Le documentaire « Sous les pavés, la terre » cherche diffuseur. Des solutions? Prochaine projection le 24 juillet à la Commune libre d’Aligre

« Sous les pavés, la terre » est un documentaire d’intérêt public de 95 minutes sorti en avril 2009, réalisé par Thierry Kruger et Pablo Girault pour Brut Productions.

Je vous saurais gré de me contacter si vous avez des idées pour trouver un diffuseur à ce film. Il faut nous mobiliser pour que de telles réalisations, qui montrent que des possibilités d’action existent, que la destruction de notre environnement et des biens communs n’est pas une fatalité, puissent être accessibles à un public large.

La nature empoisonnée par nous, les hommes, finit par nous empoisonner, comme l’atteste l’explosion du nombre de cancers dus aux agents cancérigènes environnementaux tels les pesticides dénoncés entre autres par Dominique Belpomme. Pharmacritique a déjà abordé la très lucrative « industrie du cancer », et repris des extraits de l’ouvrage de Geneviève Barbier et Armand Farrachi, « La Société cancérigène. Lutte-t-on vraiment contre le cancer ? »

La « cancérisation du monde » est devenu un modèle de société : les mêmes technosciences responsables de la production et de la disséminations d’agents cancérigènes et les mêmes discours idéologiques des décideurs politico-sanitaires grevés de conflits d’intérêts et occultant les risques pour protéger les profits privés, au nom d’un progrès qui n’en est plus un depuis longtemps, les mêmes donc, imposent ce « modèle » partout sur la planète. Et aucune civilisation n’y échappe, aucune n’est épargnée, puisque les lois imposées par l’Organisation mondiale du commerce et sa politique de « propriété intellectuelle » obligent même les plus réticents et les plus éloignés du mode de vie occidental à se soumettre à cette homogénéisation, à ce biopiratage et cet emprisonnement du vivant dans des brevets profitables. Voir, entre autres, les notes de Pharmacritique réunies sous les catégories « Ecologie politique et sociale versus biototalitarisme », « Environnement, OGM, sciences mortifères », « Toxiques, déchets, pollution ». C’est cette réalité-là qui forme l’arrière-plan du documentaire « Sous les pavés, la terre », même quand elle n’est pas abordée dans une perspective globale, mais sous un angle de vue plus localisé, façon de dire que ça se passe à côté, dans notre jardin, dans notre ville. Les conséquences sur la santé ne sont pas quelque part au loin, mais se font sentir dans notre corps à nous.

Barbier et Farrachi soulignent dans leur livre que les origines environnementales du cancer sont « d’autant plus niée[s] que la pression s’accentue et que les populations s’inquiètent davantage d’un environnement toxique. (…) Par ailleurs, le discours scientifique parvient à marginaliser les lanceurs d’alerte et à les faire passer pour des réfractaires au progrès, nostalgiques de la bougie ou du charbon ».

Cancer et mort des hommes sont en rapport dialectique avec le cancer et la mort de la terre, de l’eau, des sols nourriciers, nous expliquent Lydia et Claude Bourguignon. Fatalité ? Non. Des utopies concrètes sont à portée de main, comme nous le montrent José Bové, Patrick Baronnet et d’autres. Sont-ils réductibles à des « nostalgiques de la bougie ou du charbon »? Est-ce si simple?  

Le philosophe paysan Pierre Rabhi ponctue les diverses séquences du documentaire qui expose des solutions concrètes, applicables ici et maintenant, à divers problèmes écologiques, agricoles, de transport, etc. Il les ponctue en abordant ces questions à un autre niveau, mais sans qu’il y ait de rupture. Il nous parle de l’urgence qu’il y a à réfléchir à cette aliénation qu’on ne perçoit même plus comme telle, à percer l’écran de fumée de la croissance à tout prix. Il nous incite à nous donner les outils d’un éveil de notre conscience, ce qui nous permettrait d’œuvrer par nos divers moyens à créer les conditions de possibilité d’une « sobriété heureuse » et d’un partage solidaire, qui maintiennent à la fois l’humanité en tant qu’espèce et l’idée philosophique d’humanité; or celle-ci est liée précisément à la solidarité, à l’intérêt général et au souci de préservation des biens communs.

(Parlant des biens communs, j’ai téléchargé de nouveau l’excellent documentaire de Carole Poliquin, « Le Bien commun. L’assaut final », qui avait été effacé. Les quatre parties successives sont réunies sur cette page).

Il ne s’agit pas ici de résumer « Sous les pavés, la terre », ni d’énumérer tous les intervenants – artisans, paysans, anthropologues… -, et de résumer leurs discours. Pour l’anecdote, j’ai apprécié le comportement très naturel de l’un d’entre eux, qui, malgré un langage particulier, porte un « discours » très clair, par sa simple balade au sein de mère-nature : c’est un beau cochon faisant sa promenade de santé… Bien meilleure pour la santé que les traitements aux hormones et autres farines animales. Quand on pense à quel point on insulte ce pauvre animal en le traitant de vecteur de grippe porcine… Lui qui n’a rien demandé, certainement pas à être mis en cage comme des sardines et exploité par les hommes dans une promiscuité qui n’a rien avec la co-existence au sein de la nature.

L’un des intervenants est une référence importante pour moi, compte tenu de ses écrits et de son approche morale dans laquelle je me reconnais : c’est Jacques Testart (voir son site), dont le franc-parler n’est pas non plus pour me déplaire… Je le cite souvent sur Pharmacritique, habituellement pour le donner comme exemple aux médecins qui gagneraient à aller faire un st
age de démocratie, d’interdisciplinarité, d’ouverture à l’expérience et au savoir d’autrui et de réflexion éthique sur les sciences. Une réflexion qui veut sortir ces dernières de leurs forteresses respectives, casser les monopoles et enlever leurs œillères pour les ouvrir à l’ « expertise citoyenne » à laquelle aucun monopole et aucun corporatisme ne doivent résister.

