Mise à jour à la fin : horaires du collloque et annonce d’une réunion de « debriefing et prospective » le samedi après-midi, après le colloque
Le colloque « Surmédicalisation, surdiagnostics, surtraitements » aura lieu à la Faculté de médecine de Bobigny (Bâtiment de l’Illustration) le 27 et le 28 avril 2012. Il est organisé par le groupe Princeps (Omar Brixi, Elena Pasca, François Pesty, Jean-Claude Salomon, Michel Thomas), la Société de Formation Thérapeutique du Généraliste (SFTG) et le Département de médecine générale de la Faculté de médecine de Bobigny.
L’introduction, la présentation d’ensemble et toutes les informations pratiques (modalités d’accès, bulletin d’inscription…) sont accessibles sur cette page. Les inscriptions pour assister au colloque sont possibles sur place (frais d’inscription uniquement par chèque à l’ordre de la SFTG).
Programme des six ateliers :
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Atelier N°1: 27 avril matin
SURMEDICALISATION, MYTHE OU REALITE
Modérateur : Jean-Claude Salomon
Contributeurs :
- FAINZANG Sylvie : La surmédicalisation, entre médecins et malades
- BIRGE Jacques : La non prescription en médecine générale : enquête de pratiques chez les maîtres de stage et stagiaires SASPAS lorrains
- DUPERRAY, Bernanrd, JUNOD Bernard : Dépistage du cancer : le modèle de prévention contredit par les faits
- ETIENNE Antoine : Surmédicalisation ou contre-productivité : un regard contemporain sur Ivan Illich.
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Atelier N°2: 27 avril, matin
CAUSES ET SOURCES DE SURMEDICALISATION
Modérateur : Elena Pasca
Contributeurs :
- DEBAUCHE Monique : Les médicaments psychiatriques : modes et tendances
- LE MOUEL Edwige, DECAUX Olivier, PERLAT Antoinette, JEGO Patrick, GROSBOIS Bernard : Incidentalomes biologiques : étude prospective en consultation de médecine interne
- LETRILLIART Laurent, POUCHAIN Denis: Troubles cognitifs légers: une zone grise à risque de surmédicalisation
- PERINO Luc : Surmédicalisation : un dysfonctionnement systémique habilement exploité.
- PARIS Pierre-Guillaume : La santé, catégorie normative qui façonne les subjectivités
- PASCA Elena: La surmédicalisation, conséquence du dévoiement de la fonction sociale de la médecine
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Atelier N°3: 27 avril, après-midi
SURDIAGNOSTICS sources de SURTRAITEMENTS
Modérateur : Alain Siary
Contributeurs :
- JUNOD Bernard : Surdiagnostic et surtraitement du cancer du sein par radiothérapie
- BRAILLON Alain : Dépistage du cancer de la prostate, un scandale sanitaire de plus ?
- LASSOUED Ibrahim, JAMOULLE Marc : Cancer du sein ; dépistage ou surdiagnostic ?
- TESTART Jacques : Le cas de l’Assistance médicale à la procréation (AMP)
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Atelier N°4: 27 avril après-midi
SURTRAITEMENTS non liés aux SURDIAGNOSTICS
Modérateur : François Pesty
Contributeurs :
- LEGOAZIOU Marie-France : Surmédicalisation : A propos de deux situations qui m’ont interrogées
- BRIFFAULT Xavier : AMM et RBP, « substituts pratiques » au raisonnement EBM ?
- GUILLONNEAU Bertrand : Réflexions sur le(s) Cancer(s) de la Prostate
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Atelier N°5: 28 avril matin
CONSIDERATIONS ET ENJEUX
Modérateur : Omar Brixi
Contributeurs :
- LANGEARD Chloé, MINGUET Guy, GUEGANTON Laetitia, CAM Pierre, FAQUET Christine, LOMBRAIL Pierre, RAULT Gilles: A propos du dépistage néonatal systématique de la mucoviscidose
- PELLISSIER-FALL Anne : Médicalisation et anticipation de la maladie
- VEGA Anne : Exergue : « Les médecins devraient être sensibilisés pendant leur formation aux méthodes qu’utilisent les firmes pharmaceutiques pour les influencer. »
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Atelier N°6: 28 avril matin
HIERARCHISER LES MOYENS: LES MEDICAMENTS ESSENTIELS
Modérateurs : Michel Thomas, Michel Doré
Contributeurs :
- BEDOIN Dominique : La prise en charge des affections transitoires bénignes en médecine générale : avec ou sans médicaments
- MICHOT-CASBAS Maïlys : Sur prise en charge ou mauvaise prise en charge ?
