« Décider aujourd’hui pour demain ». Journée de débats d’Alterre Bourgogne

 Le 10 février, j’aurai le plaisir de participer, au nom de Sciences Citoyennes, à une journée de débats organisée par Alterre Bourgogne, l’agence régionale pour l’environnement et le développement soutenable. Les débats auront lieu à Dijon, au cinéma Olympia (16 Avenue Maréchal Foch). Le programme final figure sur cette page, suivi par les informations pratiques, la présentation des intervenants, des éléments bibliographiques, etc. Le dépliant en format PDF est sur cette page.

PROGRAMME DETAILLE

De la difficulté et du risque de prendre des décisions qui engagent sur le long terme

Les élus et les décideurs territoriaux sont de plus en plus confrontés à des questions complexes nécessitant de prendre des décisions dont les résultats ne seront visibles que demain voire après-demain. Il s’agit de questions souvent empreintes d’incertitudes, non seulement qui relèvent de multiples domaines – sciences fondamentales, projet de société, géopolitique -, mais aussi dont les réponses auront des conséquences sur l’ensemble de la société en termes de développement économique, de sécurité énergétique, de compétitivité, d’emploi ou encore d’éducation.

La lutte contre le changement climatique est un bon exemple : la connaissance de la situation actuelle et les prévisions des scientifiques imposent de prendre des décisions dès à présent mais… Comment gérer l’incertitude et la pluralité de perspectives ? Comment faire accepter à la société la prise de risque ? Comment prendre en compte les différents horizons temporels dans la gestion du territoire ? Autant d’interrogations et d’éléments de réflexion qui seront portés au débat le 10 février.

Animation de la journée : Philippe FREMEAUX, éditorialiste à Alternatives économiques et président de l’Institut Veblen.

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Conférence introductive – Défi pour la démocratie et changements environnementaux globaux

  • Dominique BOURG, philosophe, professeur à la faculté des Géosciences et de l’Environnement de l’Université de Lausanne, vice-président de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme

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Table ronde n°1 – Comment décider dans un contexte d’incertitude ?

  • Magali REGHEZZA, maître de conférence en Géographie à l’École normale supérieure

Le besoin de repolitiser l’environnement – Face à des menaces complexes, invisibles, largement imprévisibles, voire inconnues, dont les effets sont décalés dans l’espace et le temps, le politique est démuni quant à la prise de décision et l’impératif d’action. Entre la « dictature des experts » et la mise en avant de groupes de pression qui, sous couvert de participation, réduisent l’intérêt général à la somme d’intérêts individuels, la marge d’action est étroite.

  • Olivier MORIN, formateur à l’École supérieure du professorat et de l’éducation de l’académie de Lyon, chercheur associé à l’UMR Education, Formation, Travail, Savoirs de Toulouse

L’éducation, un levier essentiel pour rendre opérationnel le développement durable – Le drame du projet du barrage à Sivens nous rappelle que les questions environnementales sont controversées par nature. Quelle éducation à la décision collective en situation d’incertitude, à une citoyenneté scientifique critique et active, pourrait faire en sorte que ces controverses ne deviennent pas conflictuelles ?

  • Elena PASCA, philosophe sociale, Sciences citoyennes, blog Pharmacritique

L’expertise associative et citoyenne pour formuler des choix collectifs – Expertise citoyenne, conventions de citoyens… Les capacités décisionnaires de la communauté des citoyens comme garde-fous pour enrayer le dévoiement néolibéral utilitariste et clientéliste de la République.

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Table ronde n°2 – Comment élaborer une vision partagée du territoire ?

  • Florence DENIER-PASQUIER, vice-présidente de France nature environnement, membre du Conseil économique, social et environnemental

Transition écologique des territoires et renouveau de la démocratie environnementale – L’une des voies vers un développement plus durable est l’évolution d’actions faites « pour » les citoyens, vers des projets construits et mis en œuvre « avec » eux. Repartir du territoire en s’appuyant sur un processus participatif étayé peut constituer un véritable processus d’apprentissage collectif. Il permet une appropriation locale des défis écologiques, une mise en cohérence des projets avec ceux-ci, l’émergence d’initiatives portées par la société civile.

  • Jo SPIEGEL, maire de Kingersheim, conseiller général du Haut-Rhin, élu communautaire m2A (Mulhouse Alsace agglomération) en charge de la transition énergétique

Témoignage

  • José ALMEIDA, maire de Longvic (Côte-d’Or), vice-président en charge des finances du Grand Dijon

Témoignage

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Table ronde n°3 – Décision politique et temporalités : les territoires, accélérateurs de la transition ?

