Le samedi 12 avril à 14 heures, manifestation contre les franchises devant les préfectures et devant le ministère de la santé.

Pour protester contre les franchises sur les soins, dites aussi franchises « médicales » ou franchises Sarkozy : Le 0f3c24930b2ad99c1ea88f055d8daf90.jpgsamedi 12 avril à 14 h, allons déposer nos boîtes de médicaments vides devant les préfectures ! A Paris, rendez-vous toujours à 14 h devant le Ministère de la Santé : 8 avenue de Ségur, Paris, 7ème, Métro Ecole Militaire (ligne 8) ou Saint François-Xavier (ligne 13).

Bruno-Pascal Chevalier ne se soigne plus depuis la fin septembre; il met sa vie en danger pour protester contre les franchises Sarkozy. Pour comprendre les enjeux, on peut lire l’article de l’Humanité, Pas coupables d’être malades! ou encore surfer sur le site Grève des soins, à partir duquel on peut aussi imprimer des tracts. Voici celui pour Paris et l’Ile de France et celui pour les autres départements (boîtes de médicaments vides à déposer devant les préfectures respectives). Voici le message de Bruno-Pascal Chevalier:

Appel à l’action le 12 avril : « déposer devant toutes les préfectures de France, et le ministère de la santé, pour Paris et la RP, les boites vides de médicaments, dans la mesure du possible avec une animation (musicale ou autre…)
Les franchises médicales pèsent lourd dans le résultat des élections municipales et cantonales. Elles sont, avec le pouvoir d’achat, l’une des raisons des faibles scores de l’UMP. L’UMP imagine sans doute s’en remettre… Mais les malades privés de soins par la politique de Nicolas Sarkozy, s’en remettront-ils, eux ?
Après avoir osé avancer l’argument de la « responsabilisation » des malades, comme si le fait de payer plus rendait moins malade… que va bien pouvoir répondre Nicolas Sarkozy, cette fois, au mécontentement grandissant des français ? D’ailleurs, va-t-il enfin se décider à répondre ? Car depuis plusieurs semaines, après une première réponse erronée semblant indiquer que Nicolas Sarkozy ne connaît même pas les textes qu’il présente au vote de ses députés, l’homme qui se présentait comme « le Président de tous les français » ne daigne plus nous répondre…
Mais ce n’est pas parce que Nicolas Sarkozy et son gouvernement se bouchent les oreilles que nous allons nous taire ! Et nous n’allons plus seulement crier. Nous allons agir !
J’invite tous les malades, tous les responsables et militants politiques, syndicaux, associatifs, tous les citoyens à manifester devant toutes les préfectures de France, et à Paris, devant le ministère de la santé, le samedi 12 avril à 14h00, en venant déposer leurs boites vides de médicaments.
Le combat contre les franchises ne s’arrêtera qu’avec le retrait pur et simple, et définitif, de cette mesure hypocrite, injuste et dangereuse pour la santé publique !
Bien cordialement,
Bruno-Pascal Chevalier (message laissé à la fin de cette note, avec ses coordonnées)

Commentaires

Dès que j’ai lu le message, j’ai commencé à faire un stock de boîtes de médicament vides, et je crois que je vais joindre aussi les médicaments expirés…C’est une bonne occasion de faire le tri et de laisser le ministère de la santé s’occuper du recyclage, puisque mon pharmacien refuse… Non, franchement… comme ça j’aurai l’impression que ce ministère fait quelque chose d’utile pour la santé publique. Une fois n’est pas coutume. Ce n’est pas trop demander que de travailler de temps à autre pour le bien de la collectivité et l’intérêt général, n’est-ce pas, Mme Bachelot? Et pas seulement pour les intérêts économiques privés ! 

