Et si le British Medical Journal balayait aussi devant sa porte?

Commentaires suite à l’article de Moynihan et à l’éditorial du dernier numéro du British Medical Journal. 

Ray Moynihan est une référence classique des pharma-critiques, sans aucun doute. Pas de doute sur son intégrité, même s’il peut être 1882688730.jpgconsidéré lui aussi comme un leader d’opinion. Mais le British Medical Journal est-il tout autant au-dessus de tout soupçon? Voilà qui n’est pas exempt de doutes… La question se pose lorsqu’on lit l’éditorial de Fiona Goodle qui dénonce des leaders d’opinion devenus vendeurs d’élite pour les firmes pharmaceutiques auxquelles ils sont inféodés. Editorial du dernier numéro du BMJ, abordé dans cette note.

Le coup de gueule est parfaitement juste et salutaire. Là n’est pas la question. Mais on ne peut pas dénoncer juste un petit bout d’un système qu’on alimente et entretient soi-même par ailleurs… La réflexion critique doit toujours s’accompagner d’autoréflexion. Autrement, difficile d’échapper au soupçon d’opportunisme ou de vouloir se donner bonne conscience à peu de frais. Parce qu’il suffit de voir que ce journal donne lui aussi tout le temps la parole aux leaders d’opinion ayant des conflits d’intérêts et participe donc à la reproduction du système comme à sa légitimation. Par le même cercle vicieux d’un nombre restreint de médecins faisant « autorité » qui se citent mutuellement et colonisent toutes les articulations du système de santé, de la médecine, de la recherche, de la communication, de la presse médicale, des autorités sanitaires, etc. Cercle vicieux brillamment démonté par Skrabanek et McCormick dans leur livre Idées folles, idées fausses en médecine.

Rappelons aussi l’énorme place prise par les publicités de l’industrie pharmaceutique dans le British Medical Journal. Nous en avons parlé dans la note « La presse médicale : extension du marketing des firmes pharmaceutiques et publicité déguisée en science », à partir des réflexions critiques de Richard Smith, ancien rédacteur en chef du même BMJ, et qui sait donc de quoi il parle… La caricature qui accompagne cette note-là est tirée d’un blog qui tient le BMJ sous la loupe critique et le connaît comme sa poche : Scientific Misconduct.

 

Suggérons à Fiona Goodle de balayer aussi devant sa porte ! Ce serait, à n’en pas douter, une avancée de plus ! Et son éditorial aurait bien plus de poids…

5 réflexions au sujet de “Et si le British Medical Journal balayait aussi devant sa porte?”

  1. Peut-on critiquer Pharmacritique ? Oui j’espère !
    Bien sûr que le BMJ, comme la quasi totalité des milliers de revues médicales, vit majoritairement de la publicité. Bien sûr que cela lui donne l’obligation d’un certain équilibre entre les ‘pro’ et les ‘cons’ si je peux me permettre ce jeu de maux. Cela présente aussi l’avantage d’inciter chacun à faire œuvre d’esprit critique, ce qui est précieux. La réalité n’est jamais toute blanche ou toute noire, et personnellement j’ai trouvé que la confrontation des points de vue était intéressante.
    D’une façon générale, je pense que Pharmacritique gagnerait à adopter une attitude moins tranchée : sans renier sa posture, nous gagnerions à mieux comprendre les enjeux des différentes parties en présence. En tout cas, bravo pour ce blog, et longue vie à lui : je crains que dans 10 ans, nous en aurons toujours besoin !

