Commençons par le numéro du 15 novembre du British Medical Journal, qui contient plusieurs études et articles sur la santé mentale et le stress professionnel des médecins, la fréquence du burnout (épuisement complet avec ou sans dépression sévère), la consommation ou l’abus de médicaments et de substances illicites ainsi que la consommation d’alcool et de tabac des étudiants en médecine. Il faudrait que les usagers s’inquiètent plus souvent de la santé de leurs médecins, d’autant plus que l’on sait que l’absence de réciprocité est l’une des raisons pour lesquelles les médecins reçoivent les visiteurs médicaux.
Ils apprécient l’apparente empathie et la sollicitude de ces derniers, même si elles ne sont pas gratuites, mais constituent une technique de vente hautement intéressée (cf. la catégorie Des visiteurs médicaux et de leur impact). Peut-être la perspective des séjours tous frais payés – par l’industrie pharmaceutique, bien entendu – dans des palaces luxueux et dans des pays ensoleillés est plus attirante dans ces conditions… C’est un essai de comprendre et non pas une excuse, puisque les revenus des médecins sont quand même largement suffisants pour qu’ils puissent se payer des vacances et refuser les cadeaux des firmes.
D’autre part, la mécompréhension croissante entre médecins et patients et la pratique d’une médecine de plus en plus déshumanisée contribuent à la dégradation des conditions de travail des médecins comme de la qualité des soins (cf. la catégorie « Relations médecins-patients et tierces parties« ). Sans parler du paiement à l’acte, de la T2A, qui pousse des médecins à voir le plus de patients possibles, en un minimum de temps, afin de gagner plus. Situation qui laisse patients et médecins frustrés et stressés, quoique pour des raisons différentes… Pharmacritique reviendra sur le paiement à l’acte.
Illustration : Université du Michigan
Voici les liens vers ces articles du BMJ en libre accès :
D’autres liens mettent en évidence le taux élevé de suicide et de dépression parmi les médecins. La dépression étant aussi l’un des facteurs explicatifs des infarctus du myocarde subis par les médecins hommes. Cet article de synthèse intitulé « Physician Suicide » estime à 400 le nombre de suicides annuels des médecins aux Etats-Unis ; le risque de suicide est beaucoup plus élevé dans la profession médicale que dans la population générale.
Le même constat est dressé par l’Australian Medical Students Association (AMSA) quant aux étudiants en médecine (voir cet article). Et l’American Medical Association tire elle aussi la sonnette d’alarme dans cet article publié suite à une étude parue en septembre dans les Annals of Internal Medicine. Sur les 2.200 étudiants de sept facultés de médecine qui ont répondu aux questions, 50% ont souffert de burnout et 11% ont eu des pensées suicidaires au cours de l’année précédant le questionnaire.
Le résumé de l’étude « Burnout and Suicidal Ideation among U.S. Medical Students » (Syndrome d’épuisement professionnel et idéation suicidaire parmi les étudiants américains en médecine) figure sur cette page. Le texte complet (réservé aux abonnés) de cette étude parue dans les Annals of Internal Medicine précise que le risque plus élevé de suicide commence pendant les études de médecine et s’accroît sensiblement après. Les chiffres sont stupéfiants : le taux de suicide des médecins hommes est supérieur de 40% à celui de la moyenne des hommes, alors que le taux de suicide des femmes médecin est supérieur de 130% à celui de la population féminine générale…
Même si la relation de causalité entre le burnout et les suicides (ou l’idéation suicidaire et les tentatives) n’est pas formellement prouvée, les chiffres tendent à établir une corrélation assez importante. L’étude cite entre autres ces deux sources qui ont quantifié le problème :
-
Center C, Davis M, Detre T, Ford DE, Hansbrough W, Hendin H, et al. Confronting depression and suicide in physicians: a consensus statement. JAMA. 2003;289:3161-6. [PMID: 12813122]
-
Schernhammer ES, Colditz GA. Suicide rates among physicians: a quantitative and gender assessment (meta-analysis). Am J Psychiatry. 2004;161:2295-302. [PMID: 15569903]
Elena Pasca
C’est marrant cette étonnante sollicitude pour les médecins. Un peu fatiguant psychiquement le job, c’est pour ça que ça se suicide les médecins. C’est marrant les policiers aussi se suicident pas mal.
