Suicides: effet indésirable des antidépresseurs, antipsychotiques, tranquillisants… Ghost management des femmes

Les études sur les effets indésirables et l’absence d’efficacité des antidépresseurs se succèdent et se ressemblent. L’un des risques majeurs, reconnu et souligné par la pharmacovigilance anglo-saxonne, est le suicide.

Une enquête indépendante faite par Janne Larsson et publiée en octobre 2009 a analysé les suicides enregistrés en 2007 en Suède. Je détaille les résultats, donne des références avec des commentaires et rappelle les conclusions de sources médicales indépendantes quant à l’efficacité très faible des antidépresseurs.

Une longue partie parle de la surmédicalisation des femmes, de la psychanalyse et de la psychopharmacologie comme des outils d’un véritable ghost management sociétal des femmes.

L’enquête de Janne Larsson sur le nombre de suicides de 2007 se base sur d’une part sur les données du Socialstyrelsen: Conseil national de la santé et de la protection sociale appelé NBWH dans le texte en anglais (National Board of Health and Welfare) et d’autre part sur les données des six filiales régionales du Collège national de médecine légale.

Ces données n’étant pas publiques, elles ont été obtenues sur demande, en vertu de la législation sur la liberté d’information. Elles sont détaillées, parce que la loi suédoise oblige les centres régionaux de santé à faire un rapport au NBHW dans chaque cas de suicide et de joindre le dossier médical. L’investigateur Janne Larsson les a croisées avec les données obtenues par les autopsies.

En 2007, 1.126 suicides (sans compter les tentatives) ont été commis en Suède (325 femmes et 801 hommes). 1.109 (soit 98%) de ces cas ont fait l’objet d’une autopsie. 724 (soit 64%) des personnes décédées par suicide en 2007 avaient eu des traitements psychopharmacologiques dans l’année précédant leur acte (250 femmes (soit 77%) et 306 hommes (59%)).

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Résultats détaillés

Des antidépresseurs avaient été prescrits à 196 (60%) de ces 325 femmes et à 306 hommes (38%). Des hypnotiques ou tranquillisants ont été prescrits à 204 femmes (63%) et à 392 hommes (49%). 87 femmes (27%) ont eu des antipsychotiques / neuroleptiques, pour 114 hommes (14%). 21 femmes (6%) ont eu d’autres psychotropes, pour 27 hommes (3%). L’autopsie a retrouvé des traces de psychotropes dans 575 cas, ce qui prouve qu’ils étaient sous traitement au moment du suicide. 338 personnes avaient eu 4 médicaments différents dans l’année précédant leur suicide. 304 d’entre elles (soit 77%) avaient eu une combinaison d’antidépresseurs et/ou de neuroleptiques (antipsychotiques).

A noter que ces chiffres ne prennent pas en compte les médicaments éventuellement prescrits dans les hôpitaux, mais uniquement ceux prescrits par la médecine libérale.

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Un extrait du texte complet:

« Les données montrent que sur les 1126 personnes, 717 (64%) ont pris des antidépresseurs et/ou des neuroleptiques et/ou des hypnotiques/ tranquillisants.

128 (11 %) ont eu des prescriptions d’antidépresseurs et d’hypnotiques/ tranquillisants et de neuroleptiques dans l’année précédant le suicide. Les tableaux précédents montrent que 404 personnes (36%) ont pris des antidépresseurs et des hypnotiques/tranquillisants, que 145 personnes (13%) ont reçu des antidépresseurs et des neuroleptiques (sans compter ce qu’elles ont reçu d’autre).

Un grand pourcentage (surtout des femmes) s’est vu prescrire un traitement avec des médicaments psychiatriques qui étaient censés soulager les troubles mentaux et prévenir la conséquence ultime : le suicide.

Les données du Conseil national de la santé et de la protection sociale montrent également que beaucoup ont pris plus d’un type de médicaments psychotropes. Sur les 325 femmes, près d’un cinquième (18 %) avaient des ordonnances pour au moins trois classes différentes de médicaments psychotropes (antidépresseurs, neuroleptiques, hypnotiques/ tranquillisants) et 56 % avaient des ordonnances pour deux ou plus, au cours de l’année d’avant leur suicide ».

