’exiger que les « spécialistes » soient plus convaincants.

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