Bush légalise les préjugés religieux en santé. Accès aux soins et droits des femmes sont en danger

Nous l’avons dit à plusieurs reprises: les conflits d’intérêts ne sont pas uniquement financiers. Voici un exemple, une autre forme de conflits d’intérêts qui mettent en danger la santé : ceux issus de l’influence du lobby religieux sur les politiques, qui transposent les préjugés les plus primitifs dans des lois… La “clause de conscience” par laquelle l’administration Bush tenait absolument à empoisonner le système américain de soins avant son départ est désormais inscrite dans la loi. Une catastrophe annoncée… La résistance commence à s’organiser et une pétition adressée au Congrès a été lancée, à signer sur cette page.

Pour ceux qui ne parlent pas anglais, voici un exposé de ce qui est dit dans l’entretien vidéo :

 

Des termes délibérément vagues pour donner une marge de manoeuvre aussi large que possible aux intégrismes religieux dans la casse des libertés et des droits actuels

La loi est formulée en termes tellement vagues, qu’un hôpital ou une clinique peut refuser à ses employés de dispenser une large variété des soins, allant de la prescription et la vente d’antibiotiques ou de contraceptifs au refus de pratiquer une interruption volontaire de grossesse ou tout acte qu’un employeur ou un employé jugera contraire à ses convictions religieuses… Une réceptionniste pourra refuser de donner un RV pour un avortement ou pour le renouvellement d’un traitement anti-HIV, et l’employeur ne pourra pas s’y opposer, puisqu’il sera obligé de reconnaître le droit de la réceptionniste à faire valoir ce que lui dictent ses convictions religieuses.

Voilà comment tout un pan de la déontologie médicale volera en éclats !

Bien entendu, la loi est d’abord dirigée contre les droits des femmes à disposer de leur corps et à maîtriser la reproduction, puisque les contraceptifs et l’avortement en sont les premières cibles. (Et que, faut-il encore le rappeler, les femmes sont depuis toujours les premières cibles, et ô combien souvent victimes, des religieux de tout poil). De plus, la nouvelle loi permet, voire encourage la confusion entre contraception et avortement, pour mieux satisfaire les groupes religieux qui veulent que tout acte sexuel soit lié à la conception.

Et l’imprécision délibérée du texte fait que si tel employé – et peu importe s’il est médecin, pharmacien ou technicien de surface – se réclame d’une religion qui est contre les traitements médicaux, il pourra bloquer les soins en toute légalité. (Je me répète, tant pis!) Un caissier de pharmacie pourra refuser de vendre les contraceptifs prescrits aux femmes ou tout autre traitement. On se pince pour se demander si ce n’est pas un canular, tellement la barbarie moyenâgeuse de cette croisade contre les droits à l’autodétermination et au choix saute aux yeux.

Non, ce n’est malheureusement pas une exagération ! La députée démocrate Diane Degette répond clairement, dans l’entretien accordé à la journaliste Rachel Maddow, que tous les dérapages sont justifiés par cette loi de la « clause médicale de conscience »… Si tel professionnel de santé ou auxiliaire technique, etc. considère qu’une personne homosexuelle souffrant de HIV ne doit pas être traitée, parce que sa religion lui dicte que l’homosexualité serait contre-nature et que la maladie ne serait qu’une punition divine pour je ne sais quels « péchés », il a le droit de refuser de traiter ou de s’opposer au traitement.

Il y a déjà des clauses qui rendent difficile l’accès à l’avortement ou à la pilule du lendemain ou encore à la pilule abortive RU 486, alors que tout cela est légal aux Etats-Unis, rappellent Rachel Maddow et Diane Degette.

C’est une atteinte d’une extrême gravité à la liberté des femmes et, en général, au droit de se faire soigner, comme le souligne la sénatrice Hillary Clinton : cette loi « met en danger les droits des patients, crée des obstacles pour les professionnels de santé dans la dispense des soins et restreint l’accès aux soins de première urgence de ceux qui en auraient le plus besoin ». Pensons au fait qu’une femme violée pourra se voir refuser une contraception d’urgence…

Un autre aspect souligne la perversité de cette loi, la perversité de cette pseudo-morale qui sait se servir de moyens tout ce qu’il y a de « profanes » pour imposer ses discriminations : cette disposition législative permettra de couper les subventions fédérales à n’importe lequel des près de 600.000 prestataires de soins qui ne respecteraient pas l’expression de telles convictions religieuses ou « morales ». Personne ne dit ce qu’il faut entendre par « morale » dans un tel contexte et quelles sont ses limites. N’importe quel illuminé pourra jouer à dieu.


Quel est l’avenir de cette loi ?