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Références complètes

Psychiatric drugs and suicide in 2007. A report based on data from the National Board of Health and Welfare. By Janne Larsson. Le document intégral est disponible sous forme PDF sur cette page.

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Psychanalyse et psychopharmacologie : outils privilégiés de ghost management des femmes

La médicalisation et surmédicalisation des femmes ressort clairement de ces chiffres.

Nous sommes les premières cibles du spin, du storytelling, de la publicité directe et indirecte, de toutes les formes de marketing et de toutes les stratégies de ghost management (Sergio Sismondo) de l’industrie pharmaceutique : le management total fait dans les coulisses, dans l’ombre du lobby (antichambre, vestibule), pour s’assurer que tous les rouages du complexe médico-industriel travaillent (consciemment ou non) dans le même objectif ultime de rentabilité et de profit des firmes pharmaceutiques.

Sans oublier les fabricants de dispositifs médicaux et autres industriels avec leurs satellites respectifs, en particulier ceux du complexe publicitaire / communicationnel / marketing, qui inclut les media généralistes et spécialisés, les agences de communication, les sociétés de rédaction médicale, les sociétés de conseil, etc.

L’image de l’antichambre (lobby, d’où le nom de « lobbying ») correspond parfaitement au ghost management puisque, pour que ce management total soit complètement efficace, il doit s’agir d’une gestion invisible mais omniprésente de tous les aspects de la recherche, de la formation et de l’information médicales. Lisez la description donnée au lobbying par l’Encyclopédie de l’Agora, sur cette page, à partir des significations du lobby.

Cela inclut évidemment toutes les stratégies de désinformation telles que celles relevant de la fabrication ou réinvention de maladies appelées disease mongering, que j’ai fait connaître publiquement en France ; voir les notes de la catégorie dédiée et faire aussi une recherche dans les autres. Cela inclut toutes les formes de communication d’influence, prenant appui sur les catégorisations et les représentations sociales, sur les clichés, stéréotypes, préjugés véhiculés par une culture fortement empreinte de sexisme, misogynie et gynophobie dans tous les domaines.

Le jeunisme, la polyvalence, le culte de la beauté, les contraintes imposés à un corps dont elle doit se servir selon ce que l’on attend d’elle et sans chercher à le connaître et à vivre bien dans sa peau… Jadis, on épinglait comme sorcières et on brûlait sur le bûcher les femmes qui avaient connaissance et conscience de leur corps et possédaient des savoirs faire, des savoirs pratiques en tant que soignantes, infirmières, sages-femmes, comme nous l’apprennent les livres de Barbara Ehrenreich, Deirdre English ou Guy Bechtel sur la sorcellerie et la répression féroce des (corps et des connaissances des) femmes par la religion et par la médecine « scientifique » naissante. La médecine, et surtout la gynécologie qui s’est construite en expropriant les femmes de leurs propres pratiques et savoir-faire, voire même de leur propre corps, noue une sainte alliance avec les prêtres en échange de la validation de la médecine comme science mâle. Conçue comme inaccessible aux femmes et donnant mille et un moyens pour les contrôler et les avilir, les maintenir dans la minorité et dans une infériorité intériorisée, revendiquée, reproduite au fil des générations grâce à la socialisation.