Il y aurait beaucoup à dire quant au financement de la Sécu et à la soi-disant « gratuité » des soins, y compris pour les plus pauvres… Notre très cher président (c’est le cas de le dire, depuis qu’il a accru son propre pouvoir d’achat) ne connaît certainement pas la réalité… Quelques exemples:

Les personnes ayant une CMU sont exclues de beaucoup de soins médicaux, alors ce ne sont pas elles qui creusent à ce point le trou de la Sécu… – et impossible pour elles d’avoir de soins dentaires complexes ou des lunettes correctes, par exemple. Il faut le savoir et ne pas succomber à la désinformation ambiante, entretenue selon la technique du bouc émissaire… sur lequel se concentre toutes les haines et qui détourne le regard de la majorité des vrais problèmes et des vrais responsables… Les personnes ayant la CMU – donc pauvres, généralement au niveau du RMI – mais ayant aussi le 100% pour une certaine maladie (affection de longue durée ou ALD) paient les franchises Sarkozy… Là voilà, la solidarité, en piteux état…

Nous payons tous pour la Sécu, pour la CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale), pour les mutuelles et complémentaires. Les RMIstes payent la CRDS, alors que les « moralistes » s’informent avant de parler! Je pense notamment à ce médecin qui a adressé une lettre à Bruno-Pascal Chevalier disant qu’il fallait qu’on apprenne que les soins de santé ne sont pas gratuits… Comme si on ne le savait pas, avec tout ce qu’on a déjà à payer et qui rend certains soins prohibitifs. Maintenant, on veut aussi promouvoir l’automédication – une autre discrimination, en plus des dangers pour la santé, qui entraînent des soins autrement plus coûteux ! Parce que, là encore, il faut pouvoir se la permettre ! Tous les médicaments déremboursés voient leur prix exploser.

Le 100% n’est pas un 100% (toute personne concernée pourrait le dire), puisqu’il y a quasiment à chaque fois des dépassements, dès qu’on va au-delà d’une boîte de Voltarène… Je parlais l’autre jour avec une personne souffrant d’un syndrome d’Ehlers-Danlos, maladie génétique chronique très rare et nécessitant (pour certaines formes) des orthèses et des équipements spécifiques. Maladie prise en charge à 100%, mais… Entre le discours et la réalité, il y a comme un abîme qui devient de plus en plus grand par jour qui passe… Essayez d’avoir des semelles orthopédiques spécifiques, qui coûtent 144 euros, remboursés 28, même si ces malades ne peuvent pas s’en passer, parce que c’est vital pour eux… Si ça, c’est un 100%, alors c’est qu’il a dû y avoir une révolution mathématique dont seuls nos politiques ont entendu parler… Un appareil anti-douleur TENS (neurostimulateur), soi-disant pris en charge à 100%, revient à à peu près 30 euros par mois en plus du … 100%. Pour des sondes urinaires pédiatriques, il a 30 euros à payer par mézigue en plus du … 100%. Les orthèses, que Dieu nous garde d’en avoir besoin, parce que le coût est astronomique, à peu près dans les mêmes proportions que pour les semelles. Certaines infirmières libérales vous disent de payer de votre poche un pack avec le matériel (ciseaux et autres instruments à usage unique).

Je parle de Dieu, parce qu’apparemment, c’est à lui qu’il faut s’en remettre, désormais, vu les discours de notre président… Et même si cela sort du cadre thématique du blog, je signale l’Appel républicain de Marianne et l’Appel laïque qu’il faut signer, pour la même raison qui nous pousse à défendre notre protection sociale: c’est la République et ces principes qu’il s’agit de défendre en fin de compte !

