Enquête parlementaire sur les liens entre experts, labos et politiques dans la gestion de la grippe A H1N1? Soutenons l’initiative du sénateur Autain!

J’ai relayé par le passé plusieurs initiatives du sénateur François Autain, l’un des rarissimes hommes politiques français à vouloir endiguer corruption Radicarl.net.jpgles dérapages de l’industrie pharmaceutique et l’immense réseau de conflits d’intérêts qu’elle entretient au détriment du bien commun des citoyens et de notre santé à tous.

Nous les avons pourtant tous élu pour cela, nos hommes et nos femmes politiques: pour représenter l’intérêt général et ne pas courber l’échine devant la puissance financière et les courtisaneries du lobby pharmaceutique ou de quelque groupe d’intérêts privés que ce soit.

Et pourtant, force est de constater que les abus et les dérapages des industriels sont légion, rendus possibles par le copinage avec les politiques qui ne font rien pour combler le vide législatif et juridique français, et donc pour donner des moyens de répression (et de dissuasion) en la matière. Quelle que soit la gravité du scandale sanitaire, du pantouflage, des actes sous influence de tel politique, haut fonctionnaire, expert ou médecin, on ne voit aucun procès intenté par les puissances publiques françaises. Ni à eux ni à l’industrie pharmaceutique. Et aucune possibilité pour les usagers et leurs associations d’avoir une défense et une protection dignes de ce nom. Dans le sens contraire, les poursuites-bâillon et autres moyens d’intimidation des citoyens – visant à museler les lanceurs d’alerte et toute forme d’expertise citoyenne – fleurissent sans que quiconque se pose la question des dangers qu’entraîne cette élimination progressive de toute source d’information indépendante et non intéressée.

Aucun mécanisme de démocratie participative ne permet la participation et la délibération effectives des citoyens sur les questions politico-sanitaires. Aucun dispositif législatif ne permet d’investiguer et de réprimer sérieusement les dérapages des industriels. Aucun garde-fou n’existe, et rien ne permet d’endiguer lobbying, conflits d’intérêts, pantouflage et autres épiphénomènes traduisant cette même tendance à piétiner allègrement l’intérêt général au nom des profits boursiers et des retombées financières et autres pour toute la valetaille des industriels, qu’elle soit sur les bancs des assemblées politiques, dans les agences sanitaires, dans les cabinets médicaux ou partout ailleurs.

On constate de nouveau que François Autain mérite, lui, la confiance des usagers. Il mérite d’avoir le plus large soutien possible pour son travail de salubrité publique. Travail auquel nous tous pouvons et devons participer, chacun à sa façon, pour commencer enfin à nettoyer les écuries, à assainir cette infection permanente, cette septicémie chronique entraînée par les conflits d’intérêts dont les conséquences ont été une fois de plus illustrées par le fiasco de la grippe A H1N1. Que l’on ne s’y trompe pas! Ce qui s’est passé là n’est ni isolé, ni unique. Mais la dimension ouvertement planétaire et l’écho médiatique ont rendu cette situation malsaine plus facilement perceptible pour l’opinion publique.

Ce scandale permet à tout un chacun de réaliser à quel point les industriels et leur valetaille scientifique et politique jouent avec notre santé pour des raisons bassement économiques. Nous devrions saisir cela comme une occasion d’insister sur une refonte globale et urgente du système d’expertise et de prise de décision politico-sanitaire dans son ensemble, de préférence avant que la santé publique ne collapse. Nous devons exiger un changement radical et ne pas nous laisser endormir par les berceuses que sont les discours de congratulation réciproque, tels qu’entendus à la consternante réunion de la Haute autorité de santé en date du 10 décembre 2009. Le titre prometteur, « Expertise et conflits d’intérêts », et l’actualité de la question n’ont pas empêché les leaders d’opinion présents de dire que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes en matière de conflits d’intérêts… (Voir à ce titre la protestation de la Fondation Sciences Citoyennes contre cette coupure stupéfiante entre les experts et le commun des mortels et les dangers qu’elle entraîne, sur cette page et celle-ci, par exemple. La Fondation et le réseau ETAL dont elle fait partie portent plusieurs propositions fort bien étayées sur ces questions liées à l’expertise, aux lobbying et aux conflits d’intérêts en santé et dans tous les domaines).

François Autain et d’autres sénateurs cités plus bas ont déposé le 21 janvier une proposition de résolution « visant à créer une commission d’enquête sur le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le Gouvernement de la grippe A (H1N1)v ». Ce qui veut dire aussi « faire toute la transparence sur les éléments d’informations délivrés aux gouvernants par les experts, leur indépendance et les éventuelles incidences des possibles conflits d’intérêts dans la prise de décision des pouvoirs publics. »

En voici le texte intégral (il vient juste de paraître sur le site du Sénat). (L’image est tirée du site Radicarl.net).

« PROPOSITION DE RÉSOLUTION

visant à créer une commission d’enquête sur le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le Gouvernement de la grippe A (H1N1)v,

PRÉSENTÉE

Par M. François AUTAIN, Mme Annie DAVID, M. Guy FISCHER, Mmes Gélita HOARAU, Isabelle PASQUET, Nicole BORVO COHEN-SEAT, Éliane ASSASSI, Marie-France BEAUFILS, MM. Michel BILLOUT, Jean-Claude DANGLOT, Mmes Michelle DEMESSINE, Évelyne DIDIER, M. Thierry FOUCAUD, Mme Brigitte GONTHIER-MAURIN, M. Robert HUE, Mme Marie-Agnès LABARRE, M. Gérard LE CAM, Mme Josiane MATHON-POINAT, MM. Jack RALITE, Ivan RENAR, Mmes Mireille SCHURCH, Odette TERRADE, MM. Bernard VERA et Jean-François VOGUET,

Sénateurs

(Envoyée à la commission des affaires sociales et pour avis à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d’administration générale.)

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

La pandémie grippale annoncée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une catastrophe sanitaire de première grandeur comparable à la grippe espagnole de 1919 s’est révélée beaucoup moins grave que prévu. Elle a causé en France la mort de 263 personnes, soit 10 fois moins que la grippe saisonnière.

