Chroniciser les maladies est plus rentable que les guérir. Le marché passe les profits avant la santé, dit le prix Nobel Richard Roberts. Exemple de l’endométriose chronicisée

[Mise à jour du 12 janvier 2017:

Avant d’en venir à l’entretien dans lequel le prix Nobel Richard J Roberts dénonce le fait que, pour l’industrie pharmaceutique orientée vers les profits dans le système néolibéral de la santé marchandisée, il est plus rentable de chroniciser les maladies que de les guérir, j’insère une mise à jour sur l’endométriose comme exemple de chronicisation. Parce que la guérison se ferait seulement par chirurgie d’exérèse radicale sans médicaments et que les femmes guéries ne rapporteraient plus rien. 

Il n’y a pas de complot ou de plan délibéré pour empêcher la guérison. Rien de tel. Simplement la convergence des logiques de marché, le fonctionnement de tous les acteurs du marché néolibéral de la santé, l’absence de financement de la chirurgie d’exérèse radicale sans médicaments, l’inertie de ceux qui vivent de l’endobusiness et nagent avec le courant, et ainsi de suite.

 Il y a urgence. Il faut diffuser l’information sur la régression thérapeutique en cours quant à l’endométriose, avant que les autorités de santé ne se fassent avoir par des médecins qui ont d’énormes conflits d’intérêts.

Certains ont été largement médiatisés grâce à l’argent des industriels dont ils cherchent à imposer des produits (médicaments et instruments chirurgicaux) inutiles – et dont les résultats peu convaincants ne sont pas médiatisés – dans des schémas de traitement qu’ils sont censés évaluer eux-mêmes (!) pour qu’ils soient adoubés et conseillés par les recommandations officielles de prise en charge de l’endométriose.

L’endométriose est un parfait exemple de chronicisation d’une maladie et de désinformation sur les avancées de la littérature médicale qui ont invalidé tous les préjugés justifiant la prescription de médicaments: maladie liée aux règles donc forcément chronique tant qu’il y a des règles, donc nécessité de traitements hormonosuppresseurs qui arrêtent les règles et baissent le taux d’oestrogènes. Désinformation, parce que si l’information sur la mulleriose comme cause venait à être largement diffusée, plus aucun médicament hormonal (agonistes de la GnRH, progestatifs sous diverses formes, contraceptifs en continu, …) ne serait prescrit.

L’endométriose touche une femme sur dix en âge de se reproduire. Les profits sont donc immenses si les femmes sont otages de ce complexe médico-pharmaceutique pendant des dizaines d’années, par la prise de contraceptifs cycliques ou en continu et/ou d’autres médicaments hormonosuppresseurs… Et par leur soumission à des procédures chirurgicales inadaptées (techniques d’ablation ou d’exérèse partielle) faites sous médicaments, dont l’inefficacité est censée être compensée par d’autres médicaments, dans un cercle vicieux infernal

Au lieu d’être guéries (à peu près 70% des cas), ou du moins très largement améliorées pendant des années, par une à deux interventions chirurgicales qui font l’exérèse complète de toutes les lésions, en dehors et à distance de tout traitement médicamenteux hormonal, ces femmes sont « traitées » jusqu’à la ménopause par une alternance de médicaments inutiles, mais avec beaucoup d’effets indésirables, qui seront « traités » par d’autres médicaments… C’est ce qu’on appelle la cascade de prescription

Ces femmes sont aussi opérées par des chirurgiens non formés à l’aide de techniques d’ablation inappropriées et dont l’inefficacité à éradiquer l’endométriose a été largement prouvée par la littérature médicale. Ces techniques utilisent des instruments d’ablation soi-disant nouveaux, sous brevet, à la place d’anciens instruments d’exérèse qui ne rapportent rien. (Ce sont des me-too, dont j’explique la signification dans le texte). L’ablation – consistant la plupart du temps à tenter de brûler les lésions au lieu de les exciser – ne peut pas être complète, surtout si elle se fait sous traitement hormonal. J’explique pourquoi dans les textes donnés en lien. Les promoteurs de ces instruments et des médicaments proposent de « compléter » ou de compenser cette inefficacité par la prise d’autres médicaments en post-opératoire, avant d’autres interventions d’ablation… Un cercle vicieux infernal qui laisse la place aussi à tous les vendeurs de remèdes homéopathiques et naturels, à tous les guérisseurs, à tous les charlatans; puisque l’inefficacité des traitements du complexe médico-industriel pousse les malades dans les bras de tous les vendeurs de remèdes, de pseudo-médecines douces et complémentaires, de régimes, etc.. 

