Une étude publiée par Sanjosé, Almirall et al en 2003 analyse la prévalence des divers sérotypes de human papillomavirus (HPV) dans la population générale féminine de Barcelone (Espagne): Sanjose S, Almirall R, Lloveras B, Font R, Diaz M, Muñoz N, et al. « Cervical human papillomavirus infection in the female population in Barcelona », Spain. Sex Transm Dis. 2003;30(10):788-93. Le texte a été intégralement reproduit sur cette page. L’auteure principale, Silvia de Sanjosé, était affiliée à l’Institut Catalan contre le Cancer pendant la réalisation de l’étude.
L’étude comprend 973 femmes ; âge moyen 43 ans (± 16 ans) ; taux de monogamie 79%. La prévalence des papillomavirus après ajustement en fonction de l’âge était de … 2,98%… (On parle d’infections en général, tous types de HPV confondus. Ces infections banales éliminées spontanément et sans aucun symptôme dans 90% des cas…).
A part cette fréquence extrêmement basse, il y a un autre élément à retenir de cette étude : quels sont, chez ces moins de 3% de femmes infectées, les génotypes HPV qui prédominent ? Il suffit pour cela de regarder la figure 1 de l’étude. Et on verra que cet élément n’a rien à voir non plus avec la propagande de Sanofi Pasteur MSD présentant les sérotypes HPV à haut risque 16 et 18 comme omniprésents, mettant toutes nos filles en danger de mort, etc… Les HPV 6 et 11, responsable de condylomes acuminés (verrues génitales) seraient eux aussi à tous les coins de rue… Parmi les 29 femmes ayant contracté une infection par un papillomavirus (29 sur 973!), aucune n’était infectée par les HPV 18 ou 11… 6 femmes étaient infectées par le HPV 16 et une seule par le HPV 6. Aucune par au moins deux des quatre sérotypes du Gardasil…
Aucune, on peut supposer que cela veut bien dire zéro, même chez Merck, Sanofi Pasteur MSD, CSL et les médecins qu’ils paient pour faire la publicité du Gardasil. (On peut ajouter GSK et son Cervarix, lui aussi censé protéger contre les sérotypes 16 et 18, dont on voit bien à quel point ils sont un gravissime problème de santé publique dans les pays riches, qui vaut la peine de risquer des effets secondaires inconnus, un phénomène de « replacement » par d’autres types de HPV et un considérable trou dans les finances de l’assurance-maladie, entre autres…
Les chiffres sont beaucoup plus bas que ceux relevés par une étude statistique du CDC (Ceter for Disease Control) aux Etats-Unis, dont les résultats ont été publiés dans un numéro de février 2007 du JAMA (Journal of the American Medical Association). J’en ai rendu compte dans la note Le vaccin Gardasil est là. Mais où sont les souches HPV 16 et 18?
La question est posée de façon volontairement provoquante.
Comme le disait l’épidémiologiste Carlos Alvarez-Dardet dans une interview dont nous avons traduit des extraits, il s’agit d’une expérimentation sur la population, comme à chaque fois qu’on laisse l’industrie pharmaceutique décider de ce qui est ou non une maladie et une question de santé publique, qu’on la laisse jouer aux apprentis sorciers à travers les structures médicales de vassalité qu’elle a créé et qu’elle fertilise au moyen de fortes coulées de liquidités… Expérimentation d’autant plus s’agissant d’un vaccin (ou médicament) dont on sait qu’on ne sait rien.
On ne peut que déplorer encore une fois à quel point la médicalisation s’étend à tout et invente des problèmes et des maladies là où il n’y en a pas. Par contre, il y a fort à parier que des problèmes, il y en aura… Il suffit de regarder l’exemple, pas encore « historique », de cette « maladie » de toutes les femmes qu’a été la ménopause pendant des décennies. On a médicalisé un état physiologique, et ça a bel et bien donné des résultats: des cancers du sein, entre autres. Qui est-ce qui a profité à chaque instant de cette expérimentation-là? Les firmes pharmaceutiques. Sachant ce que leur apporte une chimiothérapie, elles ne sont pas perdantes. Et maintenant, en avant toute vers la prévention de l’ostéoporose, marché extrêmement porteur…
Ce n’était même pas une digression, puisque nous sommes toujours dans cette même logique purement marchande avec le Gardasil / Cervarix.
Retournons aux femmes de Barcelone et aux sérotypes HPV par lesquels ces 2,98% sont infectées. Les détails sont dans la figure 1. (Il faut avoir présent à l’esprit que le pourcentage donné se réfère ici aux 29 femmes infectées, à ces 2,98% pris comme un tout pour les besoins de l’analyse).
“TABLE 1. Human Papillomavirus (HPV) Infection in Exfoliated Cervical Cells, Types Detected, and Multiple Infections by PCR [polymerase chain reaction] (…)
HPV Detection No. (%)
All women 973 (100)
Negative 944 (97.0)
Any positive 29 (2.98)
Single infections 19 (1.9)
Multiple infections 10 (1.0)
——————————————————————
Type-specific No. (percent within positives)
- HPV 16 6 (20.7)
- HPV 51 3 (10.3)
- HPV X 3 (10.3)
- HPV 68 2 (6.9)
- HPV 42 1 (3.4)
- HPV 52 1 (3.4)
- HPV 54 1 (3.4)
- HPV 70 1 (3.4)
- HPV 58 1 (3.4)
- HPV 16 & 56 2 (6.9)
- HPV 31 & 35 4 (13.8)
- HPV 16 & 42 & 59 1 (3.4)
- HPV 35 & 66 1 (3.4)
- HPV 40 & 53 & 84 & 71 1 (3.4)
- HPV 6 & 39 & 51 & 59 1 (3.4)”
**
Elena Pasca