Femmes et statines: faire peur pour ériger le cholestérol en maladie et vendre sciemment des médicaments inefficaces

Comment le cholestérol, facteur de risque parmi tant d’autres, est-il devenu l’ennemi public statines inefficaces femmes,cholestérol facteur de risque traitement statines,cholestérol statines marketing pharmaceutique,statines prévention primaire efficacité,statines cholestérol mortalité,facteurs de risque cardiovasculaire,surmédicalisation des femmes,statines prévention secondaire efficacité,harriet rosenberg médicalisation des femmes,surmédicalisation surtraitement,disease mongering cholestérol,santé des femmes prévention,peur pharmacommerce de la peurnuméro un ? Par les conflits d’intérêts des experts, concrétisés aussi dans le façonnage de maladies, méthode fort efficace dans la stratégie globale de médicalisation et surmédicalisation à la Dr Knock, avec toutes les conséquences consistant à transformer les bien-portants en malades à médicamenter chroniquement, et surtout les bien-portantes, puisque les femmes sont les premières cibles de la surmédicalisation. J’ai évoqué ces méthodes dans les notes de la catégorie Maladies inventées / disease mongering, puis dans celles parlant du cholestérol et des hypolipémiants et de la surmédicalisation, « normalisation », etc.

 

Il faut rappeler le cœur du marketing pharmaceutique : le pharmacommerce de la peur : les firmes paient des « campagnes d’informations » – publicités à peine déguisées – qui inculquent aux patient(e)s la peur de mourir, de voir leur santé péricliter, etc. s’ils/ elles ne prennent pas tel médicament révolutionnaire. Cette tactique fonctionne à merveille, non seulement pour les statines, les bisphosphonates, etc., mais aussi dans ce cas d’immense bluff publicitaire qu’est le Gardasil. Plus c’est gros, plus ça marche…

Pour étayer notre note sur l’inefficacité des statines chez les femmes par des références scientifiques multiples, voici un excellent texte de 2007, dont la version française vient de paraître sur le site d’Action pour la protection de la santé des femmes (APSF, Canada). Il s’intitule Prudence oblige : l’emploi des statines chez les femmes, par Harriet Rosenberg et Danièle Allard.

Le titre n’est pas très bien choisi, mais la démonstration d’une quarantaine de pages ne laisse subsister aucun doute sur le sens: c’est bien d’une mise en garde bien argumentée qu’il s’agit.

 

(Photo : Medical News Today)

 

Pour les lecteurs lisant plus facilement l’anglais que le français, voici le même texte: Evidence for Caution: Women and Statin Use (titre beaucoup pluis clair « Des preuves qui incitent à la prudence : l’usage de statines chez les femmes »). 

 

 

Quelques extraits pour les plus pressés. (Les intertitres en bleu sont de Pharmacritique, qui souligne en rouge et en caractères gras).

 

« Prudence oblige: l’emploi des statines chez les femmes »

 

« (…) L’intérêt dans la relation entre la cholestérolémie et les maladies cardiovasculaires remonte aux années 1950 et à l’étude de Framingham 19. Cette étude a établi que parmi de nombreux autres facteurs de risque, une cholestérolémie élevée augmentait le risque de maladies du coeur chez les jeunes hommes et ceux d’âge moyen. Toutefois, ces conclusions n’étaient pas valables pour les femmes et les personnes âgées 20. De fait, « il y a une corrélation significative entre une cholestérolémie totale élevée et une augmentation du risque de décès d’une maladie du coeur uniquement jusqu’à l’âge de 60 ans… [et] le risque de décès de causes autres que les maladies du coeur augmente de façon significative avec une cholestérolémie totale inférieure pour les hommes et les femmes après l’âge de 50 ans »21.

 

Pour diverses raisons (sur lesquelles nous reviendrons), la cholestérolémie ne serait plus un facteur de risque parmi tant d’autres, mais plutôt un état virtuel de maladie. L’importance accordée à ce facteur a détourné l’attention des autres facteurs de risque qui sont des indicateurs plus sûrs de maladies 22 et de risques cardiovasculaires 23.

 

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La « cholestérolisation » des maladies cardiovasculaires 24 – c’est-à-dire, l’accent mis sur un facteur de risque unique – a connu un regain de souffle avec l’élaboration de lignes directrices sur le cholestérol en 2001 25. Celles-ci, qui furent mises à jour par le National Cholesterol Education Program (NCEP) de 2004 26, préconisèrent la surveillance de la cholestérolémie dès l’âge de 20 ans ainsi que des taux acceptables beaucoup moins élevés qu’auparavant pour la prévention primaire et secondaire de maladies cardiovasculaires chez les femmes et les hommes. (…)

 

[Pas d’efficacité des statines en prévention primaire chez les femmes]

 

Chez les femmes sans maladie cardiovasculaire, la réduction des lipides n’a pas d’effet sur la mortalité totale ou les coronopathies. Il est possible que la réduction de lipides puisse diminuer l’incidence de coronopathies, mais les preuves actuelles sont insuffisantes pour être concluantes (…).

