Initiative de Greenpeace pour la sécurité sanitaire et alimentaire, à travers une pétition qu’il faut signer, si ce n’est pas déjà fait. Attention, la pétition est plus actuelle que jamais, puisque lors de la réunion du 18 février 2008, « les ministres européens de l’Agriculture ont échoué à se mettre d’accord sur cinq nouvelles demandes d’autorisation de plantes OGM. C’est donc la Commission qui devra trancher », souligne le site Enviro2B.
Il s’agit de « l’autorisation éventuelle de cinq nouvelles plantes OGM en Europe, dont quatre variétés de maïs « hybrides » destinées à la consommation animale et humaine et une pomme de terre. ( …) Parmi les quatre variétés de maïs sur la sellette, trois sont produites par l’américain Monsanto et la dernière est propriété du suisse Syngenta. Quant à la pomme de terre, elle est issue des laboratoires allemands de BASF. Pour cette dernière variété, une demande avait déjà été déposée l’an dernier mais pour la culture en vue d’une utilisation industrielle. C’est donc la Commission qui devra trancher la question des ces autorisations. On peut néanmoins s’attendre à un accord compte tenu du fait que la Commission s’appuie toujours sur l’avis de l’Agence européenne de sécurité alimentaire, (AFSA) qui a estimé que ces cinq produits ne présentaient pas de danger. » … Clair comme de l’eau de roche, non??
Il faut faire contre-pression, allumer des contre-feux, comme disait Pierre Bourdieu, pour influencer la décision de la Commission européenne, celle-là comme celles à venir. Dès que l’agence de sécurité alimentaire (l’AFSA en France) donne le feu vert – et il est toujours vert, c’est-y pas merveilleux?? – cette vénérable Commission ferme les yeux, les oreilles et la bouche et donne sa bénédiction à toutes les propositions d’OGM comme de médicaments et autres poules aux oeufs d’or. C’est le cas de le dire, en cette période pascale.
Au moins on peut dire que la construction européenne aura profité à quelqu’un, puisque la Commission, avec l’inénarrable M. Barroso en fer de lance, défend toujours les intérêts des industriels. Peu importe qu’il s’agisse de l’agroalimentaire, de la chimie et de l’agrobusiness en général ou alors de l’industrie pharmaceutique. Sous couvert de préoccupations économiques et de conformité aux accords commerciaux de l’OMC, du GATT et autres « accords » de libre pillage. Rappelez-vous ce qu’en disait Vandana Shiva… Pour comprendre le copinage euro- médico- pharmaceutique, suivez les communiqués du collectif « Europe et médicament« , qui le dénonce sans relâche.
Il y en a marre de servir de cobayes !
Quant à l’intégrité des scientifiques travaillant pour les agences de régulation, on peut se poser la question… Où est la transparence sur les conflits d’intérêts? Où sont les déclarations publiques d’intérêt des « experts », détaillant leurs rapports financiers et autres avec les industriels et les lobbies? Du côté des multinationales pharmaceutiques, c’est de la rigolade… Le LEEM, syndicat de l’industrie pharmaceutique, règne en maître, selon une soi-disant charte de bonne conduite. Et les déclarations d’intérêt des « experts » auprès de l’AFSSAPS (agence de sécurité sanitaire des produits de santé) ne sont pas obligatoires. Et, quand elles sont faites, elles ne sont pas vérifiées… Pour citer l’avis d’un représentant de cette vénérable agence, « l’AFSSAPS n’est pas la police » et les conflits d’intérêts n’ont pas … d’intérêt s’agissant des questions scientifiques (c’est lors d’une communication directe que ces mots mémorables et pleins de sagesse économique ont été prononcés. Je ne peux pas ne pas les rendre publics, ils en disent tellement long…). Les intérêts n’ont pas d’intérêt…
Et quid des conflits d’intérêts des commissaires européens eux-mêmes et de leur staff? Parce que, franchement, la Commission européenne et les scientifiques des agences de régulation m’évoquent le loup dans « Le petit chaperon rouge »… Le loup qui nous mange à la sauce financière, comme je le dis d’habitude… Quant au Grenelle de l’environnement, évoqué dans le texte de la pétition, c’est une grande farce, mais on peut comprendre que Greenpeace veuille rester poli… S’il faut compter sur « la nouvelle ligne politique française sur les OGM à l’issue du Grenelle de l’environnement » et attendre que la Commission la prenne en compte, c’est une double farce. A pouffer de rire tout en pleurant sur notre sort…
Voici le texte de la pétition:
« Fin octobre, le Commissaire européen à l’Environnement, Stavros Dimas, s’est courageusement opposé aux grandes compagnies de l’agrobusiness en proposant l’interdiction de la culture de deux maïs OGM (le Bt11 et le 1507), développés par les firmes Syngenta et Pioneer/Dow.
Des scientifiques ont en effet démontré que la culture de ces OGM censés combattre des insectes nuisibles au maïs pouvait provoquer des conséquences graves, notamment sur des insectes non nuisibles du maïs, comme le papillon monarque ou sur des « organismes non ciblés » comme des oiseaux. Récemment, il a également été prouvé que les écosystèmes aquatiques pouvaient aussi être affectés.
Si la proposition de Dimas était adoptée, il s’agirait d’un véritable tournant. Très favorable aux OGM, la Commission a jusqu’à présent toujours donné son feu vert aux demandes d’autorisation d’OGM. Et les autres Commissaires européens, par peur de froisser les puissants intérêts pro-OGM, notamment américains, risquent de s’opposer à l’initiative courageuse de Stavros Dimas. Mais celui-ci vient de confirmer publiquement sa position. « Le risque est trop élevé pour l’environnement selon plusieurs études scientifiques récentes, a indiqué M. Dimas à Bruxelles le 22 novembre. J’envisage de donner un avis négatif pour la demande d’autorisation. »
Il faut absolument soutenir la position prise par Stravros Dimas, qui, si elle est adoptée par la Commission européenne, sera le premier rejet d’OGM dans l’histoire de la Commission européenne et représentera un pas décisif pour une Europe sans OGM. Une mobilisation massive est nécessaire pour cette opportunité historique !
Cap sur les 100 000 signatures
Le plus grand nombre possible d’Européens doivent interpeller la Commission européenne pour que la santé publique et l’environnement priment sur les intérêts de quelques multinationales et que les maïs Bt11 et 1507 ne soient pas autorisés. Signez et faites signer la pétition à destination de Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, et aux Commissaires Dimas, Kyprianou (consommateurs), Fischer-Boel (agriculture) et Barrot (transports). Plus de 75 000 européens l’ont déjà signée en quelques semaines, dont 10 000 en France… La pétition française s’adresse également à Jacques Barrot, Commissaire européen aux transports, car il votera également sur la proposition de Stavros Dimas et doit tenir compte de l’avis des citoyens français et de la nouvelle ligne politique française sur les OGM à l’issue du Grenelle de l’environnement. »