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  2. Bonjour Randall,
    Euhhh, je ne comprends pas…
    Si vous pensez que la publicité dans les journaux présente « l’avantage d’inciter chacun à faire oeuvre d’esprit critique », doit-on comprendre par là qu’à votre avis, Prescrire, Arznei-Telegramm et les autres revues indépendantes manquent d’esprit critique du fait même de leur indépendance? Vous voulez peut-être leur suggérer d’accepter un peu de pub, pour comprendre les enjeux?
    L’absence de conflits d’intérêts serait-elle synonyme d’absence de pensée critique? ?
    La réalité n’est ni blanche ni noire, je vous l’accorde, mais la théorie est là pour changer cette réalité, pas pour la justifier telle qu’elle est, voire pour faire un redoublement théorique de ce qui est tel qu’il est, à des fins de légitimation…
    Si quelque chose est de facto (dans les « faits »), ça ne veut pas dire que cette chose existe de jure (qu’elle doit être comme elle est)… C’est là que vient tout le travail de la critique. Faire de son mieux pour que ce qui est contestable dans les « faits » se rapproche de ce qui « devrait être », selon la normativité morale-déontologique.
    Peut-être votre inquiétude devrait-elle porter sur des pratiques que vous connaissez et qui s’écartent de l’éthique tout en prétendant en faire. Vous ne pensez pas? Nous, ici, sommes dans notre rôle, et légitime de surcroît.
    Je ne comprends pas le sens de votre message: « attitude moins tranchée »?? ll me semble qu’en matière d’application de principes moraux, la rigueur s’impose, et que la compromission et l’échine courbée ne sont pas de mise. Il y a – et cela répond aussi à Mr A. – 99,99% des supports qui ont une attitude « moins tranchée », pas tranchée du tout, et surtout tranchée dans l’autre sens. Celui de l’industrie pharmaceutique et de ses représentants en blouse plu s ou moins blanche.
    Vous permettrez, Randall, que la minorité rigoriste et qui tient aux principes ait elle aussi droit de cité. Et j’ajoute que je n’ai aucun souci quant à sa légitimité – et ce du seul point de vue qui compte: celui moral-déontologique.
    J’aimerais que tous les cercles indépendants puissent dire la même chose: bases conceptuelles solides, rigueur, légitimité morale, absence totale de conflits d’intérêts, respect de l’éthique dans son ensemble, capacité à liasser s’exprimer une subjectivité qui est le seul véhicule de la pensée morale… Cela serait plus en adéquation avec la théorie morale que des « morceaux choisis » qui donnent bonne conscience à certains…
    La théorie morale – dont les éthiques sont des applications – ne se divise pas, je ne cesserai de le répéter, et peut-être que cela finira même par être compris par des médecins qui la piétinent allègrement tout en prétendant en faire. Et c’est parce qu’elle ne se divise pas qu’on ne peut pas en rester à ce qu’est la réalité dans les « faits », et ce pas seulement dans un petit bout de réalité.
    Autrement, ce ne serait que justification et satisfaction à peu de frais de tel ou tel orgueil…
    Il faut apprendre que la critique inspirée de la théorie morale n’est pas là pour faire dans la nuance et surtout pas pour caresser dans le sens du poil. Pas non plus dans son propre « cmp », si on peut parler de camp.
    Je l’avais dit ailleurs et je le redis: en philosophie morale, la seule attitude qui vaille est justement celle tranchée: « seule l’exagération est vraie », disait même un philosophe… Attention à ne pas mécomprendre cette formule!
    Seule la mise en garde vaut moralement, le fait de craindre le pire partout, de crier au feu AVANT qu’il ne se déclenche. Dès qu’il y a de la fumée, pas lorsque la maison est en flammes. Mais je pense qu’en matière de mainmise de l’industrie pharmaceutique sur la médecine, de conflits d’intérêts, désinformation médicale, surmédicamentation, etc., il y a déjà le feu. Vous en conviendrez, je pense.
    Manifestement, les avertisseurs d’incendie n’ont pas fonctionné. Manifestement, il faut changer d’approche.
    Et sur la base d’une analyse rigoureuse, qui voit l’infinité des nuances entre le noir et le blanc, mais ne les prend que pour ce qu’elles sont: non pas de l’absolu, mais un produit historique, contextuel, qui est changeable du fait même de son historicité.
    Et la critique se doit être radicale – ce qui veut dire aller à la racine des choses – autrement, elle ne sert à rien et n’a qu’à se ranger du côté de ceux qui donnent dans le panégyrique… Elle est radicale ou elle n’est pas. C’est comme la corruption en médecine et ailleurs: elle est ou n’est pas. Il n’y a pas de petite corruption, pas de petite comprommission non plus.
    Pensez à cela, Randall, la prochaine fois que vous aurez à cautionner un acte de censure et d’exclusion, une affirmation contraire à l’éthique; la prochaine fois que vous aurez à choisir de laisser faire ou non donc de légitimer ou non ceux qui ont de telles pratiques. Vous savez de quoi je parle. Vous pourrez choisir. Chacun est responsable aussi de ce qu’il cautionne.
    Il existe encore des gens qui veulent voire une certaine adéquation entre théorie et pratique; pas le cloisonnemment si facile à faire – et à cautionner… On choisit un petit morceau de réalité et, là-dedans, on se dit champion de l’éthique… En dehors, pas de problème, on exclut, on musèle, on censure…
    Il y en a qui acceptent et laissent faire. D’autres pas.
    Chacun est libre de choisir.
    Bonne journée!