En fait peut être qu’il n’y a pas plus de suicidants que dans la population générale, mais la possession d’une arme ou l’accès à des médicaments et la connaissance rendent plus efficace le passage à l’acte.
J’aimeJ’aime
Monsieur,
merci beaucoup pour votre travail très documenté et très intéressant.
Cordialement
J’aimeJ’aime
Merci à vous, Fleury.
Stéphane,
pourquoi pensez-vous que la sollicitude est « marrante »? J’ai utilisé le mot pour parler de la sollicitude hypocrite des visiteurs médicaux.
Avec un taux de 40% chez les hommes et de 130% chez les femmes médecin, je ne pense pas que ce soit juste une question d’accès aux moyens, mais un vrai problème, à étudier en tant que tel.
La sollicitude des patients envers les médecins contribue, me semble-t-il (et je le constate en pratique, d’ailleurs) à une meilleure relation médecin – patient; elle réintroduit cette dimension humaine qui manque trop souvent dans la médecine technicisée d’aujourd’hui et permet aussi un empowerment qui ne peut se faire que dans la réciprocité.
(Une vraie réciprocité, bien entendu, pas le paternalisme d’antan, qui continue à sévir et que les patients auront de plus en plus de mal à supporter.)
Il faut savoir s’écouter mutuellement, pour comprendre ce qu’attend le patient, comment il voit les choses, d’une part, et quelle est l’approche du médecin, dans un cas particulier comme en général. Et comme la qualité de la relation médecin – patient et de la compréhension est un facteur essentiel dans la guérison ou dans la « gestion » d’une maladie, eh bien, raison de plus pour s’intéresser à la question. Ainsi qu’aux lectures et aux fréquentations professionnelles des soignants 😉 vous voyez ce que je veux dire.
D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que je veux écrire là-dessus, mais, comme souvent, je me laisse déborder par l’actualité ou entraîner par d’autres sujets.
J’avais lu une enquête sur le même genre de sujet faite parmi les médecins barcelonais, qui mettait en évidence, là encore, des troubles psychiques plus fréquents que dans la population générale, tout comme une consommation accrue de psychotropes; avec toutefois une différence bien moindre entre les hommes et les femmes. Au contraire, les femmes en parlaient plus facilement, si ma mémoire est bonne, ce qui les aidait à s’en sortir mieux. Mais je ne voudrais pas trop m’avancer; il faudrait que je retrouve la source.
J’aimeJ’aime
Les syndicats médicaux ( sauf le Syndicat de La Médecine Générale )et l’Ordre des Médecins ont toujours été attachés de façon viscérale au paiement à l’acte et à la médecine libérale .
A chaque fois qu’une réforme ou qu’un projet mettait en cause ce dogme sacro-saint , la hierarchie du clergé médical prononçait ses excommunications vouant aux flammes de l’enfer les dissidents .
Aujourdhui où le risque de désertification médical prend de l’ampleur, voici que le même Ordre des Médecins propose le salariat comme alternative!
Je pense qu’une reflexion est indispensable de la part de la profession sur les méfaits du paiement à l’acte . Ceux qui pratiquent des dépassements d’honoraires et refusent de soigner les patients défavorisés ( CMU , tiers payant ) défendront jusqu’au bout leurs intérets financiers opposés à l’intéret sanitaire de la population .
Proposer un autre type de rémunération qui n’est pas forcément le salariat ( la capitation par exemple) nécessite de lutter contre le lobby ultra -libéral qui était jusqu’à présente soutenu par l’Ordre . Mais voilà, problème de démographie médicale oblige , on risque d’assister à quelques retournements.
Ah les ruses de l’Histoire !
J’aimeJ’aime
bonjour à tous,
lundi 26 janvier 09,
8h 45
ce matin j’ai décidé de fermer mon cabinet.