C’est cela l’industrie de l’endométriose, et le business qui se fait mieux grâce au yellow-washing. Toutes les affaires sont en quelque sorte sanctifiées, acquièrent leurs lettres de noblesse par l’utilisation en endométriose, par l’affichage d’un ruban jaune (comme par l’affichage du ruban rose pour faire du pink-washing), par exemple sous forme de programmes spécialement concoctés. 

Il y a urgence à informer d’abord les femmes concernées, à informer tout le monde de l’existence de conflits d’intérêt énormes et dont les plus importants n’ont pas été déclarés, notamment les « rémunérations personnelles » du Pr Horace Roman du CHU de Rouen, à l’origine de cette spectaculaire régression thérapeutique par rapport aux standards internationaux.

Urgence parce qu’en ce moment même, en France, les autorités de santé sous influence sont en train d’officialiser une régression à des stratégies de médicamentation à vie et de techniques d’ablation chirurgicale inefficaces et risquées.

De telles stratégies sont dépassées et rejetées dans d’autres pays. Elles traduisent l’immense campagne de communication d’industriels qui ont des instruments chirurgicaux (tels que le Plasma Jet soi-disant innovant) et des médicaments à placer (Bayer, Ipsen, Plasma Surgical, MSD…). Ces industriels ont su miser sur des médecins tels que le Pr Horace Roman et d’autres d’un groupement d’hôpitaux publics de Normandie appelé G4, qui proposent aux firmes d’acheter des formules tout-compris (one-stop shops), y compris la cohorte de centaines de femmes atteintes d’endométriose pour servir de cobayes. Ils se chargent de tout, jusqu’à la rédaction d’articles sur les produits auxquels il faut trouver un marché. C’est incroyable, et pourtant… C’est dit noir sur blanc, il suffisait de chercher.

J’expose cela dans un livre en libre accès conçu comme un work in progress sur l’exérèse curative de l’endométriose versus sa marchandisation à vie. Avec des critiques de la chirurgie d’ablation au Plasma Jet du Pr Horace Roman, des détails sur les risques d’une chirurgie sous agonistes GnRH, les effets indésirables des médicaments inutiles et inefficaces et leur effet contre-productif sur la chirurgie, et beaucoup d’autres aspects. Le tout avec des références scientifiques et des extraits traduits et expliqués.

Quant à l’industrie de l’endométriose, sa chronicisation pour satisfaire tous les intérêts (sauf ceux des femmes malades), la mystification sur la nature même de la maladie, etc. – tout cela est exposé en détail dans la première partie de cet article; la deuxième partie contient ma traduction d’un texte écrit par un chirurgien référence mondiale en la matière: « Redéfinir l’endométriose à l’âge moderne: Dr David Redwine sur l’endométriose et son traitement par exérèse complète conservant les organes« .

Tous les articles sur l’endométriose et ses traitements sont accessibles en descendant sur cette page.  Merci de diffuser l’information! Fin de la mise à jour du 12 janvier 2017]

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Richard J. Roberts, biochimiste et biologiste moléculaire britannique, est l’un des lauréats du prix Nobel de médecine 1993, pour ses travaux sur les introns ADN et l’épissage des gènes. Image tirée de cette page

Dans le numéro du 27 juillet 2007 du journal catalan La Vanguardia paraissait une interview qu’il a accordée à Lluís Amiguet, sous le titre « El fármaco que cura del todo no es rentable » (Le médicament qui guérirait tout ne serait pas rentable). Après quelques explications de termes importants pour comprendre la stratégie et les moyens utilisés par le complexe médico-pharmaceutique dans la chronicisation des maladies, je vous propose une traduction de la partie de l’interview de Richard J. Roberts qui a trait aux sujets abordés sur Pharmacritique.

