J’aurai le plaisir de participer, au nom de Sciences Citoyennes, à la semaine de l’éthique organisée par la professeure Vivianne Châtel dans le cadre du Master Ethique, responsabilité et développement, formation dispensée par le Département de Sociologie, Politiques sociales et Travail social de l‘Université de Fribourg (Suisse).
La semaine de l’éthique commence le 2 juin 2014 par un débat sur l’éthique dans les sciences. Voici l’affiche, suivie de la présentation telle qu’elle figure dans le programme.
L’exposition a été organisée par les étudiants du Master. Merci à Mme Vivianne Châtel et à Mme Séverine Moll-Lauper pour l’organisation d’ensemble et pour l’invitation.
« L’éthique au quotidien » annonce l’ambition interactive de cette manifestation inscrite dans la mouvance qui relocalise les débats dans des lieux interactifs, des lieux de passage quotidien pour les citoyens, espérant les arrêter dans leur course prédéterminée (et même au sens propre du terme: dans leurs courses), pour les faire réfléchir à des trajectoires citoyennes qu’ils peuvent emprunter dès lors qu’ils s’approprient toutes les dimensions de la vie de la cité et se donnent les moyens de quitter le statut d’ignorance confortable de réceptacles passifs de décisions et d’expertises qui les concernent tous, dans la mesure où elles changent leur mode de vie, y compris dans les actes quotidiens – quitter la passivité pour devenir des citoyens au sens plein du terme: acteurs actifs transcrivant en pratique les droits de participation, l’autonomie publique théoriquement garantie par nos démocraties.
L’autonomie publique est rarement mise en pratique, faute d’engagement, de participation et de réflexion globales, dépassant les questions particularistes et les intérêts privés. Or c’est à ce type de participation que de tels débats incitent les citoyens: faire un usage public de leur raison, afin de s’inscrire dans le débat public politique qui permet, par abstraction successives, de dégager des intérêts universalisables (pour paraphraser Jürgen Habermas).
Elena Pasca
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Voici la présentation et les intervenants, selon le programme:
La semaine de l’éthique : L’ÉTHIQUE AU QUOTIDIEN
Journée du lundi 2 juin 2014 : La science
Lieu : Fribourg centre, Mall central (en face de la Fnac), de 14:00 à 16:00
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Intervenants lors de cet atelier-discussion:
- Bernard VERMEULEN, Directeur médical et directeur général suppléant, Hôpital cantonal,
- Mr Marc-Henry SOULET, Professeur ordinaire de Sociologie, Doyen de la Faculté des Lettres, Université de Fribourg,
Vincent BOURQUIN, Professeur, responsable de l’Institut SeSi (Sustainable Engineering Systems Institute), École d’ingénieurs et d’architectes de Fribourg,
Marlise COLLOUD, Enseignante, École d’ingénieurs et d’architectes de Fribourg,
Elena PASCA, Philosophe, Fondation Sciences citoyennes, - Gilbert CASASUS, Professeur, Etudes européennes, Université de Fribourg
« La science peut paraître pour certains omniprésente, voire quelque peu despotique, organisant le monde, déterminant les grandes évolutions ou révolutions techniques et sociales futures.
Et certains n’hésitent plus à mettre en cause le financement de grandes recherches théoriques (ou fondamentales) au motif de leur inutilité directe, oubliant que le GPS, créé dans les années 70, n’aurait probablement pas vu le jour sans la théorie de la relativité née en 1905.
Aujourd’hui, une certaine nébuleuse entoure les choix faits dans le financement de la recherche. Et le citoyen semble totalement exclu et peut-être indifférent aux mécanismes à l’œuvre derrière ce financement, alors même que nous pourrions nous mettre d’accord sur cette belle idée de François Jacob : la science n’est pas là pour dire ce qui doit être mais pour énoncer les différents possibles afin d’aider les citoyen-ne-s à choisir les orientations.
Par cet atelier-discussion, nous cherchons à entrer dans la problématique de François Jacob, au moins mettre en débat les multiples enjeux de la science. Ainsi nous pourrions, sans exhaustive,
1/ revenir sur les pratiques scientifiques elles-mêmes, en termes d’objectivité, d’expérimentation, de réfutabilité… ou de consentement des personnes dans le cadre tant des
recherches en sciences du vivant que des recherches en sciences sociales et humaines.
2/ examiner le droit de regard du citoyen : sous quelle forme, dans quel cadre, avec quelles contraintes, dans quels domaines (ou dans tous les domaines) ?
3/ analyser les liens avec le politique et l’industriel, au regard notamment de la pression des lobbys sur les décisions concernant les orientations scientifiques (nous pouvons penser ici à l’obsolescence programmée, ou encore aux scandales/catastrophes qui ont ponctué le
développement de certaines sciences). Avec quelles conséquences en termes de résultat ?
4/ discuter le rôle des comités d’éthique, leur fonctionnement, la manière de les composer… au moment justement où ils fleurissent ici ou là, sans que nous ne connaissions toujours très bien les objectifs finaux. »