Nous ne pouvons que nous en réjouir, mais force est de constater que ce dénouement heureux a pris à contre-pied les experts et le Gouvernement qui avaient préparé la population au pire. Ce climat de peur que l’on veut encore faire perdurer aujourd’hui alors que l’épidémie est terminée – ne parle-t-on pas d’une deuxième vague ? – a été délibérément suscité et entretenu depuis le début, malgré les informations de plus en plus rassurantes en provenance notamment de l’hémisphère Sud.

Cette dramatisation, déconnectée de la réalité vécue par les Français, n’est sans doute pas étrangère à leur scepticisme et à leur manque d’enthousiasme à se faire vacciner. Ils avaient en outre au moins une autre raison de ne pas se sentir concernés, c’est de n’avoir à aucun moment été associés à la gestion de cette crise, comme si cette grippe était la chasse gardée d’un cercle restreint d’experts gravitant autour de la Présidence de la République et du ministère de la santé. L’éviction des médecins libéraux de la pratique de la vaccination est significative de cette conception technocratique de l’élaboration des décisions et de leur mise en oeuvre.

C’est dans ce contexte qu’ont été prises un certain nombre de mesures incohérentes et disproportionnées dont le seul fondement assumé semble être – si l’on en croit le Président de la République – le principe de précaution. En l’occurrence, un tel niveau de précaution confine à l’irresponsabilité ou plus précisément au refus de prendre ses responsabilités, comme si le principe de précaution permettait de s’en affranchir.

De plus, comment peut-on sérieusement invoquer ce principe sans être soupçonné de l’instrumentaliser quand par ailleurs on le foule au pied en acceptant d’utiliser à grande échelle des vaccins dont les Etats-Unis ne veulent pas parce qu’ils n’ont pas encore fait la preuve de leur efficacité et de leur innocuité ? En imposant ainsi des vaccins qui sont l’objet de controverses, le Gouvernement risque d’induire chez certains le rejet de toute vaccination.

Cette gestion calamiteuse marque la faillite d’un système qui repose essentiellement sur des experts recrutés moins pour leurs compétences que pour les liens qu’ils entretiennent avec l’industrie pharmaceutique. C’est sans doute la raison pour laquelle, à la différence de leurs collègues économistes qui ne voient pas venir les crises, ils les inventent pour le plus grand bénéfice des fabricants de vaccins et d’antiviraux.

Les profits des laboratoires générés par cette crise sont en effet colossaux ; les dépenses engagées par la collectivité nationale sont à l’avenant. Deux milliards et demi d’euros, c’est beaucoup pour une grippe fantasmée ayant entraîné la constitution de stocks faramineux de vaccins, d’antiviraux et de masques qu’on n’utilisera jamais !

Pour tenter de comprendre le rôle joué par l’industrie pharmaceutique, conformément à l’objet de la commission d’enquête dont nous demandons la constitution, il est indispensable d’examiner les conditions dans lesquelles l’OMS a élaboré ses recommandations relatives à cette pandémie compte tenu des conséquences qu’elles impliquaient pour le Gouvernement.

La gestion de la crise par l’OMS.

Cette gestion est de plus en plus critiquée. L’annonce faite le 12 janvier 2010 qu’il allait être procédé à une évaluation externe de l’action de l’OMS en est le témoignage. Il existe actuellement de nombreuses incertitudes concernant les conditions dans lesquelles l’alerte pandémique a été déclarée.

L’OMS aurait procédé au mois de mai dernier à une modification des critères entrant dans la définition d’une pandémie. Cette nouvelle définition privilégie la vitesse de propagation du virus au détriment de sa virulence, caractérisée notamment par sa létalité. La vitesse de propagation du virus ne suffit pas à caractériser la gravité d’une pandémie. C’est pourquoi cette nouvelle définition est contestée par de nombreux épidémiologistes dont le Professeur JEFFERSON qui a accordé le 21 juillet dernier un entretien sur ce sujet au journal der Spiegel, dans lequel il déclarait : « Selon l’ancienne définition, il devait s’agir d’un nouveau virus, qui se propage rapidement, pour lequel il n’y a pas d’immunité et qui présente un fort taux de mortalité et de morbidité.

Maintenant que les deux derniers critères ont été abandonnés, il est possible de classer la grippe porcine parmi les pandémies. »

Cette nouvelle définition était taillée sur mesure pour le virus H1N1 qui tue très peu, mais se transmet très facilement. On peut même avancer, sans risque de se tromper, qu’en l’ab
sence de cette modification, jamais la grippe A (H1N1)v n’aurait pu être classée comme pandémie.

Il ne faut pas oublier que l’alerte pandémique, en vertu des accords passés entre l’OMS, l’Europe et les laboratoires au lendemain de la grippe H5N1, crée une situation d’exception dérogatoire au droit commun, particulièrement avantageuse pour les fabricants de vaccins. Il est donc particulièrement important de savoir si cette modification a bien eu lieu, à quel moment et dans quelles conditions.

Le 11 juin 2009, Margaret CHAN, Présidente de l’OMS, déclare l’alerte pandémique de niveau 6, le plus haut qui existe, impliquant que les

États membres (193 au total) sont obligés de lancer une campagne de vaccination de masse. Bizarrement, le jour même de son discours, Margaret CHAN déclare : « Sur la base des preuves actuelles, une majorité écrasante de patients éprouve des symptômes doux et ont un rétablissement rapide et complet, souvent en l’absence de traitement médical », ajoutant que « dans le monde entier, le nombre de décès est faible… Nous ne nous attendons pas à voir un bond soudain et dramatique dans le nombre d’affections graves ou mortelles. »

De tels propos laissent perplexes car ils ne cadrent pas avec une pandémie de niveau 6. Margaret CHAN a pris sa décision après avis du « Strategic Advisory Group of Experts » – le SAGE – qui regroupe les experts de l’OMS et qui est présidé par le Professeur Albert OSTERHAUS, surnommé « Docteur FLU ». Celui-ci est aussi Président du « European Scientific Working Group on Influenza » – ESWI – principal groupe européen travaillant sur la grippe, financé exclusivement par les géants pharmaceutiques.