On pourrait voir dans la chronicisation des maladies une autre forme de disease mongering, qui ne signifie pas seulement façonnage de maladies ou invention de maladies, comme je l’explique, exemples concrets à l’appui, dans les notes à ce sujet, accessibles en descendant sur cette page. De tels abus ne sauraient exister et perdurer sans la complicité du monde médical et du monde politique, qui permettent et légitiment une telle dérive des recherches médicales et pharmacologiques vers des applications choisies uniquement en fonction des profits immédiats qu’elles peuvent apporter. Il n’y a plus de financement pour la recherche fondamentale, pourtant seule en mesure d’apporter des connaissances nouvelles, source d’innovations; seuls sont financés les programmes de recherche appliquée, les programmes finalisés, cherchant des applications des connaissances déjà acquises, à traduire dans des produits qui peuvent être soumis très vite à des brevets, donc rapporter des profits au plus vite.

Or pour guérir ceux qui souffrent, il faut trouver des molécules innovantes.

Sauf qu’un patient guéri n’est plus rentable. Par contre, les malades chroniques – ou chronicisées alors qu’elles pourraient être guéries par chirurgie, par exemple (comme l’endométriose) -, sont des sources de profits inépuisables. Les départements R&D (recherche et développement) des laboratoires pharmaceutiques semblent avoir orienté leur activité uniquement dans cette direction: sortir des médicaments me-too, c’est-à-dire une énième variante variante de molécules qui existent déjà, que le marketing médico-pharmaceutique présentera comme révolutionnaires et dont la R&D (recherche et développement) n’aura pas coûté pas grand-chose.

Au lieu d’investir des sommes importantes pour trouver des médicaments en mesure de guérir le diabète, par exemple, les firmes pharmaceutiques sortent une énième version d’antidiabétiques des classes déjà existantes. Même chose dans d’autres maladies. D’où la 20ème statine dans la même classe de statines, le 20ème anti-inflammatoire, etc., présenté comme révolutionnaires dans cette ère du marketing où les faits disparaissent derrière le voile de la communication d’influence en direction des médecins comme des associations de patients, etc.

J’ai expliqué comment cela se passe dans les articles sur les médicaments me-too, sur l’innovation et le progrès thérapeutique inexistants, sur les mensonges des firmes sur le coût de la recherche et développement (destinés à justifier le prix astronomique des médicaments). Voici deux articles édifiants:

  • « Industrie pharmaceutique: du profit à tout prix. Le marketing des me-too cache l’absence d’innovation thérapeutique » (sur cette page)
  • « Progrès thérapeutique nul en 2008, dit Prescrire. Multiples critiques de l’autorisation de mise sur le marché de médicaments mal évalués » (sur cette page)

En simplifiant grossièrement, on pourrait comparer la situation à celle qui prévaut dans d’autres branches: imaginons ce que cela donnerait si les ampoules avaient une durée de vie infinie. Cela tuerait le commerce, comme les guérisons trop faciles tueraient l’industrie pharmaceutique… On sait, par exemple, que les fabricants de collants avaient commencé par commercialiser des bas qui étaient très résistants. Mais cela tuait le commerce, alors ils ont délibérément changé leurs produits.

L’obsolescence programmée est appliquée de la même façon par les vendeurs de machines à laver ou de smartphones et par les vendeurs de médicaments. Ce sont juste les moyens qui changent.

Bien entendu, il ne s’agit pas là de dire que tout pourrait être guéri, si seulement les firmes pharmaceutiques le voulaient, ou alors qu’il existerait des remèdes cachés, etc. Nous en sommes loin. Mais il existe une tendance à la chronicisation des maladies qui s’exprime sous diverses formes et mérite d’être formulée et creusée.

La même dérive est à l’œuvre s’agissant de la soi-disant « guerre contre le cancer« , même si l’angle de vue est un peu différent.

S’il y avait vraiment une volonté de lutter contre le cancer, on s’attaquerait à ses causes, environnementales / industrielles en très grande partie, comme je l’ai dit en reprenant des fragments du livre de Geneviève Barbier et Armand Farrachi, « La société cancérigène ». Et nous ne permettrions pas à l’industrie pharmaceutique de persister dans les mêmes vieux schémas de commercialisation de médicaments extrêmement chers, tous annoncés comme révolutionnaires, et finissant presque tous en catastrophes. Mais au lieu d’une approche raisonnable, nous nous complaisons, par ignorance ou par complicité plus ou moins grandes, dans cette même « industrie du cancer » (voir ces notes, par exemple) qui échoue depuis des décennies. J’y reviendrai dans un article parlant de la prévention et du cocktail explosif qui résulte du mélange du pharmacommerce de la peur, de l’industrie du cancer et du dévoiement de la médecine vers une prévention tous azimuts. Tout cela n’est pas sans rapport avec la chronicisation…

Elena Pasca

*

Voici l’extrait de l’entretien accordé par Richard J. Roberts à La Vanguardia

Lluís Amiguet: Quel mode d’organisation de la recherche est plus efficient, selon vous : celui des Etats-Unis ou celui européen ?

