« No gracias! » Nouvelle association de lutte contre la corruption en médecine. Bon vent!

Les bonnes nouvelles ne sont pas légion ces 2117095844.jpgtemps-ci… Alors quand il y en a, il faut les partager. Pour encourager la petite dernière des associations médicales de lutte contre la corruption et l’influence des firmes pharmaceutiques sur les médecins, qui est espagnole et dont le nom sonne comme un baume au cœur : No gracias !

Le contexte : La « vétérane » de la lutte anticorruption est l’américaine No Free Lunch, présidée par Robert Goodman. Le nom de l’association ne veut pas dire seulement que rien n’est gratuit ; il renvoie littéralement au refus des repas payés par l’industrie pharmaceutique, comme au refus de tout cadeau, de toute source de conflits d’intérêts, forcément nuisibles à la santé des patients. Le mouvement s’est étendu par la suite au Royaume-Uni, avec la version britannique No Free Lunch. Puis il y a eu l’association italienne No grazie, pago io ! (Non merci, c’est moi qui paie (l’addition et les frais)). Et celle allemande MEZIS (« Mein Essen zahle ich selbst » : « mes repas, c’est moi qui les paye ! »).

Et j’ai découvert avec plaisir qu’il existe depuis très peu une association espagnole du nom de No gracias,eu. On peut signer son manifeste en cliquant sur le lien en bas de cette page.

Dans son argumentation, « No gracias » cite Peter Mansfield, un représentant de l’association anti-corruption (et chien de garde) australien Healthy Skepticism : « je pense que nous sommes actuellement dans une période similaire aux années 1840 en médecine, lorsque les médecins ne pensaient pas qu’il était nécessaire de se laver les mains avant une intervention chirurgicale. Ils étaient incapables de concevoir qu’ils pouvaient être porteurs de bactéries nuisibles à leurs patients. Les biais, les erreurs de jugement causés par la publicité des firmes pharmaceutiques peuvent être comparés à des bactéries, parce qu’ils sont invisibles. Et si de nos jours quelqu’un suggère à des médecins que cette publicité influence leurs décisions, beaucoup prendront cela pour une insulte personnelle, réagissant exactement comme les médecins de 1840 qui se sentaient insultés par l’idée qu’ils pouvaient eux-mêmes transmettre des infections à leurs patients ».

La comparaison est juste : la grande majorité des médecins pensent qu’ils ne peuvent pas être influencés par des cadeaux, des repas, des sommes d’argent, ou alors qu’il y aurait une différence d’échelle entre la corruption des leaders d’opinion (les pontes dans les media, les hôpitaux, les agences du médicament, les universités – partout où ils fonctionnent en tant qu’experts) et le fait d’accepter des stylos, des repas ou des « petites » choses sans importance. Or, outre le fait que la corruption est ou n’est pas, toutes les études qui ont été faites à ce sujet montrent que l’influence s’exerce de toute façon, et qu’elle est même plus pernicieuse quand elle n’est pas consciente et que les médecins en question pensent faire acte de liberté et d’indépendance… Alors qu’ils font exactement ce que l’industrie pharmaceutique attend d’eux… La littérature sur le sujet est très riche. Deux études sont classiques:

  • Ashely Wazana, Physicians and the Pharmaceutical Industry. Is a Gift Ever Just a Gift? (“Médecins et industrie pharmaceutique. Un cadeau peut-il n’être qu’un cadeau?”) JAMA. 2000;283:373-380. (Texte complet en anglais)
  • Jason Dana, George Loewenstein, A Social Science Perspective on Gifts to Physicians From Industry (“Le regard des sciences sociales sur les cadeaux offerts aux médecins par l’industrie pharmaceutique). JAMA 2003 Jul 9;290(2):252-5.

