La dernière livraison du Lancet (2008;372:9649,1520) nous informe que la American Diabetes Association (ADA) et la European Association for the Study of Diabetes (EASD) ont fait paraître le 22 octobre des nouvelles recommandations qui déconseillent explicitement l’emploi d’Avandia dans le traitement du diabète de type 2. Cela tranche avec leur position de janvier 2008, où elles envisageaient encore un recours possible à la rosiglitazone en deuxième intention. Une autre bonne nouvelle pour la sécurité des patients, c’est la relégation de la pioglitazone (Actos) en traitement de troisième intention. En fait, c’est une honte que des glitazones soient encore sur le marché, comme nous l’avons dit dans cette note. En attendant le retrait, espérons que cette nouvelle finira par arriver aux oreilles de l’AFSSAPS, que même les estimations de 83.000 crises cardiaques dues à Avandia (voir ici et ici) n’ont pas tirée de son sommeil habituel…
Prescribing Advice for GPs nous donne le lien vers le texte intégral paru dans la revue Diabetes Care : Medical Management of Hyperglycemia in Type 2 Diabetes: A Consensus Algorithm for the Initiation and Adjustment of Therapy.
C’est un autre coup dur pour GSK, dont les cadres devront avoir eux-mêmes recours à la balle anti-stress que les visiteurs médicaux proposent aux médecins (cf. la fin de cette note)…
Photo : Lancet / Science Photo Library
Elena Pasca
Copyright Pharmacritique
Mise à jour d’avril 2011
toutes les notes sur les effets indésirables d’Actos, d’Avandia et des glitazones en général comme sur d’autres médicaments prescrits dans le diabète sont accessibles en descandant sur cette page.
Il était effectivement temps, ne desespérons pas, peut être qu’un jour les glitazones passeront à la poubelle de la pharmacopée.
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Saviez-vous aussi que l’association metformine-sulfamide avait montré un risque de surmortalité dans l’étude UKPDS en 1998 ! (RR = 1.96) et que les autorités de santé (HAS) n’en parlent pas ! et même préconise l’association pour diminuer le taux d’hémoglobine glyquée (HBA1C) !
Tout le monde sait bien qu’il vaut mieux mourir avec un taux d’HBA1C bas que de vivre avec un taux élevé !
Bernado
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Vous avez parfaitement raison , il faut préciser que c’était un essai randomisé et que les patients étant tirés au sort, il n’y a pas eu de biais de selection . En effet les patients du groupe Metformine – Daonil avaient une Hémoglobine Glyquée mesurant l’équilibre du Diabète meilleure que ceux des 2 autres groupes prenant un seul de ces produits; et malgrè cela, ils mourraient plus .
Mais personne n’a rien trouvé à redire, le principal étant que les Diabètiques soient bien équilibrés… même morts.
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Stéphane,
avec les AMM précoce, on a vu de plus en plus de médicaments partir – plus ou moins précocement, donc après plus ou moins de dégâts – à la poubelle…
Bernardo et A. Siary: Est-ce que l’un d’entre vous pourrait reprendre cela de façon compréhensible pour les patients et en faire une note? Parce que je crains que, dit ainsi, aucun patient n’est capable de comprendre. or l’intérêt serait qu’ils comprennent et puissent refuser. Et puis ils comprendraient aussi que ce que disent nos autorités d'(in)sécurité sanitaire (AFSSAPS, HAS) est loin d’être lettre d’évangile écrite pour le bien des patients…
Je vous serais très reconnaissante de le faire.
Cordialement.
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En fait, dans le diabète, il n’y a pas beaucoup d’études rigoureuses (niveau de preuve élevé) qui ont démontré qu’un traitement antidiabétique par voie orale diminuait la mortalité et le risque de faire un infarctus du myocarde.
La plupart des études ont pour objetitf de diminuer simplement le taux d’hémoglobine glycquée (HbA1c), qui est certes corrélé aux complications cardiovasculaires. Mais « corrélation » n’est pas causalité. Diminuer l’hémoglobine glycquée par un médicament ne suffit pas nécessairement à diminuer les complications cardiovasculaires (Ex : Etude Proactive testant la pioglitazone).
Ainsi, l’étude de référence dans le diabète est UKPDS publiée en 1998 dans le Lancet. Même si elle n’est pas exempte de critique méthodologiques, cette étude a montré que seule la metformine diminuait le risque de mourir ou de faire une complications cardiovasculaires (pas les sulfamides hypoglycémiants comme Daonil ou Diamicron)
En revanche, au sein de cette étude est apparue que l’association d’un sulfamide avec la metformine (dans le but de diminuer davantage le taux d’HbA1c) en comparaison avec un groupe traité par sulfamide seul entrainait environ 2 fois plus de morts (RR = 1.96). Ce fait n’a pas été formellement réfuté. On l’a attribué au « hasard » mais bien entendu l’efficacité des médicaments elle n’a pas été attribué au hasard.
Ce qui est troublant , c’est que la HAS (Haute Autorité de Santé) dans sa recommandation sur le diabète en 2006 n’aborde à aucun moment ce fait issu d’une étude sérieuse ! L’evidence based medicine n’est donc pas vraiment une réalité pour les experts de l’HAS ! L’ont-ils oubliés par mégarde ou volontairement ?
Quoi qu’il en soit , jusqu’à preuve du contraire, associer un sulfamide et de la metformine dans le Diabète expose à un surrisque de mortalité même si le taux d’HBa1C est davantage diminué !
On comprend aisément que ce fait dérange ! Il remet en question la théorie « sacrée » (donc plutôt le dogme) de l’HbA1c comme but thérapeutique ….
D’autant qu’une dernière étude (ACCORD) a bien montré le risque de diminuer « trop » cette HbA1c…
N’hésitez pas à réagir , je vous répondrai plus précisément.
Bernardo
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