Et pourquoi ne dit-on pas un mot du poids des dépassements d’honoraires des praticiens exerçant des activités « libérales » en hôpital public ? Avec le matériel et le personnel de l’
hôpital public !! La redevance qu’il paie est ridiculement basse par rapport aux profits engrangés. De plus, cela permet de mutualiser les pertes, tout en privatisant les profits – c’est la devise par excellence de l’idéologie ultralibérale. Si l’Etat n’existait pas, il faudrait l’inventer pour essuyer les pertes et garantir les profits privés… Nous tous payons ces « honoraires » faramineux de ces pontes, de ces leaders d’opinion qui nous font par ailleurs payer bien d’autres choses, même si la relation de cause à effet n’est pas si évidente que dans le cas de ce « secteur » privé en hôpital public. C’est parmi ces leaders d’opinion – que certains ont adroitement nommé « dealers d’opinion » que se recrutent les vassaux de l’industrie pharmaceutique, avec des conséquences financières très lourdes pour la Sécurité sociale (sans parler de notre santé…).

Ce qui pèse très lourd dans la balance, ce sont les dernières lubies des firmes pharmaceutiques, appelés – par leurs fabricants seulement – « médicaments novateurs ». Leur publicité est assurée principalement par les « dealers d’opinion ». Nous avons vu ce qu’il en est de l’innovation et du très maigre progrès thérapeutique en lisant la déclaration conjointe de plusieurs revues médicales indépendantes réunies dans l’ISDB (International Society of Drug Bulletins). Mais la Sécu rembourse illico presto toute ancienne molécule maquillée en nouveauté ou tout médicament pour lequel la publicité crée un besoin autrement inexistant, et ce pour que les politiques puissent faire plaisir aux lobbies et attendre des renvois d’ascenseur… Eh oui, le Gardasil, par exemple. Il va faire un bon petit trou dans le grand trou de la Sécu, à plus de 450 euros les trois piqûres. Et pour rien, puisqu’on vaccine contre un problème de santé publique qui n’existe pas. Oups, pardon, cela a un but très important: remplir les poches des actionnaires de Sanofi Pasteur MSD. On relance l’économie en relançant la consommation, disent les apôtres du consumérisme. Et nous, nous pouvons ainsi garder l’illusion d’avoir le meilleur système de santé du monde et d’être soignés selon les dernières trouvailles des services marketing des laboratoires…

Et puis, les surcoûts générés par la visite médicale, c’est nous – la Sécu – qui les payons. 23.000 euros par généraliste et par an, ça en fait une belle somme, non, Madame Bachelot-Narquin, ancienne visiteuse médicale, actuellement ministre des franchises et autres « reponsabilisations »? Elle a oublié le temps où elle incitait les médecins à prescrire le médicament dernier cri, sans intérêt par rapport aux anciens, mais juste beaucoup plus cher? Qu’est-ce qui justifie le prix exorbitant des médicaments ? A part le coût des énormes campagnes de publicité à la Gardasil… Qu’on se rappelle aussi l’énorme tam tam fait autour du cholestérol et des médicaments qui le baissent, tout le cirque autour des aides à l’arrêt du tabac, autour des antidépresseurs, du traitement hormonal substitutif de la ménopause, et bien d’autres… Tout le coût de la publicité et du marketing de l’industrie pharmaceutique, c’est nous – la Sécurité sociale moyennant nos cotisations – qui le payons à travers le prix des médicaments. On pourrait faire d’énormes économies en réglementant cela, et notre santé ne s’en porterait que mieux, puisqu’on ne goberait plus toute une série de médicaments inutiles…

Pourquoi ne taxe-t-on pas les revenus du capital, mais seulement ceux du travail ? Les stock-options se portent comme un charme, les parachutes dorés des grands patrons aussi. Quelqu’un oserait-il dire que ces derniers seraient réduits à la pauvreté – à la CMU – s’ils payaient comme tout le monde ? Ne dit-on pas partout qu’il ne faut pas tolérer les discriminations ? En voilà une… A soigner d’urgence…

Et ainsi de suite… Les arguments ne manquent pas.

Plus d’infos sur les franchises et les diverses initiatives et prises de position sur le site du Collectif national contre les franchises, le site Grève des soins et l’Appel contre la franchise.  

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