Cet exemple, qui n’est pas isolé, pose le problème de la nature des liens qu’entretiennent les experts de l’OMS avec l’industrie pharmaceutique. Les experts sont censés participer aux délibérations de façon totalement indépendante et impartiale et déclarer tout conflit d’intérêts, mais ces déclarations ne sont pas accessibles au public.

On peut aussi s’interroger sur les raisons qui ont conduit l’OMS à ignorer systématiquement les données ou les informations qui risquaient de mettre en porte-à-faux son discours alarmiste. Citons deux exemples :

  1. Le 22 mai 2009, dans une conférence de presse, Nancy COX, docteur en microbiologie et directrice de la division grippe du Center for Disease Control  d’indices permettant de penser que cette grippe A (H1N1)v aurait une particulière gravité supérieure à celle de la grippe saisonnière. Cette conférence de presse n’a eu aucun écho ;
  2. À partir du mois d’août, nous avons eu connaissance des informations rassurantes provenant des pays à climat tempéré de l’hémisphère Sud, comme la Nouvelle-Zélande, où il s’avérait, l’hiver touchant à sa fin, que ces pays n’avaient pas vécu la catastrophe annoncée. Bien au contraire, comme six mois plus tard en Europe, la grippe A (H1N1)v avait été dix à vingt fois moins meurtrière que la grippe saisonnière.

À partir de tous ces éléments, on peut mettre en doute la pertinence des appréciations portées sur cette crise par l’OMS et estimer qu’elles ont péché par excès de pessimisme.

L’attitude du Gouvernement face aux prescriptions de l’OMS

Le Gouvernement quant à lui a relayé avec zèle le discours et les recommandations de l’OMS à cette exception près, reconnaissons-le, qu’il n’a jamais franchi le niveau 5 de l’alerte qui est toujours en vigueur alors que le pic épidémique est passé. De la même façon, l’OMS continue de maintenir l’alerte épidémique au niveau 6. Pour le reste, le Gouvernement a mobilisé les autorités sanitaires, les experts et les médias pour noircir la situation sanitaire afin de créer les conditions d’une vaccination massive, nécessaire pour écouler les stocks insensés de vaccins et d’antiviraux qu’il avait constitués. C’est ainsi que l’on a appris que cette grippe ferait en

France 30 000 morts, d’après le Professeur Antoine FLAHAUT, voire 60 000 morts, d’après le Professeur Bruno LINA. On a eu droit à de longs reportages sur l’hystérie collective qui s’était emparée des Ukrainiens, alors qu’on passait sous silence le cas de la Pologne, où son Président avec beaucoup de sang-froid, s’opposait à la vaccination, au nom du principe de précaution, et ce malgré les pressions européennes.

Malgré le forcing du pouvoir politique et des médias, la campagne de vaccination est un échec, tant en ce qui concerne son organisation « cafouilleuse » que son résultat qui avec seulement 5,5 millions de personnes vaccinées est très inférieur à l’objectif affiché : 30 millions fin février selon les propos de la ministre de la santé rapportés dans un article du Monde le 3 décembre dernier.

Les conditions dans lesquelles ont été effectuées les commandes de vaccins sont très critiquables car elles ne sont ni claires, ni cohérentes.

Alors que le Haut conseil de la santé publique (HCSP), dans son avis du 8 juillet 2009, émettait des doutes concernant l’évolution de la pandémie et sur la virulence du virus A (H1N1)v, une semaine plus tard, le 15 juillet, la ministre annonçait que la France avait passé commande auprès des laboratoires pharmaceutiques de 94 millions de doses de vaccins. Aucun événement de nature à changer la donne n’était pourtant intervenu dans ce délai de huit jours et le HCSP, dans son avis du 7 septembre, continuait d’indiquer que le virus avait une « létalité modérée, proche de celle de la grippe saisonnière ».

Les contrats passés avec les quatre laboratoires (GlaxoSmithKline, Sanofi Pasteur, Novartis et Baxter) leur sont très favorables. Ils les protègent contre tout recours contentieux d’où qu’il vienne et les exonèrent de toute pénalité de retard. Les prix imposés par les laboratoires sont exorbitants. Le prix unitaire de la dose est beaucoup plus élevé que celui du vaccin contre la grippe saisonnière qui n’excède pas 6,5 euros lorsqu’il est vendu en officine, ce prix incluant la marge du grossiste et du pharmacien, alors que la vente en très grande quantité sans intermédiaire de flacons multidoses et l’absence de dépenses liées à la promotion favorisent les économies. Ces contrats stipulent par ailleurs que l’État peut faire passer sa commande de 94 à 130 millions de vaccins ; cette clause, si on met de côté son caractère délirant
, montre bien que le Gouvernement avait la possibilité en juillet 2009 de moduler sa commande en fonction du nombre de doses par personne. Pourquoi n’a-t-il pas assorti sa commande, soit d’une clause de résiliation, soit d’une clause optionnelle lui permettant de modifier sa commande pour le cas où la recommandation de deux injections faite par l’OMS serait ultérieurement invalidée par l’Agence européenne du médicament (EMEA) ? Ce qui fut le cas.

L’opportunité d’un programme de vaccination d’une telle ampleur peut par ailleurs sérieusement être mise en doute. En effet, on savait depuis le mois d’août que la grippe A (H1N1) était moins grave que prévu. Il n’était pas encore trop tard pour réduire la dimension de ce programme. Une vaccination de masse (78 % de la population) est sans précédent. La campagne de vaccination anti hépatite B de 1994 qui a dû être interrompue ne peut en aucun cas être un modèle. On ignore pourquoi l’option d’un taux de couverture vaccinale inférieur centré sur les personnes à risque a été écartée, alors qu’elle a été retenue par de nombreux pays européens. Les problèmes logistiques posés sont d’une grande complexité et le Gouvernement les a manifestement sous-estimés au point que l’on peut se demander s’il était en mesure de faire face à la pandémie si elle avait revêtu la gravité annoncée.

