La Fondation Sciences Citoyennes organise, du 14 avril au 30 juin 2010 en Ile-de-France, un cycle de formations sur les différentes thématiques qui sont au coeur de son activité : les conventions de citoyens, le lobbying, l’expertise et les conflits d’intérêts, les lanceurs d’alerte, la solidarité internationale, la santé environnementale, la recherche participative, les liens entre technosciences et économie, etc.
FORMATION « EXPERTISE ET CONFLITS D’INTERETS » : J’aurai le plaisir d’animer cette session le mercredi 28 avril, de 19 h à 21 h 30, à l’adresse suivante : AGECA, 177 rue de Charonne – 75011 Paris. Accès : M° Alexandre Dumas (2) ou Charonne (9). Voir le plan d’accès sur cette page.
Les formations s’adressent à nos adhérents franciliens (pour commencer) et aux adhérents de nos partenaires associatifs. Elles visent entre autres à
- transmettre à nos membres, et ceux de nos partenaires, les principaux éléments permettant de situer l’action de la Fondation Sciences Citoyennes et de ses partenaires dans le paysage « science et société »
- renforcer leurs capacités d’analyse sur le sujet
- favoriser grâce au retours d’expériences le développement de nouvelles actions et de nouveaux projets
La description complète, la liste des sessions suivantes et des intervenants ainsi que le bulletin d’inscription (gratuite) sont accessibles sur cette page. Si vous souhaitez des informations complémentaires, n’hésitez pas à contacter Glen Millot qui coordonne ce cycle de formation et que je remercie pour son excellent travail : contact@sciencescitoyennes.org
Désolée de ne pas avoir pu annoncer ce cycle plus tôt ; la formation animée par Jacques Testart a déjà eu lieu le 14 avril – et a été un franc succès.
Voici le texte introductif de cette session:
Depuis l’“affaire” de la grippe A, les citoyens commencent à s’interroger : et si la prétendue neutralité des sciences et des expertises n’était qu’un écran de fumée destiné à occulter leur instrumentalisation par des industriels privés, à des fins de profit ? Le rôle de la Fondation Sciences Citoyennes est d’aider à structurer cette prise de conscience en fournissant des outils conceptuels et des connaissances pertinentes qui permettent d’éviter à la fois l’écueil du scientisme et celui de l’irrationalisme.
Une fois acquis l’instrumentaire critique apte à briser la désinformation, le constat est accablant. Une étude scientifique, une expertise devraient être des analyses exemptes d’influences commerciales, n’obéissant qu’à une logique scientifique de protocoles stricts et de niveaux de preuve. Lorsque ce n’est pas le cas, les politiques publiques et toutes les décisions qui se se fondent sur des expertises risquent d’être arbitraires et d’exposer les citoyens à des risques inacceptables.
Et les experts ayant divers conflits d’intérêts ne sont en rien une garantie de scientificité ou de “neutralité”. Ils utilisent leur position, leur image, l’accès à tous les rouages du système et l’admiration qu’ils suscitent comme un outil marketing. D’où le terme “leaders d’opinion”, puisqu’ils influencent l’opinion dans un sens favorable aux produits à vendre. Certains se comportent comme des VRP des lobbies qui les paient et en financent les recherches. Ils occupent les positions stratégiques du système permettant de verrouiller celui-ci et l’utiliser à des fins de profit privé. Le réseau d’influences est tellement étendu qu’on parle désormais de ghost management : une gestion invisible mais omniprésente de tous les rouages.
Lorsqu’on regarde de près les formes et les sources de conflits d’intérêts, on réalise que l’influence s’exerce sur toute la “chaîne” : de la conception à la réalisation des recherches, jusqu’aux applications techniques et à l’information du public comme des professionnels. La littérature scientifique biaisée contribue à désinformer et influencer même ceux qui n’ont pas de conflits d’intérêts directs.
N’oublions pas l’impératif de transparence. Indispensable dans tout le processus de recherche et d’expertise, elle est pour le moins insuffisante en matière de conflits d’intérêts.
Des études l’ont montré : quel que soit le moyen – le bâton ou la carotte, la pression grégaire ou les influences inconscientes -, personne n’est immunisé contre les techniques marketing des industriels. Pour avoir des scientifiques indépendants, des expertises fiables et donc une réduction des risques, il faut mettre en place une déontologie de l’expertise et une refonte radicale du système.
Les citoyens dûment éclairés doivent exiger un cadre législatif-juridique qui protège leurs intérêts et leur assure une information transparente et complète sur les produits, les financements industriels et les conflits d’intérêts, et qui permet de réprimer les dérapages industriels (produits défectueux, corruption…).
Elena Pasca
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Fondation Sciences Citoyennes
Tél. 09 54 06 54 09
http://sciencescitoyennes.org/
contact@sciencescitoyennes.org
Magnifique !
C’est encourageant de voir que ces initiatives ont du succès, preuve que le citoyen se réveille.
Bonne suite !!!
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Camarade paranoïaque réveille toi !!!
