Gardasil, vaccin HPV très critiqué en Allemagne, Espagne, États-Unis, Autriche et ailleurs. Revue des critiques et argumentaires

Paru le 12 janvier 2008 sur l’ancien blog Pharmacritique. Mise à jour en 2012.

Le vaccin Gardasil suscite beaucoup de doutes et de critiques dans plusieurs pays. A part la France, où les voix critiques sont très faibles et où tout se passe comme d’habitude : les nouveautés sont acceptées sans critique, prescrites massivement, et puis advienne que pourra… Le point de départ de cette note synthétique  est l’une des nombreuses critiques allemandes, que l’on peut lire en traduction française intitulée « Prévention prématurée ». L’original est paru dans le journal allemand  Süddeutsche Zeitung (à peu près l’équivalent de Libération) au mois d’octobre 2007.

Quelques commentaires introductifs précèdent les extraits du texte. Puis cet article très détaillé aborde les prises de positions les plus marquantes qui ont eu lieu de 2008 à 2012 dans divers pays, au sujet du Gardasil, avec les liens vers les sources et références de la littérature médicale et des media généralistes.

Le Dr Wolfgang Becker-Brüser, cité dans l’article, est le directeur de la revue indépendante Arznei-Telegramm, la meilleure source européenne d’information médicale indépendante de l’industrie pharmaceutique, que notre blog cite régulièrement. Le numéro de juin 2007 de cette revue contient une analyse détaillée des résultats provisoires publiés par le laboratoire sur le Gardasil. C’est cette analyse scientifique qui constitue le fondement des articles parus dans la presse généraliste allemande. Elle conclut que la prescription du vaccin Gardasil n’est pas fondée.

Avec d’autres revues indépendantes,  Arznei-Telegramm édite aussi une version grand public, mentionnée dans l’article, qui s’appelle Gute Pillen, Schlechte Pillen (« Bonnes pilules, mauvaises pilules »).

D’autres revues médicales internationales, dont la New England Journal of Medicine, ont estimé que – même selon les données publiées par le laboratoire et en l’absence d’études de vérification – l’efficacité préventive est très modeste (17%). C’est le chiffre qui figure aussi dans l’analyse des essais cliniques FUTURE I et II, faite par Arznei-Telegramm.

Reste à voir quels seront les effets secondaires à long terme, d’autant plus que beaucoup ont déjà été signalés et ont défrayé la chronique, surtout aux Etats-Unis (cf. le rapport de l’association de consommateurs « Judicial Watch ». J’ai rendu compte dans cette note du deuxième rapport de « Judicial Watch« , paru fin juin 2008, qui parle de près de 9000 effets secondaires rapportés, dont une vingtaine de décès, des fausses couches, des syndromes de Guillain-Barré…).

L’article du journal Süddeutsche Zeitung critique les illusions que crée la campagne de publicité de Sanofi Pasteur MSD quant à la prévention du cancer du col de l’utérus par le vaccin Gardasil. L’efficacité de ce vaccin n’a pas été prouvée, même pas pour les deux génotypes de papillomavirus humain – 16 et 18 – contre lesquels il est censé protéger. Les deux autres génotypes – 6 et 11 – concernent d’ailleurs des verrues génitales. Ajoutons que, à supposer qu’on arrive à prouver une efficacité quelconque de ce vaccin, il faudrait au moins 30 ans pour le faire, parce que l’évolution d’une infection banale à une infection persistante puis à une éventuelle dysplasie de grade moyen (CIN 2) puis à une dysplasie de haut grade (CIN 3 ou HSIL), puis à un  adénocarcinome ou à un cancer invasif se fait très, très lentement. A l’heure actuelle, on ne dispose que des résultats de 3 ans d’essais à plus grande échelle. 3 ans pour juger qu’un vaccin protège contre certains cancers du col qui mettent des décennies à apparaître, c’est ridicule !

Il ne faut pas oublier que les génotypes HPV (ou VPH) 16 et 18 ne sont que deux des 16 génotypes de papillomavirus à haut risque, qui peuvent être une condition nécessaire mais non suffisante dans l’apparition d’une dysplasie de haut grade et d’un cancer du col utérin. Il est donc complètement faux de dire que le Gardasil (ou le Cervarix, d’ailleurs) protège contre le cancer du col de l’utérus, même à suppose qu’il se montrera efficace contre les HPV 16 et 18).