L’alliance de la médecine avec le capitalisme garantit aux médecins le monopole de l’exercice et du pouvoir de labelisation (normal / anormal ; apte/ inapte, etc.), en échange des moyens de contrôle social, d’uniformisation et de mise au pas des femmes qu’ils fournissent. Cela fonctionne toujours : les normes médicales deviennent normes sociales : tout autant de corsets et carcans pour le psychisme et pour les corps. Au stade néolibéral du capitalisme, la consommation fera le reste…

La « correction » pharmacologique fera des merveilles et son efficacité sera totale et inégalée dès que la psychanalyse – comble de la misogynie et gynophobie d’apparence laïque – s’imposera comme une « science » et une démarche critique de connaissance et de subversion. La psychanalyse est un outil parfait pour l’individualisme néolibéral qui semble mettre l’individu au centre en psychologisant à outrance ; mais cette apparente centralité est une illusion, pour mieux rendre responsable et coupable chaque individu pour les tares d’un système sur lequel il n’a aucune prise. Les femmes scrutées de près en permanence et soumises au soupçon venant de la religion, de la psychanalyse et de toutes les formes prises par le patriarcat dans sa version néolibérale se doivent d’exceller dans tous les domaines et dans tous les rôles et identités auxquels on les assigne: mère dévouée, épouse douée d’abnégation, éternellement jeune, souriante, mince, tendre et aimante, disponible mais humble, bref, tout ce qui fait la « position féminine », celle d' »objet a » pour les hommes. Travailleuse appliquée sans conscience propre et consommatrice parfaite, bien entendu.

Comme le disaient Freud, Jacques Lacan et d’autres, la cure psychanalytique est là pour « mater » les femmes jusqu’à ce qu’elles abandonnent toute subjectivité et toute volonté propre et adoptent la « position féminine ». Et sans ressentiment, insistait Freud. Non, cette abnégation négation de tout potentiel doit être perçu et présenté par les femmes elles-mêmes comme un accomplissement de leur vraie nature, au service de la civilisation et de la culture mâle qu’elles ne font que mettre en danger au vu de leur « chiennerie », manque de surmoi, nature destructrice, perverse et envieuse. Et Lacan de résumer en parlant de l' »in-femme » dont « on ne peut qu’en mi-dire ».

L’engrenage fatal pour les femmes qui s’infligent les mystifications de la psychanalyse. De quoi déprimer à vie. Et les femmes françaises sont encore plus mal traitées et maltraitées puisqu’ elles subissent non seulement l’oppression issue de l’influence de la psychanalyse selon Freud et l’orthodoxie freudienne mais aussi le pire sexisme, la pire misogynie et la pire gynophobie jamais théorisées comme « science » moderne et laïque : la psychanalyse lacanienne, tellement influente dans les sociétés occidentales que j’en viens même à parler d’un ghost management psychanalytique de tout ce qui concerne les femmes (et les enfants, mais pour les atteindre, elles).

Ce ghost management est à voir comme une toile d’araignée dans laquelle les femmes sont engluées. L’un des moyens de gardiennage sont les psychotropes, pour casser toute subjectivité, tout amour de soi et estime de soi (le narcissisme au sens propre du terme), toute volonté et tout Eigensinn susceptible de mener à la révolte contre les rôles impartis qui enferment les femmes dans des cases bien catégorisées du système. Il faut s’adapter aux cases, s’identifier aux rôles, sous peine d’avoir à sentir le pouvoir de labelisation des médecins et se voir acoller l’une des étiquettes issues du très prolifique DSM: Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Avec plusieurs traitements psychotropes. Ou alors le suicide. Et l’on apprend à nouveau que le suicide est l’un des effets indésirables des psychotropes, notamment des antidépresseurs.

Mais les psychotropes sont partout sur notre chemin… Les contraceptifs sont imposés aux femmes comme si la pilule contraceptive était un bonbon et que la femme était la seule à devoir assumer la contraception. Or les contraceptifs œstroprogestatifs banals induisent eux aussi des troubles psychiques: baisse de la libido, asthénie, dépression, etc. Et bien d’autres médicaments hormonaux provoquent eux aussi des troubles psychiques et neuropsychiatriques, traités par la pression sociétale à se soumettre à une psychanalyse pendant des années ainsi que par la prescription de toutes sortes de psychotropes.