Deux députées ont ré
digé un amendement destiné à vider cette loi de sa substance, mais ne l’ont pas présenté puisque Bush aurait facilement bloqué le tout en opposant son veto… La députée Degette appelle les gens à faire pression sur la Maison blanche. C’est dire s’il y a matière à mobilisation.

Les députées Hillary Clinton et Patty Murray mènent l’opposition parlementaire. L’administration Obama déclare vouloir défaire cette loi, mais apparemment cela ne pourra pas se faire par une simple décision administrative. Le chemin sera long et compliqué et donnera suffisamment de temps à la loi pour s’appliquer assez largement en pratique, puisqu’elle entre en vigueur avant même que le nouveau président prenne ses fonctions.

 

La journaliste Rachel Maddow reprend les grandes lignes d’un article du Wall Street Journal, qui rend compte des premières déclarations d’intention de l’équipe Obama : « Bush-Era Abortion Rules Face Possible Reversal » (Les lois sur l’avortement datant de l’administration Bush pourrait être renversées).

 

L’équipe du nouveau président souhaite revoir bon nombre de dispositifs législatifs concernant non seulement l’avortement, mais aussi l’information sur la contraception et sa disponibilité, le financement du planning familial plutôt que des « leçons » d’abstinence, etc. Il est question aussi de ne plus contraindre les pays pauvres recevant une aide humanitaire américaine à se passer de tout planning familial et à refuser le financement de la contraception et de l’avortement. Cette contrainte a été imposée du temps des présidences républicaines, retirée par Clinton, puis réintroduite par Bush… D’autre part, Obama souhaite autoriser la recherche sur les cellules souches. Toute une série de mesures contre lesquelles les conservateurs se mobilisent déjà, eux qui sont prêts à utiliser n’importe quel moyen pour parvenir à leurs fins…

 

D’autres sources d’information:

Commentaires de Pharmacritique

 

Des franges entières de la population pourront se voir ainsi soumises à des discriminations et à des refus de soins. Et ceux qui essaieront de s’y opposer auront à faire face aux ripostes juridiques des religieux, puisque leurs préjugés seront inscrits dans la loi.

Les fanatiques aux commandes de la santé en général et du corps des femmes en particulier, les fondamentalistes religieux qui se voient offrir la possibilité inespérée de jouer le rôle de dieu, de décideur sur la vie et la mort, quel cauchemar ! Quelle barbarie ! Et tout cela au nom d’une prétendue morale, qui instrumentalise une devise de la médecine qu’elle déforme à sa guise : « D’abord ne pas nuire ». C’est de cette devise que se réclament ceux qui pensent que la contraception nuit à la vie, sans parler de l’avortement…

Cela nous montre, par contraste, que nous avons en France une laïcité infiniment précieuse, qu’il faut défendre contre toute tentative de la vider de sa substance et de son rôle de garde-fou en la rendant soi-disant « ouverte » et « positive ». Elle n’a pas besoin de modernisation ou de « réforme », notre laïcité ! Surtout pas de « réforme » à la Sarkozy !

Mais n’oublions pas qu’en France aussi, les femmes ont de moins en moins de possibilités d’avorter à temps, que l’information sur les diverses méthodes de contraception n’est pas faite et qu’on assiste en général à un recul des droits des femmes, sous divers prétextes. Recul entériné par une certaine mouvance psychanalytique et de pédopsychiatrie misogyne et gynophobe. Il suffit de lire quelques pages de la prose haineuse d’Aldo Naouri pour s’en convaincre…

 

 

 

Mise à jour

En ce jour d' »amour » (25 décembre), je ne résiste pas à la tentation – toujours présente chez la vieille laïque universaliste que je suis – de dénoncer le discours de haine de Joseph Ratzinger et d’imaginer ce qu’il ferait, lui, en matiè
re de droits des femmes, de reproduction, de droits des homosexuels et en matière des libertés civiles, si seulement il en avait les moyens… Voici la conclusion d’un article paru début 2006 sur le blog A voix autre, qui commente la parution de la première encyclique de cet amoureux de l’autodétermination des individus, intitulée Deus caritas est :

« À la croisade catholique, il faut répondre en relançant un engagement anticlérical plus fort afin de démasquer les dangers de ce pouvoir politique et religieux qui voudrait nous faire retomber dans un moyen âge de brutalité et d’ignorance.

Contre la culture de la douleur à tout prix, contre celle de la culpabilité et des expiations physiques de « péchés ataviques », il est nécessaire de réaffirmer l’incontrôlable énergie de la volonté, de la liberté, de la maîtrise de soi. Ce que l’Église redoute, c’est : une femme ou un homme absolument responsable, capable de gérer son existence et ses choix. Et ceci vaut pour toute institution religieuse, sous n’importe quelle latitude et avec n’importe quel dieu. »

Ce n’est qu’une référence isolée, avant de faire une note là-dessus, mais je voulais rappeler que le danger religieux fondamentaliste est aux aguets chez nous aussi. Soyons prompts à voir non seulement la paille dans l’œil du voisin mais aussi la poutre qui est dans le nôtre et obscurcit bien de perceptions.

