Santé: l’expertise en question. Conflits d’intérêts et défaillances de l’évaluation (séminaire au Parlement européen, le 4 mars)

Séminaire Bruxelles.jpg

Huit intervenants pour développer quatre exemples d’expertise défaillante et grevée de conflits d’intérêts donneront à comprendre pourquoi le système actuel d’expertise et d’évaluation est en faillite, tué par les conflits d’intérêts des industriels et de leurs suppôts politiques et scientifiques. Des responsables associatifs, des hommes politiques et d’autres officiels des agences et des institutions européennes interviendront eux aussi.

Le médicament ne pouvait pas être absent dans un tel contexte. Les relations malsaines de la médecine avec l’industrie pharmaceutique, de même que toutes les formes d’influence et de biais dans la décision politico-sanitaire et dans la pratique de la médecine font que ce domaine se structure en entier en fonction des conflits d’intérêts. Je rappelle que le Pr Peter Schönhöfer, co-éditeur de ma principale référence, la revue allemande indépendante Arznei-Telegramm, estimait dans un rapport de 2006 que la corruption est une tare structurelle du système de santé, inhérente à son organisation actuelle. Ce domaine permet donc d’illustrer au mieux les conséquences des conflits d’intérêts.

C’est un plaisir pour moi d’intervenir aux côtés du Dr Pierre Chevalier, que je présente brièvement plus bas.

Dénoncer les conflits d’intérêts en santé et affirmer la nécessité d’une expertise citoyenne qui casse les monopoles corporatistes du savoir, de la décision et de la critique, voici la principale raison d’être de Pharmacritique. Et de ma participation à ce séminaire, en attendant de voir ce qu’il en est de l’application…

(…)

(Mise à jour en date du 10 août 2010: j’ai enlevé un fragment du texte initial, en attendant de refaire l’intégralité du texte. Désolée pour les incohérences qui peuvent en résulter.)

Le Dr Pierre Chevalier ou le plus fort niveau de preuve pour… l’EBM elle-même

(C’est un jeu de mots, puisque l’evidence-based medicine (EBM) se fonde sur le niveau graduel de preuves).

C’est pour contribuer à cet armement conceptuel des citoyens – au comment penser et non pas au quoi penser – que la Fondation Sciences Citoyennes vous propose ce séminaire au Parlement européen sur les conflits d’intérêts et le marasme de l’expertise en matière de santé. En espérant que les citoyens et leurs représentants politiques ainsi que les multiples médiateurs de l’information comprennent mieux la nécessité de se réapproprier les capacités décisionnelles et de soutenir toute initiative permettant de repenser de fond en comble un système d’évaluation et de décision politico-sanitaire dont des multiples trompe-l’oeil savamment disposés empêchent de voir la faillite.

De tous les médecins indépendants et critiques que je connais et qui sont toujours en exercice, mon choix s’est porté sur le Dr Pierre minerva.jpgChevalier. Parmi ses multiples activités, notons qu’il est l’un des responsables de l’association de médecins belges indépendants GRAS (Groupe de Recherche et d’Action pour la Santé) et rédacteur en chef de la revue médicale indépendante « Minerva. Evidence-based medicine pour la première ligne« .

Pourquoi lui? Parce que je retrouve dans ses activités les mêmes positions de principe. Lorsqu’on lit Minerva, ce n’est pas les convictions de l’homme Pierre Chevalier qu’on voit. C’est un effort constant non pas de dire quoi penser de tel médicament ou dispositif médical, mais de fournir des instruments permettant (aux médecins en particulier) de comprendre, de penser par eux-mêmes, d’avoir une lecture critique. Tel essai clinique est analysé selon les standards de l’EBM, ses failles méthodologiques ou ses points forts sont mis en évidence, et c’est cela qui permet à chaque médecin (qui fait l’effort élémentaire de lire et de penser par lui-même) de décrypter les résultats, d’évaluer l’apport médical, la valeur scientifique et le bénéfice clinique de l’essai en question.

