Un organisme public britannique pousse un dirgieant de GSK à la démission

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En Grande-Bretagne, la firme GSK a obtenu un contrat faramineux pour son Cervarix (vaccin anti HPV supposé protéger contre deux souches de papillomavirus à haut risque cancérigène, impliquées dans le cancer du col de l’utérus: HPV 16 et HPV 18). Peu après, l’un des dirigeants de cette firme a été nommé conseiller d’un organisme public appelé OFSTED, chargé de l’inspection scolaire (!). Or certains media critiques ont souligné à juste titre les conflits d’intérêts inhérents dans ce genre de mélange privé – public et rappelé des épisodes peu glorieux de l’histoire de GSK.

Les media ont donné voix aux soupçons d’irrégularité du contrat pour Cervarix et ont (re)posé la question de la justification de la vaccination. Même les partisans de la vaccination anti-HPV 16 et 18 se sont demandé pourquoi les autorités sanitaires ont choisi le Cervarix à la place du Gardasil, compte tenu du fait que ce dernier est censé protéger aussi contre deux souches de HPV (6 et 11) qui provoque des verrues génitales. Et compte tenu du fait que l’agence américaine du médicament (FDA) n’a toujours pas autorisé le Cervarix.  

En conséquence, l’OFSTED a poussé Paul Blackburn à démissionner, le 5 juillet, à peine un mois après sa nomination, sans toutefois remettre en cause le contrat pour la vaccination par Cervarix.

Un porte-parole de l’organisme public a déclaré que cette démission « fait suite aux inquiétudes publiques sur les activités de son employeur, [la firme] GSK », nous apprend un article du Telegraph en date du 13 juillet.

Parce qu’il n’y a pas que le Cervarix.

Les autorités sanitaires britanniques ont publiquement critiqué Glaxo Smith Kline pour avoir très opportunément « omis » de parler des effets indésirables graves – incluant les tendances suicidaires et les suicides – d’enfants et d’adolescents traités par l’antidépresseur Deroxat / Seroxat (paroxétine). Et la blogosphère britannique fourmille de sites et de blogs sur les dangers de ce psychotrope et sur les méfaits de GSK, que certains appellent carrément « Global Serial Killer ». Les victimes du Deroxat (appelé Seroxat en Grande Bretagne) ont mené une véritable campagne publique et ont bombardé les médiateurs officiels de mails de protestation contre cette nomination.

D’autre part, la campagne médiatique a porté aussi sur l’implication de GSK (aux côtés de Merck et Pfizer) dans un essai clinique extrêmement controversé, qui a testé des médicaments anti-HIV sur des enfants dans un orphelinat new-yorkais. Dans des conditions d’opacité, de silence et de complicité avec des organismes publics de protection de l’enfance qui ont de quoi choquer. La vidéo d’une enquête de 9 mois de la BBC sur cet essai clinique peut être vue dans notre note : New York: Des enfants pauvres et orphelins enrôlés de force pour tester des médicaments anti-HIV.

D’autres media ont vu dans cette histoire une sorte de revanche du public britannique, qui en a marre des conflits d’intérêts et des histoires d’horreur des firmes pharmaceutiques. Qui en a assez tout particulièrement de sa firme nationale GSK, à laquelle on a permis trop de choses par le passé. Blackburn ne serait qu’un prétexte, un bouc émissaire.

Détails de l’histoire

 

A lire sur le blog « Scientific Misconduct », que je n’arrive pas à ouvrir aujourd’hui, sur le site Alliance for Human Research Protection et sur les sites et blogs des victimes du Seroxat (Deroxat), tels Seroxat Sufferers.

 

Alors: déclaration ou élimination des conflits d’intérêts ? 

Cette démission forcée est un exemple d’élimination d’un expert ayant des conflits d’intérêts. C’est ce qui devrait se passer dans tous les cas de liens financiers ou autres avec des firmes pharmaceutiques. Sans parler des cas comme celui-ci, où l’expert en question est directement un dirigeant d’une firme pharmaceutique faisant de l’inspection scolaire. Là, c’est franchement demander au renard d’inspecter le poulailler…

Et la question rituelle: que fait la France?

Quand verra-t-on de telles campagnes médiatiques en France ? Et un tel impact du débat public sur les instances politico-sanitaires ? Probablement jamais, si le nuage des conflits d’intérêts et celui des effets indésirables de tous les médicaments continuent de contourner la France… 17.000 généralistes de France et de Navarre participant au Medec n’ont-ils pas voté récemment pour élire GSK « le laboratoire de l’année »? Nous en avons parlé dans la note « Le Medec vient de dire quelle firme paie le mieux, laquelle fait la meilleure pub ou la meilleure formation continue. Les intéressés sauront à qui s’adresser« . 

Elena Pasca

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