Par ailleurs, il n’existe aucune preuve tangible de l’efficacité et de l’innocuité de ces vaccins. Ceux-ci contiennent un adjuvant nouveau qui n’a pas encore été utilisé dans un vaccin mis sur le marché. De plus, ces vaccins ont été fabriqués avec des procédés inédits qui nécessitaient,

d’après le HCSP, « un minimum d’évaluation » auquel manifestement il n’a pas pu être procédé puisque, dès le 29 septembre, l’Agence européenne du médicament (EMEA) accordait l’autorisation de mise sur le marché aux deux vaccins de Novartis et GSK. Dans son avis du 26 juin, le HCSP rappelait que « le degré d’efficacité clinique de la vaccination pandémique est incertain, la protection contre le virus pandémique pourrait être incomplète ».

On peut se demander pourquoi la ministre de la santé n’a pas, en application du principe de précaution, renoncé à de tels vaccins non éprouvés. Les États-Unis quant à eux n’utilisent que des vaccins sans adjuvants et fabriqués selon la méthode traditionnelle qui a depuis longtemps fait la preuve de son innocuité. Pour quelles raisons les pays européens et la France se montrent-ils plus laxistes que les États-Unis ?

Est-ce à dire que l’Europe est devenue pour les firmes pharmaceutiques un terrain d’expérimentation grandeur nature ?

Enfin, en ce qui concerne les antiviraux, leur efficacité dans la grippe a longtemps été controversée. Depuis le 10 novembre dernier, le doute n’est plus permis. Une étude publiée dans le British Medical Journal réalisée par un organisme indépendant composé de médecins n’ayant aucun lien avec les laboratoires pharmaceutiques vient de démontrer que ces médicaments n’avaient pas plus d’efficacité qu’un placebo, tout en ayant des effets indésirables non négligeables. Déjà le 21 juin 2006, la Haute autorité de la santé estimait que le service médical rendu par l’un de ces antiviraux, l’OSELTAMIVIR (TAMIFLU®), était insuffisant pour justifier sa prise en charge. Qu’est-ce qui a donc poussé le Gouvernement à constituer ce stock de 35 millions de doses de ce médicament qu’il cherche à écouler aujourd’hui par tous les moyens sans y parvenir ? C’est ainsi qu’on les distribue gratuitement dans les pharmacies et que la ministre de la santé, par la voix du directeur général de la santé, en recommande à tous les médecins la prescription systématique sur des critères scientifiques si peu convaincants qu’elle a entraîné chez les médecins une levée de bouclier.

Les liens avec les experts

Depuis 2007, les déclarations des liens d’intérêts des experts doivent être rendues publiques par les autorités sanitaires qui sollicitent leur concours. Cette transparence a fini par s’installer petit à petit, notamment à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) et à la Haute autorité de santé (HAS).

Il a fallu attendre novembre dernier, et une forte mobilisation des médias, pour que paraisse enfin la mise à jour 2009 des déclarations publiques d’intérêts des membres des collèges, des commissions et des comités techniques du HCSP. On a pu ainsi constater que sur les

21 membres du comité technique de vaccination, seuls 4 ont déclaré ne pas avoir de liens d’intérêts, les autres ont tous des liens avec de nombreuses firmes, notamment celles qui fabriquent les vaccins et les antiviraux.

On peut en dire tout autant du Comité de lutte contre la grippe qui conseille la ministre en charge de la santé. Sur les 14 membres qui le composent, il n’y en a que 3 qui n’ont pas de liens d’intérêts. Parmi les autres, citons le Professeur Bruno LINA qui est non seulement membre du groupe consultatif d’experts sur la vaccination à l’OMS, mais aussi président du Groupe d’expertise et d’information sur la grippe (GEIG), financé notamment par Sanofi et GSK.

La présence d’experts ayant des liens d’intérêts dans les instances de santé publique contribue à discréditer les décisions qu’elles prennent.

Elle risque d’orienter ces décisions en faveur des intérêts des industriels plutôt que de l’intérêt général. Il est bien évident qu’il ne suffit pas qu’un expert rende publics ses liens avec un laboratoire pharmaceutique pour s’en affranchir. C’est pourquoi les États-Unis, conscients de la nécessité de maintenir la confiance des citoyens dans leur système de santé et de les prémunir de décisions partiales, ont mis en place une législation visant à prévenir les conflits d’intérêts et vont même plus loin aujourd’hui en étendant ces mesures aux médecins libéraux. Il ne tient qu’à nous de suivre cet exemple.

* * *

Au terme de ce rapide examen, nous disposons d’un nombre d’indices suffisant pour avancer l’hypothèse que les organisations sanitaires internationales et les États,
à l’exception notable de la Pologne, ont été les instruments d’une gigantesque manipulation qui a eu pour effet de transformer une épidémie de grippe banale en une pandémie de niveau 6 pour le plus grand profit des firmes pharmaceutiques. Reste à déterminer maintenant le rôle qu’elles ont effectivement joué dans cette affaire. C’est précisément l’objet de cette proposition de résolution visant à la création d’une commission d’enquête.

PROPOSITION DE RÉSOLUTION

Article unique

En application de l’article 6 de l’ordonnance n° 58-1100 du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires et de l’article 11 du Règlement du Sénat, il est créé une commission d’enquête composée de 21 membres, visant à faire toute la transparence sur les éléments d’informations délivrés aux gouvernants par les experts, leur indépendance et les éventuelles incidences des possibles conflits d’intérêts dans la prise de décision des pouvoirs publics. »

Copyright Pharmacritique pour le texte introductif

28 réflexions au sujet de “Enquête parlementaire sur les liens entre experts, labos et politiques dans la gestion de la grippe A H1N1? Soutenons l’initiative du sénateur Autain!”

  1. En tant que citoyen payant mes impots je suis très en demande de cette commission d enquete qui permettra de savoir quelles erreurs ou quelles manipulations ont été commises.