Richard J. Roberts : Il est évident que celui des Etats-Unis, auquel les capitaux privés contribuent activement, est plus efficient. Prenez l’exemple des avancées spectaculaires de l’informatique, où les capitaux privés financent la recherche fondamentale et les applications industrielles. Mais ce n’est pas la même chose quant au rôle des industriels dans la santé. Là, j’ai des réserves.

Je vous écoute.

On ne peut pas admettre que les recherches portant sur la santé des êtres humains aient la rentabilité économique pour seul critère. Ce qui est bon pour les actionnaires et pour l’entreprise n’est pas toujours bon pour les personnes.

Qu’entendez-vous par là ?

L’industrie pharmaceutique veut servir les intérêts des capitaux sur les marchés…

C’est le cas de n’importe quelle industrie.

Mais il ne s’agit justement pas de n’importe quelle industrie, car nous parlons de notre santé, de nos vies et de celles de nos enfants comme de millions d’êtres humains.

Mais si les applications sont rentables, les recherches seront meilleures [les industriels auront intérêt à les intensifier].

Lorsqu’on ne pense qu’en termes de bénéfices, on ne se préoccupe plus d’être au service des êtres humains et de leur santé.

Pouvez-vous donner des exemples ?

J’ai connaissance de certains cas dans lesquels des chercheurs [investigateurs] dont les recherches dépendaient de financements privés auraient pu mettre au point des médicaments efficaces, capables de guérir définitivement certaines maladies…

Et pourquoi ne l’ont-ils pas fait ?

Parce que trop souvent, l’intérêt des laboratoires pharmaceutiques n’est pas de guérir les maladies, mais de faire de l’argent, ce qui fait que les recherches sont orientées non pas vers la découverte de médicaments qui guérissent, mais de molécules qui entretiennent la maladie, qui la chronicisent tout en améliorant l’état des malades. Ceux-ci constatent qu’ils vont mieux tant qu’ils prennent les médicaments – et continuent à les prendre.

C’est une accusation grave.

Et pourtant, cela n’a rien d’inhabituel pour l’industrie pharmaceutique. Ses intérêts la poussent à favoriser la recherche de médicaments qui ne guérissent pas, mais ne font que chroniciser les symptômes et les maladies. Pour la simple raison que ces traitements seront beaucoup plus rentables que ceux qui guérissent tout, en une seule cure et pour toujours. Par ailleurs, il vous suffit de regarder les analyses financières des laboratoires pharmaceutiques pour vérifier mes dires [par exemple les bénéfices escomptés de la vente de tel médicament pris pendant des dizaines d’années par des millions de malades, NdT].

Il y a des dividendes qui tuent…

Voilà pourquoi je vous disais que la santé ne saurait être un marché comme un autre et qu’on ne pouvait pas non plus la comprendre seulement comme un moyen de faire de l’argent. Et c’est pourquoi je crois que le modèle européen de l’organisation mixte de la recherche, financée par des capitaux privés et publics, est moins perméable aux abus de ce type et ne les facilite pas à ce point.

Pouvez-vous donner des exemples d’abus ?

On a arrêté les recherches menant au développement de nouveaux antibiotiques, parce qu’ils sont très efficaces et guérissent tout. Et puisqu’il n’y a pas eu d’innovation, les microorganismes pathogènes sont devenus résistants, et on voit resurgir des maladies comme la tuberculose, qui a tué un million de personnes l’année passée [en 2006], alors qu’elle avait été éradiquée dans mon enfance.

Vous parlez du Tiers monde ?

C’est un autre triste chapitre… Il n’y a pas de recherches médicales sur les maladies spécifiques au Tiers monde, parce que les médicaments ne seraient pas rentables. Mais non, je vous parlais de notre monde, du « premier monde », celui dans lequel les médicaments qui guérissent ne sont pas rentables, ce qui fait que l’industrie pharmaceutique ne finance pas de recherches là-dessus.

Et les hommes politiques n’interviennent pas pour changer les choses ?