Burnout!
épuisement psychique.
Pression permanente des patients.
Gestion impossible des problèmes sociaux.
horaires infernales.
Vie de famille zéro et conflits liés à cette situation.
système médical totalement pollué par les dealers
d’opinion, Big Pharma tout puissant.
Voilà tout.
J’ai écrabouillé mon téléphone portable qui sonne en continu, pas les moyens de me payer une secrétaire,
et les secrétariats téléphoniques génèrent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent,
pas le temps de prendre mes messages,
je cours, je prends mes RdV au volant,
Mme Machin m’appelle à 11h30 car sa fille a de la fiève depuis 2 jours et veut que je passe chez elle (c’est bête suis déjà passé devant chez elle ce matin)
M…. ! même pas vu grandir mes mômes
Les médecins se barrent de ma commune, et celles avoisinantes.sans successeur, et les 3/4 restants ont plus de 60 ans
BING! encore un gnon sur ma bagnole…
J’ai 54 ans et je suis crevé, tout dégonflé ce matin, sans force.
Pas la force pour une journée de 15h à fond, sans manger, sans pisser (même pas le temps d’y penser)
J’ai un peu trop tiré sur mes réserve
Je suis tellement « speedé » lematin que je fait sonner mon téléphone toutes les 10 minutes, le temps, le temps, pas le temps, PAS LE TEMPS!
Y’a que 1440 minutes dans une journée. Qu’est-ce qu’on peut faire en une minutes? Pas grand chose!
1440 fois pas grand chose, c’est une journée .
Ce matin j’ai laissé sur mon répondeur que le cabinet était fermé pour raison de santé, que je reprendrais en février si je pouvais.
Bonne journée à vous tous.
Quel luxe de pouvoir faire ça!
J’aimeJ’aime
MGFRANC,
Merci pour ce témoignage poignant. Toute ma solidarité! Prenez tout ce qu’il faudra pour vous reposer et reprendre du poil de la bête. C’est la santé d’abord! Pour les médecins aussi.
Bon courage!
Bien cordialement.
J’aimeJ’aime
moi aussi j’ai fait un burn out il y a quelques annees, il faut prendre le temps de se faire aider, mais certains a qui cela arrive n’acceptent pas leurs faiblesses. attention, ne pas prendre conscience de ses limites vous fait prendre des risques incalculés dans votre metier. on se jette a corps perdu dans le travail, dans les conflits, et on se sent investi d’une mission de sauver les autres alors que c’est soi meme qu’il faut aider. on ne peut le faire soi meme; pour cela il faut nous aussi s’en remettre a des confreres professionnels. il est facile de rendre les autres coupables de beaucoup de choses: il faut savoir dire non; 1440mn, toute une vie, encore faut il savoir ce que l’on veut en faire. ne vous découragez pas, s’arreter une journée ne suffit pas; la bombe explose au moment ou l’on s’y attend le moins. nous avons tous des limites, a chacun des savoir les respecter, et tout d’abord SE respecter.
J’aimeJ’aime
MGpre, merci à vous aussi de venir témoigner de cette souffrance, que les patients connaissent peu, et de donner des conseils très sages. Vous avez raison, il faut passer outre l’orgueil et se faire aider par des professionnels. je n’osais pas le dire pour ne pas paraître présomptueuse, arrogante ou alors faire un plaidoyer pro domo (j’ai une formation en psychanalyse, mais uniquement théorique, et j’évite d’en parler pour ne pas déformer l’objet habituel de ces pages. De toute façon, on ne peut strictement rien dire dans un tel cadre).
Se respecter et reconnaître ses limites – excellent point de départ pour un travail sur soi, qui devrait accompagner des changements effectifs dans la pratique, les horaires, etc. je ne peux pas m’avancer sur ce terrain, n’étant pas médecin.
Mais depuis que j’ai écrit ce texte, je pose la question à mes médecins, pour savoir s’ils vont bien et leur donner éventuellement l’occasion de parler, s’ils en ont besoin et envie.
Merci encore et bon courage!