En tant qu’usagère un peu éclairée, je considère que de telles analyses indépendantes, critiques et faites selon les standards de l’EBM sont l’unique source acceptable d' »influence » sur le comportement des médecins. L’influence n’est pas le terme approprié, bien entendu, puisqu’il s’agit des sources de jugement, et non pas d’opinion; elles permettent, par les arguments qu’elles apportent, une mise en pratique du « comment penser » et évitent tout biais de la décision qui viendrait des sources grevées de conflits d’intérêts.

Et celles-ci sont légion… Le sourire éclatant, la bienveillance traduite dans les cadeaux et dans l’exposé biaisé que fait tel visiteur médical (voir les notes de Pharmacritique à ce sujet, à partir de cette page) entre la poire et le fromage sont encore acceptés par 95% des médecins libéraux, selon un rapport de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) de 2007. Avec une telle « majorité » (purement quantitative, elle), il va de soi que les prescriptions médicales traduiront les intérêts privés des laboratoires qui financent les divers cadeaux et paie le sourire des VRP.

Or les citoyens doivent comprendre que la poire et le fromage offerts à leurs médecins peuvent avoir des conséquences dramatiques et perpétuent un système de santé qui n’est profitable qu’aux laboratoires et aux médecins et autres experts à leur solde.

L' »ascèse » est l’une des garanties d’une médecine qui n’a pas perdu de vue l’intérêt de la santé des patients, qui est sa raison d’être. (Du moins dans les professions de foi. On en vient à douter, et je rappelle l’excellent texte de Arnold S. Relman sur la marchandisation de la médecine, qui devient un commerce comme un autre (traduction par Pharmacritique sur cette page). 

Pierre Chevalier est l’un des très rares médecins à s’astreindre à cette ascèse, pour contribuer à l’armement conceptuel et critique des lecteurs. La place que prend l’outillage conceptuel qui permet la traduction en acte du « comment penser » est encore mieux illustrée par la présence du glossaire de Minerva, qui explique les divers termes d’evidence-based medicine (médecine fondée sur le niveau de preuve).

J’entends ici ou là des critiques de l’evidence-based medicine qui vont jusqu’à demander qu’on la relègue aux archives pour passer à autre chose. Même l’usagère que je suis aimerait voir des critiques argumentées, portant sur l’EBM elle-même, pas sur les usages déformés qui en sont souvent faits. J’ai envie de répondre d’une part que les critiques devraient s’assurer de bien connaître l’EBM, ce qui n’est à l’évidence pas toujours le cas, et, d’autre part, de répliquer qu’avant de l’enfermer dans les vitrines d’un musée en la déclarant dépassée, encore faudrait-il l’appliquer. Oui, l’appliquer, car cela est loin d’
être le cas de nos jours. Si l’EBM appliquée avec rigueur se révèle caduque et inopérante, alors il faudra militer pour qu’on la remplace. Pour le moment, la supposée « intelligence collective » des forums de discussion, dont certains médecins pensent qu’elle peut fournir une alternative, me remplit d’effroi et ne me paraît certainement pas être un « lieu social » permettant l’élaboration d’argumentaires scientifiques et d’une forme plus « évoluée » de médecine, pour simplifier.

C’est un plaisir et un honneur pour moi de faire ce « duo » avec Pierre Chevalier. Oui, un duo, parce que la Fondation Sciences Citoyennes et les co-organisateurs militent tous pour la réappropriation des questions scientifiques par les citoyens, pour une réinscription des sciences dans la démocratie et leur soumission à la délibération et la décision citoyennes. Aussi, le séminaire de Bruxelles ne sera pas une énième occasion pour que les scientifique délivrent un message qui aurait un statut de vérité révélée pour des citoyens et des militants associatifs réduits au rôle de perroquet, de réceptacle et de diffuseur de cette vérité-là. (Cette acception est malheureusement celle qui prédomine à l’heure actuelle, surtout parmi les médecins français).