 

Mise à jour du 27 décembre

 

Voici un autre article paru dans The Hill qui précise certaines choses: Clinton, Murray wow end to abortion rule. Il est dit clairement que le texte – qui aura force de loi et modifiera la loi déjà existante – entrera en vigueur le 18 janvier, donc 2 jours avant qu’Obama ne prenne ses fonctions. Cet article et d’autres affirment qu’il sera très difficile de défaire ce dispositif. Il ne suffit pas d’une signature d’Obama… Mais éventuellement d’un contre-dispositif du département de la santé qui mettrait au moins six mois à être finalisé. Et c’est pour cela que la députée Degette appelle tout le monde à faire pression sur la Maison blanche pour essayer d’éviter cette épreuve. D’autant que, comme le dit l’article, s’il faut passer par un vote, l’issue n’est pas si sûre que cela, puisque l’avortement a toujours été une question âprement débattue…

 

Elena Pasca

6 réflexions au sujet de “Bush légalise les préjugés religieux en santé. Accès aux soins et droits des femmes sont en danger”

  1. Merci pour cet article et tous vos articles qui me correspondent en tant qu’ex- soixantehuitarde. Que le combat pour les droits de la femme continue, une égérie en plus est loin d’être inutile.

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  2. Bonjour,
    Ceux qui comprennent l’allemand trouveront un dossier intéressant sur le monothéisme, publié par Der Spiegel – à lire néanmoins en gardant son esprit critique. La recherche compare les écrits et les faits historiques. Tant de dogmes qui nous empoisonnent la vie auraient été vidés de leur substance, si l’on avait pris les Saintes Écritures pour ce qu’elles sont : invention des hommes, dans un but pédagogique, philosophique et politique.
    http://WISSEN.SPIEGEL.DE/WISSEN/RESULTSET.HTML?CLSUCHBEGRIFF=%23SIG_ID_LISTE%3D7006327&CLFILTER=&QUELLEN=&FO=SPIEGEL&VL=0&CL=0&CLLABEL=WEGWEISER+INS+PARADIES

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  3. Bonjour,
    Je ne suis pas spécialiste, mais pour autant que je le comprend, il s’agit d’un décret présidentiel concernant le fonctionnement de l’administration US, mais qui a un impact important car il concerne les règles d’attribution des subventions publiques au secteur de la santé.
    Parler de « loi » risque d’induire le lecteur à confusion. Rappelons que les 2 chambres US sont démocrates et qu’elles n’auraient jamais voté un tel projet malgré le glissement vers la droite des démocrates.
    La loi évoquée ci-dessus sous la section « Quel est l’avenir de cette loi » fait référence à une loi d’origine parlementaire de dernière minute qui aurait l’ascendant sur le décret présidentiel, mais qui serait probablement frappée du veto présidentiel (sauf majorité des deux tiers dans chacune des chambres) si elle était votée, c’est pourquoi elle a peu de chance de voir le jour alors que le président sortant s’en va en janvier 2009 et qu’il est infiniment plus simple de faire défaire par le nouveau président ce qu’a fait le président sortant.
    De toute façon, ce décret n’aura aucun impact car les établissements de santé ont jusqu’à Octobre 2009 pour certifier qu’ils sont en conformité avec la loi.
    Or cela prendra à Obama le temps d’une signature en janvier pour défaire le décret, c’est pourquoi les chambres ne vont pas perdre leur temps avec ça !
    Le NYT dit que ce qui prendra du temps « undoing them will be a time-consuming process » c’est de nettoyer les règles administratives des dispositions Bush que celui-ci fait paraître apparemment à tour de bras dans tous les domaines avant son départ, sans parler de ses 8 ans d’administration.
    Tout ceci se résume pour Bush à une manœuvre tactique visant à tomber à droite en accord avec l’extrême droite religieuse, qui inclut sur cette question les dirigeants catholiques à cause de la contraception et de l’avortement. Cela permettra à la droite religieuse et aux républicains lorsqu’ils seront complètement dans l’opposition de crier « à l’avorteur » à propos d’Obama lorsqu’il reviendra sur ces dispositions. C’est aussi une façon de tenter de verrouiller l’électorat et la direction républicaine autour de l’idéologie religieuse réactionnaire sur laquelle Bush s’est toujours appuyé.