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  3. Mon éthique personnelle (!) veut que les commentaires dans les blogs, à la différence des forums, soient impersonnels. Il est plus riche de s’attaquer aux idées qu’aux personnes car le débat finit généralement en quenouille, avec asymptote au point Godwin.
    Je répondrais donc en général. Cette réponse est une splendide présentation d’une visée éditoriale : elle serait avantageusement conservée dans les références permanentes du blog avec peu de modifications : aller plus à l’essentiel (moins de mots, je sais ce n’est pas facile mais la lisibilité est à ce prix), quelques intertitres, etc.
    Sur le fond on peut discuter. Vous partez de la théorie morale, qui se présente comme votre dogme fondamental : je ne saisis pas très bien ce que cela recouvre, faute de la culture ad hoc (et le regrette forcément, je vais tenter d’y pallier). Mais il me semble qu’une théorie est un modèle pour comprendre le monde, la réalité. La réalité ne découle pas d’une théorie, la théorie est une abstraction de la réalité. A l’oublier on adopte des positions dogmatiques.
    Personnellement je me méfie de mes croyances du moment : j’ai combien de fois changé d’avis ! Tous les jours je suis modifié dans mes croyances, par la réalité, par ma perception imparfaite des choses, etc. Les théories ne sont que des outils, pas des obligations.
    Pour en revenir à la posture radicale, je ne suis pas sûr qu’elle soit constructive: uniquement destructive. Ce qui est utile, et nécessaire, mais pas suffisant. Je me plaignais il y a quelque temps du fait que le Revue Prescrire (bssn) recourre à des relecteurs (dont je fais occasionnellement partie) défendant les positions de l’industrie pharmaceutique, des relecteurs évidemment corrompus. Prescrire m’a répondu que les avis des corrompus étaient intéressants, enrichissants, et qu’il ne se laissait pas embobiner comme ça. J’ai un exemple concret (n° du mois d’avril sur le narguilé) où Prescrire s’est fait enfumer sur un sujet éloigné de son coeur de compétence, par les haltayollahs de la prohibition du tabac. Leur attitude n’est pas sans risque, mais on peut espérer qu’un rectificatif soit un jour publié concernant ce dossier préconisant l’interdiction du narguilé.
    L’attitude de Prescrire et celle du BMJ se rejoignent : du conflit d’idées et de points de vue peut naître une certaine ‘objectivité’. C’était le fond de ma remarque. Je crois en la vertu de l’agora, du débat : ce processus est créateur de démocratie il me semble, de respect des compréhensions des uns et des autres. Je ne dis pas que c’est ce que je pratique sur mon blog (ni mes blogs) présentement, je dis que cette ouverture me convient. La théorie morale n’a pas de sens si le débat est interdit, on est d’accord ? Il convient de hiérarchiser les principes en d’autres termes.
    Le dossier du BMJ met face à face deux points de vue : cela me paraît intéressant. Si comme il me semble 50 % du financement du BMJ dépend de la publicité, il ne me choque pas que 50% des papiers soit la voix des annonceurs. Maintenant il existe quelques revues, malheureusement trop confidentielles, refusant courageusement et par principe la pub : leur voix reste – en volume – marginale.
    Je n’oublie pas que ce qui me permet de dialoguer actuellement via le web est – hormis mon système et l’énergie électrique pour le faire fonctionner – financé par la pub, puisque je ne paye pas les ressources internet. La pub a permis de déploiement de ressources considérables pour l’humanité : reconnaissons lui cette contribution. Et tant pis si j’ai trop de sollicitations commerciales qui m’importunent ou m’induisent en erreur, les avantages priment sur les inconvénients. Il convient parfois non de se compromettre comme vous dites, mais de faire des ‘compromis’ pragmatiques.
    Plus généralement, il me semble admissible que le système économique théorisé par Adam Smith il y a quelques siècles, soit la moins mauvaise solution pour notre développement personnel, économique, etc. Et ce système comprend la publicité. Après, il convient de savoir trier aussi bien que possible. Ce que permettent le BMJ et Prescrire, chacun à leur manière et avec leurs contraintes.
    p.s. Oui, bien sûr on peut me critiquer ! J’y ai dit pour quelles raisons dans la trame de ma réponse. Et cette critique m’aura forcément – un peu ou beaucoup – fait changer d’avis…