Quant aux virus papilloma en général, il existe autour de 120 génotypes connus à ce jour… Il est donc tout aussi faux de dire que le Gardasil et le Cervarix protègent contre  le  papillomavirus…

Ce qu’on peut dire sans risque de se tromper, c’est que le Gardasil est d’ores et déjà un gigantesque coup publicitaire et commercial pour Sanofi Pasteur MSD, comme pour Merck et CSL, et que les jeunes filles sont des cobayes à large échelle…

La traduction intégrale du texte du Süddeutsche Zeitung a été postée sur ce forum. J’ai vérifié la traduction en lisant l’original allemand sur le site du journal Die Süddeutsche Zeitung :

Des extraits :

Aujourd’hui, six mois après l’introduction sur le marché, la commission permanente [qui autorise les vaccins] et les autorités de santé font l’objet des plus vives critiques.

L’agrément du vaccin repose sur une base de connaissances bien maigre, » écrit Wolfgang Becker-Brüser dans la revue santé grand public Gute Pillen – Schlechte Pillen (…). « Lorsque le Gardasil est arrivé sur le marché, les deux études sur l’efficacité n’avaient même pas été terminées. » L’autorisation repose sur des données provisoires et d’études antérieures effectuées en partie avec un prototype du Gardasil.

Les promesses faites autour du vaccin (…) ne tiennent pas la route. Certains craignent même que des jeunes filles sont exposées à un danger indirect en se faisant vacciner. (…) Le papilloma virus (HPV) se présente sous plus de 100 variétés différentes. 16 d’entre elles sont apparemment impliquées dans les cancers du col de l’utérus. (…)

« Le vaccin ne remplacera jamais le dépistage au stade précoce »

En effet, sept femmes sur dix contractent le virus au cours de leur vie. Mais la plupart du temps, l’infection passe inaperçue et guérit toute seule chez 90 % des femmes. Exceptionnellement, la maladie devient chronique et peut déclencher le cancer.

Mais cela se détecte facilement à un stade précoce lors du frottis, les chances de guérison sont alors excellentes. (…) le dépistage sera toujours indispensable, car même les femmes vaccinées ne seront pas protégées contre 14 types dangereux du HPV, le Gardasil ne protège que contre les HPV 16 et 18, d’après Rolf Rosenbrock, membre de la commission des experts du gouvernement fédéral.

Le fabricant Sanofi Pasteur MSD prétend que HPV-16 et -18 sont responsables de 70 % des tumeurs, mais de tels chiffres proviennent des pays en voie de développement, où l’on rencontre plus de cancers que dans les pays riches. Aux USA, les infections du HPV 16 et 18 ne touchent que 2,3 % des femmes (JAMA, Tome297, page 813, 2007).

« La recommandation de la Commission était prématurée« 

La vaccination ne remplace pas le dépistage, et à l’inverse, la femme qui fait effectuer régulièrement un frottis, n’a pas besoin de se faire vacciner“, dit Rosenbrock. Quant à Heinz-Harald Abholz de l’Université de Düsseldorf, il prévoit des effets pervers : « Les femmes seront convaincues qu’elles sont protégées; elles utiliseront donc moins souvent de préservatifs et ne se rendront plus aux dépistages. »
« De plus, la vaccination pourrait laisser la porte ouverte à d’autres virus », pense Becker-Brüser. En éliminant deux types de virus, une brèche s’ouvrira à d’autres, « c’est en tout cas ce que laissent prévoir des études de grande ampleur en cours de réalisation » (…)

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Liens pour approfondir le sujet et se rendre compte de la contestation internationale du Gardasil

J’ai rendu compte d’autres critiques dans les media allemands généralistes et d’autres articles de la revue  Arznei-Telegramm dans les notes réunies sous la catégorie Gardasil, très critiqué à l’étranger (plus de 20 notes). Sans parler des critiques italienne, canadienne, suisse, des demandes de moratoire, des pétitions contre la vaccination massive par Gardasil tant que son efficacité et son innocuïté n’auront pas été démontrées par des essais cliniques de longue durée.

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Conflits d’intérêts

Sans parler du fait qu’il faudrait des études financées sur fonds publics pour vérifier les résultats, afin d’éviter les conflits d’intérêts tellement présents depuis la conception même du Gardasil. L’organisme de recherche sous contrat Constella, qui a élaboré la liste d’agents cancérigènes et y a introduit les papillomavirus humains travaillant sur le compte des autorités sanitaires publiques des Etats-Unis, travaillait en même temps pour Merck… Et c’est lui qui est chargé de reccueillir les effets secondaires de tous les vaccins aux Etats-Unis, à travers le système VAERS… Juge et partie… Comment croire à l’impartialité, dans ces conditions? Comment imaginer que cet organisme nous dit la vérité sur le Gardasil et ses effets secondaires?