  • Catherine LARRERE, professeur émérite à l’Université de Paris I-Panthéon-Sorbonne, spécialiste de philosophie morale et politique

Les difficultés de l’action : niveaux de responsabilité et échelles d’intervention – Face au constat souvent fait d’une impuissance devant l’urgence environnementale, on ne peut s’en tenir à l’opposition de l’individuel et du collectif. Il faut apprendre à interroger la liaison entre le savoir et l’action, distinguer les niveaux d’intervention, voir comment s’articulent les interventions individuelles, et différentier entre le local et le global, le national et le régional : c’est alors que l’on peut comprendre la place importante des territoires.

  • Hélène LE TENO, manager, cabinet de conseil Carbone 4

La transition écologique, un projet désirable ? Créer des emplois, dynamiser les territoires : pourquoi et comment agir ensemble pour créer les richesses de demain Comment déployer le potentiel de création d’emplois et de valorisation du capital naturel et du capital immatériel des territoires ? Quels sont les acteurs et les nouveaux modèles économiques adaptés pour initier puis démultiplier la transition écologique? Pourquoi la restauration du capital social, à une échelle de territoire, est-elle indispensable? A travers plusieurs exemples, les obstacles et les leviers de succès seront illustrés dans le domaine des compétences, du financement et de la gouvernance de la transition à l’échelle des territoires.

  • Jacques PALLAS, maire de Saint-Georges-sur-Arnon (Indre)

Témoignage

 

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Les intervenants

DOMINIQUE BOURG, Philosophe, professeur à la faculté des Géosciences et de l’Environnement de l’Université de Lausanne

Depuis 2006, Dominique Bourg est professeur à l’Université de Lausanne ; il a été directeur de l’Institut de politiques territoriales et d’environnement humain de l’Université de Lausanne de septembre 2006 à juillet 2009. Depuis septembre 2012, il donne également un cours sur les questions environnementales actuelles à l’EPFL. Il a enseigné à l’Institut d’études politiques de Paris et a enseigné la philosophie à l’Université de technologie de Troyes. Il a été directeur du Centre de recherches et d’études interdisciplinaires sur le développement durable à l’UTT depuis sa création jusqu’en 2006. Il y a effectué des travaux en écologie industrielle pour la chimie. Ses domaines de recherche concernent l’éthique du développement durable, la construction sociale des risques, le principe de précaution, l’économie de fonctionnalité et la démocratie participative. Il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages.

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PHILIPPE FREMEAUX, Économiste, éditorialiste à Alternatives économiques

Après des études de sciences économiques, de droit public et de science politique, Philippe Frémeaux mène parallèlement une carrière d’enseignant, de consultant et de journaliste. Il a travaillé de 1983 à 1998 au sein du Bipe (Bureau d’informations et de prévisions économiques). Journaliste, il a contribué au quotidien Le Monde de 1979 à 1983, puis au magazine Alternatives Economiques, dont il demeure éditorialiste après en avoir longtemps dirigé la rédaction. Chroniqueur sur les ondes de Radio France, il est également délégué général de l’Idies (www.idies.org) et président de l’Institut Veblen (www.veblen-institute.org).

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MAGALI REGHEZZA, Géographe, maître de conférences à l’École normale supérieure

Docteur en géographie, les travaux de Magali Reghezza portent en particulier sur les risques naturels et environnementaux dans les espaces urbains. Elle a travaillé sur les questions de vulnérabilité, de résilience et d’adaptation et s’intéresse aujourd’hui aux menaces environnementales globales et le passage du risque à l’incertitude dans un contexte de mondialisation. Elle a publié en 2012 « Paris coule-t-il ? » aux éditions Fayard et a co-dirigé aux éditions le Manuscrit « Résiliences urbaine, les villes face aux catastrophes ».

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OLIVIER MORIN, Formateur à l’École supérieure du professorat et de l’éducation de l’académie de Lyon

Olivier Morin est professeur agrégé de Sciences de la Vie et de la Terre et docteur en Sciences de l’Education. Après avoir enseigné en collèges et lycées pendant une quinzaine d’années, il est actuellement formateur d’enseignants du premier et du second degré à l’ESPE de l’académie de Lyon. Chercheur associé à l’UMR EFTS de Toulouse (Education, Formation, Travail, Savoirs MA122, http://efts.univ-tlse2.fr/), ces travaux sur la relation alimentation /environnement portent sur les enjeux éducatifs de la prise en compte des controverses sociétales dans la construction des savoirs scolaires. Il explore les modalités didactiques d’approches participatives et interculturelles de questions socialement vives environnementales (QSVE).

