Le « Collectif national contre les Franchises et pour l’Accès aux soins pour tous » est composé de plusieurs dizaines d’associations et syndicats, réunis pour protester contre les coups mortels portés à notre protection sociale par le président Sarkozy et son gouvernement.
Le Collectif a émis un communiqué informant des intentions de Sarkozy d’attenter au système de prise en charge des affections de longue durée (ALD). Le texte apporte un argument supplémentaire à la nécessite de résister aux franchises et à tous ces coups portés contre la protection sociale, l’assurance-maladie, l’hôpital public, les services publics en général, au nom du profit des assureurs privés. Mettre l’intérêt privé des assureurs avant l’intérêt général d’un accès aux soins pour tous, d’une solidarité nationale et d’une éthique de la médecine qui ne doit pas se réduire à un commerce, c’est piétiner un par un les principes républicains. C’est pousser les plus malades et les plus faibles encore plus dans l’exclusion, du fait d’assurances privées inaccessibles et des nouvelles charges financières imposées aux patients. Charges que même les classes moyennes seront incapables d’assumer en plus de toutes les « responsabilisations » déjà existantes.
Quant à la prise en charge à 100% des affections de longue durée (ALD) – qui n’existe comme telle que sur papier, de toute façon, vu tout ce que ces malades doivent payer de leur poche -, elle disparaîtra complètement à terme. C’est une mort déjà annoncée. Toute la question est : allons-nous laisser faire ?
Il s’agit de tailler à la hache, à l’américaine, dans les acquis sociaux et la solidarité nationale au nom d’un chacun pour soi ultralibéral digne de la jungle… Mais un des problèmes dont les politiques oublient de nous faire part est que les Américains eux-mêmes vivent la faillite de ce système « du tout privé » et cherchent les moyens de revenir en arrière. Sans parler des Britanniques, dont le système de santé et d’assurance santé est devenu l’exemple négatif par excellence en Europe, l’épouvantail, tellement il fonctionne mal, a des ratés aux conséquences dramatiques et laisse des pourcentages importants de la population sans aucune couverture maladie, sans aucun accès possible aux soins.
La situation en Allemagne s’est elle aussi énormément dégradée depuis que le système a été soi-disant « réformé »… pour le bonheur des assureurs privés et le malheurs des pauvres et des classes moyennes. Car il ne faut pas se faire d’illusions, il n’y pas que les RMIstes, les chômeurs et les SDF qui sont dans l’incapacité de payer les assurances privés et sont donc exclus des soins… Et on voit là aussi ce que donne la tarification à l’activité (T2A), avec des petits hôpitaux inadaptés qui se battent pour garder tel malade parce qu’il « apporte » plus, même s’il devrait être soigné dans une structure mieux équipée. La presse allemande se fait régulièrement l’écho des drames humains qui résultent d’une gestion et d’un management purement financiers des hôpitaux, sans parler des restrictions imposées aux médecins, qui ont un budget trimestriel à ne pas dépasser sous peine de pénalités. En Allemagne, on ne fait plus d’efforts pour des personnes au-delà de 65 ans… A moins qu’ils aient une assurance privée très chère, auquel cas tout change. Les médecins disent souvent aux patients de revenir au trimestre suivant, puisque le budget (en prescriptions et examens) et le quota de consultations a été atteint pour le trimestre en cours…
Il n’y a que les riches qui peuvent se permettre d’être malades… Et ce ne sont pas des poncifs ou des clichés ; j’ai des contacts avec des patients, des familles de patients, des associations de malades et des revues médicales qui condamnent fermement cet état des choses.
EST-CE CELA QUE NOUS VOULONS ? Alors même que tous les pays qui ont appliqué ces recettes miracle cherchent à revenir en arrière, puisque l’effet est désastreux et contre-productif ?
Voici le communiqué du Collectif contre les franchises, suivi d’une dépêche Agence France Presse figurant sur la même page :
« Selon M. Chassang, Président de la CSMF [Conféderation des syndicats médicaux français], reçu lundi par Nicolas Sarkozy, celui-ci aurait évoqué sa volonté, en ce qui concerne les Affections de longue Durée (ALD), de « distinguer ce qui relève de la solidarité de ce qui relève de l’assurance ». Les ALD (cancer, diabète, sida, sclérose en plaques, mucoviscidose…) ce sont, comme leur nom l’indique des maladies de longue durée. Des maladies qui doivent être soignées. Les malades en ALD ont besoin de soins. Pour ne pas mourir. Pour moins souffrir. Ou pour ne pas rechuter.
La réforme de M Sarkozy est appliquée aux Etats Unis. Elle tue : 18 000 morts chaque année