Le New York Times a écrit un article que tout le monde devrait lire sur les conflits d’intérêts qui entachent le Gardasil et le Cervarix à tous les niveaux. Nous en avons rendu compte dans la note « Gardasil, Cervarix : Merck et GSK ont un réseau colossal de dépendances financières politiques et médicales (New York Times) »

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Désinformation sur la fréquence des génotypes HPV 16 et 18 et celle des cancers du col de l’utérus

D’autres dimensions essentielles du problème de désinformation que pose la campagne actuelle de Sanofi Pasteur MSD, de Merck et de CSL sont abordées dans les notes réunies sous la catégorie Gardasil (divers). L’une des informations les plus importantes étant que les génotypes 16 et 18 contre lesquels le Gardasil est censé protéger sont répartis de façon très inégale, et qu’ils sont très rares dans les pays industrialisés. Une analyse faite aux Etats-Unis parle de 2,3% de toutes les femmes infectées par un génotype de papillomavirus qui sont infectées par les HPV 16 et 18… Lisez notre note Le vaccin Gardasil est là. Mais où sont les souches HPV 16 et 18?

Lisez aussi les notes sur les autres facteurs qui contribuent au développement d’infections persistantes, de dysplasies de haut grade et de cancers du col: pauvreté, tabagisme, usage prolongé des contraceptifs, grossesses multiples, antécédents d’infections sexuellement transmissibles, promiscuité, susceptibilité génétique… Les femmes les plus à risque sont les pauvres, les détenues, les prostituées. Et encore faut-il savoir par quelle souche de virus papilloma sont-elles touchées dans chaque pays, dans chaque aire géographique. Même le Centre international de recherche sur le cancer (IARC / CIRC) auprès de l’OMS, qui n’est pourtant pas exempt d’influence de l’industrie pharmaceutique, le dit dans sa monographie sur les virus papilloma dans les cancers du col de l’utérus: « Prévalence géographique très contrastée des papillomavirus, rappelle la monographie de l’agence de l’OMS. Gardasil et Cervarix devraient être utilisés en conséquence… »

Sanofi Pasteur MSD et Merck nous désinforment quant à la fréquence du cancer du col de l’utérus et quant à la fréquence de ces génotypes-là (16 et 18), en présentant les chiffres mondiaux comme s’ils étaient valables dans les pays industrialisés… Or, la réalité n’est pas du tout la même dans un pays pauvre comme le Haïti – où il n’existe aucun programme de dépistage, aucune possibilité de traitement -, et dans un pays comme l’Espagne, les Etats-Unis, la France…

Voyons quelques réactions critiques internationales:

  • Espagne

Les critiques espagnols – et surtout Juan Gervas et Carlos Alvarez-Dardet – ont parfaitement mis en évidence cette désinformation, ainsi que la revue allemande Arznei-Telegramm. Nous en avons parlé dans plusieurs notes (sous les mêmes catégories citées ci-dessus). L’épidémiologiste espagnol Carlos Alvarez-Dardet n’hésite pas à parler, tout comme « Judicial Watch », d’ailleurs, d’une expérimentation grandeur nature, faite directement sur la population. Ce qui n’est pas une figure de style, puisqu’on vaccine massivement par Gardasil des jeunes filles en parfaite santé, sans savoir ce que ce vaccin peut avoir comme effets secondaires. Et sans savoir s’il est ou non efficace. Et si les souches de papilloma en question sont effectivement fréquentes dans les pays européens…

Le Pr Alvarez-Dardet a par ailleurs dénoncé les mensonges du lobby pharmaceutique et les conflits d’intérêts des hommes politiques et des médecins qui font du marketing pour faire marcher le commerce et demandé que les firmes pharmaceutiques déclarent publiquement qui elles paient pour faire la promotion du Gardasil. Si on apprend que tel expert est payé par Sanofi Pasteur MSD, sa crédibilité ne vaut plus grand-chose… Et on sait qu’en France, par exemple, Sanofi Pasteur MSD finance à tour de bras colloques, congrès, conférences, cours de formation médicale continue, interventions de leaders d’opinion (les grands pontes de la médecine) dans la presse médicale, sans parler du matraquage médiatique sur tous les supports, à destination du grand public.

