L’ouvrage La société cancérigène: Lutte-t-on vraiment contre le cancer ? par Geneviève Barbier et Armand Farrachi, paru en 2004, n’a rien perdu de son actualité. Si vous ne l’avez pas encore lu, c’est le moment! Il est parfaitement documenté et n’a rien d’une litanie passéiste coupée de la réalité.
Il faut qu’on s’habitue à ce terme – industrie du cancer – aussi difficile à accepter soit-il, parce qu’il désigne une réalité : ce cercle vicieux entre pollutions de toute sorte (substances toxiques dans l’environnement, dans l’alimentation et le cadre de vie et de travail en général, effets délétères des médicaments, etc.) et le choix collectif consistant à sacrifier des centaines de milliers d’individus plutôt que de remettre en question la moindre parcelle de nos activités industrielles, agro-chimiques et autres et d’écorner ainsi les profits des lobbies qui s’enrichissent sur la souffrance des gens.
Barbier et Farrachi parlent à juste titre d’un « crabe aux pinces d’or », et la moitié du livre décrit très bien les mécanismes régissant « l’économie du cancer » : un réseau de secteurs d’activité qui font système et sont soumis à des « jeux d’influence et de lobbying ».
(Pharmacritique reviendra sur cet aspect, puisque c’est ce système d’intérêts économiques et de conflits d’intérêts qui est la raison première du désastre civilisationnel dont le cancer est l’un des symptômes les plus évidents : l’autodestruction de l’humanité (et de la nature) au moyen de ses propres produits technoscientifiques non encadrés par des normes morales traduites en règles éthiques).
La tendance à individualiser le risque – parler de susceptibilités génétiques, de comportements individuels à risque, etc. – est l’un des moyens de l’omerta généralisée qui a cours dans ce domaine. C’est d’ailleurs le propre de l’individualisme néolibéral que de culpabiliser les individus et les rendre responsables de déficiences structurelles sur lesquelles ils n’ont aucune prise…
Et la médecine sert d’outil de validation « scientifique » des ces schèmes politico-économiques: « En principe, le rôle du médecin du travail est de réduire le danger ou d’adapter le poste à un handicap. Désormais la loi [sur les risques génétiques de 2001] prévoit et organise l’éviction non du risque, mais du travailleur sur l’appréciation d’une sensibilité personnelle. » Ce travailleur-là sera remplacé par un autre…
Cela permet de détourner l’attention des vrais enjeux et surtout de ne rien changer ! D’autant plus qu’il est impossible aux victimes de démontrer elles-mêmes la relation de cause à effet entre telle substance toxique et leurs cancers (et autres affections, bien entendu). Les responsables des pollutions respectives invoquent toujours les co-facteurs pour absoudre leurs toxiques. Des études bien menées sur le long terme ne sont pas faites pour ne pas regarder la vérité en face, et celles faites à l’étranger ou par des organismes indépendants sont décriées et discréditées.
Bref, la guerre ainsi conçue contre le cancer, c’est celui-ci qui la gagne, depuis un bon siècle déjà, et la tendance n’est pas près de s’inverser. Et ce n’est pas l’industrie pharmaceutique qui s’en plaindra !
Voici quelques extraits, qui sont loin de rendre compte de toute la richesse du livre. Les mots et les intertitres entre parenthèses droites sont de Pharmacritique. Nous n’avons pas pu reprendre ici les nombreux détails, références et autres données figurant dans les notes, mais chaque affirmation des auteurs est fort bien documentée et étayée.
[Silence… patriotique autour d’un cancer patriotique?]