Personne ne s’étonnera de voir que les associations anti-corruption qui remettent en cause le Gardasil, par exemple… L’italienne et l’espagnole se sont mobilisées de façon exemplaire. En Allemagne, c’est la revue Arznei-Telegramm qui l’a fait. Elle, c’est un bastion anti-corruption depuis bientôt 40 ans, avec dans ses rangs cette superbe grande gueule qu’est le Pr Peter Schönhöfer, pharmacologue, ancien directeur du département de pharmacovigilance de l’agence fédérale allemande du médicament. Il a reçu en 2002 le prix de Transparency International distinguant les personnalités intègres qui luttent contre la corruption. Chapeau bas!

On voit la mobilisation s’étendre, on voit des résistances se confirmer, persister. Qui ne connaît pas Marcia Angell, Jerome Kassirer, Richard Smith, Arnold Relman et d’autres? Pourquoi n’y a-t-il personne en France? Personne en médecine, en tout cas, parce que nous avons, pour sauver l’honneur, le juge Eric Halphen (et la trop peu active et trop peu connue association Anticor, dont voici les 13 propositions pour une révolution éthique. Monsieur Halphen, vous n’auriez pas un frère ou une soeur médecin? Capable de donner un bon coup de pied dans la fourmilière médico-pharmaceutique tout en satisfaisant aux critères éthiques et motivé par autre chose que le pouvoir.

Bon, restons-en aux bonnes nouvelles venues d’Espagne! Souhaitons bon vent à No Gracias ! Souhaitons aussi que des médecins français se réveillent enfin et forment une version française de ce mouvement international. Pharmacritique signerait sans hésiter.

Elena Pasca

copyright Pharmacritique

8 réflexions au sujet de “« No gracias! » Nouvelle association de lutte contre la corruption en médecine. Bon vent!”

  1. cela fait longtemps que l’AMP, association mieux prescrire, française, éditant la Revue Prescrire, indépendante, a crée la charte « non merci » dans le même esprit que celles sus-citées.
    Dire qu’il n’y a rien de fait en France est donc faux. la Revue est d’ailleurs membre actif de l’ISDB qui regroupe au niveau international les revues indépendantes de critique pharmaceutique.

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  2. [Ce commentaire n’était plus en ligne]