Cordialement
J’aimeJ’aime
pourquoi les visiteurs medicaux seraient ils hypocrites dans leur sollicitude?Je connais les médecins de mon secteur depuis 20 ans et leurs problemes personnels et professionnels me touchent :des liens se créent;nous ne sommes pas des machines froides et calculatrices!
j ai parcouru tout votre site et je suis stupefaite de votre haine;un métier empeche t il les sentiments?la sympathie?la reconnaissance reciproque?les medecins que je visite ont leur sens critique et j ai le mien ;chacune des deux parties le sait !
que sont les medecins sans médicaments?les patients iraient ils consulter pour se contenter du seul diagnostic?vos parents seraient ils toujours la sans produits pharmaceutiques?pas forcement les miens…
Des sites critiques sont necessaires mais la haine a ce point ?
les vm veulent garder leur job et savent que pour ce faire il faut etre serieux et credible
merci
J’aimeJ’aime
non il faut supprimer le métier de visiteur médical
voir le site de nofreelunch http://www.nofreelunch.org par exemple et le rapport de l’igas sur l’information aux médecins
la visite médicale n’est qu’une gigantesque perte de temps pour les médecins et une vaste entreprise de désinformation dont les effets se chiffrent en pertes de vies humaines et par le trou de la sécu
la médecine est systématique et insidieusement falsifiée par big pharma dont les visiteurs en sont les bombardiers furtifs
il faut dire non aux visiteurs médicaux si on veut exercer une médecine de qualité, une médecine déontologique, sinon on fait n’importe quoi.
Et le n’importe quoi est la norme voulue par les autorités.
JUST SAY NO TO DRUG REPS!
cordialement
J’aimeJ’aime
« la médecine est systématique »: systématiquement, pardon
J’aimeJ’aime
a gourvennec valerie svp
je pense a mon imble avis que la lecture des articles de se site soit faite avec un minimum de recule par rapport a se la societe essaie de nous faire croire c’est juste se que vous dite les medicament son necessaire. il n’est plus permis de mourir d’une infections urinaire alors que les antibiotique existe. mais voila pas tous les medicament ont prouvés leurs efficacité surtout en ce qui concerne le psyché, si l’on est timide on est timide et l’on va pas travailler comme vendeur demarcheur on fait info on bidouille des prog dans son bureaux mal ranger et on livre le travail au patron de la boite
c est a la societe de trouver sa place a chaqu’un et c est possible des que l’on deviens moins exigens. je m’excuse de l’ortho je ne suis pas fr
J’aimeJ’aime
Manuka, A mon avis, il ne peut y avoir aucun doute sur l’attitude de Pharmacritique quant aux médicaments; critiquer les dérives des laboratoires pharmaceutiques et l’emploi de visiteurs médicaux pour influencer les médecins à prescrire les pilules les plus chères, mais pas forcément les meilleures pour votre / notre santé ne veut en rien dire être contre les médicaments et leur utilisation par les médecins!
Tout le contraire me semble-t-il!
c’est essayer de contribuer, tant soit peu, à ce qu’aucun médecin pourri par les labos ne vous prescrive un médicament insuffisamment testé et trop risqué, dont nous n’aviez nul besoin.
Comme vous dites, la timidité n’est pas une maladie! Mais les visiteurs médicaux sont payés pour convaincre les médecins à prescrire des médicaments pour traiter ce qui n’a pas lieu d’être traité.
Valérie, vous y voyez de la haine… Pas moi. J’y vois de la tactique, des techniques de tout commercial qui a bien appris son métier.
Vous utilisez bel et bien des stratégies de vente, et créer des liens en fait partie. je ne pense pas que votre employeur serait content que vous lui disiez être une ami du Dr x, sans que cela se mesure en volume de ventes et en profits…
Nous avons quand même un zeste de lucidité quant à ce qu’on vous demande de faire, alors pas de rationalisations, SVP! Respectons chacun(e) l’intelligence de l’autre!
Bien à vous.
J’aimeJ’aime
Bonjour, à tous les xxxxxxx de médecins et de malades.
Tout se paye cash !