« En s’interrogeant sur la question de la santé en France, on pourrait tout aussi bien se demander si le devoir d’un citoyen français ne serait pas de souffrir ou de mourir du cancer pour participer à la prospérité de l’économie nationale, à l’essor industriel et aux progrès de la recherche, de sorte qu’on mourrait presque avec autant de gloire et de misère dans les hôpitaux aseptisés que nos ancêtres dans la boue des tranchées. (…) La France industrielle envoie chaque année sur le front du cancer près de 300 000 soldats, dont la moitié ne revient pas. (…)
Voilà bien longtemps qu’on lutte [contre le cancer] (…) et bien longtemps qu’on perd, au point que des esprits mal intentionnés pourraient se demander si on se bat vraiment avec les moyens appropriés ou avec la volonté de gagner. (…) Selon les critères d’ailleurs discutés de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), la France pourrait se flatter d’avoir le meilleur système de soins du monde (…). Mais c’est pourtant la France qui, en Europe, affiche la plus mauvaise mortalité due au cancer (…) [et] accuse une des plus fortes différences de mortalité par cancer selon les catégories sociales. Y aurait-il quelque chose de détraqué dans notre santé publique ? (…)
Un observateur naïf, en comparant les chiffres de la lutte contre le cancer et ceux de la mortalité due au cancer, peut tout de même se demander si, en bonne logique, on organise des plans de lutte ou des plans de généralisation du cancer puisque plus on y met de moyens, plus le mal augmente. Et d’abord qu’appelle-t-on lutter contre le cancer ? S’agit-il de soigner les malades ou d’empêcher les bien portants de devenir cancéreux ? Quel crédit faut-il apporter au discours officiel ? Serait-il d’ailleurs si exceptionnel qu’une fois encore on cherche à gérer la crise plutôt qu’à l’empêcher ? N’a-t-on pas préféré inventer une machine à polliniser plutôt qu’enrayer la mortalité des abeilles, ramasser le pétrole sur les plages plutôt qu’interdire les pétroliers poubelles ? (…)
Le 23 décembre 1971, le président Nixon déclarait très officiellement la guerre « totale » au cancer. Le président Clinton, vingt ans plus tard, a non moins officiellement dû reconnaître que cette guerre avait été perdue. On s’attendait à ce que le mal diminue de 50%. Il a augmenté de 60%. Le budget qui lui est consacré est passé de 223 millions de dollars en 1971 à 2,6 milliards en 1998, et à 3,3 milliards aujourd’hui [en 2004]. Il a donc été multiplié par 15, avec comme résultat le plus marquant une augmentation de 43,5% des cancéreux entre 1950 et 1988. (…)
[Le cancer des uns nourrit les autres]
On revient à l’idée du cancer patriotique, mortel pour quelques-uns mais profitable à tous, puisque, comme le disait un humoriste (…), il y aurait finalement plus de gens pour en vivre que pour en mourir. N’y a-t-il aucun lien entre ceux qui produisent le cancer, ou du moins des substances cancérigènes, et ceux qui prétendent non le guérir mais l’affronter ? Ses ennemis déclarés sont-ils comme la chauve-souris de La Fontaine : « Je suis un oiseau, voyez mes ailes. Je suis souris, vivent les rats ». Ils produisent les cancers, voyez comme ils polluent ; mais ils les combattent, voyez comme ils les soignent ! Le fait est que l’éradication du cancer détruirait des milliers d’emplois. Des secteurs d’activité florissants se trouveraient sinistrés, et toute une industrie du médicament, du soin, du dépistage et du diagnostic se verrait soudain oisive, désemparée et ruinée dans un monde sans cancer, un peu comme des marchands d’armes plongés dans une paix perpétuelle. (…)
[Un modèle de société : « la cancérisation du monde »]
[I]l semble (…) impossible de poser la question du cancer sans poser aussi celle de la société cancérisée. (…)
L’idée d’une maladie de civilisation [c’est-à-dire due aux activités industrielles de l’homme et non « naturelle »] était communément admise dans les années 30. Dans les années 50 encore, John Higginson, épidémiologiste du cancer et directeur du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) à l’OMS, estimait que environ 80% à 90% des cancers sont provoqués par des facteurs environnementaux, c’est-à-dire essentiellement liés au cadre de vie ou au travail. En 1960, René Dubos, professeur de biologie moléculaire à l’Institut Rockefeller pour la recherche médicale, écrits que les cancers sont inconnus des « peuples primitifs » « tant que rien ne change dans leur mode de vie ancestral ».