L’apogée étant atteint avec les analogues agonistes de la GnRH tels que Decapeptyl, Enantone, Zoladex, puisque l’on a pu atteindre 44% de dépression dans un essai clinique avec l’acétate de leuproréline (Enantone / Lupron) mené par le Pr Togas Tulandi chez des femmes n’ayant pas souffert de troubles psychiques avant la recherche clinique en question. Même le laboratoire Takeda Abbott / AbbVie reconnaissait un taux de 31% de dépression pendant les essais cliniques faits pour l’obtention de l’autorisation de mise sur le marché. Or les essais cliniques ne sont pas faits pour détecter exactement les effets indésirables, et le pourcentage était certainement plutôt proche des 44%.

Sachant que ces médicaments provoquent beaucoup d’autres effets indésirables psychiques et neuropsychiatriques : anxiété, angoisse et crises d’angoisse, épisode psychotique, manie, délire, somnolence et troubles du sommeil, troubles cognitifs (troubles de la mémoire, concentration, attention). Et, bien sûr, idéation suicidaire, tentative de suicide et suicides.

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Résultats de l’étude suédoise

L’interprétation n’est pas aisée et certainement pas directe.

Le passage à l’acte est-il dû aux médicaments eux-mêmes, à l’échec du traitement, ou à l’état psychique ? Ou à tout cela à la fois ? Quoi qu’il en soit, aucun de ces cas n’a fait l’objet d’une notification d’effet indésirable aux autorités de pharmacovigilance. Ce qui est problématique, car les signalements servent à faire état d’un effet indésirable « susceptible d’être » à un médicament, et n’ont pas à prouver un lien de causalité. Mais sans signalements, impossible d’évaluer un médicament, d’actualiser les données fournies par els fabricants lors des procédures d’AMM (autorisation de mise sur le marché), de compléter les RCP et notices des psychotropes concernés. Cela confirme, si besoin était, l’état de sous-notification chronique des effets secondaires, risques et interactions des médicaments, avec un taux qui varie entre 1% et 5%, selon les auteurs.

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Le rapport entre antidépresseurs et suicide / tentative de suicide / idéation suicidaire

Ce lien a été largement documenté, en particulier pour le début du traitement, qui induit une désinhibition favorisant le passage à l’acte. Ceci est particulièrement dangereux chez les enfants et adolescents, raison pour laquelle, aux Etats-Unis, la prescription d’antidépresseurs en ville a été interdite aux moins de 24 ans. Les RCT (résumés des caractéristiques du produit) et les notices, par ailleurs en libre accès, contrairement à la France, portent un « label noir » (blackbox warning) : niveau le plus élevé de mise en garde sur le risque suicidaire. Les mises en garde sont présentes aussi dans la description des antipsychotiques, et même dans les notices des antiépileptiques et autres médicaments.

Autour de 2.000 suicides liés au Prozac° (fluoxétine) ont été signalés à la pharmacovigilance états-unienne avant 1999. Quant à la France, le psychiatre Jean-Yves Pérol estime le nombre de suicides liés aux antidépresseurs à 3.000 à 4.000 par an (cité par Guy Hugnet, Antidépresseurs : mensonges sur ordonnance. Ed. Thierry Souccar 2010).

L’importance du risque suicidaire, qu’elle a souligné à plusieurs reprises, a amené la revue allemande indépendante Arznei-Telegramm a titrer « Antidépresseurs : des placebos potentiellement mortels ? » (a-t 2005 ; 36 :45). Rien ne permet d’affirmer que les antidépresseurs protègeraient des idées suicidaires ; au contraire, les essais bien menés montrent que les ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, tels que Seropram°/Déroxat°, Seroplex°, Zoloft°, Prozac°…) déclenchent de telles idées – voire des passages à l’acte – chez des volontaires sains, ou les renforcent chez les personnes en souffrance psychique. Les tricycliques (tels que Laroxyl°/Elavil°) et les antidépresseurs inhibant aussi la recapture de la noradrénaline (ISRSN tels que Effexor°, Cymbalta°) ne sont pas moins risqués.