Non. La société civile, les citoyens éclairés ont un rôle tout aussi important à jouer, différent, mais complémentaire. Et à l’aide des outils de décryptage fournis par de tels duos scientifiques / citoyens, ce sont ceux-ci qui, dûment éclairés, devraient avoir le rôle essentiel, à savoir la décision.

Je reprends la présentation du séminaire du 4 mars à Bruxelles. Attention, les inscriptions sont obligatoires et le délai est très court. Merci de diffuser l’annonce reproduite plus bas dans vos réseaux. Le séminaire est le début d’un processus dont on espère qu’il aboutira à des propositions législatives adoptées par le Parlement européen.

*

« Les politiques publiques, les décisions prises dans l’intérêt général se fondent sur des expertises scientifiques en apparence neutres. Or le système actuel d’expertise dans son ensemble présente des défaillances multiples, principalement à cause de l’absence de transparence sur les données scientifiques, à cause des conflits d’intérêts des experts ainsi que du fait qu’ils ne sont pas responsables de leurs travaux. Des exemples concrets donnés lors de ce colloque dans quatre domaines différents illustreront la nécessité d’une remise à plat du système actuel d’évaluation et d’expertise. Un état des lieux critique permettra de tirer des leçons et de formuler des propositions concrètes, car il est évident que des dispositifs législatifs fixant une déontologie de l’expertise et des impératifs de transparence sont indispensables pour éviter l’autorisation de produits dangereux pour la santé.

Sous l’égide de Corinne Lepage, Frédérique Ries et Fiona Hall, députées européennes

Séminaire « Santé : l’expertise en question. Conflits d’intérêts et défaillances de l’évaluation »

Le 4 mars 2010 au Parlement européen à Bruxelles (salle JAN 4Q 1)

Co-organisateurs : CRIIGEN, Fondation Sciences Citoyennes et ENSSER (European Network of Scientists for Social and Environmental Responsibility)

Attention, l’inscription est obligatoire (voir au bas de cet article).

PROGRAMME

9h. Ouverture
Corinne Lepage, Députée européenne, ancienne ministre de l’environnement
Frédérique Ries, Députée européenne
David Gee, European Environmental Agency
Catherine Bourgain, Présidente de la Fondation Sciences Citoyennes

9h30. L’exemple d’un produit industriel controversé : le bisphénol A
André Cicolella, Chercheur en santé environnementale à l’INERIS (France)
Lisette Van Vliet, conseiller politique à Health and Environment Alliance

10h30. Pause café

10h45. Interventions des députées européennes

11h. L’exemple d’un medicament : Neurontin
Pierre Chevalier, Médecin, chercheur à l’Université catholique de Louvain (Belgique)
Elena Pasca, Conseil d’administration de la Fondation Sciences Citoyennes (France)

12h. L’exemple de la classe des OGM insecticides (MON 863, MON 810)
Marcello Buiatti, Professeur de génétique à l’Université de Florence (Italie)
Gilles-Eric Séralini, Président du conseil scientifique du CRIIGEN (à l’occasion d’une publication très récente sur des indices de toxicité chez les animaux)
Christoph Then, Directeur exécutif de l’ONG Testbiotech – Scouting-biotechnologie (Allemagne)

13h. Déjeuner

14h30. L’exemple d’un pesticide: le Roundup
Gilles-Eric Séralini, CRIIGEN (France)
François Veillerette, Président du MDRGF – Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures (France)

15h15. Intérêts industriels dans les organismes conseillant l’Union européenne sur la politique de santé
Nina Holland et Yiorgos Vassalos, Corporate Europe Observatory
Un responsable de la Commission européenne (sous réserve)

15h45. Débat et conclusions
Corinne Lepage, Députée européenne, ancienne ministre de l’environnement
Frédérique Ries, Députée européenne
David Gee, European Environmental Agency,
Catherine Bourgain, Présidente de la Fondation Sciences Citoyennes
Martin Rieussec, Président et porte-parole du Collectif Appel de la Jeunesse
Autres hommes politiques et personnalités

17h. Fin du séminaire / Cocktail

Les inscriptions sont obligatoires. Vous pouvez vous inscrire (nom, prénom, date de naissance) avant le 27 février, auprès de elissa.bensalah[at]europarl.europa.eu.