Rappelons l’existence de la pétition lancée par les critiques espagnols, qui peut être signée ici. Nous en avons parlé en détail dans la note « Des médecins espagnols réclament un moratoire pour l’utilisation du Gardasil. Raisons et pétition »

  • Etats-Unis

On ne reviendra pas sur la multitude de sites critiques. Mais il suffit de voir les contributions scientifiques américaines à la détermination des facteurs socioéconomiques, démographiques, ethniques, etc. qui contribuent à ce qu’une infection ne soit pas éliminée par le système immunitaire (comme cela arrive dans 90% des cas) mais persiste, se transforme en dysplasie de haut grade, en adénocarcinome puis en cancer, au bout d’à peu près 20 à 30 ans en moyenne. Et chez les femmes pauvres, ayant un certain nombre de risques. Nous en avons parlé par exemple dans la note « Gardasil: vaccin pour les pauvres, vendu aux riches… Les pauvres sont les plus exposées aux infections par des HPV à haut risque comme aux pathologies, rappelle une étude ».

Des études états-uniennes ont aussi mis en évidence la très faible fréquence des sérotypes à haut risque HPV 16 et 18 dans les pays industrialisés, et nous en avons parlé dans la note Le vaccin Gardasil est là. Mais où sont les souches HPV 16 et 18?

D’autre part, ce sont les journalistes d’investigation américains qui ont mis le doigt sur les conflits d’intérêts de l’organisme de recherche sous contrat (Constella Group) qui travaillait en même temps pour le public, à l’établissement d’une liste d’agents carcinogènes, et pour les laboratoires Merck et GSK lorsqu’ils développaient le Gardasil et le Cervarix. Constella a introduit le papilloma virus humain (PVH ou HPV) sur la liste officielle des agents cancérigènes. Et c’est ce même Constella Group qui est payé par les autorités publiques pour recueillir les effets indésirables de tous les vaccins, à travers le système VAERS… Autrement dit, ces conflits d’intérêts diminuent fortement la crédibilité du système VAERS comme du Gardasil et du Cervarix… Nous en avons parlé dans la note « Les conflits d’intérêts, tares héréditaires du Gardasil… A l’exemple du sous-traitant Constella qui a fait le gros du travail ». Et il y a aussi l’article du New York Times, que nous avons déjà mentionné et dont nous avons traduit des fragments mettant en lumière l’immense armée de propagandistes que Merck et GSK ont payé pour faire parler des vaccins (Gardasil et Cervarix) comme d’une avancée révolutionnaire et les imposer par des décisions politico-sanitaires de leaders ayant des liens financiers et autres avec ces firmes. On attend toujours un travail semblable d’investigation fait par des journalistes français sur les conflits d’intérêts des hommes politiques, des professionnels de santé et des diverses associations de malades français…

Enfin, notons la contribution de l’association de défense des consommateurs « Judicial Watch » à l’information du grand public, à travers les informations qu’elle a obtenues de la FDA (agence du médicament). Son deuxième rapport a été rendu public récemment: « Nouveau rapport de « Judicial Watch » sur le Gardasil. D’autres décès et effets indésirables. Et la vidéo d’une fillette handicapée après le vaccin ».

Et puis la contribution des caricaturistes à la critique et à la prise de conscience par le public de ce qu’est réellement le Gardasil: un énorme coup publicitaire destiné à renflouer les caisses de Merck, vidées par les amendes de 4,85 milliards de dollars qu’il a dû payer pour son précédent médicament vedette – le Vioxx – à efficacité démontrée s’agissant de provoquer des crises cardiaques et de tuer…  « Gardasil ou comment faire de l’argent en exploitant légalement le corps des fillettes (caricatures) ».

  • Italie

Nous avons aussi abordé la critique et la pétition italiennes : « Gardasil: pétition, demande de moratoire et critiques aussi en Italie ».

  • Canada

Une demande de moratoire assortie d’une forte critique existe au Canada : « Le vaccin Gardasil : moratoire demandé au Québec aussi ! Incertitudes, risques potentiels ».

