Jacques Testart, « critique de sciences », président de la Fondation Sciences Citoyennes et d’Inf’OGM a beaucoup écrit sur les dangers d’une agriculture à la Monsanto. Voici un texte tiré du site de Testart et intitulé OGM, santé et démocratie. C’est une contribution à l’ouvrage collectif Santé, droits de l’homme : les nouvelles insécurités. Ed. Méd. et Hygiène (Genève), 73-85, 2006.
Je cite juste un extrait, hautement significatif: « Si les effets de l’économie compétitive ne sont pas tempérés par les intérêts objectifs de l’humanité, à quoi ont donc servi vingt siècles de civilisation ? L’homme est resté un voyou pour l’homme, malgré tous ces temps d’éthique ou de morale. Pire, c’est un voyou ignorant.»
Un autre court article plus ancien, cosigné par Jacques Testart, Frédéric Prat et Thierry Raffin : Du danger des OGM médicaux. Significatif, parce que les lobbies pro-OGM mettent en avant les promesses chimériques des plantes médicaments pour tenter de discréditer les opposants en disant que ces derniers voudraient refuser les avancées de la médecine au nom d’un conservatisme frileux. Mais, comme disait Vandana Shiva à propos du riz censé compenser les carences en vitamine A de certaines populations, il faudrait en consommer trois kg par jour pour avoir l’apport journalier recommandé… Alors que d’autres plantes en contiennent naturellement…
Et voici une interview vidéo de Jacques Testart sur les OGM, leurs dangers, l’inertie des autorités sanitaires et des politiques, acquis à la cause des intérêts privés. Et puis sur la partialité des chercheurs payés par les multinationales, leurs conflits d’intérêts qui biaisent les expertises, l’absence de contre-expertise…
Il n’y a pas de débat démocratique sur les applications de la recherche et surtout sur les finalités des technosciences. On y apprend beaucoup sur le contexte dans lequel s’effectue la recherche en France, « pilotée par le fric de l’industrie privée ». Tout est orienté vers la production d’une marchandise à vendre, en fonction de la logique commerciale et du profit. On ne produit plus de connaissances à l’ère des technosciences, mais des technologies, des techniques spécifiques immédiatement applicables. Jacques Testart dénonce aussi l’idéologie qu’est devenue la génétique et le « bluff organisé » qui consiste à lancer des croyances et créer des besoins nouveaux.
A lire l’un de ses nombreux livres: « Le vélo, le mur et le citoyen. Que reste-t-il de la science? », ainsi que son site, qui contient de nombreux articles et documents sur des sujets allant de la procréation médicalement assisté et la bioéthique aux conventions de citoyens.
Elena Pasca