    Cliquer pour accéder à charteNonMerci.pdf

    Bonjour et merci pour votre commentaire.
    Une recherche dans les pages de ce blog montre que « Prescrire » est très souvent citée. L’ISDB aussi, et moi-même et quelques autres avons fait l’effort de résumer les grandes lignes de la déclaration de l’ISDB sur la pharmacovigilance et celle sur le progrès thérapeutique, par exemple. Parce que « Prescrire » ne facilite pas la tâche de ceux qui veulent diffuser son message (il faut copier mot par mot les bouts qu’on veut citer et résumer le reste). Ce n’est pas étonnant que les usagers – et je parle même de ceux qui s’intéressent à ces questions – ne connaissent pas du tout ces textes. Il pourrait y avoir certains en libre accès.
    Nous avons dit aussi que nous, usagers, devrions prescrire « Prescrire » à nous médecins. Etc. C’est vous dire à quel point nous ignorons son existence… (Il y a aussi la revue « Pratiques », les communiqués du « Collectif Europe et médicament » et les quelques textes de l’UFC Que choisir que nous avons relayé sur ce blog. Sans rien dire de ce qui n’allait pas dans leur façon de faire, car il y aurait quelques critiques à faire).
    Je pense que vous tranchez beaucoup trop vite entre « vrai » et faux », et ce avant de vous renseigner sur l’attitude des contributeurs à ce blog vis-à-vis de « Prescrire ». Mais cette revue n’est pas une bible, et je pense qu’il ne faudrait pas faire de l’idolâtrie. Quand elle mérite la critique, il faut la faire. La critique ne veut pas dire hostilité, et elle ne relève pas du vrai ou du faux… Et « Prescrire » la mérite à propos du Gardasil comme sur quelques autres aspects. Par exemple l’attitude consistant à s’enfermer dans une autarcie médico-médicale, ne pas travailler avec des associations d’usagers indépendantes, ce qui risque de perpétuer ainsi une partie des méthodes qui ont amené la médecine dans la situation dans laquelle elle est aujourd’hui.
    Rien ne changera sans les usagers. Sans leurs critiques. Qu’il faudrait entendre, pas balayer d’un revers de main en disant que c’est « faux ». Permettez-moi de vous demander qu’est-ce qui est « faux »? Qui a entendu parler de la charte « Non merci »? Merci à vous d’en parler.
    Il ne me semble pas qu’il s’agisse là d’une association consacrée à la lutte anticorruption, comparable aux associations que j’ai nommées, mais d’une page de déclaration de principes. Comme le « non merci » à la visite médicale. Bien entendu, c’est très bien qu’elle existe! Mais est-ce que vous pensez que l’usager lambda ira lire les statuts de l’Association Mieux Prescrire ?
    On attend toujours une analyse approfondie et interdisciplinaire du contexte d’ensemble qui permet les conflits d’intérêts et la corruption et de ce qu’il convient de faire. On attend aussi que « Prescrire » et le Formindep prennent en compte le fait que les médecins sont là pour les patients, et que l’époque où on pouvait penser qu’une élite médicale pouvait signer une charte et éditer une revue en croyant changer les choses par-dessus la tête des usagers, eh bien que cette époque-là est bel et bien terminée. Je l’ai dit et je le répète : cette passivité des usagers (dont je suis) est celle qui permet aux corrompus de faire leurs affaires. Les cercles médicaux indépendants (je parle de ceux français, parce que l’attitude est assez spécifique) devraient faire des efforts pour que cela change.
    Les associations et revues que je cite ont su trouver le moyen de dialoguer avec les usagers, de les éclairer sur certains aspects et d’accepter d’être « éclairés » sur d’autres choses, notamment en matière d’éthique. Qui n’est pas un domaine médical.
    « Arznei-Telegramm » et les trois autres revues allemandes indépendantes éditent une revue médicale pour le grand public, et il suffit de regarder les noms pour voir que le directeur de la revue y écrit lui-même. Comme il répond quand on lui écrit pour lui demander des éclaircissements sur tel aspect. Pareil pour les Américains – qui m’ont appris l’ABC en matière de conflits d’intérêts.
    Pourquoi se donner ce mal? Parce qu’ils savent que rien ne peut changer sans les usagers.
    J’arrête là, de façon abrupte (un pépin de santé, pour cadrer avec la thématique…). De toute façon, c’est déjà trop long.
    Poser des étiquettes « vrai » ou « faux » est rapide, mais pas nécessairement juste.
    N’hésitez pas à nous donner des détails sur le « Non merci » français et sur toute autre initiative. Comme sur les homologues français de Marcia Angell et de Jerome Kassirer.
    Cordialement.

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  3. je ne comprends pas bien la virulence de la réaction. Tout cela pour avoir dit qu’il était de faux de dire que quelque chose qui existe n’existait pas ! Ce qui est vrai !
    Détendons-nous et ne nous trompons pas de cible. De toute façon, je pense que ceux qui participent aux repas sponsorisés ne viennent pas sur votre site…… Alors si en plus vous cassez pour le principe ceux qui partagent vos valeurs ….

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  4. Bonjour,
    Pardonnez ma réponse qui ne sera certainement pas très systématique, parce que ce ce n’est pas la grande forme en ce moment, et je ne sors du lit que pour jeter un coup d’oeil.
    J’aurais préféré ne pas aborder cette question et je vais éviter les détails.
    Croyez-moi, par rapport à mes propres expériences, je fais preuve d’une grande modération et de beaucoup de retenue.
    Je disais vouloir éviter les déballages. Ne m’obligez pas à sortir des preuves de méthodes anti-démocratiques, autocratiques, de multiples formes de censure, d’exclusion diverse, des preuves d’attaques à la personne, d’insinuations jetées sur Pharmacritique dans son ensemble – et sans l’élémentaire droit de réponse.
    Parlant de preuves, j’aimerais bien voir celles qui démontrent ce que fait la caste indépendante pour traduire en parole ses déclaration de défense de l’intérêt de la santé des patients, surtout pour les victimes réelles des conflits d' »intérêts et de la désinformation médicale qui en résulte.
    Les belles chartes, c’est très bien, mais il faut une traduction pratique. Et un respect des statuts et de l’éthique dans la vie associative.
    Tony Lambert, vous avez devant vous une membre fantôme du formindep. Membre, mais sans aucun droit, sans aucune information sur ce que fait l’association, aucun contact possible, rien.
    On m’a vilipendée entre autres sur une liste de laquelle j’avais été exclue des mois auparavant. je n’ai donc eu aucun moyen de me défendre.
    Etc. Etc.
    j’ai voulu corriger quelques fautes d’orthographe d’une partie du texte, et la connexion à la plateforme du blog s’est interrompue… Je vais devoir reformuler certaines choses une autre fois. Désolée.
    cordialement