 

7 réflexions au sujet de “Santé: l’expertise en question. Conflits d’intérêts et défaillances de l’évaluation (séminaire au Parlement européen, le 4 mars)”

  1. Bonjour,
    heureux de vous relire enfin. Le programme de ce colloque me semble très intéressant: y aura t-il une synthèse accessible au non participants? Quant à la revue Minerva, j’en fais la promotion dans toutes les réunions de formation à l’EBM que j’anime en médecine d’urgence.
    Amicalement.

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  2. Sans doute parce que leur formation est totalement financée par les laboratoires pharmaceutiques.
    Et depuis quand ?
    La France possède justement un système éducatif public parmi les moins chers au monde. Je suis moi-même étudiant en 3A de faculté de pharmacie, mes frais d’inscriptions totaux sur l’année n’excèdent pas 500 euros. Jusqu’à preuve du contraire lorsque je m’inscris dans ma faculté l’ordre de mon chèque n’est ni Roche, ni Johnson & Johnson… Tous mes professeurs sont agents de la fonction publique, les enseignants qui nous encadrent et nous forment pendant les TP sont des chercheurs au CNRS…
    Mes stages se font généralement dans les laboratoires de la fac dont les directeurs ne sont autres que les enseignants précédemment cités. Les étudiants en médecine font quant a eux leurs armes dans les différents services de nos hôpitaux publics. Ma question est : où sont les capitaux privés ? Je n’en vois pas !
    Sans doute parce que faire de la prévention ça prend du temps outre des connaissances (mais ça s’acquiert) et un savoir faire et savoir être (mais ça se travaille).
    Je pense que des personnes faisant minimum 9 ans d’études peuvent pallier de manière plus divers à ce problème. La formation continue que nous autres médecins et pharmaciens suivons, ne portent que sur les nouveaux médicaments qui sont mise sur le marché et non pas sur des thèmes tels que : « Le fonctionnement du système cardio-vasculaire » Au bout de 7 à 9 ans d’études on commence à savoir comment ça marche !
    Vous voulez qu’on fasse de la prévention ? Venez passer une journée complète avec un généraliste ou un pharmacien d’officine. Vous constaterez la réaction des patients lorsqu’on essai, qu’un temps soit peu, de leur donner des conseils dit « non thérapeutiques ». Vous aurez comme réponse « ça marche pas ! » , « mais vous savez je suis vraiment malade », ou encore « je n’ai pas le choix docteur je n’ai pas le temps de manger sainement » et le très classique « oui oui » avec le soupir qui va avec.
    Les patients veulent des médicaments car c’est la solution de facilité , c’est rapide , c’est pas cher (puisque remboursé) mais surtout le plus important, c’est une absence d’ effort ! Grâce aux médicaments ils n’ont pas besoin de changer leurs habitudes, pas besoin de se remettre en cause ! Franchement ce faire un salade touts les matins , ou un sandwich avec des produits frais pour déjeuner à midi, cela est-il si contraignant ? Non ! Mais allez dire cela à un patient et vous perdrez toute crédibilité . C’est tellement facile de nous pointer du doigt à tout bout de champs à croire que les gens qui veulent devenir médecins et pharmaciens ne le font que pour des raisons pécuniaires ! Si je voulais gagner beaucoup d’ argent il y a des études beaucoup plus courtes et qui rapportent beaucoup plus ! La crise financière n’est pas dut à la spéculation sur le prix de l’aspirine.
    Alors bien sûr les problèmes existent ! Vous ne trouvez aucun médecin ou pharmacien pour le nier (ou alors une très petite partie mais ça c’est inévitable, il y a des gens de mauvaise fois partout), mais tous les pharmaciens ne sont pas Roche, tous les médecins n’appellent pas le PDG de Novartis par son prénom ! Le vrai problème c’est l’éducation des gens et cela se fait à plusieurs niveaux dès le plus jeune âge à l’école comme à la maison !
    Alors pitié arrêté d’évoquer ce vieil argument réactionnaire « de toute façon c’est tous des pourris » se serait comme dire que les professeurs sont tout le temps en vacances et que les policiers sont tous racistes.
    Vous voulez faire de la prévention ? Alors faites la autour de vous, expliquer à vos enfants pourquoi un paquet de « haribo » ce n’est pas un repas ! Pourquoi boire à l’excès cela n’a rien de « cool » ? Et s’ils vous traitent de menteurs alors envoyé les nous on leur expliquera de manière rigoureuse et scientifique « le pourquoi du comment » ! Je suis en pharmacie et pas en école de commerce contrairement à ce que laisse supposer certains de vos propos.
    Random