La Fédération Interprofessionnelle du Québec (FIQ : syndicat infirmier) a elle aussi protesté contre la campagne de vaccination massive et attiré l’attention sur l’absence d’urgence, voire sur la nécessité douteuse de cette vaccination, ainsi que sur les risques du Gardasil : effets secondaires inconnus, durée de la protection inconnue, mais surtout la « pression de sélection » qui fait que l’intervention humaine dans un domaine où le système immunitaire se débrouille tout seul peut mener à une sélection de souches résistantes qui viendraient occuper la niche écologique laissée vacante par les HPV 16 et 18. Cela reviendrait à favoriser la transformation des infections banales en infections persistantes, puis en dysplasies de bas grade, puis de haut grade et donc l’apparition de cancers du col de l’utérus que l’on n’aurait pas eu sans les vaccins Gardasil et Cervarix.

Le Canadian Medical Association Journal (CMAJ) a publié les résultats d’une étude faite en Australie, qui a mis en évidence un taux d’anaphylaxies (réactions allergiques potentiellement mortelles) de 5 à 20% plus importantes sous Gardasil que sous autres vaccins. Détails dans cette note.

  • Suisse

Quant à la Suisse, le pays commence à se poser des questions: « Gardasil: des voix critiques en Suisse aussi. Désinformation, chiffres manipulés, conflits d’intérêts des experts, efficacité modeste…« .  Et nous avons aussi rendu compte de l’initiative du Groupe médical de réflexion sur les vaccinations dans la note « Des médecins suisses soulignent les incertitudes et les risques du Gardasil et le déconseillent« .

  • Autriche

Notons aussi que l’Autriche a décidé – suite au décès d’une jeune fille, à des effets secondaires et à une analyse scientifique détaillée – de retirer le Gardasil du programme vaccinal et de ne pas le rembourser (sans toutefois le retirer du marché). Nous en avons parlé dans cette note.

Une expertise autrichienne – une modellisation – a montré que même dans le meilleur des cas – à supposer que le Gardasil est efficace à 100% et à vie, et que l’on vaccine la majorité des jeunes filles chaque année – l’impact du Gardasil d’ici à 2060 ne peut être que très réduit, pour un coût énorme. Et que la façon la plus sûre de lutter contre le cancer du col de l’utérus reste le programme de dépistage, qui doit être généralisé. Dépistage par frottis qui permet de dépister et de traiter – si besoin – les dysplasies de haut grade, les adénocarcinomes et les cancers du col de l’utérus provoqués par n’importe quelle souche de papillomavirus humains.

  • France

Martin Winckler signait en octobre 2007 un article évaluant le pour et le contre d’une vaccination par le Gardasil, avec des conclusions plutôt réticentes, mais sur un ton très modéré : « Cancer du col de l’utérus : dois-je me faire vacciner ou faire vacciner ma fille contre le papillomavirus (HPV) » ? A noter quand même que c’était une première en France : enfin une note discordante dans un océan de louanges…

Une mise à jour de septembre 2008 reprend ce que disent d’autres critiques étrangers, qui parlent d’une expérimentation grandeur nature : « comme la vaccination n’est absolument pas suffisante pour prévenir le cancer du col on peut donc se demander si elle est utile…

Comme nous manquons de recul sur ce vaccin, on peut se demander dans quelle mesure une vaccination élargie à une grande population n’équivaut pas, à l’heure actuelle, à une sorte d’expérimentation à grande échelle. Expérimenter un médicament sur une population volontaire, prévenue des risques, c’est une chose. L’expérimenter sur une population qui a été insuffisamment informée, c’est inadmissible. »

Saluons l’initiative récente (septembre 2008) des généralistes de l’union régionale des médecins libéraux (URML) de l’île de la Réunion, qui ont lancé une campagne inédite en France : une campagne de lutte contre la désinformation ambiante concernant les bénéfices d’un dépistage généralisé du cancer de la prostate, d’une part, et concernant l’intérêt (douteux) de la vaccination par Gardasil, d’autre part. La section généraliste de cette URML a financé sur ses fonds propres une annonce dans le journal Le Monde, qui attire l’attention sur les incertitudes du Gardasil. Elle a aussi rassemblé sur son site plusieurs articles et liens argumentant la décision de dire non à la désinformation sur ce vaccin, au nom de la responsabilité des médecins amenés à prescrire un vaccin aux conséquences et aux fondements incertains.

Malgré le caractère modéré de leur annonce et des articles parus sur le site, et fondés sur des références solides, ces médecins se sont fait attaquer et rappeler à l’ordre par des leaders d’opinion dépêchés depuis la métropole, et dont les liens financiers avec Sanofi Pasteur MSD sont connus. Il s’agit principalement du Pr Jean-Charles Boulanger, et une simple recherche sur Google suffit à voir que cet « expert reconnu » se produit dans des congrès et colloques financés par Sanofi comme par GSK (producteur du Cervarix).