Et pourtant j’ai de la sympathie pour le projet et le propos.
Bon courage et bon combat.
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« de retour au domicile avec un Doliprane* »
vous vouliez sans doute parler de paracétamol !
Attention une soumission peut en cacher une autre ;-))
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Bonjour,
Merci dr CTM pour votre message, cela m’a donné l’occasion d’entendre un médecin avec un discours que tous les médecins devaient avoir.
Sur le sujet des vaccinations, c’est vraiment pitoyable : tous les pédiatres consultés pour mon premier enfant regardaient que ça, le carnet des vaccinations. Ils ne demandaient jamais sur les antécédentes, est ce que dans la famille il y a eu des réactions à la vaccination, cela n’existe que chez les autres, c’est bien connu ! Les maladies infantiles sont très graves madame, il faut le protéger !! Pour le deuxième, aucun vaccin pour le moment et aucun pédiatre vu non plus !
Quant à la maltraitance c’est encore pire : il n’y a pas que les médecins mais tous les professionnels de l’enfance ne sont pas formés pour la dépister et l’empêcher. Il y a dans le livre « Oui, la nature humaine est bonne » d’Olivier Maurel, un chapitre intitulé « Resistance des autorités médicales à la révélation de la maltraitance et des abus sexuels » qui m’a fait comprendre mieux l’attitude de la médecine quant au sujet.
Les choses avancent trop doucement et nous en ferrons les frais.
Angela
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En Suisse aussi la maltraitance est largement sous-détectée !!! Une estimation de 90% non détectée (tous types de maltraitance confondus : négligence, abus psychiques, sexuels et physiques). N’oublions pas que les médecins sont des humains comme les autres, et qu’il n’y a pas moins de médecins maltraitants que dans le reste de la population…
Pour les vaccins, un livre qui permet de modérer les ardeurs vaccinalistes (sans réflexion) : celui de Michel Georget. Il n’est pas anti-vaccin, mais pondère le discours en fournissant tous les arguments opposés à une vaccination généralisée de la population.
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Il ne manquait plus que cela la bonne vieille obsession anti-vaccination. Je ne vois pas l’intérêt de discuter finalement car je ne suis qu’un pauvre niais endoctriné par l’industrie et l’université aux mains du pouvoir de la pieuvre dirigée par le complot anti-humain. On me renverra sans cesse cet argument au visage.
Pour la dame qui ne fait pas vacciner ses enfants, j’espère juste qu’ils ne jouent pas dans la terre ou ne se font pas de plaies, car il y a une maladie (peut être est ce juste du disease mongering en fait) qui s’appelle le tétanos et qui tue encore régulièrement en france. 13 décès de 2005 à 2007 si j’en crois mon prescrire de mai.
Je dis juste ça comme ça en passant, c’est ça aussi la maltraitance ne pas vacciner ses enfants.
VOici un joli conflit d’intérêt pour votre collection: http://www.medscape.com/viewarticle/721024?sssdmh=dm1.614420&src=nldne&uac=117199CZ
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A Stéphane
Je ne voyais pas « la bonne vieille obsession anti vaccination » dans les propose de CMT et de Gaël, , juste une mise au point.
Dès que l’on parle de modérer un peu cette « ferveur vaccinaliste » on a droit à ces propos d’hyper-exagération ou de diabolisation technique bien connue, comme se poser des questions sur le nucléaire c’est vouloir le retour à la bougie, sur la psychanalyse c’est vouloir que les hommes deviennent des clones (dixit Miller), refuser de voter la gauche ou la droite c’est voter Le Pen, etc,etc.
Spécialistes contre généralistes concernant les vaccins? c’est kif kif, et le débat va lasser les usagers, qui en ont marre de nos querelles.
Malheureusement le diplôme, ni sa spécialisation, ne fait le bon médecin. Les spécialiste sévissent beaucoup dans les médias parce qu’il y sont invités et pas nous. Les experts se sont tellement trompés, en tout!
Une étude récente montrait que les experts les plus écoutés étaient ceux qui avaient une grande confiance en eux, ne se remettaient pas du tout en cause malgré leur échecs, mais qu’il se trompaient beaucoup plus que les experts prudents et dubitatifs, malheureusement beaucoup moins pris au sérieux. Être modeste et prudent c’est ne pas être écouté finalement.
Lu récemment qu’un pourcentage des toux chez les séniors était dû à la bactérie de la coqueluche, de l’ordre de 20%, ce qui fait beaucoup, beaucoup de monde. C’est une donnée brute sans pondération, à savoir qu’avant (la vaccination) on ne connaissait pas les chiffres.
La sous notification des effets secondaires de tous les médicaments est telle, en France, qu’il est difficile d’argumenter.
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Je fais vite, mes enfants m’attendent. Je ne veux pas les maltraiter avec mon abcence ;o)
A Stéphane : sur ces 13 decès combien d’enfants ? Votre lien ne marche pas , il faut être abonné je pense. Je serais interessée de savoir quel âge avaient ces victimes de tétanos. Au dessus de 60 ans ?
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