J’ai fait un Burn Out à 50 ans après m’être dopé aux amphétamines et ma première tentative de suicide à 60 ans ! Ratage imprévu du fait d’une visite imprévue. Je ne ferme jamais les portes chez moi et mon Malinois s’avère bien plus aimable que les humains en général.
Il ne faut attendre d’aide de personne, mais prendre de bonnes assurances.
J’ai pas mal bien vécu jusqu’ici, mais les séquelles psychiques sont lourdes.
Un petit conseil aux confrères malades : N’avouez jamais que vous êtes médecin, vous serez mal soigné. Personnellement, j’annonce que je suis conducteur d’engin dans une carrière. N’avouez jamais que vous fumez, que vous buvez et que vous vous gavez de psychotropes. Cela impressionne très défavorablement ceux qui ne sont pas encore atteints. Comme le cardiologue que je consultais et qui me culpabilisa à mort avant de faire lui-même un infarctus de compétition.
Pour les ignares, lisez donc « Mort à crédit » de Céline et vous comprendrez très improbablement ce qu’est le dégoût.
Je me couperai un doigt ou plus plutôt que de retourner dans ce turbin infernal et pervers.
Charlie.
PS, pour les confrères : N’allez pas jusqu’au bout sinon vous attraperiez comme moi l’euthanasie facile et tout le monde ne peut avoir le bol que j’ai eu!
J’aimeJ’aime
bonjour Charlie,
pour guérir définitivement de la dépression, je ne saurai que trop vous conseiller la lobotomie, puis de postuler à un poste de super VM dans une quelconque succursale de « Disney-Land-Big-Pharma-Club-Med », pour les traitement de cette maladie.
Ou alors de proposer à PHARMACRITIQUE d’ouvrir un site avec forum et rubriques, contre pouvoir à cette horreur qu’est devenue Doctissimo, ou de le faire vous même puisque vous avez du temps maintenant…
Je vous conseille aussi la lecture des livres de Irvin D. Yalom pour les vacances, une vraie thérapie au défaitisme, en particulier « la méthode Schopenhauer » et de relire ce même philosophe dépressif et désespérément non désespéré, d’un courage inouï, qui a littéralement inventé la psychanalyse et a été honteusement pillé par Freud et Lacan.
Il n’y a rien de pire de penser être seul à avoir un haut niveau de conscience, et si vous n’attendez l’aide de personne, au moins les philosophes sont là!
J’aimeJ’aime
Bonjour à tous,
je suis très étonnée de l’attaque contre la psychanalyse qui termine le dernier message que je viens de lire. Psychanalyste, je reçois tous les jours des sujets qui souffrent et s’engagent à venir parler de cette souffrance. Le fait d’être médecin constituerait-il un empêchement à venir consulter lorsqu’on se sent dépassé par les contraintes de son métier? Je pense qu’il faudrait lever ce tabou, surtout pour les jeunes praticiens, qui malheureusement lors de leur formation médicale n’ont que très peu de chance d’aborder les questions qui touchent au psychisme. Je constate que des mots tels que « burn out », « dépression »..sont utilisés de plus en plus souvent comme s’il s’agissait de symptômes objectivables. Or, la psychanalyse freudienne et lacanienne nous enseigne qu’il faut surtout éviter ces généralisations hâtives, car la vérité du sujet, pris au cas par cas, donne à entendre toujours du particulier. Chers collègues, il n’y a pas de honte à se reconnaître fragile ou défaillant même si au cours de ses études tout est fait pour laisser croire le contraire. Le désir du médecin est, je pense, l’un des désir les plus complexes qui soit aussi profiter d’une psychanalyse pour essayer de comprendre ce que l’on cherche à offrir à l’autre me semble tout à fait digne d’intérêt,
[nom de famille supprimé par Pharmacritique, pour éviter les démarches publicitaires. Mme G., je ne dis pas que c’est votre cas, c’est une question de prudence élémentaire, puisqu’il me paraîtrait dangereux de choisir son psy en fonction de posts sur Internet]
J’aimeJ’aime
à MGFRANC
que Schopenhauer ait pu influencer Freud, cela parait clair, aussi clair que la filiation Freud- Lacan, mais de la à dire que le premier a: « littéralement inventé la psychanalyse et a été honteusement pillé par Freud et Lacan », cela me parait un peu rapide, et en tout cas assez inexact
si cette notion vous vient de la lecture du livre que vous citez je vous signale que son auteur tout éminent qu’il fut n’est pas forcement le mieux placé pour parler de psychanalyse puisque sa pratique s’en éloigne beaucoup notamment sur les notions du Transfert, de l’attitude thérapeutique etc.