Or, non seulement cette idée ne fait plus autorité aujourd’hui, mais elle se trouve immédiatement récusée et presque démentie, comme si de nouvelles données l’avaient remisée parmi les vieilles lunes. Il n’en est rien. Il semble plutôt que la maladie dite environnementale soit d’autant plus niée que la pression s’accentue et que les populations s’inquiètent davantage d’un environnement toxique. (…) Par ailleurs, le discours scientifique parvient à marginaliser les lanceurs d’alerte et à les faire passer pour des réfractaires au progrès, nostalgiques de la bougie ou du charbon. (…)
[Le discours officiel : l’individualisation du risque par l’alcoolisme et surtout le tabac, auquel la moitié des cancers français seraient « liés »]
Tous fumeurs ? Aucun au contact de solvants, de benzène, d’amiante ? Il faut rappeler ici que les cancers du nasopharynx ou des glandes salivaires, empilés dans les statistiques des cancers des voies aéro-digestives supérieures, n’ont quasiment rien à voir avec le tabac ou l’alcool, mais beaucoup avec les poussières de bois et les radiations ionisantes. (…) Il existe aussi de nombreuses causes professionnelles de cancers des voies aéro-digestives supérieures : l’exposition à l’acide sulfurique, au formaldéhyde, au nickel ou aux teintures, pour ne citer que celles-là, concerne plus de 700.000 personnes. Et si 40% des tumeurs de la vessie sont causées par le tabac, les industries des colorants, du caoutchouc, des métaux ou des solvants font le reste. Enfin, et surtout, le cancer broncho-pulmonaire est le plus fréquent des cancers professionnels. Mais comme rien ne le distingue, le plus souvent, du cancer du fumeur, et que la reconnaissance des cancers professionnels est particulièrement sous-développée en France, le tabac arrive à point nommé pour monopoliser l’attention, habiller l’hécatombe, et… financer le plan cancer. (…)
Depuis cinquante ans que le discours se focalise sur le tabac, le tabagisme n’a pas cessé de reculer : entre 1953 et 2001, le nombre de fumeurs réguliers a diminué chez les hommes, passant de 72% à 32%. En conséquence, on aurait dû logiquement observer une baisse des cancers broncho-pulmonaires dès les années 80. Or, entre 1980 et 2000, les cancers du poumon n’ont pas cessé d’augmenter. Comment le comprendre ? Et comment s’expliquer que les cancers qui augmentent le plus (mélanome, thyroïde, lymphome, cerveau) n’ont pas grand-chose à voir avec le tabac ?
La carte des décès par cancer du poumon en Europe du Nord montre que les fréquences les plus élevées se superposent exactement avec « le croissant de forte industrialisation prenant l’Europe en écharpe de Glasgow à Milan ». Cette coïncidence est jugée troublante par les auteurs d’un ouvrage de cancérologie, qui laissent néanmoins le lecteur seul avec ses questions. Faut-il en déduire que les fumeurs se sont installés de préférence dans l’Europe industrielle ? (…)
[Les pratiques médicales entérinent le discours officiel et contribuent à occulter la racine du problème]
Le discours sur le tabac garde une évidente légitimité : le lien est prouvé, et encourager l’arrêt du tabagisme est pour le médecin une prévention efficace au bénéfice incontestable. (…) La mortalité « évitable » liée aux comportements à risque est d’ailleurs une priorité de santé publique en France. [Or les calculs se basent sur les décès des moins de 65 ans, y compris des non fumeurs et insinuent] bien à propos que toutes ces morts prématurées seraient principalement le résultat d’une inconduite.