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  2. tres bien, mais franchement a-t-on besoin d’une nieme enquete parlementaire? les lobbyiste feront du lobby sur les membres de cette commission.
    on a beaucoup plus besoins d’enquetes judiciaire, et de nouveaux textes de lois, ainsi qu’uns stricte applications des existant.
    personnes n’est dupes (pour preuve le taux de vaccination) le risque restant que la fois ou on aura a faire face a une vraie pandemie personnes n’ecoutera.
    faisons le menage de tous ses politiques corrompus (c’est le vrai nom, lobby n’est que le politiquement correct), pas besoins de payer grassment des commissaires, il faut nous mettre au travail dans les urnes sanctionnons sans pitie tous ceux qui ont fait preuve de corruption une fois au pouvoir (depuis l’elu municipal jusqu’au president de la republique)

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  3. Bien !
    Une phrase m’a étonné . Après : »Il ne faut pas oublier que l’alerte pandémique, en vertu des accords passés entre l’OMS, l’Europe et les laboratoires au lendemain de la grippe H5N1, crée une situation d’exception dérogatoire au droit commun, particulièrement avantageuse pour les fabricants de vaccins. »…….la proposition enchaîne :  » Il est donc particulièrement important de savoir si cette modification a bien eu lieu, à quel moment et dans quelles conditions. »
    Il me semblait que cette modification était un fait acquis ! ? Qu’il soit nécessaire aux sénateurs d’attendre ces renseignements d’une enquête redouble mon étonnement !

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  4. 2% à peine des bénéfices annuels (et encore sans compter les donations à certains pays)
    c’est ça « le plus grands profit des firmes » ?
    S’inquiéter d’un virus grippal inconnu, qui ne circulait pas jusqu’à présent et dont on n’avait au départ aucun recul (1 « branche » aviaire, 2 porcines, 1 humaine), cela aurait put être un équivalent de la grippe dite espagnol de 1918 qui avait aussi un H1N1 comme virus père
    c’est une faute ?
    On en reparlera le jour où, l’autre virus, le H5N1, mutera pour être transmissible entre humains avec un taux de décès compris entre 40% et 60% (1 risque sur 2 de mourir)
    on verra si les gens considéreront la vaccination comme dangereuse et la grippe comme banale
    on viendra de nouveau sur ce blog pour voir les écris des biens pensants, ceux qui ne prennent jamais de décision, mais qui commentent celles des autres.

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  5. Pharmacritique nous invite à soutenir l’initiative du sénateur Autain. Mais je crains qu’il n’y ait guère de moyen de la soutenir, à part la faire connaître. Elle est presque sûrement vouée, hélas, à finir dans un tiroir. En revanche, je pense que l’initiative similaire, prise par Michèle Rivasi, députée au Parlement européen, qui demande une commission d’enquête parlementaire à l’échelle de l’Union européenne, a des chances d’aboutir. Voir ses messages sur Facebook, son interview dans Le Monde du 27.01.2010 (sur http://www.lemonde.fr) et en vidéo sur :
    http://greens-efa-service.org/medialibe/mcinfo/pub/en/scc/1450
    Régis Pluchet
    PS. Dans le texte de la proposition de résolution sénatoriale, il manque quelques mots concernant la conférence de presse de Nancy Cox du 29 mai 2009.

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  6. Dans La Croix du 27 janvier, les experts défendent leur déontologie :
    http://www.la-croix.com/Les-experts-de-la-grippe-A-defendent-leur-deontologie/article/2412405/4076
     » Cette collaboration n’a rien de honteux, à condition que cela soit encadré  » affirme le Pr Christian Péronne. Toute la question est là : est-ce que les experts respectent vraiment le cadre et qui définit ce cadre ? Participer à un congrès organisé par les laboratoires sans être rémunéré, mais tous frais payés est-ce vraiment un conflit d’intérêt mineur ? Ou bien est-ce un vrai conflit d’intérêt (qui n’est pas honteux en soi : le problème n’est pas là) qui doit ôter le droit de vote aux experts dans dans des organismes indépendants de contrôle lorsqu’ils se prononcent sur des produits de firmes avec lesquelles ils ont ces liens et même leur rendre impossible l’accession aux postes de responsabilité de ces organisme ?

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  7. @ anti-anti :
    Le problème (et le scandale) n’est pas et n’a jamais été la vaccination en elle-même mais la CAMPAGNE de vaccination de masse telle qu’elle a été mise en place dans notre beau pays. Au moment ou notre super ministre commandait 94 000 000 de doses, il était déjà flagrant au vu de la progression de l’épidémie dans l’hémisphère sud que ce virus n’était pas aussi mortel que ce qui avait été prédit par nos experts (qui, je le rappelle, sont les meilleurs au monde) et qu’il était même beaucoup moins mortel que la grippe saisonnière (grippe qui fait tout de même entre 2000 et 5000 morts en France chaque année sans que ça n’émeuve personne – bilan de la grippe A : 250 morts).
    L’épidémie dans l’hémisphère Sud nous a aussi montré qu’il n’y avait PAS eu de 2ème vague. Que fait Mme Bachelot ?? elle nous exhorte à nous vacciner encore et encore à cause de cette fameuse 2ème vague …
    Pour citer Audiard : « moi j’dis, la connerie à c’point là, ça d’vient gênant »… (dans la bouche du génialissime et regretté André Pouce »

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  8. La sécurité sociale est en déficit et on gaspille l’argent de tous en écoutant les mensonges de quelques uns qui ne pensent qu’à s’enrichir sur la santé .
    les laboratoires pharmaceutiques sont trop puissants : après ces excés taxons – les pour les empècher de recommencer et obligeons – les à redonner à la sécurité sociale ce qu’ils leur ont pris .
    Pendant ce temps , en France , des personnes âgées , sans ressources , ne peuvent pas se soigner , des familles très pauvres n’ont pas assez d’argent pour rendre visite à leur médecin de famille , les infirmières et les urgentistes ne sont pas assez nombreux , les médecins vont manquer dans les campagnes .
    La politique de la santé n’est plus humaine !!!
    Que devient le sement d’hypocrate !!!!!