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  4. [Ce commentaire n’était plus en ligne]
    Bonjour Randall.
    Il faudrait d’abord commencer par mettre en pratique ce que vous dites. Je ne parlais pas de votre personne, parce que nous nous sommes à peine croisés, mais de ce que vous acceptez – et légitimez par cette acceptation même. A savoir des pratiques dictatoriales d’une association envers certains de ses membres.
    Cette acceptation ne vous donne pas beaucoup de légitimité et mine sérieusement votre crédibilité, surtout lorsque vous venez critiquer l’absence de dialogue chez les autres… Comme je le disais en parlant du BMJ, il faut commencer par balayer devant sa porte. C’est valable pour tout le monde, y compris pour moi.
    C’est très facile de venir dire qu’il faut séparer les choses et laisser de côté votre pratique. Mais c’est pourtant celle-là qui en dit le plus long. Et lorsque vous la modifierez, je ne manquerai pas de le souligner.
    Faire comme si de rien n’était me rendrait complice.
    Il est où le dialogue, Randall, dans ce que vous cautionnez depuis plusieurs mois?
    Je l’ai dit à plusieurs reprises, la morale ne se divise pas. Vous avez légitimé des comportements qui lui sont contraires. Ils collent peut-être avec votre éthique personnelle, mais, comme vous le disiez vous-même, ce n’est pas celle-là qui importe. Vous le disiez en parlant des croyances – cela revient presque au même, puisque les diverses éthiques sont déterminées en grande partie par les croyances, la foi, les convictions personnelles. Sauf que celles-ci n’ont pas de pertinence au niveau de la morale, qui prétend, elle, à la normativité, pas à la relativité.
    Si vous voulez « hiérarchiser », il faut commencer par là… La normativité morale est celle qui fait que tels contenus éthiques sont amenés à un niveau plus élaboré de réflexion et deviennent des « normes » (terme qui n’a rien à voir avec la normalité, attention!). Ce qui en fait ou peut en faire des obligations, transposées dans le droit sous forme de loi commune. Commune parce qu’elle est abstraite et laisse les spécificités de côté. Elle ignore les éthiques personnelles, un peu comme la laïcité qui ignore les religions et n’est pas faite pour les promouvoir…
    J’espère que vous saisissez la différence de niveau.
    En médecine, la normativité morale s’exprime à travers la déontologie. (En principe, du moins). Déontologie qui devrait s’imposer à tous les médecins, et peu importe leurs croyances, leurs éthiques personnelles, leur idiosyncrasie, etc.
    La force des théories morales-déontologiques réside précisément là-dedans: elles sont les seules à créer des obligations légitimes et dont le non respect peut (et devrait) être réprimé. Elles dépassent ce que vous entendez, vous, par théorie, quand vous parlez de théories: cette multitude de théories qui se valent les unes les autres. Cela, c’est valable pour les éthiques, qui ne peuvent pas avoir une prétention à la normativité. Parce qu’elles sont tout aussi relatives et arbitraires les unes et les autres.
    Mais je sais que tout cela n’est exposé nulle part de façon claire et accessible. Et que Wikipédia, qu’on m’a donné en exemple (!) n’en parle pas. Il est donc difficile de comprendre. Ce n’est pas un commentaire rapide posté sur un blog qui va éclaircir les choses.
    Cela dit, si vous ne comprenez pas, comme vous le dites, je vois mal ce qui peut fonder les qualificatifs que vous utilisez à mon égard… Vous parlez de critique radicale, qui serait destructive, vous parlez de « dogme fondamental » et de « positions dogmatiques », tout en disant que vous ne vous y connaissez pas… Les jugements sont donc vides et non fondés.
    Apprenez. C’est la meilleure des choses. Cela vaut pour moi aussi, bien sûr.
    Vous vous souvenez, j’avais commencé à exposer un certain nombre de concepts, à tracer des lignes d’intelligibilité sur cette liste où nous nous sommes croisés. je n’ai vu aucune protestation de votre part lorsque certains ont taxé cela presque immédiatement de « dérive intellectualiste »…
    Et pourtant, il s’agissait de donner aux médecins un ensemble d’outils conceptuels destinés à fonder théoriquement leur réflexion, comprendre ce qu’est la déontologie, rendre leur critique conforme à certains principes qui la légitiment et leur donner la possibilité de l’autoréflexion, sans laquelle rien n’est possible.