- THOMAS Michel, ARLET Philippe, AUMAITRE Olivier, COSSERAT Julie, GROSBOIS Bernard, GUILLEVIN Loïc, KETTANEH Adrien, LE JEUNNE Claire, MASSOT Christian, MORLAT Philippe : Les médicaments essentiels : la démarche des internistes
- HILAL Yassine : Les médicaments essentiels : la liste de Bobigny
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Programme du Colloque: horaires
Vendredi 27 avril, matin
8h30 accueil café
9h00 – 9h25 INTRODUCTION
Bienvenue par le représentant du Doyen
Perspectives Princeps: Michel Thomas
Perspectives SFTG: Alain Siary
Perspectives Dpt. de Médecine Générale de Bobigny: Michel Doré
Déroulé du colloque: Jean-Claude Salomon
9h30 – 11h45 Ateliers 1 & 2
11h45 – 12h00 pause
12h00 – 12h45 Séance Plénière (président Michel Thomas)
12h45 -14h00 Buffet
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Vendredi 27 avril, après-midi
14h00 – 16h15 Ateliers 3 & 4
16h15 – 16h30 pause
16h30 – 17h15 Séance Plénière (président Omar Brixi)
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Samedi 28 avril, matin
8h30 accueil café
9h00 – 11h15 Ateliers 5 & 6
11h15 – 11h30 pause
11h30 – 12h15 Séance Plénière (présidente Elena Pasca)
12h15 – 13h00 CONCLUSION GENERALE
Fin du Colloque
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Samedi 28 avril, après-midi
14h30 – 16h30 DEBRIEFING & PROSPECTIVE
Réunion ouverte ad libitum
J’ai fait une mise à jour à la fin du programme, pour annoncer les horaires pour chaque atelier et pour les séances plénières, ainsi que la tenue d’une réunion importante, samedi après-midi:
Debriefing, perspectives, prospectives
Au vu des contributions et des conclusions provisoires que nous allons tirer, quel sens et quelle suite voulons-nous tous donner à tout cela? Comment organiser les suites, comment agir ?
J’espère vous voir nombreux, parce que la place la plus importante sera donnée aux discussions, y compris avec le public. Raison de plus pour participer!
Nous envisageons de créer un site internet, d’une part pour publier intégralement les exposés, d’autre part pour publier d’autres matériaux et avoir un moyen de communication et d’information pour tous ceux qui souhaitent s’engager dans la réflexion et l’action sur la surmédicalisation, les surdiagnostics, les surtraitements et tout ce qui va avec, ainsi que sur les solutions possibles, parmi lesquelles figurent les médicaments essentiels.
Le colloque n’est qu’un début. les enjeux sont de taille. J’en ai exposé quelques-uns dans l’introduction générale faite dans cet article annonçant le colloque:
http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2012/02/24/colloque-surmedicalisation-surdiagnostics-et-surtraitements.html
Cordialement
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Je suis actuellement en hospitalisation d’Office psychiatrique depuis plus d’un an, et je constate beaucoup d’abus de pouvoirs autour de moi. Les patients arrivent au départ avec encore une certaine autonomie, et après être accoutumés aux médicaments psychotropes et anxiolitiques puissants, ils deviennent de plus en plus dépendants de la psychiatrie censée au départ les soigner et les réinsérer.
Quant à moi, je subis des pressions. A chaque fois que j’ai écrit à une association de défense des patients interne à l’hôpital, la situation s’est empirée. Aujourd’hui, je suis traumatisé par ce qu’il m’arrive. Je ne sais toujours pas quand l’HO sera levée : pourtant ce n’est même pas une mesure de justice. Je n’ose pas me faire défendre par la Commission des Droits de l’Homme contre la Psychiatrie, bien que je pense qu’elle réussirait à me faire sortir (suis hospitalisé pour un carreau cassé en claquant une porte dans une administration), mais je crains de me « retrouver à la rue », puisque je suis dorénavent éloigné de l’emploi et perçois l’Allocation Adulte Handicapé. Il m’est difficile de sortir du système psychiatrique rien qu’à cause déjà de ma dépendance matérielle. Comment vais-je me reconstruire après cela? Qui pourrait dénoncer les abus que les patients (quelle que soit la nature de l’hospitalisation) subissent en psychiatrie sans qu’elle ne nous présente comme des fous alliés? Cordialement. Pseudominic
[NdR: Nom de famille effacé par Pharmacritique. Sur internet, lorsqu’on parle de questions personnelles tells que la situation de santé, un prénom (ou un pseudonyme) suffit.]