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  9. Ce n’est pas une question d’anti-vaccination par principe, mais contrairement à ce que pense La Sasson, le problème ne se limite pas à l’organisation de la campagne, mais au principe même de la campagne et aux conditions dans lesquelles ont été mis au point les vaccins contre cette grippe qui permettent de douter de l’utilité et de l’innocuité de cette vaccination. Les nombreux articles publiés par Pharmacritique, les enquêtes et auditions réclamées ou réalisées à l’Assemblée nationale et au Sénat pour la France, au Parlement européen et à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe vont toutes dans ce sens.

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  10. Les vaccins américains ne sont pas sans adjuvants puisqu’ils contiennent de l’hydroxyde d’aluminium sur lequel pèsent toujours des doutes sur la persistance et l’accumulation de celui-ci au site d’injection des années après la vaccination puis le développement de maladies telles le syndrome de fatigue chronique

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  11. A Trupe,
    J’ai vu dans cette histoire de grippe beaucoup de désinformation, et elle me déplaît quel que soit le camp qui la lance!
    Sans entrer dans le débat sur l’hydroxyde d’aluminium:
    Non, les vaccins contre la grippe A utilisés aux Etats-Unis ne contiennent pas d’aluminium, ni sous forme d’hydroxyde ni sous forme de phosphate. C’est de la désinformation.
    A moins qu’il y en ait un marginal dont je n’aie pas entendu parler – ce qui est possible, bien sûr -, AUCUN ne contient des adjuvants. Novartis, CSL, MedImmune, Sanofi, Glaxo Smith Kline sont les principaux producteurs. Leurs vaccins contre le A (H1N1)v contiennent certes du thiomersal, ce qui est une raison de les critiquer, puisque ce dérivé de mercure a été incriminé dans des réactions allergiques (hypersensibilité…) Mais c’est uniquement cela – motivé officiellement par le conditionnement multidose – qui les distingue des vaccins antigrippe classiques.
    Le thiomersal n’étant pas nouveau et ces vaccins contenant exclusivement des antigènes cultivés sur des oeufs et des composantes habituelles, je réitère ce qui a été maintes fois dit dans ces pages: aucune technologie nouvelle n’a été utilisé aux Etats-Unis, contrairement à l’Europe, dont la population a servi de cobayes.
    Les Etats-Unis n’ont pris aucun risque. Puisque la longue expérience avec les vaccins antigrippe permet de dire que le profil de sécurité de ces vaccins est bon, n’en déplaise aux antivaccinalistes en bloc pour lesquels tous les vaccins seraient dangereux. Les doutes sur l’efficacité sont tout autre chose, mais il faudrait quand même plus d’études méthodologiquement fiables pour affirmer ou infirmer quoi que ce soit.
    Ce n’est pas parce qu’il y a eu un fiasco dû aux conflits d’intérêts qu’il faut avaliser les thèses de ceux qui diabolisent tous les vaccins en bloc.
    Aucune désinformation n’est saine. Je ne vous prête aucune intention, Trupe, vous invite seulement à vérifier avant de faire des affirmations péremptoires et que vous vouliez étendre à tous les vaccins états-uniens.
    Bien à vous,
    Elena

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  12. A Pascal,
    Désolée, l’information sur le Panenza que vous donnez à la suite de Christian Lehmann – dont j’apprécie beaucoup le travail en général, là n’est pas la question – n’est pas tout à fait exacte… J’en parlerai bientôt dans une note, puisque c’est un peu plus compliqué que cela et qu’on devrait faire attention aux détails, à mon avis.
    Bonne journée!
    Elena

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  13. @ Trupe et Pharmacritique
    Le problème de l’information ou de la désinformation à propos de l’aluminium, du thiomersal, etc. dans les vaccins réside dans la confusion trop fréquente entre « excipient » et « adjuvant ».
    Un adjuvant (qui aide) participe, plus ou moins, à l’action de la substance active dans sa fonction spécifique. Le squalène, l’aluminium sous ses différentes formes (hydroxyde, phosphate, etc.) sont des adjuvants car ils servent à potentialiser l’action de l’antigène.
    Un excipient (du latin excipere, recueillir) ne participe pas à l’activité spécifique du principe actif, même s’il aide aussi en un certain sens. Dans un médicament c’est une substance d’enrobage, de conservation, de dissolution, etc. Dans un vaccin, le thiomersal est un conservateur, donc un excipient et non un adjuvant.

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  14. A Amatchi,
    Merci pour la leçon, mais je pense que vous vous trompez de destinataire. J’apprécie les critiques constructives, encore faut-il qu’elles soient justifiées.
    Je n’ai pas fait cette confusion-là dont vous parlez.
    Il est clairement dit dans ma réponse que les vaccins des Etats-Unis ne contiennent AUCUN adjuvant.
    Si j’ai évoqué le thiomersal, que je n’ai nullement assimilé à un adjuvant!, c’est dans un tout autre ordre d’idées:
    _ c’est parce que sa présence est la seule différence par rapport aux vaccins antigrippe classiques. C’est assez clairement dit aussi.
    Et j’ai dit à plusieurs reprises dans les notes sur la grippe que la présence du thiomersal est justifiée par les labos par la nécessité d’un conservateur (et non d’un adjuvant…) du fait du conditionnement multidoses.
    _ J’évoque le thiomersal aussi pour dire que lui seul pourrait poser problème, sous l’angle du profil de sécurité, du fait qu’il peut déclencher des réactions allergiques.
    Voilà.
    Bien à vous.

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  15. A Pharmacritique
    Bien évidemment je n’ai jamais songé à vous « faire la leçon » !
    Je suis vraiment désolée (et surprise) que vous ayez pris ma remarque pour vous : j’avais adressé mon message à Trupe – et maladroitement à vous en même temps – parce que c’est votre réponse qui venait en dernier, je complétais seulement. Il ne me serait même pas venu à l’idée que vous puissiez confondre…
    Effectivement, on peut dire que je me suis en apparence trompée de destinataire. Encore toutes mes excuses !