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  5. Le temps m’avait manqué, ces jours derniers, pour venir aux informations sur le blog de Pharmacritique. Le temps, et cette énorme fatigue, ce fluide glacial qui parcourt mes veines, ce besoin de dormir, depuis que j’ai été droguée avec l’Agréal.
    Oui, j’ai signé la Charte du Formindep à mon nom et au nom de mon mari, lorsque j’ai mis mon premier message sur le forum du Formindep. Je n’ai eu aucune réponse à mes souffrances, au contraire cela ne m’a apporté que des problèmes.
    Mais, grâce à mon combat, à celui de toutes mes camarades malades (elles étaient en parfaite santé avant Agréal) et de l’AAAVAM (Association d’Aide Aux Victimes des Accidents Médicamenteux) j’ai été interviewée aujourd’hui par FRANCE 3 GRENOBLE ainsi que par FRANCE BLEUE PAYS DE SAVOIE.
    Ces deux interviews ont été diffusées ce soir.
    Si les médecins du Formindep voulaient réellement défendre les patients, ils auraient pu en faire autant, quitte à se faire interviewer eux-mêmes, afin de faire éclater cette désinformation.
    Durant de nombreux mois, j’ai fait de la publicité GRATUITE pour le Formindep, affichant le lien de leur forum dans les forums d' »appel au secours » d’Agréal, je suis même allée jusqu’à afficher les noms des médecins indépendants afin que mes amies se dirigent vers eux. Par contre, je suis certaine, que si j’allais consulter un de ces médecins dans ma ville (il y en a plusieurs), je paierais ma consultation car dans ce cas…… rien de gratuit.
    Nous pourrions faire tant de choses ENSEMBLE !!!!!!!!

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  6. Afin que l’affaire AGREAL ne retombe pas dans l’obscurité, ce qui arrangerait grand nombre de médecins coupables, j’ai donné un témoignage par téléphone à TV8 Mont-Blanc, vendredi 6 mars……….. celui-ci a été diffusé aux infos de 19 h 15 le soir même.
    Lundi 9 mars 2009, rendez-vous est pris pour une interview avec une journaliste du quodition de ma région.
    Une chose me revient à l’esprit : lorsque j’ai rencontré Mr Jean-François DEHECQ, lors de son déplacement dans ma ville, j’ai envoyé le compte-rendu de cette rencontre au Formindep et……………… j’ai reçu des félicitations par retour.
    J’en ai été évidement heureuse, mais des conseils, une aide, dans ma lutte contre AGREAL, m’auraient été forts utiles.
    Nous pouvons accomplir tellement de choses, si nous travaillons tous ensemble.
    Notre vie commence à s’arrêter le jour où nous gardons le silence sur les choses graves. M. Luther King
    Heureusement, Pharmacritique ne garde pas le silence sur les choses graves.

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  7. Une journaliste a accusé l’OMS et les Nations unies de bioterrorisme et l’intention de commettre un génocide
    […]
    [Long texte supprimé par Pharmacritique. Il illustre tous les travers de la nébuleuse conspirationniste – antivaccinaliste – antisémite, etc.
    Le vieux cliché du complot sioniste mondial qui aurait provoqué plusieurs pandémies, dont celle de grippe porcine ou grippe A, pour se servir de la vaccination comme moyen de génocide…
    Et de là, le texte parle bien entendu de tous les vaccins comme des moyens de crimes contre l’humanité…
    Comment peut-on sombrer dans une telle haine?]