Le médecin se trouve face à un double piège : en interrogeant son patient exclusivement sur sa consommation de cigarettes, il nie de facto les autres facteurs de risque de cancer. Faire endosser au tabac une part déformée par ce que l’on pourrait parfois qualifier de propagande est non seulement discutable mais dangereux. Lorsque le médecin, sans le vouloir, se prête à cette distorsion, il contribue à un déni de réalité, car derrière le tabac se cachent de plus profonds malheurs. Fumer deux paquets par jour n’est pas un choix de vie. Oui, les pauvres fument et boivent plus que les autres. A force de confondre observation et analyse, on en déduit qu’ils n’écoutent pas les conseils, prennent des risques avec leur santé et auraient grand besoin de campagnes de prévention. En prison, à l’hôpital psychiatrique, fumer est la dernière liberté. Le tabac et l’alcool sont éprouvés comme le dernier plaisir quand tout s’est écroulé. Les Indiens ou les Inuits brutalement entrés en contact avec une civilisation qui a fait s’effondrer toutes leurs valeurs n’ont-ils pas instantanément sombré dans l’alcoolisme ? Les « comportements individuels » ont bon dos ! (…)
[Le cancer des animaux : preuve de la toxicité du cadre de vie et de l’environnement en général. La présence des tumeurs animales réfute la thèse selon laquelle l’augmentation des cancers humains serait due à l’allongement de la durée de vie]
Pourquoi (…) tant d’animaux touchés, eux qui ne peuvent être suspectés de mauvais comportements ? (…) Le docteur Samuel Epstein, professeur émérite à l’Université de l’Illinois, auteur de très nombreux articles sur la prévention du cancer et d’une somme sur le sujet [The Politics of Cancer, 1998], s’est intéressé à ces cancers, qui n’épargnent pas les animaux domestiques : les chiens vivant dans des maisons dont les jardins reçoivent un traitement chimique présentent des excès de lymphomes. Les animaux sauvages, terrestres ou aériens, sont eux aussi frappés d’anomalies sexuelles ou de tumeurs malignes. En juin 1969, le National Cancer Institute a constaté une fréquence accrue de tumeurs du foie chez des souris exposées au DDT.
On ne voit pas comment ce qui nuit aux souris serait profitable à d’autres animaux sauvages, qui ne vivent certainement pas plus vieux qu’au XVIIIème siècle. Les poissons de la Baltique, une des mers les plus polluées du monde, de plus en plus souvent pêchés avec l’arrête déformée et accablée de tumeurs, auraient-ils eux aussi doublé leur longévité ?
John Harshbarger, du Smithsonian Institute, le premier spécialiste du cancer des animaux sauvages, a étudié les tumeurs des poissons. Il a conclu qu’elles ne sont pas un phénomène naturel ni la conséquence d’un épisode viral, mais celle d’une pollution des sédiments aux hydrocarbures aromatiques polycycliques, molécules présentes dans les dérivés pétroliers ou dans les produits de combustion. (…) Ces mêmes polluants, ingérés par des poissons captifs ou appliqués sur la peau, reproduisent le cancer. (…)
[L]e stockage dans les graisses de polluants chimiques cause un affaiblissement du système immunitaire qui prédispose les hommes comme les animaux aux maladies infectieuses et aux cancers. (…)
[Le silence généralisé protège les intérêts des lobbies industriels, quitte à sacrifier des vies humaines]
Même des résultats qui ont fini par s’imposer ont pu être contredits un temps par des études rassurantes : il est plus difficile de prouver que de ne rien voir. (…)
Pour la bonne préservation du « secret industriel », la formule complète n’est pas précisée sur les emballages des produits à usage domestique : la prospérité du fabricant semble mieux protégée que la santé des utilisateurs ou de leurs enfants. Ce manque de transparence a deux conséquences immédiates : il rend plus difficile le choix du consommateur et complique les recherches épidémiologiques. Sauf à considérer que les bombes à moustiques rendent aussi dépendant que la nicotine, nul doute que le traitement des pelouses ou des chambres d’enfants perdrait de sa popularité s’il était clairement identifié comme pouvant favoriser le cancer, thème sur lequel les emballages sont évidemment muets. (…)
[L’ « ignorance toxique » de la France est la même dans l’agriculture et expose agriculteurs et consommateurs à des cancérigènes]
