Bisphénol A: Le lobbying et les conflits d’intérêts de l’EFSA l’emportent sur la science et la santé publique…

Et rebelote… Après un avis plus que mitigé sur les OGM, l’EFSA (European Food Safety Authority: Autorité européenne de sécurité alimentaire) EFSA.gifvient de rendre un avis sur le bisphénol A pour le moins tout aussi contestable. Les conflits d’intérêts l’emportent encore une fois sur la protection de la santé des citoyens européens…

Pour ce qui est des informations sur le bisphénol, on peut se référer au site du Réseau Environnement Santé, réseau qui a été co-fondé par la Fondation Sciences Citoyennes, afin de faciliter une action plus ciblée en matière de santé environnementale. Sur Pharmacritique, il y a eu quelques articles réunis sous les catégories « Perturbateurs endocriniens, bisphénol, phtalates, parabènes« , « Toxiques, déchets, pollution » ou à la catégorie « Pétitions« , mais surtout la traduction d’un certain nombre de fragments d’un rapport du National Toxicology Programm (Etats-Unis) dans un article du 23 avril 2008 au titre suggestif: « Bisphénol A (BPA): cancérigène, toxique neurologique et perturbateur endocrinien. Rapport américain très alarmant ».

Voici le communiqué de presse du Réseau Environnement Santé, en date du 30 septembre:

Avis de l’EFSA sur le Bisphénol A : Une décision ubuesque Réseau environnement santé RES.jpg

« L’agence européenne pour la sécurité alimentaire (EFSA) vient de rendre un avis sur le BPA qui ne remet pas en question la Dose Journalière Admissible (DJA) de 50 microgrammes par kilo et par jour (µg/kg/j). L’EFSA arrive à cette conclusion en écartant 95 % de la littérature, dont les conclusions devraient en toute logique conduire à une remise en cause de cette DJA, car des dizaines d’études mettent en évidence une grande variété d’effets à des doses même très inférieures à la DJA : cancer du sein et de la prostate, atteinte de la reproduction, diabète et obésité, troubles du comportement…Tous ces effets sont généralement consécutifs à une exposition maternelle pendant la grossesse, qui se manifester sur la descendance, voir même surplusieurs générations.


Par exemple, 34 études expérimentales ont été publiées sur les troubles du comportement chez l’enfant après exposition pendant la gestation sur plusieurs espèces : souris, rat et singe. 32 concluent à un effet , la quasi-totalité à des doses inférieures à la DJA. Une première étude chez l’homme a retrouvé ces effets chez l’enfant de 2 ans en corrélation avec l’imprégnation maternelle en BPA.


Mais l’EFSA se débarrasse de ces preuves scientifiques indiscutables en invoquant des problèmes de méthodologie. Ces fameux problèmes de méthodologie correspondent au fait que l’EFSA ne reconnaît que les études menées selon un protocole obsolète mis au point dans les années 70, incapable de voir des effets comme les troubles du comportements, mais qui a l’avantage d’être le protocole que suit l’industrie chimique et elle seule. L’EFSA fait ainsi le choix de s’appuyer sur une poignée d’étude issues de l’industrie chimique au mépris de toutes les règles de déontologie de l’expertise qui consiste à prendre en considération toutes les études publiées.

Ce comportement de l’EFSA sur le BPA est exactement de même nature que celui qu’elle a sur la question des OGM. La nomination d’une ancienne lobbyiste proOGM ayant dissimulé ses liens d’intérêts à la présidence du CA de l’EFSA montre que l’EFSA est aujourd’hui plus un lieu de lobbying qu’une agence en charge de la protection de la santé des européens.

Le RES va agir avec ses partenaires européens regroupés dans le réseau HEAL (Health Environment Alliance) pour continuer à mobiliser tous les citoyens européens afin que chaque pays prenne une décision d’interdiction dans les contenants alimentaires, comme le Parlement français a commencé à e faire en interdisant les biberons au BPA. Le RES demande que le Parlement Européen forme une Commission d’enquête sur la déontologie de l’EFSA.

Le RES va agir également auprès de la nouvelle agence en charge du dossier BPA en France , l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) afin qu’elle rende un avis conforme aux règles de déontologie. »

Contact :

  • André Cicolella porte-parole 06 35 57 16 82
  • Soléane Duplan coordinatrice 06 70 07 84 87

http://www.reseau-environnement-sante.fr/

2 réflexions au sujet de “Bisphénol A: Le lobbying et les conflits d’intérêts de l’EFSA l’emportent sur la science et la santé publique…”

  1. Bonjour,
    A propos du bisphénol A (BPA), quelques nouvelles, à travers un extrait de la dernière lettre d’information du Réseau Environnement Santé (4 octobre 2011):
     » – Dernier bulletin de veille du RES sur le BPA adressé aux autorités sanitaires et à la classe politique d’avril à juin 2011
    Beaucoup de données nouvelles qui confirment l’importance de l’intoxication par le BPA. Une exposition plus importante au BPA entraine une augmentation de l’obésité chez la population adulte américaine ; la coexposition BPA et alimentation calorique amplifie l’effet d’obésité et de diabète…
    Retrouvez également sur le site du RES la veille scientifique étendue à d’autres substances comme les phtalates, les PCB, les perfluorés…
    – Reconnaissance par l’ANSES de la toxicité à faible dose du BPA
    L’ANSES a rendu public deux nouveaux rapports sur les effets et les usages du bisphénol A. Les rapports, intitulés « Effets sanitaires du bisphénol A » et « Connaissances relatives aux usages du bisphénol A », représentent une rupture avec ce qui avait été la méthode de l’ANSES jusqu’à présent, à savoir ne prendre en considération que les études menées selon le protocole des Bonnes Pratiques de Laboratoire, un référentiel industriel obsolète. L’ANSES reconnait ainsi la toxicité à faible dose du BPA ainsi que la période plus sensible de la gestation.
    – A suivre le 6 octobre : Vote à l’Assemblée d’une loi pour l’interdiction du bisphénol A
    La commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale a voté une proposition de loi socialiste interdisant l’usage du bisphénol A dans tous les contenants alimentaires. Cette proposition n’a suscité aucun vote défavorable au sein de la commission.
    Cette proposition de loi, vise à suspendre à partir du 1er janvier 2014 la fabrication, l’importation, l’exportation et la mise sur le marché de tout conditionnement alimentaire contenant du bisphénol A. Elle sera soumise aux votes des députés dans l’hémicycle le jeudi 6 octobre. »

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