Des sciences dans l’intérêt général, des scientifiques capables d’autoréflexion et des conventions de citoyens éclairés décidant des orientations à donner, de ce qui doit ou non se faire, posant des limites, demandant des comptes, notamment quant aux applications technoscientifiques immédiatement profitables déjà évoquées – voilà quelques lignes d’une utopie concrète à laquelle travaille Jacques Testart au sein de la Fondation Sciences Citoyennes (voir le site), dont Pharmacritique est membre et contente de l’être.

Voilà un autre moyen d’action ici et maintenant : soutenir l’association et adhérer à elle, s’impliquer dans les projets très diversifiés qu’elle porte. C’est une façon d’aider à mettre fin l’une des anomalies que dénonce Jacques Testart dans cet extrait vidéo : le pouvoir sur la science est exercé en France – à part les lobbies industriels et leur argent qui achète des élus aux ordres des intérêts privés – par des intermédiaires tels l’Académie des Sciences : des « vieillards séniles », imbus de leur importance, amidonnés et momifiés par les honneurs. Pour eux, l’amiante n’a jamais été un problème, par exemple.

Cela dit, j’aurais aimé qu’il fasse preuve d’un peu de considération ;-)) à l’égard d’une autre maison de retraite et de momification de la pensée, à savoir l’Académie de Médecine, qu’il ne mentionne pas. Dommage, parce que les caractéristiques démographiques et médicales ne doivent pas être différentes, si l’on regarde de près ces autres vénérables scientifiques qu’aucun conflit d’intérêt et qu’aucune catastrophe sanitaire ne dérangent pas non plus…

Bref, si vous avez une idée de diffuseur potentiel, des contacts dans les media, etc., merci de me faire signe.

Prochaine projection du documentaire

Le 24 juillet 2009 à 20h30 au Café associatif « la Commune », au 3 rue d’Aligre, 75012 Paris

Tél : 01 43 41 20 55; Courriel : cafeassociatif@cl-aligre.org

Le programme se trouve sur cette page, qui précise que la soirée, animée par l’association Isthar-Baraka, commencera vers 19h30 par un repas (pour des prix modiques, semble-t-il). La projection débutera à 20h30 et sera suivie d’un débat.

Vérifiez quand même les heures en appelant avant d’y aller.

Plus d’infos

5 réflexions au sujet de “Le documentaire « Sous les pavés, la terre » cherche diffuseur. Des solutions? Prochaine projection le 24 juillet à la Commune libre d’Aligre”

  1. Comme toujours, un article bien écrit et informatif.
    Comme toujours aussi une « grande claque » aux médecins:
     » aux médecins qui gagneraient à aller faire un stage de démocratie, d’interdisciplinarité, d’ouverture à l’expérience et au savoir d’autrui et de réflexion éthique sur les sciences ».
    Faisant partie de la confrérie, je trouve, malgré tout, ces remarques non dénuées de fondement. Cependant, je pense qu’il est parmi mes confrères un certain nombre qui ne se reconnaitront pas dans cette « représentation ». J’aurai donc aimé une pondération des « médecins » par « certain » ou  » la plupart ».
    Par ailleurs , je suis d’accord avec l’avis sur les « académies scientifiques » dans leur grande majorité et adhère aussi aux remarques sur l’académie de médecine.
    Mais pitié pour « certain médecin » qui se comporte peut être différemment.
    Vous savez bien que l’amalgame est réducteur et peut blesser ceux qui n’y voient pas la volonté de secouer « les consciences ».

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  2. A propos de l’Académie de Médecine qui a rédigé un papier sur le dépistage des cancers : d’après ce texte, moins de 1% des cancers sont dus à l’environnement .Ces vieillards, anciens mandarins, devraient se reposer dans une maison de retraite et cesser de se croire porteurs de la vérité scientifique!

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  3. Bravo et merci.
    Dans l’interview à l’arrach’ en route pour la gare, le Veillerette me dit « 0,5 % des cancers qui sont étiquetés environnement » puis « 15% au tabac et à l’alcool ». C’est le plus long papier sur not’ film, à Pablo et moi. On en prépare un prochain, pour 2012, qu’on souhaite plus beau, plus libre, plus fort encore.
    Salutations citoyennes
    T. Kruger
    P. Girault

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  4. Bonjour Thierry Kruger,
    Merci pour votre message. Malheureusement, je n’ai pas pu aller à la Commune d’Aligre pour voir le documentaire. Ce sera pour une prochaine fois…
    Le mieux, c’est que vous trouviez un diffuseur. Je croise les doigts!
    Bon courage pour le prochain documentaire, alors! J’en rendrai compte bien volontiers!
    A bientôt et, comme vous le dites si bien, salutations citoyennes!
    Cordialement

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  5. Trouvé sur le site CRIIGEN : TestBiotech est un nouveau centre de recherche indépendant allemand enregistré en tant qu’ONG et dédié à la promotion d’une recherche indépendante et du débat public sur les biotechnologies. Leur premier rapport, Risks reloaded – Comment les risques des plantes génétiquement modifiées sont évalués dans l’UE, remis en mains propres ce matin[20 octobre 2009 ] à Corinne Lepage, est disponible (en anglais et en allemand), sur http://www.testbiotech.org .
    Je profite de ce commentaire pour vous signaler vendredi prochain 06 novembre la tenue d’un colloque sur les vaccins issus du génie génétique ( http://www.criigen.org/ )

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