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bonjour ,
je me demande si l’explosion de la cardiologie interventionnelle (stents notamment mais aussi pontages coronariens multiples [autres que ceux du tronc commun de la coronaire gauche] ne sont pas un cas d’école de surdiagnostics et de surtraitements;
c’est du moins l’impression que j’ai après mes lectures (Nortin Hadler, Shannon Brownlee, Lynn Payer) et mon expérience personnelle (là où j’exerce tout le monde est stenté larga manu et j’ai l’impression inutilement, alors qu’autrefois personne n’était stenté et la mortalité cardiovasculaire semblait la même: mais comme l’offre créé la demande quand une clinique de cardiologie interventionnelle s’est montée tous les patients y ont été adressés. Ce phénomène a bien été décrit par Shannon Brownlee dans « Overtreated ».
Malheureusement la littérature semble me donner tort bien que ce sujet y semble quand même controversé.
Temps pour une synthèse méthodique sérieuse?
cordialement
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Iaorana Elena, membre du conseil d’administration de la Caisse de Prévoyance Sociale de Polynésie Française (équivalent de Sécurité sociale) depuis plus de 20 ans, je suis quotidiennement vos excellents articles depuis près de trois ans.
J’attends patiemment les conclusions provisoires et définitives du colloque sur la surmédicalisation, les surtraitements, surexamens, etc…
Actuellement en négociations avec le syndicats des médecins du secteur libéral en vue de la signature d’une nouvelle convention collective, je souhaiterais savoir, dans quel délai peut-on espérer avoir accès au site internet qui prévoit d’une part de publier intégralement les exposés, d’autre part de publier d’autres matériaux et ainsi avoir un moyen de communication et d’information pour tous ceux qui souhaitent s’engager dans la réflexion et l’action sur la surmédicalisation, les surdiagnostics, les surtraitements et tout ce qui va avec, ainsi que sur les solutions possibles, parmi lesquelles figurent les médicaments essentiels.
Dans l’attente de votre réponse, je vous remercie pour tout le travail de fond que vous réalisez en faveur de la santé.
Teamio Tuarau
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Iaorana,
Merci pour votre message très aimable et encourageant!
Il y a eu beaucoup d’échanges après le colloque sur la surmédicalisation – déjà lors d’une réunion de debriefing le samedi après-midi sur place -, puis par la suite par mail.
Tous les inscrits (contributeurs et public) ont reçu un message leur demandant s’ils souhaitent être informés des suites, nous faire des propositions, etc.
Il y a eu d’ailleurs beaucoup de propositions, qui doivent être discutées une par une.
C’est justement pour cela que nous (le comité d’organisation) nous réunirons tout à l’heure, pour un bilan (et des perspectives) à tête reposée, et je pourrai vous en dire plus.
En attendant, puis-je donner votre mail au collègue qui s’occupe de la communication?
Négocier une nouvelle convention, aïe… Cela va faire mal aux finances publiques – et pas du bien non plus à la santé publique, si c’est le même résultat qu’en métropole, à savoir un PAIEMENT A LA PERFORMANCE selon des critères qui rapportent des points, mais surtout des espèces sonnantes et trébuchantes: jusqu’à 9.000 euros supplémentaires par an et par médecin libéral, si… ce médecin fait ce qu’il devrait faire de toute façon (prescrire plus de génériques, etc.)…
Quelle profession gâtée! Qui peut prétendre être payé en supplément pour faire correctement son travail? Il faudrait plutôt pénaliser ceux qui ne le font pas, comme cela peut être le cas dans d’autres professions.