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  16. Faute de retrouver la rubrique où il avait été question de l’audition publique organisée le 01er décembre dernier par l’Office Parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques je me permets de signaler ici l’existence du compte rendu de cette audition ainsi intitulée :  » Face à la grippe A(H1N1) que peuvent faire chercheurs et pouvoirs publics »

    Cliquer pour accéder à i2226.pdf

    …Again : quid de la proposition du Sénateur Autain …?

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  17. Amatchi, merci de votre réponse.
    Je parlerai un jour de mes raisons de dissiper tout de suite tout ce qui pourrait mener à un malentendu et suis absolument convaincue que vous comprendrez parfaitement.
    Trente7cinq,
    L’initiative de François Autain a abouti. Il y aura une commission d’enquête au Sénat, et j’espère qu’elle sera l’occasion d’auditionner ceux qui ont vraiment défendu l’intérêt de la santé individuelle et publique, et en temps voulu, pas après coup, à savoir ces médecins étrangers que j’ai cités dans ces pages.
    Il faudrait saisir l’occasion pour se poser la question de l’inertie française, des médecins comme des journalistes, qui ont réagi avec un retard d’au moins 5 mois par rapport aux Allemands, par exemple.
    Par exemple, des informations sur l’inefficacité du Tamiflu (oseltamivir), ses effets secondaires, la résistance à ce médicament, les conflits d’intérêts et les pressions exercées par Roche etc. se sont étalées dans la presse allemande depuis l’été.
    Etc.
    (Pour ma part, j’ai essayé de relayer quelques-unes de ces informations dès octobre, mais ce n’est pas à moi de faire cela, me semble-t-il. Et je n’ai aucune prétention de quelque nature que ce soit. Il s’agit de poser la question: mais qui défend REELLEMENT l’intérêt de la santé en France? Entre prétentions et réalité, c’est ce décalage-là qui m’intéresse ici).
    Il est légèrement ridicule de voir tout le monde s’affairer en France après coup, y compris tous les journalistes qui vont interroger les mêmes leaders d’opinion, les mêmes pontes de toujours, ceux qui n’ont rien dit lorsqu’il fallait l’ouvrir.
    Si les vaccins avaient été un danger public, et cela aurait très bien pu être le cas, vu l’absence de tests, où serait-on avec ces défenseurs-là? Avec la réaction tardive et molle de Prescrire et la réaction de décembre-janvier (!!) du Formindep?
    Les coups médiatiques tardifs peuvent-ils nous faire oublier l’indigence des réactions, surtout lorsqu’on les compare à celles allemandes?
    Vaste sujet, mais interrogation légitime. Surtout lorsque les cercles médico-médiatiques dénient la légitimité de ceux qui n’en font pas partie à s’exprimer sur de tels sujets. Et alors, imaginez que quelqu’un qui n’est que citoyen lambda, association de la société civile veuille en parler ou initier / soutenir une action avec de tels cercles qui s’arrogent le monopole de la parole et de l’agir, quitte à en limiter drastiquement l’impact…
    Nous avons un sérieux problème en France, et je ne suis pas la seule à le dire. A constater l’énorme écart par rapport aux voix critiques étrangères et à leur ouverture d’esprit.
    Commission d’enquête à l’Assemblée nationale
    Elle a été demandée (et obtenue) par le Nouveau centre, probablement comme un essai de se démarquer un peu de l’UMP avant les régionales, surtout au vu des listes communes. Ca ne trompe personne, et je crois qu’on ne peut rien attendre de cette « enquête »-là.
    Au Parlement européen
    Des députés européens ont demandé le 9 mars une commission d’enquête au niveau de l’Europe.
    http://www.romandie.com/infos/news2/100309150534.hiinyx8f.asp
    En voici le contenu. Je souligne qu’il ne s’agit pas de désigner des responsables, juste de « tirer des leçons » pour les pandémies futures, ce qui veut tout dire…
    « Grippe H1N1: des eurodéputés réclament une commission d’enquête »
    « STRASBOURG (Parlement européen) – Des députés européens ont demandé mardi que le Parlement se dote d’une commission d’enquête sur la manière dont les autorités sanitaires ont fait face à la grippe H1N1 ainsi que sur l’argent « gaspillé » selon eux dans la campagne de vaccination.
    « Nous demandons la transparence sur la gestion de cette crise au niveau de l’Europe », a déclaré l’élue verte française Michèle Rivasi, lors d’une conférence de presse.
    Pour voir le jour, la commission d’enquête devra être approuvée d’ici deux semaines par un quart des parlementaires, soit 183 élus.
    Les eurodéputés à l’origine de l’appel sont originaires de plusieurs pays et issus de tous les groupes politiques. Ils dénoncent les « moyens disproportionnés » mis en oeuvre pour faire face à la pandémie, qui au final s’est avérée beaucoup moins grave que redouté initialement.
    Si cette commission était créée, elle devrait notamment s’intéresser au rôle des autorités sanitaires de l’UE (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies et Agence européenne des médicaments).
    Elle devrait également se pencher sur les éventuels « conflits d’intérêts » nés du fait que certains experts consultés par les autorités travaillent aussi pour des laboratoires pharmaceutiques, a fait valoir la centriste française Corinne Lepage.
    « Quelle confiance les citoyens européens pourront-ils avoir lors de prochaines pandémies si l’on ne remet pas à plat notre fonctionnement ? », a demandé Mme Rivasi, qui a dénoncé les millions de doses de vaccins commandées et non utilisées dans plusieurs pays.
    « Il semblerait qu’il y ait eu une fausse alerte concernant la virulence du virus H1N1 », alerte qui a « contraint les gouvernements à dépenser des milliards d’euros et cela en pleine crise économique », a-t-elle souligné.
    « Il ne s’agit pas de condamner qui que ce soit, mais plutôt de retenir des leçons pour la prochaine fois. Car il y aura une prochaine fois, et ce pourra être beaucoup plus grave », a estimé la conservatrice britannique Marina Yannakoudakis.
    La grippe pandémique H1N1, qui a fait 16.455 morts depuis mars 2009, continue de décliner dans le monde, selon le dernier bilan publié vendredi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
    (©AFP / 09 mars 2010 16h05) »