Il serait logique que, dans les pays en proie à la surproduction agricole, l’utilisation de produits néfastes à la santé des citoyens soit interdite ou, à tout le moins, découragée. Elle est subventionnée, par l’Europe comme par la France. C’est ainsi qu’un hectare de maïs qui demande plusieurs traitements (…) rapporte une prime de 500 euros alors qu’un hectare d’herbe où une vache pourrait paître au soleil ne rapporte rien. De nombreux pays ont considérablement limité l’usage des pesticides (de 71% en Suède, de 47% au Danemark). Malgré une perte de productivité, il s’agirait d’une mesure de salubrité publique épargnant de nombreuses vies. Selon une étude américaine de 1990, la mortalité par cancer du sein chez les Israéliennes a décru de 30% après la réglementation réduisant les niveaux de DDT. (…)
Pourquoi la France, lanterne rouge en Europe de la mortalité précoce par cancer, ne se donne-t-elle pas les moyens de limiter les substances potentiellement cancérogènes ? Aucune politique de prévention du cancer ne peut faire l’économie de ce débat public sans se décrédibiliser. Comment se fait-il qu’aucune ne l’ait jamais engagé ? (…)
[Il faut repenser notre modèle de société, le productivisme et le recours généralisé aux produits des technosciences]
[L’approche détaillée des substances et procédés cancérogènes montre que] la totalité des substances incriminées se trouve dans l’air que nous respirons, dans nos assiettes, nos jardins ou nos maisons, et que leur usage et leur prolifération ont accompagné le chant des sirènes promettant toujours plus de confort, de croissance et de bonheur. La flambée des cancers professionnels, la banalisation des substances toxiques et la dissémination des dioxines jusque dans le lait maternel témoignent pourtant de choix collectifs dédiés à tout prix à la productivité, quel que soit le prix à payer en maladies professionnelles, en polluants ou en déchets. L’usage commun a si bien intégré les pratiques industrielles, agricoles ou domestiques que ce qu’on appelle encore des conduites « individuelles » ne sont plus qu’une multitudes de routines collectives illustrant ce qu’Ivan Illich appelait le « monopole radical », où la seule alternative est l’exclusion ou la règle commune.
Est-il donc si surprenant que, dans un monde qui produit tant de cancérigènes, la santé des êtres vivants se dégrade et les cancers augmentent ? (…) Une sorte de cécité collective nous fait perdre tout lien entre ce que l’on produit ou consomme, ce que l’on fait et ce qui nous arrive, comme si toutes ces logiques ne se rejoignaient jamais. (…)
[Le discours parlant de « progrès » détourne des vrais problèmes et donc de leur solution]
Cinq fois depuis dix ans on a annoncé ici ou là une nouvelle façon de lutter [contre le cancer], nécessairement plus efficace que les précédentes. Faut d’aboutir à des progrès dans la lutte, on élabore, comme une énorme périphrase, un discours de progrès : la recherche progresse, les techniques progressent, tout progresse, mais, malheureusement, le nombre des malades et des morts progresse lui aussi. (…) »
*
Elena Pasca
« plus on y met de moyens, plus le mal augmente.
On s’attendait à ce que le mal diminue de 50%. Il a augmenté de 60% »
c’est peut-être aussi un effet pervers des dépistages tout azimut.
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Et oui,
La médecine fonde son savoir essentiellement sur la biochimie-physiologie et biologie moléculaire (génétique).
Elle n’a jamais voulu politiser les questions de santé.
Du coup elle ne s’attaque pas aux causes principales (en terme de fréquence) des maladies (cancers, maladies cardiovasculaires) : les conditions de vie et les comportements de santé (alcool, tabac, alimentation, hygiène, etc..) qui sont très liées aux mauvaises conditions socio-économiques.
Ainsi, elle propose en fin de course des traitements (fondées eux aussi essentiellement sur la pharmacologie mais aussi technicisés : la chirurgie)
Elle a progressé depuis ces dernières années uniquement sur le plan technique mais très peu sur le plan pharmacologique.
Peut-être devrait-elle plus prendre partie pour l’amélioration des conditions socioéconomiques…
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Voilà pourtant l’avis de Jean-François BACH, immunologiste à l’hôpital Necker, membre de l’académie des sciences, donné à l’occasion du colloque Chimie et Santé ayant eu lieu à la Maison de la Chimie le 1er octobre 2008 :
http://www.maisondelachimie.asso.fr/colloques/chimie-et-sante/2008-06-13.4805514048/download
Ce Monsieur s’est d’ailleurs porté en faux vis-à-vis du Pr Belpomme. J’ai eu la vague impression qu’il voulait convaincre les chimistes que ce qu’ils fabriquaient n’était pas si mauvais que cela, finalement. LOL!
