Suicide médicalement assisté des malades en fin de vie autorisé dans l’Etat de Washington

La nouvelle est parue le 10 novembre sur le site du British Medical Journal (BMJ 2008;337:a2480). euthanasie loi,fin de vie soins euthanasie,association pour le droit de mourir dans la dignité,mourir dans la dignité,loi léonetti euthanasie,suicide médicalement assisté,marie humbert euthanasie,chantal sébire euthanasie,euthanasie législation etats-unisAprès l’Oregon, l’Etat de Washington est le deuxième à légaliser le suicide médicalement assisté : sur l’avis de deux médecins, des médicaments létaux pourront être prescrits aux malades incurables dont l’espérance de vie ne dépasse pas les six mois et qui ont toutes leurs facultés mentales au moment de la décision.

Dans l’Oregon, Etat qui a légalisé ce procédé il y a 11 ans, 341 patients ont mis fin à leur vie de cette façon. D’autres ont obtenu les médicaments, mais ne les ont pas utilisés. Il n’y a eu aucun des débordements ou dérapages redoutés par les opposants, et pas non plus d’immigration massive vers l’Oregon…

La loi porte une grande attention à l’état psychique du patient, pour s’assurer que la demande n’est pas un symptôme de dépression. C’est l’une des raisons pour lesquelles le patient devra faire deux demandes et aura 15 jours de réflexion. Il devra en outre s’administrer lui-même les médicaments.

L’article rappelle que le suicide médicalement assisté est légal en Belgique, aux Pays-Bas et en Suisse. La question est plus actuelle que jamais en Grande-Bretagne, où le débat fait rage depuis que des personnalités ont pris position en faveur d’une telle loi et surtout depuis que les proches qui ont accompagné une centaine de malades en Suisse ont été interrogés par la police et attendent de savoir s’ils vont ou non être poursuivis en justice.

 

Le débat est plus feutré, mais non moins actuel en France, depuis le combat courageux de Marie Humbert et de Chantal Sébire et vu les insuffisances manifestes de la loi Léonetti sur la fin de vie. Vous pouvez en apprendre plus sur l’état de la question en allant sur le site de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), qui a mis en ligne une pétition pour faire avancer les choses. N’est-il pas hypocrite de pousser à fond l’individualisme de nos sociétés et de refuser, en même temps, une « loi de liberté » individuelle mettant fin à une vie qui n’est plus que souffrance et, pour beaucoup, misère et humiliation?

 

D’autres détails sur la législation de Washington :

Elena Pasca

2 réflexions au sujet de “Suicide médicalement assisté des malades en fin de vie autorisé dans l’Etat de Washington”

  1. sujet encore et encore tabou: pas de commentaires depuis novembre?
    arretons d ‘etre hypocrite et de se réfugier derrière des soi disant lois; le fond du problème est que l’homme dit « moderne » ne peut faire face à cette échéance « horrible » qu’est la mort. « aider » une centenaire ou un « jeune » en stade terminale quelle est la différence? leur souffrance est la meme , leurs peurs sont les memes, leur échéance est la meme. qui peut choisir à leur place? personne. et surtout pas les hommes de loi qui n’ont peut etre jamais été devant le cas d’un etre humain en souffrance telle que rien ne peut soulager à part les conforter dans leur choix et les accompagner du mieux possible. ce n’est facile pour personne et il faut passer par là pour le savoir. en fin de compte c’est un etre humain en face de la souffrance d’un autre etre humain. l’age ne change rien; le type de maladie ne change rien;la souffrance supportable pour chacun fait la différence.la personne qui est au bout du rouleau et de sa vie le sait et les personnes dans ce cas ont tous la meme réaction; un enfant de six ans qui sait qu’il meurt du sida , distribue ses jouets a ses frères;la centenaire qui sent son coeur et corps s’affaiblir et qui perd très rapidement son autonomie , ne pouvant plus faire ses courses, ni aller a son aquagym,distribue ses bijoux et signe des chèques.
    ces etres humains là étaient en souffrance et on peut les rassurer sur leur droit de baisser les bras dans leur lutte contre leur peur de savoir quand et comment ils partiront;en fin de compte quoiqu’on leur donne au moment précis de décrocher, c’est eux qui décident.
    il ne faut pas laisser rentrer la banalisation de la technicité dans ce choix, restons humain et les lois ne changeront rien. l’amour est pour beaucoup dans ces moments là;l’attachement à l’autre.il ne s’agit pas du temps que l’on passe avec l’autre mais de la qualité de la relation humaine.
    Et pour finir, le suicide assisté ou non est le meme probleme; la peur de ne pas reussir,la peur de ne pas savoir; la peur de souffrir encore plus;c’est une question de secondes…et le médecin la dedans, vous pensez qu’il repart la tete légére? non lui, reste avec cela toute sa vie; on comprend alors que peu de personnes veulent prendre LA décision et il ne faut surtout pas en parler! Et la souffrance du médecin, qui la prend en compte? personne, « il est médecin ». malheureseument non, il est être humain avant d’etre médecin et ce n’est jamais, jamais facile.

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  2. A mgpre,
    Globalement d’accord avec votre post sur le fond même si l’on sent une légitime hésitation par rapport à la légalisation de l’euthanasie (suicide médicalement assisté). Je suis d’acccord avec le fait que ce sont eux qui décident (encore faut-il qu’ils le puissent?).
    Quant à la « souffrance » du médecin: on ne lui demanderait pas de prendre la décision. Elle revient en amont au malade d’ou la nécéssité de dispositions écrites réalisées par l’individu concerné le plus tôt possible et si possible même avt la maladie (démence par exemple), comme pour les dons d’organes en cas de déces. On ne demanderait pas non plus au médecin d’injecter une substance mais plutôt un avis d’expert/ diagnostic pour les spécialistes et pour l’autre médecin, celui qui, si besoin, accompagnerait le malade, cela pourrait être une satisfaction morale de soulager son prochain. J’ai été interne en soins palliatifs et cela peut être aussi valorisant que de sauver des vies. Il y a vraiment de la souffrance morale à voir l’autre souffrir inutilement alors qu’il y aurait un moyen de le soulager.
    cordialement
    Lionel Fromont

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