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  3. Il ne faut pas surestimer le rôle des médecins pour la prévention primaire . En effet ils’agit de problèmes de santé publics , donc leur prise en compte est d’abord un problème politique avant que d’être un problème médical . En France la première cause de mortalité est depuis 2004, la pathologie cancéreuse. Il n’y a pas que les conduites à risque, mais aussi les problèmes d’environnement largement sous-estimés par l’épidémiologie. Si la France est l’un des pays industriels où la mortalité cardio-vasculaire est la plus basse après le Japon, cela tient autant au mode de vie et d’alimentation que l’accès aux soins. On a de bonnes raisons de penser d’après des études d’intervention qu’en diminuant la consommation de sel de 20% en 5 ans à raison d’une baisse annuelle de 4% , on réduira la fréquence des accidents vasculaires de façon plus efficace qu’en renforçant les traitements de l’HTA( Rapport de Joel Ménard: Sel et HTA téléchargeable sur le site de l’AFFSA ). Or cette condition ne dépend ni des médecins, ni des consommateurs, mais seulement des industriels qui trainent des pieds . Les Finlandais qui avaient la mortalité cardio-vasculaire la plus élevée de la planète ont réduit celle-ci de 80% par des mesures de santé publique. Le rôle des médecins dans la prévention primaire est marginal, car le problème est plus politique que médical. Les conseils que ceux-ci peuvent donner pèsent peu en face des habitudes et des représentations des patients. Bien plus, comme l’a montré l’étude Euroaspire chez les patients ayant eu un accident coronarien, le fait de prendre un traitement efficace se traduit par un relachement des mesures hygiéno-diététiques . Ainsi chez ces patients, obésité et tabagisme ont augmenté en 10 ans.
    Donc , ne pas surestimer le pouvoir des médecins sur la prévention .C’est vrai que l’industrie pharmaceutique souhaite que la population en bonne santé prenne des médicaments à visée préventive en inventant des concepts bidons comme la PréHypertension . Par ailleurs , le paiement à l’acte ne favorise pas les actions de prévention . Un autre type de mode de rémunération est plus que souhaitable. Mais il faut aussi éviter de trop médicaliser ce problème de prévention en s’attaquant aux problèmes d’environnement et d’alimentation : il s’agit surtout d’un choix politique qui entraine inéluctablement un affrontement avec certains lobbies industriels. Ne surestimons pas le rôle de la médecine .

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  4. A CMT
    Je tiens à vous signaler que sur le fond je suis d’accord avec vous, il y a trop souvent un mélange malsain entre capitaux privés et santé publique. Cela peut être dangereux; certains acteurs de la santé -les laboratoires en tête- semblent avoir oubliés la particularité des besoins aux quels ils répondent. Les médicaments ne sont pas des produits de consommation comme les autres. Leur délivrance doit être encadrée et leur vente contrôlée scrupuleusement. Je ne souhaite pas plus que vous voir circulé librement somnifères, anxiolytiques et autres médicaments. Pourtant d’un points de vue purement pécuniaire cela m’avantagerais. Je sais pertinemment que notre métier parce qu’il traite de la santé mais qu’il doit aussi répondre à une réalité économique ressemble souvent à un numéro d’équilibriste. Si vous avez exercé alors vous savez que même si parfois la tentation de vouloir faire du « chiffre » est grande face à des « malades imaginaires », médecins et pharmaciens ne pensent pas qu’a acheté une troisième voiture ou une villa avec vue sur la mer. La prévention c’est avant tout une volonté politique selon moi. Un exemple est la sécurité routière, lorsque l’état décide d’agir des résultats congrès peuvent survenir.
    A Siary
    je rejoins à nouveau CMT en ce qui concerne la qualité de votre commentaire, un grand bravo.
    Cordialement
    Random