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  18. Un mot encore, à propos de l’audition publique du 1er décembre à l’Assemblée nationale, je souligne la présence de la Dre Marianne Buhler, porte-parole du RES. (J’ai eu le plaisir de faire sa connaissance lors du séminaire du 4 mars à Bruxelles). Il s’agit du Réseau Environnement Santé, co-fondé par la Fondation Sciences Citoyennes et présidé par notre collègue André Cicolella, qui est intervenu à Bruxelles pour parler des dangers du bisphénol A, avec une documentation impressionnante.
    Par contre, voir les mêmes experts de toujours s’exprimer là, à l’Assemblée, comme en 2005 lorsque le dispositif a été mis en route, les voir tenir le même discours…
    De quoi désespérer… Et nous motiver?
    Batteries à plat.

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  19. A propos de la gestion calamiteuse de l’épidémie de grippe H1N1 par nos instances sanitaires, il faut constater de la part des médecins de terrain et des sociétés savantes ( dont la plupart ont des liens avec l’industrie)plusieurs types de réaction:
    Sur la recommandation de prescrire du Tamiflu systématiquement devant toute infection respiratoire aigue fébrile proposée par l’INVS en décembre , les réactions de rejet ont été unanimes, tant cette recommandation non fondée scientifiquement relevait de la caricature : en fait elle n’était que l’aboutissement logique de la dérive qui s’est manifestée dans la gestion de cette épidémie . Il est clair qu’aujourd’hui les experts qui sont responsables de cette dérive se sont définitivement déconsidérés auprès de la profession . Voilà une bonne nouvelle; à noter qu’ils n’ont rien appris et qu’ils continuent à se fourvoyer : je les crois incurables .
    En revanche, à propos de la campagne de vaccination, les réactions ont été beaucoup plus modérées , portant plus sur son déroulement que su sa validité. Je pense qu’il existe à ce propos un réel problème, tant la croyance dans l’efficacité et l’inocuité des vaccinations est ancrée chez les médecins . Ainsi nous n’avons toujours aucune preuve valide de l’efficacité de la vaccination antigrippale ; et pourtant, elle est pratiquée chaque année chez les plus de 65 ans, sans souci d’évaluation . Il faut se souvenir de cette expérience faite chez des souris, publiée fin 2009 dans le Lancet : 2 lots ont été comparés: le premier vacciné contre la grippe saisonnière, le 2ème inoculé par le virus.
    Les souris ont subi ensuite une inoculation par la grippe aviaire, et on a eu la mauvaise surprise de constater une surmortalité dans le groupe vacciné par rapport au lot de souris infectés initialement par la grippe. Les chercheurs qui ont effectué cette expérience soulignaient que l’immunité conférée par le vaccin est partielle et moins protectrice que celle conférée par le virus.Cette expérience devrait rendre prudents les partisans de la vaccination anti-grippale; mais il n’en n’est rien! Bien plus, ils recommandent de poursuivre la vaccination alors que la première vague épidémique H1N1 se tarit.
    Il me semble important de demander la démission des membres du comité de lutte contre la grippe qui ont failli . Je rejoins à ce sujet les organisations qui réclament qu’une expertise doit être fondée sur lla confrontation des experts, des médecins  » de terrain  » et des usagers de la santé. Autrement sur une triple exppertise, dont il faudrait prévoir les modalités concrètes.

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  20. @ siary
    Pouvez vous me donner la référence de l’étude que vous citez dans votre dernier commentaire, publiée fin 2009 dans le LANCET concernant les souris.
    Merci

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  21. @ Pharmacritique
    Milles excuses pour l’hydroxyde d’aluminium dans les vaccins américains, je ne parlais pas des vaccins contre le H1N1 en particulier mais de leur vaccins en général.
    En fait sous l’influence des médias, je me suis fait vacciner ainsi que mon épouse et ma fille de 10 ans au Pandemrix le 18 Décembre et depuis je vis dans la peur des effets secondaires principalement maladies auto-immunes que le squalene va peut-être engendrer d’ici quelques mois ou années. J’ai donc passé des heures et des heures à parcourir des tas d’articles et d’études sur le squalene, le MF59, l’AS03 principalement en anglais, j’attends avec impatience et fébrilité chaque bulletin de pharmacovigilance de l’Emea et l’afssap, j’étudie les essais cliniques publiés sur ces mêmes vaccins mais avec la souche H5N1… J’ai tellement peur d’avoir empoisonné ma fille. Je ressens moi même des picotements depuis dans ma main droite, j’ai eu mal au bras vacciné pendant un mois et depuis j’ai des douleurs diffuses dans certains muscles, j’ai aussi souvent des frissons et froid comme lorsque l’on a la grippe. Je suis conscient que tout cela peut-être psychosomatique mais bon rien ne me le prouve vraiment. Je ne suis ni anti-vaccinaliste ni conspirationniste, au contraire je suis plutôt scientifique et cartésien, voilà pourquoi je recherche si ardemment une preuve scientifique de l’innocuité de ce vaccin. Mais bon la méfiance s’est installée en moi maintenant et je crois bien que je ne vais pas faire faire le vaccin contre le HPV à mon autre fille de 14 ans.
    Cordialement.

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  22. Gyuran
    Lancet 351: 472–477. 4. de Jong JC, Claas EC, Osterhaus AD, Webster RG, …. Kreijtz JH, Bodewes R, van Amerongen G, Kuiken T, Fouchier RA, et al.
    Pour obtenir gratuitement l’article intégral en Anglais :
    Le mieux est d’utiliser GOOGLE recherche avancée : taper: Kreijtz JH, Bodewes R in the Lancet, sans les guillemets . Dans la liste qui se présente aller au texte intitulé: Pone 00055381..9 . Double cliquer et l’on télécharge gratuitement cette publication qui est payante si l’on passe par le Lancet.
    Bonne lecture

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