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  8. [Ce commentaire était en attente]
    Ah, le Formindep et Philippe Foucras ne seraient pas des anges? Comment osez-vous? 😉
    Je viens de poster un commentaire sur le site d’un journal dans lequel Philippe Foucras donne des leçons d’éthique, avec la « modestie » et « l’humilité » qui le caractérisent et définissent ce qu’il appelle publiquement « une démarche philosophique et humaniste » . Il me semble que je ne suis pas le seul à avoir des objections… Si vous pensez qu’ j’ai tort ou que certains détails sont inexacts, je vous serais reconnaissant de m’envoyer un email. Merci.
    Combattre les conflits d’intérêts est indispensable. La France, comme les pays francophones, est très en retard sur ce point.
    Cependant, il convient aussi de s’interroger sur ceux qui s’affichent partout comme les chevaliers blancs venus sauver l’honneur d’une profession médicale corrompue. Le Dr Philippe Foucras est-il vraiment exemplaire, lorsqu’il va demander à d’autres confrères de respecter les lois et leur donne des leçons d’éthique?
    Certaines actions de Philippe Foucras ainsi que de plusieurs autres membres du Formindep ne respectent en rien l’éthique.
    Pour s’en convaincre, il suffit de consulter les listes de diffusion de cette association qui se dit citoyenne, et où les simples citoyens n’ont pas grand-chose à dire. On y trouve des discours haineux, des attaques à la personne tenant lieu de critiques, des signes d’un culte de la personnalité, des discours de rejet de toute revendication éthique, de toute référence à l’éthique, et bien d’autres choses qui n’ont rien à voir avec le discours médiatique des représentants de ce qui se veut un « mouvement éthique, vertueux et respectueux des personnes ».
    Il faudrait que les journalistes aillent vérifier la crédibilité des leaders du Formindep, comme ils le font pour toute personne qui accapare la scène médiatique.
    La censure, l’exclusion et le harcèlement moral de ceux qui osent poser des questions, discuter certains aspects des dogmes du Formindep, est monnaie courante. Philippe Foucras pousse à la sortie ou fait taire ceux qui pensent hors du cadre de la pensée unique mis en place par lui-même. Il est significatif, à ce titre, que des membres de sa propre association l’appellent parfois « le Président » (avec majuscule), ou « le monarque Foucras », ou encore « notre bulldozer ».
    Le pouvoir, il n’y a pas que par des conflits d’intérêts que certains cherchent à l’avoir; le statut de minorité exemplaire luttant contre les pourris de la profession médicale et encensée par les médias confère lui aussi beaucoup de pouvoir… Surtout lorsqu’il se forme un petit clan qui a des liens étroits avec certains journalistes et certains hommes politiques, ainsi que le soutien de la revue Prescrire, pour une publicité réciproque. Ces liens devraient être connus du public.
    Pourquoi Philippe Foucras n’a-t-il pas déclaré ses liens personnels, ainsi que les liens du Formindep, avec les réalisatrices du film « Les Médicamenteurs », par exemple?
    Demandons à Stéphane Horel, l’une de ces réalisatrices, si le champagne a été bon. Celui du 23 mai, lorsque plusieurs composantes de ce clan se sont réunies au siège de la revue Prescrire, à l’initiative du Formindep, qui souhaitait les remercier pour leur concours. Concours important, si on songe qu’une journaliste envoie son papier d’abord à Philippe Foucras, avant de l’envoyer au « Canard enchaîné »… Et qu’on peut lire ce texte en avant-première sur la liste du Formindep, une fois qu’il convient au Dr Foucras.