Nous allons détailler ces aspects dans une note à part. En attendant, voici le lien vers les pages consacrées à la DDI : (Dé Dés-information). Le Gardasil est abordé un peu plus bas sur la page, après la DDI sur le dépistage du cancer de la prostate.

Le Pr Claude Béraud dit en substance la même chose dans l’entretien paru dans le journal Le Monde: le frottis reste le moyen le plus efficace de prévention d’un cancer du col de l’utérus; on ne connaît ni l’efficacité ni les effets secondaires du Gardasil.

Quant au Dr Bernard Guérin du Masgênet, il ne mâche pas ses mots : Gardasil : « dépenser une fortune pour un danger de santé publique qui n’existe pas ! »

  • Allemagne

Nous avons vu des réactions de médecins allemands et tout particulièrement de la revue allemande indépendante Arznei-Telegramm (« Télégramme du Médicament »), citées dans l’article du Süddeutsche ZeitungArznei-Telegramm a livré des analyses scientifiques très détaillées des essais cliniques du Gardasil: « Gardasil. La revue Arznei-Telegramm critique le vaccin: efficacité modeste, données incomplètes, désinformation… (juin 2007) »

Elle a aussi analysé le Cervarix: « Cervarix : autorisé trop vite, sur une base scientifique encore plus faible que celle du Gardasil, rappelle la revue Arznei-Telegramm« .

La même revue a disséqué les chiffres et la désinformation véhiculés par Sanofi Pasteur MSD pour nous faire croire que la fréquence du cancer du col de l’utérus, des sérotypes à haut risque HPV 16 et 18 et des décès dus à cette maladie serait tout aussi élevée dans les pays occidentaux que dans certains pays très pauvres, qui n’ont par ailleurs aucun programme de dépistage ni de traitement: « Gardasil. Sanofi Pasteur MSD désinforme sur le taux de cancer du col de l’utérus, selon Arznei-Telegramm« . Plusieurs articles sont parus depuis, et le numéro de mars 2008 d’Arznei-Telegramm contenait un supplément de presque 10 pages, informant sur les chiffres du cancer du col de l’utérus et les questions essentielles liées à cette maladie, ainsi que sur le Gardasil et le Cervarix, leur absence de fondement scientifique, le bluff publicitaire, etc. Des émissions de la télévision publique ont elles aussi abordé le sujet, la plus importante étant Monitor de la chaîne WDR.

Ces media ont souligné un aspect sur lequel j’ai déjà attiré l’attention, car il montre que la décision d’autoriser le Gardasil et le Cervarix est tout sauf scientifique, pusique les autorités politiques allemandes ont annoncé la future mise sur le marché avant même que la STIKO (Ständige Impfkommision: comité technique des vaccinations) ne se prononce sur le sujet. En disant qu’un vaccin contre le cancer, cela peut sauver des vies, et qu’il est urgent que toutes les jeunes filles puissent en bénéficier… Le ministre fédéral de la santé l’annonce en mars pour la toute première fois (si ma mémoire est bonne), alors que la décision de la STIKO était attendue pour juillet… Cela s’est passé de la même façon en France, où Xavier Bertrand a fait son petit effet de sauveur de nos chères têtes blondes, puisque la guerre contre le cancer a été déclarée depuis des dizaines d’années, que l’on va d’échec en échec, et que l’homme politique qui annonce un vaccin, qui plus est, peut être sûr de voir grimper sa côte de popularité… Autrement dit, il n’était même pas question d’une éventuelle décision négative… Alors imaginons un instant la pression exercée sur ces experts, qui sont de toute façon presque tous en état de conflits d’intérêt (en France, seuls 4 sur 21 membres du comité technique des vaccinations n’ont pas de conflits d’intérêts…). Qui viendra dire que le ministre a eu tort?

Des critiques fortes ont été exprimées dans la presse généraliste allemande entre autres par l’épidémiologiste Heinz-Harald Abholz de l’Université de Düsseldorf, par Rolf Rosenbrock, qui dirige le centre de recherche „Public Health“ auprès d’un centre de recherches scientifiques berlinois. Ou encore par le Pr et chercheur en pharmacologie de la prévention Gerd Glaeske de l’Université de Brême – tous reviennent dans la presse sur divers aspects contestables concernant le Gardasil et dénoncent la démarche pour le moins hâtive et irréfléchie des autorités sanitaires allemandes.