si quelqu’un a beaucoup « pompé » Schopenhauer (et c’est bien sur très réducteur de dire cela), c’est plutot Sartre, et Yalom doit beaucoup à ces deux la…
autre sujet, je vous cite : « cette horreur qu’est devenue Doctissimo »
je conteste « devenue »
à Sophie G.
je n’ai pas vu d’attaque de la psychanalyse, dans le post de MGFRANC
J’aimeJ’aime
Bonjour,
Je viens d’apprendre le suicide de mon ex médecin, que je connaissais depuis 25 ans.
Au fil du temps il était devenu un ami que je croisais lors de ses footings, courses ou promenades.
Je suis effondrée, atterrée.
Il avait cette constante jovialité qui me faisait pourtant penser que derrière le décor, peut être se cachait quelque chose.
Je viens de réaliser combien ce métier est difficile. Etre le « déversoir » de patients parfois égoïstes.
Bien que ce n’était plus mon médecin (je suis suivie par son ex associée « femme »), je suis profondément attristée de son départ, je me sens aussi coupable de n’avoir pas su déceler son mal être même si je ne le voyais que très rarement.
Aidez moi, s’il vous plait, je n’arrive pas à surmonter cette épreuve.
J’aimeJ’aime
Anna,quand on perd quelqu’un qui nous est cher, on ressent a un moment donné une culpabilité.peut être que vous vous dites que ce n’est « que » votre « ancien » médecin, mais si il a suivit votre vie pendant 25ans ,il faisait partie malgré vous de votre vie.probablement il vous a soutenu, conforté, aidé,secoué,et surtout partagé une grande partie de votre vie.votre role n’était pas de le soutenir a aucun moment, et sachez que nous médecins avons une capacité de masquer nos propres souffrances.vous devez faire votre deuil comme pour quelqu’un d’autre que vous avez connu.en fait c’est votre passée qui vous attriste et ce médecin était le lien a vos souvenirs.il n’est plus là ;mais les souvenirs restent.rappellez vous les moments ou en sortant de son cabinet vous étiez regonflée a bloc sans forcement une ordonnance pleine de médicaments .rappellez vous les moments de confiance que vous avez partagé avec lui; et surtout rappellez vous cet échange d’être humain à être humain.ne vous reprochez rien, vous ne pouviez rien faire pour aider ses souffrances. cela vous montre , une fois de plus qu’il existe encore des médecins humains et que personne n’est à l’abri d’un dérapage.être médecin ne signifie pas que l’on accepte sa propre maladie et souffrances;mais pour beaucoup, s’occuper des autres permet d’oublier un peu soi meme,et certes le plus difficile est de prendre du temps pour se soigner aussi,et vivre.chacun a ses faiblesses et chacun vit comme il peut avec,.la vie doit continuer.votre vie continue.bon courage.
J’aimeJ’aime
bonjour chers confreres
je suis medecin specialitée chirurgicale,j’ai bientot 59 ans et je suis en activité.
je vis depuis 5 ans une depression à troubles anxieux,attaque de panique inaugurale!
quelle epreuve,quelle souffrance,c’est effrayant,pourtant je suis un homme construit,comblé par la vie……..mais connaissez vous l’histoire de JOB!
je voudrais repondre à charlie,moi j’ai dit que j’etais medecin,je l’ai aux gens qui travaille avec moi et meme à mes patients,cela s’apelle avouer sa fragilité!
je fais comme je peux,quelques medocs,une psychanalyse,le travail;ma famille,le sport et les autres ,l’ecoute.
je souffre mais j’avance,la depression est une maladie complexe existentielle,il faut tout remettre en question,rien n’est gagné jamais,l’angoisse est la pesanteur de l’etre,c’est tres lourd parfois.
le suicide ou la mort à soi meme,pas d’autre alternative!
