Le samedi 16 avril 2016 aura lieu à Limogne-en-Quercy la dixième édition du festival EcoLOT toi-même, organisée par l’association Coqueli’Causse. Le programme et les informations utiles sont sur cette page.
Pardon pour cette note tardive et faite à la va-vite. J’aurai le plaisir d’intervenir – donner une conférence, mais je n’aime pas le terme et veillerai à ce que cela se déroule de façon plus spontanée – à 14 h 30 sur les formes d’expertise et d’action citoyennes telles que les théorise Sciences Citoyennes (et telles que j’ai essayé d’en pratiquer quelques-unes sur divers supports, de façon plus ou moins publique).

Je partirai de l’actualité et de mon expérience, pour parler des lanceurs d’alerte, pour dire à quel point les révélations médiatiques des actes de quelques personnes largement médiatisées – car n’est lanceur d’alerte que celui qui est ainsi adoubé par certains media – eh bien révèlent les failles de l’Etat, des organismes de contrôle, de notre législation, etc. Sciences Citoyennes travaille beaucoup sur la question des lanceurs d’alerte – leur définition, leur protection, … – pour qu’il y ait une législation claire là-dessus. Notre site contient une note de synthèse qui peut être lue avant de parcourir les dizaines d’articles sur la question.
Je parlerai évidemment des pseudo-débats publics actuels, pour critiquer la démonétisation de termes tels que expertise citoyenne, démocratie participative, participation des citoyens à la décision publique, conférence citoyenne, etc.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, contribue à la destruction de tout ce que le champ sémantique autour de la citoyenneté, du politique et de la cité veut dire. Il suffit de penser aux fameuses « grandes concertations citoyennes » sur le dépistage organisé du cancer du sein et sur la vaccination qui agitent actuellement quelques media et quelques politiques qui ont fait quelques propositions suite à la démission de Thomas Dieterich, ancien directeur de la Conférence nationale de santé.
Je reviendrai sur ces sujets – abordés depuis des années sur Pharmacritique -, et notamment sur la façon dont ils sont expédiés par une ministre de la Santé et par les instances gouvernementales qui disent vouloir consulter les citoyens et les faire participer à la décision. Pour les amener à accepter les objectifs fixés d’avance, donc ne plus rechigner à accepter le dépistage organisé du cancer du sein par mammographie (voir quelques articles critiques en descendant sur cette page, en particulier le texte du Dr Bernard Duperray et le mien sur la construction sociale autour de certaines représentations) et accepter tous les vaccins que l’industrie pharmaceutique propose et qu’elle impose en organisant une pénurie de certains vaccins en faveur de ceux multivalents.
Ces pseudo-débats publics, ces pseudo-concertations consistant à mettre en place un site sur lequel qui voudra pourra s’exprimer comme sur les réseaux sociaux, de même que des « conférences » séparées pour les citoyens, les experts et les professionnels de base (!), – tout cela servira évidemment d’alibi permettant d’éliminer une véritable consultation et décision citoyenne – par des convention de citoyens. Avec pour objectif final d’éliminer les critiques en disant qu’il y a eu consultation et décision citoyenne, donc le peuple souverain a parlé et sa décision n’est pas à remettre en cause à l’infini…
On voit fleurir partout des formes tronquées de « conférence citoyenne », de jury citoyen, conseil citoyen, etc. Cela n’a rien à voir avec ce que Sciences Citoyennes entend par « convention de citoyens », dont l’acception et la méthodologie sont expliqués dans le dossier sur notre site.
Elena Pasca