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ELENA PASCA, Philosophe sociale, administratrice de la FondationSciences Citoyennes, fondatrice du blog Pharmacritique

Elena Pasca est philosophe sociale, germaniste, membre du conseil d’administration de la Fondation Sciences Citoyennes. Elle fait du journalisme citoyen, sur son blog Pharmacritique, avec plus de 700 articles et entretiens sur des sujets divers : articles d’investigation sur les conflits d’intérêts d’hommes politiques et autres décideurs, ceux d’organisations, institutions et associations de patients, articles sur la surmédicalisation et la surconsommation de médicaments, les méthodes marketing de l’industrie pharmaceutique et le décryptage de ses méthodes de manipulation et d’influence sur la médecine et les usagers, etc. C’est Elena Pasca qui a fait connaître le Sunshine Act, qui a inspiré la loi Bertrand de décembre 2011. Elle a fondé une association de victimes de médicaments et d’erreurs médicales. Elle participe à de nombreux débats et colloques, en France et à l’étranger. Elle collabore à la réalisation de documentaires et dispense des formations, y compris à des journalistes scientifiques. Elle a fait partie du groupe de réflexion sur la surmédicalisation. Des media et des organisations de professionnels de santé la comptent parmi les rares « insoumis de la santé » et lanceurs d’alerte dont les activités ont permis des avancées en matière de sécurité du médicament.

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FLORENCE DENIER-PASQUIER, Vice-présidente de France nature environnement, membre du Conseil économique, social et environnemental, Administratrice de France Nature Environnement (FNE), Florence Denier-Pasquier participe à l’animation du réseau juridique. Elle a forgé ses convictions militantes dans le Maine-et-Loire, au sein de la fédération départementale membre de FNE, où elle est bénévole, et est impliquée dans les champs de l’urbanisme et de la mobilité durables, de la gestion de l’eau et de l’environnement industriel. Juriste environnement, spécialisée dans le droit de l’eau, elle a rédigé les fascicules consacrés à cette thématique (éditions du Jurisclasseur). Elle est aussi formatrice indépendante, notamment auprès des agents des collectivités territoriales.

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CATHERINE LARRERE, Professeur émérite à l’Université de Paris I-Panthéon-Sorbonne, spécialiste de philosophie morale et politique

Catherine Larrère est une universitaire spécialiste de philosophe morale et politique. Elle s’est d’abord intéressée à la généalogie de la pensée économique, puis à la pensée de Montesquieu. A partir des années 1990, suite à une rencontre avec Baird Callicott, l’un des principauxreprésentants, aux Etats-Unis, de l’éthique environnementale, elle s’est intéressée à l’éthique environnementale qu’elle a contribué à introduire en France. Professeur dans différentes universités de province, elle a fini sa carrière à l’université de Paris 1 – Sorbonne. Elle est aujourd’hui à la retraite. Elle a été commissaire scientifique de l’exposition Nature Vive au Muséum national d’histoire naturelle (2001). Elle travaille actuellement sur les rapports entre technique et nature. Elle est membre du Comité scientifique de Parcs nationaux de France, du Comité d’éthique INRA-CIRAD, et du Conseil scientifique du Patrimoine naturel et de la Biodiversité. Elle est aussi présidente de la Fondation de l’Ecologie politique.

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HELENE LE TENO, Manager au cabinet de conseil Carbone 4

Hélène le Teno est ingénieur de l’École nationale des ponts et chaussées. Elle a travaillé dans des environnements professionnels variés dans l’industrie, la recherche et les métiers de services en France et en Chine. Depuis 2008, elle est manager dans le cabinet de conseil Carbone 4 (cabinet d’audit et de conseil en « stratégie carbone ») en charge de l’innovation. Elle a réalisé l’étude « Cartographie de la transition carbone » publiée parla fondation The Shift Project en 2012

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JOSE ALMEIDA, Maire de Longvic (21)

José Almeida est Maire de Longvic, vice-président en charge des finances et de  l’enseignement supérieur à la communauté urbaine du Grand Dijon. En 2011, en qualité de premier adjoint au développement durable de la ville de Longvic, il a piloté la mise en place de la Charte de la qualité environnementale et du développement durable, laquelle a ensuite été labellisée Agenda 21 local France en 2012.

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JO SPIEGEL, Maire de Kingersheim (68)

Jo Spiegel est maire de Kingersheim depuis 1989. Cet ancien professeur d’éducation physique et sportive est aujourd’hui à la retraite. Il est régulièrement sollicité par de nombreuses villes et agglomérations françaises et étrangères pour son expertise dans deux domaines qu’il affectionne particulièrement : la haute qualité démocratique et la haute qualité environnementale. Depuis de nombreuses années, il multiplie les échanges avec les citoyens pour proposer une démocratie plus participative. Dans sa ville comme dans l’agglomération, il sollicite les habitants pour les associer aux projets des territoires : Maison de la citoyenneté, PLU à Kingersheim, Plan climat territorial de l’agglomération mulhousienne. De même, il intègre le développement durable dans tous les projets qu’il conduit.

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JACQUES PALLAS, Maire de Saint-Georges-sur-Arnon (36)

Cheminot retraité, Jacques Pallas est maire depuis 1996 d’une commune rurale de 620 habitants, dans l’Indre, regroupée dans une intercommunalité de 12 communes et 20 000 habitants. Sa commune abrite un parc de 19 éoliennes depuis 2005, un projet qui a remporté l’adhésion de l’ensemble des habitants du territoire.

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