J’aimeJ’aime
Médiatisation, dénonciation, listing, voila de belles manières qui nuisent très clairement aux entreprises françaises. Loin de moi de vouloir devenir le porte-parole du Medef, mais force est de constater que la forme est plus que limite en terme d’éthique. Et qu’en est-il du stress des patrons soumis à la publication de la liste de la lutte contre le stress en entreprises ? Ne parlons surtout pas de résultats : avoir son entreprise sur la liste verte empêchera-t-il un salarié de se suicider ?
J’aimeJ’aime
salut, anesthesiste reanimateur de 35 ans, j’exerce depuis trois ans en hospitalier dans un pays en voie de developpement, seule reanimateur ,dans le seul hopital d’une ville pauvre d’env un million d’habitants. franchement et carrement à bout. pas de conges depuis deux ans, systeme d’astreinte, c’est à dire que je travaille tant qu’il y a des patients. un repas par jour, parfois meme pas le temps, pas le temps de dormir, mauvaise epouse, mauvaise fille pour mes parents, relation limite avec les collegues, de superieur avec le paramedical. plutot mal en point physiquement depuis qlqs mois :ulcere d’estomac, lombalgies, toujours et toujours tres fatiguée. mais surtout carrement marre de voir des patients mourir. on se demande meme si cette vie vaut la peine d’etre vecu. en tout cas si c’etait à refaire, ferait jamais d’etudes medicales et surtout pas reanimation.
J’aimeJ’aime
Vendredi , consultation pour renouvellement d’ordonnance, donc vite fait. La salle d’attente était pleine à 18 heures.
Et bien, le pauvre, il n’a pas fini , me disais je .
Alors qu’il me prenait la tension ,le téléphone sonne.
Et j’ai compris qu’il planifiait son week end …
Et bien croyez moi, j’ai été contente pour lui…Le fait qu’il parte en ballade avec des copains ou sa famille m’a fait plaisir …
Il allait pouvoir passer à autre chose que tous ces malades .
Parce que je l’aime bien mon médecin !! Et il approche la soixantaine….Je ne voudrais pas le perdre ! 😉 Il faut qu’il se ménage ! 😉
J’aimeJ’aime
Je suis touchée par les confessions des ces médecins qui n’en peuvent plus….et qui en arrivent à se suicider…
Burn out, psychotropes, anxiété, dépressions…
En tant que patient, on a l’impression qu’ils sont inébranlables..
Je souhaite qu’ils arrivent à se ménager des temps de repos suffisants afin de ne pas en arriver à cet épuisement …
Prenez soin de vous ,docteurs !;)
J’aimeJ’aime
Etudiant en première année, je comprends d’où viens cet attitude de la plupart des médecins (dont certains de mon entourage), qui taisent leur souffrance, leur fatigue. J’ai l’impression que tout cela vient de la manière de nous former. Dans ma fac, 3000 concurrents pour 300 places, une ambiance pourrie, des journées de folie, 7j/7. Celui qui avoue ne serait ce qu’un coup de mou, les autres en profitent presque ! On m’a dit que ça serait pareil avant l’ECN, et que certains internats se passaient très difficilement.
On apprend aux futurs médecins à être hermétiques à la pression, où du moins à faire semblant de l’être, à toujours se surpasser, à toujours dépasser ses limites… Pas étonnant que des pauvres médecins en arrivent au suicide… C’est d’après moi, peut etre que je me trompe, ce système d’enseignement tellement difficile qui est responsable de ce phénomène dramatique, ou du moins du fait que certains médecins ne parlent pas de leurs problèmes, préfèrent avaler des anxiolytiques, hypnotiques & cie, facilement disponibles pour le corps médical.
J’aimeJ’aime