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Le rapport bénéfice – risques semble défavorable au vu de l’efficacité très faible (si tant est qu’elle existe)

Lorsqu’on compare les résultats obtenus avec des ISRS sur l’échelle Hamilton (qui codifie les critères de dépression), le bénéfice apporté dépasse à peine l’effet placebo. Et même cet effet minime peut résulter de biais et de variables des essais en question. Malgré la pléthore d’études et une utilisation intensive pendant des décennies, on ne peut fonder scientifiquement ni l’utilité, ni l’efficacité, ni la sécurité d’emploi des antidépresseurs, déplore Arznei-Telegramm.

C’est un rappel succinct du fait que les études successives ont les mêmes résultats, confirmés par une méta-analyse de 2008 : les essais cliniques ne montrent qu’une supériorité faible des antidépresseurs par rapport au placebo.

Et lorsqu’on va au-delà du biais de publication, en prenant en compte les essais non publiés, occultés par les pharmas parce que défavorables, les bénéfices des antidépresseurs n’atteignent même plus le seuil d’une efficacité statistiquement significative. Selon la plupart des auteurs / études, les antidépresseurs n’ont d’effet que dans les dépressions graves. Et même cet effet « semble dû à une réponse au placebo plus faible chez des patients souffrant de dépressions graves, plutôt qu’à un impact plus fort des médicaments administrés ».

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Quelques références

  • Arznei-Telegramm, mai 2005: Antidepressiva: Lebensgefährliche Plazebos? a-t 2005 ; 36 :45.
  • Irving Kirsch et al., Initial Severity and Antidepressant Benefits: a Meta-analysis of Data Submitted to the Food and Drug Administration, 2008: PLoS Med 5(2): e45.
  • Turner EH, Selective Publication of Antidepressant Trials and its Influence on apparent Efficacy, NEJM 2008 ; 358 : 252-60.
  • Richard A. Hansen, Efficacy and Safety of Second Generation Antidepressants in the Treatment of Major Depressive Disorder. Ann Int Med, September 20, 2005 vol. 143 no. 6 415-426.

Sur la désinformation sur les antidépresseurs, entre autres par la non publication ou la manipulation de la recherche par les laboratoires pharmaceutiques, voir l’excellent article d’Arznei-Telegramm de janvier 2010, que j’ai traduit récemment : « Biais, manipulation et falsification de la recherche médicale financée par l’industrie pharmaceutique ».

Pour d’autres informations et liens, voir les autres articles de Pharmacritique réunis sous les catégories

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Urgences : une évaluation globale et un changement des pratiques irrationnelles de prescription

A quand une expertise, une évaluation globale du rapport bénéfice – risques, prenant en compte tous les effets indésirables et la très faible efficacité, pour qu’on puisse fonder un usage rationnel des antidépresseurs, antipsychotiques et autres psychotropes – comme de tous les médicaments ?

En attendant des données fiables et non biaisées, une recherche et une information médicales non déformées par les conflits d’intérêts et les influences, les médecins disposent déjà de suffisamment d’éléments les incitant à la plus grande prudence. Ce qui veut dire réserver la prescription des psychotropes aux cas sévères, où le bénéfice espéré, évalué au cas par cas, pourrait justifier les risques qu’ils font courir aux patients. Car rien ne justifie les pratiques irrationnelles de prescription, qui, en France, sont à 80% le fait de généralistes libéraux payés à l’acte, trop occupés à ne pas dépasser les 10 ou 15 minutes de consultation. Or 10 à 15 minutes ne suffisent même pas pour se mettre en confiance et commencer à raconter ce qui ne va pas (et encore faut-il s’en rendre compte…). Le rendement l’emporte sur la santé des patients. Et en France, les médecins ne sont pas responsables des conséquences. Le système de mauvaises pratiques qui profite à tout le monde – sauf aux patients – se reproduit ainsi sans obstacle digne de ce nom.

Seule l’information et l’éducation des usagers à la santé permettra de briser ce cercle vicieux.