 

Évaluations précédentes des avantages de la prévention primaire chez les femmes

 

Il est de toute première importance d’évaluer la validité des essais de prévention primaire et leur utilisation pour justifier les prescriptions aux femmes parce que 75 % des femmes qui prennent des statines le font en guise de prévention primaire 52.

 

En plus des travaux de Walsh et Pignone, d’autres études ont soulevé des doutes sur l’utilisation de statines pour la prévention primaire chez les femmes, dont notamment l’examen des essais de prévention primaire a de la Therapeutics Initiative 53, qui a examiné un total de 10 990 femmes. Cette vue d’ensemble a également conclu qu’il n’y avait pas de preuves qu’une thérapie aux statines réduisait les événements cardiovasculaires chez les femmes. (…)

 

[Etude charnière de Hayward et al.]

 

En 2006, Hayward et collègues publièrent une étude de la stratégie de prévention primaire de réduction de la cholestérolémie en examinant toutes les preuves médicales publiées qui furent utilisées pour démontrer les avantages d’une cholestérolémie LDL ultra-basse 60. Cette méta-analyse (les données des femmes n’étaient pas regroupées) a conclu qu’au chapitre de la prévention primaire chez les personnes à risque élevé, les preuves à l’origine des lignes directrices américaines ne justifiaient pas la déclaration de 2004 « …que pour chaque réduction de 1 % des taux LDL-C [cholestérol – lipoprotéines à basse densité], le risque relatif de coronaropathies majeures est réduit d’environ 1 % 61 ».

 

Malgré la croyance généralisée qu’il existe une corrélation mathématique simple entre la réduction du cholestérol à lipoprotéines à basse densité et une diminution équivalente du risque pour les patients, Hayward et collègues ont constaté qu’aucune étude n’était de qualité suffisante pour démontrer cette hypothèse. Ils affirment que « …les preuves cliniques actuelles ne démontrent pas que le titrage du traitement des lipides dans le but d’arriver aux cholestérolémies proposées était bénéfique ou sécuritaire 62. » Ils observent qu’il est très difficile d’atteindre ces objectifs et que les risques d’effets indésirables graves augmentent.

 

Une autre étude de 2006 a également examiné la réduction du taux de lipide pour la prévention primaire chez les gens ayant un risque modéré à modérément élevé. Les travaux de recherche de Thavendiranathan et collègues 63 (qui ne regroupent pas les données pour les femmes) a constaté que l’utilisation de statines avait contribué à une réduction de 1,7 % du risque de crises cardiaques non mortelles, d’AVC, d’angioplasties et de pontages au cours d’une période de 4,3 années, et aucune diminution du taux de mortalité générale, ni du nombre de décès attribuables à des problèmes coronaires.

 

Si nous convenons que ces études démontrent que la proposition « moins, c’est mieux » n’est pas basée sur des preuves en prévention primaire, nous devons en conclure qu’il y a urgence à réévaluer ce message pour les femmes 64. (…)

 

[Et les statines en prévention secondaire chez les femmes ?]

 

Quant aux avantages de la réduction du cholestérol et du recours aux statines au plan de la mortalité générale chez les femmes, Walsh et Pignone concluent : « Dans le cas des essais déclarant la mortalité totale b, la réduction des lipides ne semble pas avoir d’effet bénéfique chez les femmes avec ou sans maladie cardiovasculaire au cours des 2,8 à 6 ans que durèrent les essais cliniques disponibles à l’étude, bien qu’il soit possible qu’un suivi de plus longue durée puisse constater une réduction de la mortalité 70. » (…)

 

*

 

Elena Pasca

Une réflexion sur “Femmes et statines: faire peur pour ériger le cholestérol en maladie et vendre sciemment des médicaments inefficaces”

  1. Pour ceux qui ne le connaitraient pas encore, je vous conseille le blog de Michel DE LORGERIL, un célèbre médecin français qui a participé à l’étude de Lyon.
    Il analyse, étude par étude, les biais et les incertitudes liées au marketing industriel en matière de statines et en déduit que « le cholestérol est innocent » dans la plupart des cas.
    http://michel.delorgeril.info/

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