Révision majeure du Gardasil exigée en Australie suite à des pancréatites. L’agence du médicament enquête

Le site d’information pour les femmes du ministère fédéral américain de la Santé postait le 18 août une nouvelle passée inaperçue en Pancréas nécrosé EBSCO.jpgEurope : « Suite à trois cas de pancréatite apparue peu après la vaccination, un groupe de médecins australiens exige une révision majeure du vaccin [Gardasil] ».

 

Les médecins en question se sont exprimés dans le Medical Journal Of Australia (MJA 2008 ;189 (3): 178). Le journal Sydney Morning Herald rend compte de cette demande de révision dans l’article « Cancer Jab Linked to Pancreas Diseases » (Vaccin contre [certains] cancers du col lié à des maladies du pancréas) et nous informe que l’agence australienne du médicament (TGA: Therapeutic Goods Administration) enquête là-dessus.

« Une enquête approfondie n’a pas pu trouver une autre cause de la pancréatite ; une coïncidence ne peut certes pas être exclue, « mais on ne peut pas non plus exclure la vaccination anti-papillomavirus humains comme une cause potentielle. Nous pensons que [le diagnostic de] pancréatite devrait être pris en compte en cas de douleurs abdominales apparaissant à la suite de la vaccination anti-HPV » », disent les médecins.

 

La porte-parole de CSL, firme qui commercialise le Gardasil en Australie, a déclaré qu’aucune relation de causalité n’a pu être établie, mais que de telles associations étaient immédiatement investiguées. Selon la TGA, les signalements d’effets secondaires restent très peu nombreux par rapport aux doses administrées et sont à peu près les mêmes que dans d’autres pays.

 

(Illustration de EBSCO Smart Images: nécrose du pancréas)

 

Remarques de Pharmacritique :

 

Si l’on jette un coup d’œil au RCP (résumé des caractéristiques du produit) états-unien, on voit que les douleurs abdominales et les nausées sont des effets secondaires fréquents.

 

Cela dit, la pancréatite ne peut pas être confondue avec une douleur passagère, et toute jeune fille qui aurait les symptômes décrits plus bas devrait être hospitalisée, car, comme le journal ne manque pas de le rappeler, une telle inflammation du pancréas peut avoir des complications fatales, sous forme d’arrêt respiratoire, insuffisance rénale, hépatique ou cardiaque.

 

D’autre part, on peut comprendre que ces médecins australiens s’inquiètent… Parce que la grande majorité des cas de pancréatite –  maladie inflammatoire aiguë du pancréas et des tissus voisins – se déclarent chez des patients qui n’ont pas grand-chose en commun avec des adolescentes… Il s’agit surtout d’alcooliques ou de personnes souffrant de calculs de la vésicule biliaire, à raison de 50 sur 100 000 personnes âgées en moyenne de 50 à 60 ans…

 

Nous le disions en parlant des cas – eux aussi très rares selon les firmes et les autorités sanitaires… – d’anaphylaxie (réaction allergique systémique très grave) : ça commence à faire beaucoup, tous ces cas d’effets secondaires potentiels très graves… Très rares, soit, mais la liste est un peu trop longue, si on compte aussi les cas d’arthrite et de maladies auto-immunes, neurologiques, etc. dont parle le RCP (résumé des caractéristiques du produit) de Merck lui-même.Pancréas Revolutionhealth.jpg

 

Qu’est-ce qu’est une pancréatite ? Extraits du site de la Société nationale française de gastro-entérologie

 

(Illustration de Revolution Health: pancréas normal)

 

Définition sommaire 

« La pancréatite aiguë est une auto-digestion de la glande et, éventuellement, des organes de voisinage. Elle peut se compliquer de nécrose, d’infection et de défaillances viscérales multiples. La mortalité est de 5 à 10 %. »

 

Causes principales 

« Ce sont la lithiase biliaire (migration cholédocienne) et l’alcool (poussée inaugurale de pancréatite chronique). Il existe aussi des pancréatites aiguës après chirurgie abdominale et thoracique (pancréatite aiguë postopératoire). Une pancréatite aiguë (qui peut être sévère) complique environ 5% des CPRE. Une pancréatite aiguë peut révéler une tumeur située en aval. Elle se produit dans environ 10 % des cas d’adénocarcinome du pancréas et peut les révéler. »

 

Symptômes

« Ce sont des douleurs abdominales à début rapidement progressif, intenses et permanentes, avec position antalgique en chien de fusil, vomissements, iléus paralytique, choc hypovolémique, oligo-anurie, troubles neuro-psychiques et détresse respiratoire ».pancréatite aigue Netter Images.jpg

 

(Illustration de Netter Images: pancréatite aigue)

 

S’agit-il d’une maladie grave ?

« On distingue la pancréatite aiguë oedémateuse (oedème affectant uniquement la glande pancréatique), d’évolution habituellement bénigne et la pancréatite aiguë nécrotico-hémorragique, plus rare, mais qui peut être mortelle. La seconde se caractérise par la nécrose de tout ou partie de la glande pancréatique et par des coulées inflammatoires extra-pancréatiques. Le risque est alors l’infection de cette nécrose qui est la principale cause de mortalité. »

 

Quels sont les principaux signes de gravité d’une pancréatite aigue ?

« Au cours de l’évolution, l’existence d’une nécrose pancréatique ou extra-pancréatique, d’une infection de celle-ci, d’une défaillance viscérale (poumon, foie, cardio-vasculaire, etc) sont des signes de gravité. »

 

Quel est le traitement de la pancréatite aigue ?

« Le traitement médical des pancréatites aigues repose sur les mesures de réanimation symptomatique comportant l’aspiration gastrique (en cas de vomissements répétés), la rééquilibration hydroélectrolytique et énergétique, le traitement de la douleur et du choc, l’oxygénothérapie et l’assistance ventilatoire en cas de détresse respiratoire, l’antibiothérapie guidée par l’antibiogramme après ponction éventuelle de la nécrose en cas d’infection locale ou générale. En cas de pancréatite aigue grave présumée biliaire associée à une angiocholite, la sphinctérotomie endoscopique doit être pratiquée dans les 48 premières heures. Les indications chirurgicales sont destinées à évacuer et à drainer une nécrose infectée. »

Source supplémentaire

 

Une dépêche de l’agence de presse UPI reprend la meme info: « Pancreatitis cases prompt vaccine review » (Des cas de pancréatite mènent à une révision du vaccin [Gardasil]).

 

 

Elena Pasca

Une réflexion sur “Révision majeure du Gardasil exigée en Australie suite à des pancréatites. L’agence du médicament enquête”

  1. bonjour, j’ai une pencreatit aigu , et j’ai eu une intervention (coelioscopie) au niveau de la vesicule ( des petit calcul ) en 2010, aujordhui j’ai les meme douleurs (Symptômes) es ce que c’est possible que les calculs qui revien ou quoi ???
    mes salutations

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