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  5. Merci pour tous ces commentaires.
    Juste un passage rapide pour vous répondre, Mohamed. Je vous dois des excuses, j’ai disparu des radars (comme disait un ami) pendant un bon moment, pour diverses raisons.
    Je recommande vivement votre émission, et reviendrai là-dessus plus en détail, parce que les radios associatives ont été jusqu’ici le seul endroit où j’ai pu m’exprimer librement, sans censure, sans préparation, en direct, donc sans qu’on coupe au montage l’intégralité ou la plupart de mes affirmations certes peu respectueuses pour tous ceux qui ont des conflits d’intérêts, à commencer par Nicolas Sarkozy et au moins deux de ses frères.
    « La santé dans tous ses états », chaque troisième lundi du mois sur Radio Libertaire, de 18 h à 19h30.
    Ce fut un plaisir.
    Pour ce qui est de l’EBM et de Minerva, j’ai parlé de vous à Pierre Chevalier, alors si jamais vous voulez dialoguer avec lui lors de son prochain passage à Paris…
    Nous avons parlé à partir de présentations PowerPoint, la mienne faite la nuit d’avant, et la Fondation Sciences Citoyennes envisage de récupérer le tout sous forme de textes, qui paraîtront sous une forme ou une autre. Pour cela, il faut le temps de faire les textes à partir des schémas…
    Juste un mot encore: une personne du public a eu l’amabilité de venir me dire que des représentants de Pfizer étaient dans la salle. Mais quel honneur pour Pierre Chevalier et pour moi, dites donc ! ;-))
    Faut dire que, pour ce qui me concerne, c’est du labo que j’ai parlé, donnant des exemples concrets de conflits d’intérêts avec Pfizer pour illustrer les méthodes actuelles de l’industrie pharmaceutique. Je n’ai pas eu le temps de tout dire, mais la présentation a été imprimée, de toute façon.
    C’était une façon d’esquisser le contexte et introduire l’excellente présentation de Pierre Chevalier, centrée sur le Neurontin, non pas pour évaluer ce médoc, mais comme exemple de conflits d’intérêts.
    Je dois dire que les statistiques de Pharmacritique – Statcounter – offrent une excellente possibilité de détecter les serveurs d’entreprise, dont le nom apparaît texto dans une certaine rubrique. Alors je sais que des gens se connectent à partir de sièges de labos pharma… Sanofi est le plus régulier, et il y a même eu des connexions « signées » Aventis Pharma Japon, venant de Tokyo.
    Comme quoi, même pas besoin d’écrire en anglais ;-)))
    Je leur souhaite bonne lecture et leur adresse mes excuses pour certaines longues pauses. De même, l’adage se vérifie: le hasard fait bien les choses. Cela faisait un moment que Pfizer n’avait pas été évoqué dans ces pages, et ce séminaire a été une occasion de rééquilibrer les choses, fort heureusement, parce que l’idée de discriminer quelque firme pharmaceutique que ce soit déplaît profondément à l’universaliste que je suis.
    ;-))
    Mohamed, je vous souhaite bonne continuation! Si on y pense: votre émission – et quelques autres, par exemple sur Radio Aligre – face au numéro un mondial de la pharmacie qu’est Pfizer pour éclairer les conflits d’intérêts…
    Bon courage!
    Amicalement,
    Elena Pasca

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