Selon Gerd Glaeske, « l’industrie pharmaceutique a fait une campagne de publicité utilisant tous les moyens imaginables pour présenter ces vaccins [Gardasil et Cervarix] comme une mesure préventive importante pour les jeunes filles ». Le journal Der Tagesspiegel cite d’autres affirmations du même spécialiste de la prévention disant que les experts ont des doutes considérables sur la sécurité des vaccins et que les firmes se sont désintéressées des risques et effets secondaires, une fois qu’elles ont obtenu l’autorisation de mise sur le marché. Sanofi Pasteur MSD et Glaxo Smith Kline font preuve de négligence sur les questions essentielles de sécurité. Glaeske a dénoncé l’attitude du Comité technique des vaccinations (STIKO : Ständige Impfkommision), qui a lui aussi une part de responsabilité dans cette négligence à prendre en compte les effets secondaires et dans l’absence de débat sur l’utilité de la vaccination.

Des réactions critiques ont été publiées aussi dans plusieurs numéros du journal officiel – non indépendant – des médecins allemands, Deutsches Ärzteblatt.

Résistons à l' »hystérie vaccinale » orchestrée par Sanofi Pasteur MSD! C’est le terme utilisé dans l’article d’un journal allemand, qui montre à quel point la société allemande – et la profession médicale – sont divisées quant au Gardasil. Au point que des hommes politiques s’en émeuvent, comme nous l’avons dit dans cette note : « Etude sur les risques de Gardasil demandée d’urgence par les politiques allemands, face aux nombreuses critiques« .

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Pour continuer à s’informer:

Toutes les notes de Pharmacritique – et il y en a des dizaines réunies sous quatre catégories portant sur le Gardasil et le Cervarix – complètent le tableau et rendent compte d’une mobilisation internationale très importante, qui est occultée en France, où, à part quelques voix timides, on n’entend que la propagande officielle, la publicité matraquée à tous les instants et sur tous les supports de communication, afin de provoquer une « hystérie », ou en tout cas un état de peur, d’altération du jugement et de la perception nous poussant à réagir par nos tripes et pas en raison… La peur nous prend par les tripes et nous fait croire que l’ennemi nous guette à tous les coins de rue, qu’on ne sera tranquilles qu’une fois qu’on aura fait vacciner nos filles pour les sauver d’une mort qu’on nous présente, par allusions, par bouts de phrase, etc., comme certaine…

Le pharmacommerce de la peur trouve son apogée dans le matraquage publicitaire du Gardasil – et du Cervarix… Il est intéressant de voir que le Cervarix a été autorisé et admis au remboursement en Europe, alors que l’agence américaine du médicament a refusé de l’homologuer…

Il y a des informations plus récentes qui ne peuvent pas être ajoutées dans cet article, pour des raisons de longueur. Les lecteurs feraient donc mieux de consulter les près de 50 notes, qui sont divisées en plusieurs catégories, accessibles à partir de ces liens :

Elena Pasca

CATÉGORIES : GARDASIL: CRITIQUES ET CONTROVERSES À L’ÉTRANGER 

TAGS : GARDASIL CANCER DU COL DE L’UTÉRUSCERVARIX EFFICACITÉGARDASIL PRÉVENTION CANCERGARDASIL CONFLITS D’INTÉRÊTSGARDASIL EFFETS SECONDAIRESFROTTIS DÉPISTAGE CANCER DU COL DE L’UTÉRUSDYSPLASIE CERVICALE GARDASILREMPLACEMENT SÉROLOGIQUE GARDASILCAUSES CANCER DU COL DE L’UTÉRUS

6 COMMENTAIRES

Pourquoi toujours tant de haine contre la vaccination? Les plus grands progrès qui ont été réalisés dans l’histoire de la médecine et qui expliquent les chiffres extraordinaires de espérance de vie dans nos pays occidentaux en attestent. ce sont des débats de riches. Demandez au tiers monde ce qu’ils pensent de la vaccination…
Bien sûr GArdasil ne prévient pas de tous les cancers (70%, ce n’est pas rien !) Des allégations dans cet articles sont complètement erronées (confusion entre incidence des types d’HPV responsables, 70% et incidence des cancers du col 2,3%) Le vaccin na pas la prétention de remplacer mais de s’ajouter au frottis. Si Gardasil prévenait du cancer de la prostate , je suis certain qu’il y aurait moins de polémiques . Qu’est que c’est que 1000 décès par an en France de ….femmes !