    Oui, comprendre ce qu’est la déontologie, parce que manifestement, son sens n’est pas compris. Il y a des confusions et des crispations conceptuelles qui sont même très dangereuses, à mon avis, et qui devraient être soumises à la critique.
    Même les médecins indépendants pensent pouvoir évoluer en autarcie et faire de l' »éthique » avec les mêmes instruments qui nous ont amenés dans la situation dans laquelle nous sommes…
    Dites-moi quel instrumentaire, quel outillage conceptuel permet aujourd’hui à la médecine telle qu’elle est – je parle du corpus dans son ensemble, même sur un plan épistémologique – de faire de l’éthique, de réfléchir sur ce qu’on appelle « les fins »?
    Regardez Jacques Testart, cet esprit lucide qui a compris beaucoup de choses sans être un philosophe. Prenez-le pour exemple.
    Du point de vue moral-déontologique, on ne met pas du tout sur le même plan le bourreau et la victime et on ne leur donne pas non plus un temps de parole à 50 – 50. Je force un peu le trait, mais pensez que ce que vous faites en me demandant de dialoguer avec le représentant des firmes, Mr. A. en l’occurrence, revient à demander aux victimes du Vioxx de dialoguer avec la firme qui les a condamnées en connaissance de cause. Moralement, c’est inacceptable.
    J’ai bien noté que vous êtes lecteur de Prescrire, que vous avez plusieurs blogs, que vous dialoguez avec tel tabacologue international, etc.
    Mais sachez que Prescrire n’est pas une bible, elle n’est pas infaillible ni soustraite à la critique. Et si elle se ferme sur elle-même, elle et le Formindep, c’est très dommageable. Les deux devraient comprendre qu’ils ne s’appartiennent pas et que leurs erreurs et leurs errements, ce sont les patients, des êtres humains en chair et en os, qui les paient. …
    Vous auriez très bien pu poster des commentaires sur tel ou tel sujet, sans entrer dans des questions morales et de jugement d’autrui, vu que vous n’êtes pas sans reproche et que vous dites vous même que vos connaissances en la matière sont limitées. C’est comme sur la liste de discussion où nous nous sommes croisés: il aurait fallu au moins poser des questions, demander des éclaircissements, des explications, avant de « juger ».
    Changez vos pratiques, faites correspondre un peu plus théorie et pratique, et là, vous serez autrement plus crédible.
    Quant à Adam Smith et à la publicité – libre à vous de pensez ce que vous voulez. Mais au nom de quoi réclamer de la transparence sur les conflits d’intérêts des firmes pharmaceutiques si vous n’acceptez pas les interventions régulatrices de l’Etat et des instances publiques, par exemple? La « main invisible » du libéralisme économique règlerait tout cela d’elle-même… Il suffirait de « laissez faire », selon l’expression consacrée.
    Laissez faire les laboratoires et tout ira pour le mieux – selon Adam Smith… La FDA, l’Afssaps, le droit des affaires, la notion même de conflits d’intérêts, etc. ne devraient même pas exister, si les théories d’Adam Smith (et « l’éthique » qui en découle) seraient appliquées.
    Pareil pour la publicité. En théorie, vous combattez la désinformation médicale et l’influence des firmes sur les prescriptions médicales, tout en légitimant les principes capitalistes du commerce dans leur version la plus incompatible avec la moindre régulation par l’Etat, à savoir les théories d’Adam Smith. Vous légitimez aussi la publicité qui va avec. Libre à vous.
    Mais je me demande alors qu’est-ce que vous faites au formindep, qui n’a pas les mêmes vues? A moins que je n’aie rien compris de ses objectifs?
    Ca m’intéresserait de savoir ce qui vous motive à lire ces notes. Puisque vous voulez « dialoguer », ce qui, selon vous, est impossible ici? Vous pouvez échanger avec Mr. A et exposer vos vues qui cautionnent le système publicitaire.
    Je ne sais pas si vous êtes conscient de la signification de vos paroles.
    Il y a une dialectique théorie – pratique sans laquelle les discours sont vides, dans le meilleur des cas. Je ne peux pas faire comme si je ne voyais pas l’écart entre vos dires et vos pratiques et vous encourager à reproduire le même comportement. A titre personnel, j’en suis désolée. Mais ce n’est pas ma personne qui compte, comme je le disais plus haut.
    Et je ne fais que remplir mon rôle en formulant ouvertement ces problèmes.
    bien à vous.

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