On y apprend beaucoup de choses, par exemple à quoi ont servi les accords de libre échange (GATT) et l’organisation mondiale du commerce, « instrument de néocolonialisme et de domination par les multinationales ». On voit les conséquences du « libre » échange, non seulement avec les OMG et la privatisation du vivant, mais aussi avec l’industrie pharmaceutique. C’est le même système de brevets et de « propriété intellectuelle » qui prive les pays pauvres de la possibilité de produire des copies bon marché de médicaments qui peuvent sauver des vies. Des malades de SIDA et d’autres maladies graves meurent et souffrent parce que les laboratoires traînent les pays pauvres en justice au nom de la propriété, des brevets et des « accords » d’échange imposés par quelques pays riches au reste du monde.
Les brevets concernent tout le vivant, emprisonné dans des parcelles de « propriété privée », comme cela est en train de se passer aussi avec l’eau, avec le piratage des plantes dont les firmes pharmaceutiques développent les principes actifs des médicaments, etc.
Voici d’abord une courte présentation de Vandana Shiva, tirée d’un article du journal réunionnais « Témoignages », juillet 2006 : « La prochaine décennie sera celle de l’alimentation et de l’agriculture« :
« Née en Inde en 1952, physicienne, écrivain, docteur en philosophie des sciences et éco-féministe, Vandana Shiva est lauréate du prix Nobel alternatif 1993. Elle lutte contre le brevetage du vivant et la bio-piraterie, c’est-à-dire l’appropriation par les firmes agrochimiques des ressources universelles, notamment les semences ». Vandana Shiva a créé en 1987 l’ONG Navdanya qui lutte pour la biodiversité et l’autosuffisance des paysans par l’agriculture traditionnelle. Il était devenu urgent « de soustraire l’agriculture indienne à la domination des multinationales, à la contamination par les organismes génétiquement modifiés et aux monopoles imposés par l’ingénierie génétique. Ce sont les choix affichés par les lobbies des multinationales dans les réunions du GATT puis lors de la création de l’OMC, dans « l’Uruguay Round », qui lui ont ouvert les yeux ». Navdanya vient d’une « tradition indienne veut que chaque famille plante neuf graines dans un pot le 1er jour de l’année. Neuf jours plus tard, on compare les résultats et on choisit de planter dans les champs celles qui ont le mieux poussé ». Vandana Shiva « a entrepris un “pèlerinage des semences » qui l’a fait passer en France en mai dernier, alors que se tenait le procès en appel (Orléans – 14 mai 2006) des faucheurs volontaires ».
D’autres informations et écrits sur le site (en anglais) de l’ONG Navdanya et sur le site (en construction) de Vandana Shiva.
Voici enfin l’entretien vidéo sous-titré en français : Vandana Shiva versus OGM
Lire aussi un entretien de 2005 avec Vandana Shiva sur la privatisation de l’eau par quelques multinationales: « Seulement 0.1% des gens considèrent l’eau comme un bien marchand ; il ne faut pas les laisser faire«
Et l’article du « Monde diplomatique » : Les femmes du Kerala contre Coca-Cola, par Vandana Shiva, mars 2005
Le livre s’intitule: La guerre de l’eau. Privatisation, pollution et profit. Ed. Parangon, 2003.
Elena Pasca