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Encore un article de Pharmacritique que je vais m’empresser de faire suivre. Un grand merci à Pharmacritique.
http://www.dailymotion.com/related/x7hlbz_enquete-sur-le-cancer-iii_news/video/x5zyur_le-cancer-une-affaire-rentable_news
http://www.dailymotion.com/relevance/search/enqu%25C3%25AAte%2Bsur%2Ble%2Bcancer%2Bi/video/x79yv9_enquete-sur-le-cancer-i_news
http://www.dailymotion.com/relevance/search/enqu%25C3%25AAte%2Bsur%2Ble%2Bcancer%2BI/video/x7ca5d_enquete-sur-le-cancer-ii_news
http://www.dailymotion.com/mychannel/IMEDIALOG/video/x7hlbz_enquete-sur-le-cancer-iii_news
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Merci à tous pour vos remarques, précisions et liens.
Bernardo, à propos des conditions socio-économiques, je pense moi aussi qu’elles sont essentielles en général, même si dans un cancer tel celui du sein, on ne voit pas trop de différences selon la catégorie socio-professionnelle, si ma mémoire est bonne. (Merci de rectifier si je dis des bêtises!)
C’est d’ailleurs pourquoi j’ai consacré, même si ce n’est pas le thème central de Pharmacritique, une catégorie aux « Inégalités sociales en santé », et une autre à « Malbouffe, obésité, lobby agroalimentaire ». Elles sont malheureusement sous-alimentées faute de temps…
Si quelqu’un veut faire une note, ne serait-ce que pour donner des liens vers des textes traitant de ces sujets – ou d’aspects connexes – ce serait parfait! Il suffit d’envoyer cela à l’adresse mail du blog et je posterai après.
Don Diego, d’accord avec vous sur le recours irrationnel et déraisonnable au dépistage, surtout en cancer du sein et de la prostate, mais je pense que cela n’explique que très partiellement l’augmentation aussi forte du nombre de cancers (Barbier et Farrachi parlent de 60%, je crois). L’une des preuves étant la fréquence des cancers chez les animaux, qui ne subissent pas de dépistage régulier.
Bien entendu, on pourrait dire que cela a peut-être existé avant qu’on se mette à analyser le phénomène. Mais vu le rapport direct avec l’augmentation du nombre des substances cancérigènes et leur omniprésence, je pense que l’hypothèse des auteurs reste quand même la plus probable.
Une autre preuve est, à mon avis, la fréquence de maladies qui ne sont certes pas des cancers, mais obéissent souvent à la même logique de causalité – au moins partielle – avec l’exposition à des perturbateurs endocriniens, etc. Ainsi, l’hypospadias, la cryptorchidie et autres pathologies des testicules, l’infertilité féminine et masculine (diminution à la fois de la quantité des spermatozoïdes et de leur qualité), l’endométriose, la puberté précoce…
Et puis les cancers des glandes: sein, prostate, testicules…
Pesticides, phtalates, xénoestrogènes, PCB, animaux traités aux hormones, traces des contraceptifs dans l’environnement, bisphénol A, colorants alimentaires, conservateurs, solvants… Ce ne sont pas les causes potentielles qui manquent…
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La semaine dernière il y a eu une excellente émission sur les phtalates sur ARTE ;
des bébés crocodiles ou caïmans présentaient les mêmes « particularités » que les enfants nés du Distilbène. Le scientifique (ou médecin) danois qui avait remarqué la disparition des spermatozoïdes a été poursuivi et le scientifique français qui a repris l’étude, s’est entendu dire et ce durant 15 ans « compter des spermatozoïdes, ce n’est pas un travail. »
Je suis entièrement d’accord avec Pharmacritique : « ce ne sont pas les causes potentielles qui manquent. »
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beaucoup de vos observations rejoignent les nôtres.
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Bonjour,
La lutte contre le cancer commence par la lutte contre la pollution de l’air. Parfois les gens ignorent le fond du problème.
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qu atemps donc pour fermé les pharmacotiques ces mangeux de merde assasins avec tous les gouvernement pourie
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