Elena Pasca – © Pharmacritique

7 réflexions au sujet de “Suicides: effet indésirable des antidépresseurs, antipsychotiques, tranquillisants… Ghost management des femmes”

  1. Cette étude a dû être commandée par les Employeurs pour se décharger de toute responsabilité d’un employé persécuté sur le lieu de travail ce qui est à la base de prise des antidépresseurs et faire dire que c’est le médicament qui provoque le suicide et non l’Employeur qui peut aller jusqu’au tréfonds des bassesses et mesquineries. Mais chut, il s’agit des riches ou influents, on n’en parle pas, n’est-ce pas ?
    D’ailleurs, je ne suis pas sûre que mon post soit publié. En tout cas, je peux vous dire que sans les antidépresseurs je ne serais déjà pas de ce monde. L’effet secondaire est la reprise du travail et le travail de sape mené par l’Employeur pour vous rabaisser, démoraliser, déstabiliser, mais, comme j’écrivais plus haut , chut ! …

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  2. J’ai écrit un commentaire, mais, apparemment, il ne vous convient pas, car je parle en bien des antidépresseurs et votre rôle est de les dénigrer ? Mais comment j’aurais repris du travail sans cette aide chimique ? Sans doute, vous ne savez ni de près, ni de loin ce que c’est d’être la cible de la méchanceté gratuite, mesquine, quotidienne qui vous détruit peu à peu.

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  3. Si vous soffrez de dépression grave, Ok.
    La question n’est pas là. On parle d’abreuver d’antidépresseurs en cas de vague à l’âme et de chagrin.
    qu’est-ce qui vous déplait? L’information? Vous ne voulez pas être informé sur ce que vosu prenez? Savoir les réactions adverses pour réagir si besoin? Vous préférez mettre la tête dans le sable et tant pis pour ce qui se passera? tout l e monde ne réagit pas pareil et il est question ici de ce qui se passe au-delà d’un individu, de ce que risque de souffrir les autres qui n’ont pas besoin de ces médocs.
    bon courage!

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  4. Bonjour Naguima,
    Le retard dans l’apparition du commentaire sur le blog veut dire que ni moi ni l’amie qui m’aident à l’occasion pour les aspects techniques et administratifs de ce blog n’avons été en ligne pour faire passer les commentaires.
    Pharmacritique n’est pas un blog anti-médicaments, ni anti-médecine, ni anti-psychiatrie. Ca existe, mais ce n’est pas mon approche. Ce que j’essaie de faire, c’est de faire passer publiquement un certain nombre d’informations sur ce qu’on appelle un « usage rationnel du médicament », en fonction des preuves scientifiques de son utilité, de son efficacité et de la balance bénéfices – risques: est-ce que les bénéfices pour le patient valent la peine de prendre les risques entraînés par tel médicament? C’est ça la question. Dans les cas graves, où il n’y a pas d’alternative et où les bénéfices de tel médicament – antidépresseurs en l’occurrence – ont été démontrés, on peut dire que ça vaut la peine de prendre certains risques.
    Ces questions déchaînent les passions, entre les pour et les contre, comme on voit dans la réaction de Sofiane. Mais il ne faudrait pas qu’on se déchire entre nous, patients usagers de médicaments; ce qu’il faut, c’est s’informer, insister pour avoir une information indépendante et fiable, pour pouvoir prendre la décision en connaissance de cause.
    Je suis désolée de ce qui vous arrive; si je comprends bien, c’est une situation très difficile au travail qui est à l’origine de tout.
    Il y a beaucoup d’études, pas une seule, qui montrent le risque suicidaire des antidépresseurs, y compris chez les personnes en bonne santé qui les ont testés dans le cadre de la recherche.
    Mais bien entendu, ça ne vaut pas pour toutes les situations. On peut quand même bien voir à quel moment les idées suicidaires arrivent. Dans une situation extrême au travail, personne ne va chercher à exonérer les employeurs de leur responsabilité. Et actuellement, il est évident que le travail est un facteur majeur de souffrance psychique.
    Tenez bon et si les antidépresseurs vous font du bien et n’ont pas d’effets secondaires, il n’y a pas de raison d’en dire quoi que ce soit. Ce qui aide aussi dans ces situations, c’est de pouvoir en parler, de mettre la souffrance en paroles. Une psychothérapie qui n’exclut pas les médicaments.
    Cordialement,
    Elena Pasca