    Ce dernier conforte sa domination au sein de l’association et des signataires de la charte du Formindep en prenant soin d’évoquer régulièrement ses relations politiques et médiatiques. Ainsi, telle proposition de loi du sénateur François Autain n’aurait fait que le travail de Philippe Foucras et du vice-président du Formindep, Philippe Masquelier. (Selon le Président Foucras, les autres membres de l’association ne font rien, il l’a dit en toutes lettres dans un message récent). François Autain serait un membre du Formindep et aurait l’oreille de Philippe Foucras, qui se vante aussi de ses relations avec d’autres politiques tels Catherine Lemorton… Et de ses entrées aux journaux La Croix, L’Humanité, Le Canard enchaîné, et même Le Monde.
    Si cela n’est pas du lobbying, on se demande bien ce que c’est. Nous protestons lorsque telle proposition de loi émane de tel lobby. Devrions-nous encenser le lobbying d’un groupe de médecins qui utilise de telles méthodes ? Car le membre du Formindep qui parlait de Philippe Foucras comme d’un « bulldozer », le disait au sens du « bulldozer » qui tire l’association vers l’avant, et appelait les autres à fermer les yeux sur les dommages collatéraux d’une telle marche en avant. La première victime étant l’éthique, qui reste réservée aux apparitions médiatiques.
    En répondant à cet appel à laisser faire, le Dr Philippe de Chazournes, ne disait-il pas, lui aussi, qu’il en avait marre des discours éthiques ?
    Le Formindep et Prescrire ont beaucoup de membres en commun, et même des membres du conseil d’administration. Les deux se font réciproquement de la publicité. Le projet DDI de l’URML de la Réunion est entré dans ce jeu, très profitable médiatiquement.
    On peut ainsi lire l’article commun publié par Philippe Foucras et Philippe de Chazournes il y a quelques mois dans Prescrire, qui leur a aussi généreusement prêté sa salle de réunion en décembre 2008, lorsque Philippe de Chazournes est allé à Paris. (Prescrire a aussi prêté cette même salle pour la fête arrosée de champagne du mois de mai, comme pour des réunions du conseil d’administration du Formindep et certaines assemblées générales passées).
    Belle preuve d’indépendance de tous ces acteurs, non ?
    Comment s’étonner, dès lors, que personne de ce petit clan ne demande au directeur de la revue Prescrire, Bruno Toussaint, de respecter la même loi sur la déclaration des conflits d’intérêts ? Philippe Foucras a fermé les yeux là-dessus (aussi), lorsqu’il a commenté le film « Les médicamenteurs », dans lequel le Dr Bruno Toussaint, parle du Plavix sans dire s’il a ou non des conflits d’intérêts. Le même Toussaint a enfreint la loi aussi sur le plateau de France 5, dans l’émission C’est dans l’air, lorsqu’il a parlé du Tamiflu sans déclarer ses conflits d’intérêts.
    Pourquoi l’UFC Que choisir et le Formindep ne portent pas plainte ? Pourquoi le Dr de Chazournes ne s’en plaint-il pas ? Où est la crédibilité de ce clan lorsqu’il demande uniquement à certains de respecter les lois et se situe lui-même au-dessus des lois ? N’y a-t-il pas là une sorte de « pousse-toi, que je prenne ta place », à l’aide de l’image de chevaliers blancs véhiculée par les médias ?
    Le Formindep est-il vraiment crédible, lorsqu’on voit que l’un de ses membres fondateurs, largement médiatisé et intervenant entre autres pour critiquer le dépistage du cancer de la prostate, a un conflit d’intérêt majeur ?
    Les journalistes devraient faire leur travail correctement et poser des questions, au lieu de présenter les choses en noir et blanc, d’être un moyen d’influence dans des luttes de pouvoir dans la profession médicale. Ces querelles ne sont pas non plus bénéfiques aux patients et à leur santé.
    [Note d’Elena: j’ai hésité à laisser passer ou non ce commentaire qui me met très mal à l’aise. Je préfère exprimer explicitement mes réserves, car je ne connais pas l’auteur et ne souhaite pas que mon expérience personnelle soit utilisée à des fins que je ne connais pas. Je ne voudrais pas que ce blog devienne un défouloir pour ceux qui sont contre le Formindep ou l’un de ses dirigeants. Je préférerais qu’il n’y ait plus de posts de ce type].

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