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  4. Merci pour ce lien, Anne-Marie! Je n’ai pas encore eu le temps de le lire, mais le ferai.
    Vous parlez d’un but philosophique de ces écritures, entre autres. Ces écrits-là ont asservi la philosophie à la religion pendant des siècles, et cette perversion, cette instrumentalisation a atteint son apogée avec la scolastique, où l’on considérait la philosophie comme une « ancilla theologiae » (esclave de la théologie). Ceci dans une perspective historique.
    Il nous en reste des valeurs, que la philosophie a heureusement su débarrasser de leurs oripeaux religieux et les extraire – les abstraire – de leur origine pour les rendre aptes à entrer dans des normes morales.
    Dès lors, et ce surtout depuis Kant, on ne peut plus considérer qu’un écrit religieux peut avoir un but philosophique, puisqu’il y a une distinction très nette à faire entre savoir et foi. Je simplifie, bien entendu, mais pour marquer de façon simple les débuts de la laïcité, faits par un penseur qui était lui-même croyant. Et puis il y a eu Voltaire en France, etc. etc.
    Je mentionne cela pour dire qu’à mon avis, ces écritures ne sont pas issues de la philosophie, qui était bien différente à l’époque, et surtout qu’elles n’ont pas de but ou de validité philosophiques actuellement.
    Invention des hommes, certainement!
    On pourra en reparler, si tu veux, une fois que j’aurai lu le dossier du Spiegel.

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  5. Merci pour vos remarques, Jacques Valentin.
    J’aimerais bien que vous ayez raison, au-delà des jeux sur les mots. N’étant pas spécialiste non plus, je ne sais pas comment on appelle un dispositif imposé par le président – dont je n’ai jamais dit qu’il a été voté par le Congrès – qui a force de loi et modifie la loi existante sur la protection des libertés religieuses, qui date de 1974, si ma mémoire est bonne.
    Si vous avez un terme plus approprié, je suis preneuse.
    En tout cas, ça aura force de loi.
    Vous dites que les chambres n’ont pas voulu perdre de temps avec ça, sachant qu’Obama allait pouvoir annuler ce texte d’une simple signature. Et vous laissez entendre qu’il n’y a pas de danger, parce que les institutions ont jusqu’en octobre 2009 pour se mettre en conformité, date au-delà de laquelle elles sont passibles de poursuites.
    Désolée, mais je pense que ce n’est pas si simple que cela. Ce dispositif à force de loi – si vous voulez éviter le terme « loi » – entrera en vigueur le 18 janvier, donc deux jours avant la prise des fonctions d’Obama. Il ne peut pas l’annuler par une signature. Ses services du département de la santé et d’autres peuvent proposer un contre-dispositif, qui ne pourra pas être finalisé avant au moins six mois.
    Largement assez pour que des personnes qui veulent faire du grabuge contre l’avortement et la contraception puissent le faire – légitimées dans leur démarche par ce dispositif législatif.
    Vous pensez vraiment que toutes les associations et autres églises et illuminés fondamentalistes laisseront passer cette occasion inespérée de s’affirmer?
    C’est sachant à quel point ce sera difficile de défaire ce dispositif une fois entré en vigueur que la députée Degette en appelait à la mobilisation en amont, à faire pression sur Bush.
    Ce n’est donc aucunement une question que le Congrès juge comme une perte de temps…
    Et je pense que vous sous-estimez la portée des convictions anti-avortement aux Etats-Unis. C’est ce que rappelle indirectement l’article que j’ai rajouté à la fin de la note, comme une mise à jour: s’il faut passer par un vote pour défaire cette régulation, vu qu’Obama tout seul ne peut pas l’annuler, ce serait une entreprise risquée, même avec une majorité démocrate.
    Et pour avoir beaucoup de contacts et participer à pas mal de groupes de discussion aux Etats-Unis, je ne suis pas très optimiste quant à la position de l’opinion, surtout.
    D’autre part, la crise économique fait qu’on voit mal comment l’opinion publique accepterait de voir le renversement des priorités et une bataille législative et administrative pour défaire des dispositifs législatifs ayant trait à des questions sociétales controversées, alors que tant d’Américains sont à la rue et n’ont pas de travail.
    J’aurais bien aimé que vous ayez raison. Je peux certes parler de décret ou trouver un autre terme, mais il a bien force de loi… Et les conséquences potentielles sont bien celles que j’ai décrites.
    Quant à Bush, il est évident que c’est une manoeuvre pour satisfaire les franges conservatrices et la frange la plus réactionnaire.
    Bien à vous.
    PS: Je répondrai les jours prochains aux autres commentaires. Toutes mes excuses à ceux qui en ont posté! Ma retardite chronique se confirme encore et encore…

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  6. Encore un article dont je me suis « emparée, » et que je me suis empressée d’afficher dans certains forums de femmes, avec la pétition évidemment.
    Pétition que j’ai signée et j’espère que Pharmacritique me pardonnera, ne sachant pas l’anglais, j’ai fait un copier de son texte en toute confiance.

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