Écrit par : Eric O’Dowd 10h09 – samedi 12 janvier 2008

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je crois que les vaccins sont tres utiles pour l’humanite meme si elles n’ont pas sur le champ leur effet neamoins elles reduisent au minimum les chances d’atteindre une telle maladie
j’espere qu’on trouve beaucoup de vaccins pour maintes pathologies qui menacent l’humanite

Écrit par : yousra naguib 17h15 – lundi 14 janvier 2008Répondre à ce commentaire

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Bonjour,

J’ai connu M. O’Dowd alors qu’il était visiteur médical pour le laboratoire Aventis. Il a bien entendu le droit d’émettre un commentaire, mais je pense qu’il pourrait, par souci de transparence, préciser qu’il travaille pour le groupe Sanofi – Aventis.

Xavier Michel
Médecin, membre du formindep (http://www.formindep.org)

Écrit par : Xavier MICHEL 12h55 – mardi 15 janvier 2008Répondre à ce commentaire

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Merci à Xavier Michel pour cette précision. Sanofi commercialise le Gardasil en Europe, (pour les lecteurs qui ne l’ont pas compris – parce qu’on parle beaucoup de Merck aussi, qui est le fabricant américain). Il y a là un beau conflit d’intérêts, puisque les revenus d’un visiteur médical dépendent de la bonne santé financière des firmes, donc aussi des ventes du Gardasil.
N’empêche, pour clarifier les choses, je répondrai à M. O’Dowd sur les chiffres, puisqu’il a dû être désinformé par Sanofi. Pourqu’on puisse parler en connaissance de cause, il faut quand même une documentation qui aille au-delà de la publicité télévisée pour le Gardasil et des prospectus que les visiteurs médicaux donnent aux médecins – et qui ne reflètent que la propagande de l’industrie. Il faut qu’on aille aussi au-delà des clichés des vaccins salvateurs… Il y en a beaucoup, vous avez raison, Yousra Naguib, mais il y en a d’autres aussi qui ont eu des conséquences dramatiques… Par exemple celui, retiré en catastrophe, censé prévenir contre la contamination par le HIV… Sans parler de certains adjuvants très controversés, comme l’aluminium, les métaux lourds… Ou de tous ces vaccins administrés inutilement, qui ont l’effet inverse de celui escompté et créent des problèmes de santé publique là où il n’y en avait pas… C’est l’exemple donné par Alvarez-Dardet et les autres pétitionnaires espagnols: des souches multirésistantes de pneumococques à la suite d’une vaccination anti-pneumococcique en masse, qui n’avait pas de justification…
Mais la croyance est forte, dès qu’on dit vaccin, on semble dire progrès…
La prudence la plus élémentaire veut qu’il y ait des résultats, des preuves, une estimation bénéfice – risque, etc. avant de prescrire un vaccin à des dizaines de millions de jeunes filles. Cette même prudence veut qu’on sache avant si un tel vaccin est utile en estimant la prévalence générale des souches de virus HPV, surtout quand il s’agit de vacciner en masse. Il n’y a pas de distribution géographique uniforme des souches de HPV, n’en déplaise à Sanofi et à Merck… Pareil pour les chiffres du cancer du col de l’utérus. C’est quand même curieux qu’il ne devient un problème dans les pays occidentaux qu’au moment où le Gardasil arrive…
Je répondrai dans une note, en indiquant la source première des chiffres repris par Arznei-Telegramm et l’autre journal allemand. Chiffres que M. O’Dowd conteste, parce qu’ils n’arrangent pas les intérêts de Sanofi…

Écrit par : Elena Pasca / Pharmacritique 01h40 – vendredi 18 janvier 2008

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Un cas dans ma famille d’une jeune fille 20 ans, vaccinée contre Virus Papillomavirus !!!
Développe un cancer du col de l’utérus !
Quelle supercherie que des vaccins couverts par un vaste marketing et qui met en péril la vie de nos filles.
Y a t il des recours en justice qui déjà ont été intentés ?
Merci de la suite aimable réservée à ce courrier.
Belgique.
28/11/2012

Écrit par : blaimont michele  11h33 – mercredi 28 novembre 2012

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Merci d’avoir partager cet article, très intéressant à savoir, mais esperant qu’on trouve plus de vaccins pour maintes pathologies qui menacent l’humanite.

Écrit par : hajer 09h42 – jeudi 17 décembre 2015

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