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  5. Naguima
    Vous abordez l’épineux problème de la santé au travail, de la médecine de travail. Je ne voudrais pas être à la place des confrères qui exercent dans les conditions actuelles…
    Croyez-vous vraiment que la solution, c’est la prescription d’antidépresseurs? C’est comme si on vous disait que le problème n’est pas social, mais individuel: comme si on vous disait que c’est votre problème, de cause psychologique, à traiter par prescription de psychotropes.
    Il ne me semble pas que Pharmacritique rejette les antidépresseurs sans autre forme de procès; L’article dit, et c’est aussi mon avis, qu’il faut réserver la prescription d’antidépresseurs aux cas qui relèvent d’un diagnostic clinique clair de dépression. A ma connaissance, Pharmacritique ne s’insurge que contre les prescriptions irrationnelles, qui font beaucoup de dégâts pour un bénéfice nul ou infime.
    Une question à Madame Pasca: comment faire dans les conditions actuelles de l’exercice libéral pour trouver le temps d’écouter le patient sans couler le cabinet ?
    Il faudrait une rémunération forfaitaire, voire plusieurs modèles de rémunérations divers, adaptés à la pathologie.

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  6. Bonjour, Mme Elena Pasca,
    Je suis navrée si j’étais un peu sèche dans mon intervention mais il est vrai que les antidépresseurs m’ont permis de reprendre le dessus, de revenir au travail, où j’ai changé de responsable qui est un excellent manager, pas excessivement ouvert ou riant, mais juste, et c’est le plus important. Ma souffrance était trop importante pour que j’arrête les médicaments, je ne peux encore, c’est trop frais dans ma mémoire, d’autant plus que dans ma vie, j’ai toujours bénéficié du respect, tant au travail que dans ma vie personnelle. Et là, on s’est acharné sur moi dans le domaine professionnel tout en me laissant le travail le plus difficile. Certes, je n’étais pas sans doute assez malléable mais je ne sais pas plier devant la méchanceté et l’injustice. Mon caractère est trop franc, direct bien que j’arrive à le gérer maintenant, et ce grâce aux antidépresseurs. Je vais de mieux en mieux, j’espère pouvoir bientôt diminuer les doses.
    Peut-être, vous avez raison qu’il y a cet effet secondaire. Pour moi, cela signifie qu’on n’a pas prescrit un bon médicament à la personne, il ne lui convient pas. Sans antidépresseurs, mes idées noires, surtout l’année noire que j’ai vécue, me reviennent aussitôt à la mémoire comme si c’était hier. Avec les antidépresseurs, je prends cela avec plus de philosophie et autocritique. Exactement, comme j’agissais avant d’arriver à ce poste et travailler avec cet être qui n’a ni âme, ni coeur. Si j’ose l’écrire, c’est que ce n’est pas seulement mon avis. Et si j’ai montré mon indignation, c’est que votre théorie soutient l’Employeur qui va écraser avec meilleure conscience l’employé déjà affaibli sous la pression.
    Ou bien, il faut dégager les cas différents : ceux qui nécessitent réellement le traitement par antidépresseurs et ceux qui n’en ont pas besoin et peuvent effectivement porter eux-mêmes atteinte à leur santé.
    Je vous remercie de m’avoir accordé autant d’attention et je vous prie de m’excuser pour mon emportement, mais je maintiens tout de même une partie de mes paroles : N’importe quel Employeur dans le même cas va se saisir de votre théorie pour diaboliser le pauvre persécuté et là, le suicide est possible, voire réel.

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  7. Bonjour Elena, je viens de publier une enquête sur la face cachée des psychotropes (Voir le Nouvel Obs du 25 oct). Titre  » Psychotropes : l’enquête » chez l’Archipel. Voulez vs que je demande qu’on vous l’envoie. Si oui, merci de m’indiquer votre adresse.
    Guy HUGNET
    06 22 21 53 56

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