Où est l’éthique, et surtout, où est la morale dans une telle discrimination positive – si je puis me permettre de parler ainsi – d’une profession qui pèse très très lourdement en termes de pression, d’influences, de lobbying, de poids politique, surtout si l’on pense qu’il n’y a qu’un peu plus de 200.000 médecins…
Mais si je dis qu’il n’y aura AUCUN BENEFICE POUR LA SANTE PUBLIQUE à attendre de cette convention, donc du paiement à la performance, c’est parce que bon nombre de critères retenus sont non fondés scientifiquement, LEUR CHOIX me semble arbitraire pour bon nombre d’entre eux. Ils ne sont pas évalués et pas évaluables à l’avenir non plus, au train où vont les choses dans notre PSEUDO-SYSTEME de santé, qui allie le pire de la médecine socialisée et de la logique du marché néolibérale…
De la médecine socialisée, nous n’avons que l’assurance-maladie publique (et c’est beaucoup, certes, mais je veux dire que rien dans l’organisation des soins n’est digne du syntagme « médecine socialisée ». La permanence des soins n’existe plus, les déserts médicaux se multiplient, les médecins semblent avoir beaucoup plus de droits et de libertés par rapport à leurs devoirs (lesquels ? Il y en a de moins en moins) et à leurs responsabilités (lesquelles?)
J’ai parlé de ces problèmes systémiques, structurels, dans un article écrit pour des lecteurs Nord-Américains, sur le blog Health Care Renewal
http://hcrenewal.blogspot.fr/2011/09/guest-blog-mediator-symptom-of-broken.html
et introduit ici, pour faire des comparaisons entre les deux systèmes:
http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2011/09/30/un-systeme-de-sante-pourri-par-les-conflits-d-interets-et-un.html
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[Suite de ma réponse à Teamio Tuarau]
Ce paiement à la performance, d’autres pays s’y sont essayés et aimeraient en sortir, parce que les bénéfices sont nuls et les dépenses immenses…
J’en ai largement parlé en donnant des exemples (Canada, Grande-Bretagne) et en critiquant feu le CAPI (contrat d’amélioration des pratiques individuelles), forme de paiement à la performance (P4P) ayant précédé l’actuelle convention et qui ne rapportait tout au plus « que » 7.000 euros par an aux médecins libéraux signataires. Certains avaient souligné que tous les médecins libéraux n’avaient pas signé la convention.
Pour celle-ci – le paiement à la performance sous sa forme actuelle – c’est au contraire un succès fulgurant, semble-t-il. A l’exception du SMG, à qui je tire mon chapeau.
Nous aurons donc une surmédicalisation poussée et récompensée par la Sécurité sociale, parce que la vaccination systématique des personnes âgées contre la grippe, les examens ophtalmologiques réguliers des diabétiques, les dépistages organisés (plus que controversés) et d’autres critères dont la régularité est exigée pour gagner des points ne sont rien d’autre que de la SURMEDICALISATION systématiquement mise en place. J’avais dit la même chose à propos du CAPI.
Ce sont des examens inutiles et coûteux, qui risquent en plus d’entraîner des cercles vicieux sans fin: plus on teste, plus on trouve… mais surtout des incidentalomes, c’est-à-dire des trouvailles sans importance, qui nécessiteront d’être vérifiés par d’autres examens, etc. etc. Une contribution au colloque a porté précisément là-dessus.
Et la Sécurité sociale paie, c’est-à-dire que nous tous payons pour cela – et pour la « prime » des médecins ainsi poussés à avoir la gâchette encore plus facile…
On n’aurait pas pu faire pire…
Je serais très intéressée de savoir quelle est votre opinion là-dessus, même si je suppose que vous avez un devoir de réserve. J’aimerais aussi avoir votre avis sur ce que la Sécurité sociale DEVRAIT faire – et comment elle POURRAIT faire – pour limiter la surmédicalisation.
J’ai évoqué à plusieurs reprises les CAISSES ALLEMANDES D’ASSURANCE-MALADIE, qui agissent dans ce sens, de même que contre les collusions, les conflits d’intérêts, etc. C’est un exemple intéressant à prendre en compte, toutes différences gardées.
Le Pr CLAUDE BERAUD dit avoir voulu changer le rôle de la Sécurité sociale, mais c’était impossible, comme il le dit dans un commentaire à la suite de son article sur les dangers réels qui pèsent sur l’assurance maladie, différents des fictions que l’on nous présente tous les jours:
http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2011/07/08/menaces-sur-l-assurance-maladie-entre-fictions-et-realites.html
Les politiques ne veulent pas que le rôle de l’assurance maladie change. Et pour la Sécurité sociale, la décision est essentiellement politique…
[Dernière partie de ma réponse dans le commentaire suivant]
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