Ne vous faites pas d’illusions. Dans notre système, les hommes politiques ne sont guère que des employés des grands capitaux privés qui investissent ce qu’il faut pour faire élire ceux qui porteront leurs intérêts. Et si ceux-ci ne sont pas élus, les capitaux achèteront ceux qui le sont.

Ils y arrivent de toute façon.

Le capital n’a qu’un seul intérêt : se multiplier. Presque tous les hommes politiques – et je ne le dis pas à la légère – [ont des conflits d’intérêts qui induisent une] dépendance éhontée par rapport aux multinationales pharmaceutiques qui financent leurs campagnes électorales. Tout le reste n’est que démagogie… »

Copyright Elena Pasca pour la traduction française

16 réflexions au sujet de “Chroniciser les maladies est plus rentable que les guérir. Le marché passe les profits avant la santé, dit le prix Nobel Richard Roberts. Exemple de l’endométriose chronicisée”

  1. Ce billet reflète ce que je pense, un peu tard peut-être, mais au moins j’ai ouvert les yeux, ce qui n’est malheureusement pas le cas de beaucoup de personnes.
    J’essaie d’avertir autour de moi, en faisant lire les billets de Pharmacritique, mais je suis prise pour une folle, même parmi les femmes qui ont été droguées avec l’AGREAL.

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  2. bonjour,
    je pense que concernant le retour de la tuberculose dans nos pays, cela n’a rien à voir avec une découverte d’un nouveau médicament/antibiotique, mais avec la dégradation des conditions de vie des populations les plus pauvres, et de la diminution peut-être de la couverture vaccinale. je ne pense pas qu’on puisse imputer ce fait aux labos.

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  3. Il ne donne pas beaucoup d’exemples de ce qu’il avance sur le sujet. J’aimerais avoir des exemples concrets de découverte d’un médicament qui guérit une maladie de façon définitive et qui n’a pas été produit ou utilisé.
    L’exemple de la tuberculose est vraiment mauvais dans le sens où la résistance aux antibiotiques provient plus d’une mauvaise observance aux traitements actuels qu’à un manque de nouveaux traitements.
    Par ailleurs je partage votre opinion concernant le fait que l’industrie pharmaceutique tourne en boucle pour utiliser le modèle à fond pour produire de l’argent. Il faudrait que l’industrie change de modèle pour avancer mais ce n’est pas demain que ceci se produira.
    Je pense que plus que de la mauvaise volonté c’est une incapacité à sortir du modèle actuel par fainéantise et manque d’imagination.
    J’ai un gros conflit d’intérêt sur le sujet puisque je ne soigne quasiment que des malades chroniques, je vous préviens.

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  4. Stéphane a dit: L’exemple de la tuberculose est vraiment mauvais dans le sens où la résistance aux antibiotiques provient plus d’une mauvaise observance aux traitements actuels qu’à un manque de nouveaux traitements.
    non, il y a effectivement un manque de nouveaux médicaments sur la tuberculose: médecins sans frontières l’a dénoncé il y a quelques années dans son programme des maladies négligées dont fait partie la tuberculose. Leur position, si je me souviens bien: médicaments peu efficaces et anciens, recherche inexistante de nouveaux médicament efficaces car populations atteintes insolvables.

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  5. Mercii de dire au grand jour la vérité cachée par tout le système politique et médical.
    Pourquoi ne diffusez vous pas vos articles sur le Figaro ou d’autres quotidiens lus par la France entière?

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  6. On peut citer, je pense, le cas de la dermatologie ou des allergies. Je trouve qu’il aurait dû citer plus d’exemples (peur de procès ?) et éviter celui de la tuberculose, liée à la marginalisation de certaines personnes. Article courageux et intéressant quand même.

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  7. [Note de Pharmacritique: C’est un commentaire supprimé par erreur et récupéré intégralement grâce à la messagerie. Désolée].
    « Je suis tout à fait d’accord avec cette analyse. Beaucoup de maladies chroniques pourraient disparaitre si on y mettait le paquet. »

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  8. J’ai actuellement 63 ans et depuis mes 44 ans ou je faisais 14 de tension j’ai suivi un traitement de  » l’hyper  » tension.
    Depuis un mois j’ai supprimé,ce traitement compte tenu des effets secondaires principalement .( aujourd’hui:151/75,53 pulsations cardiaques par minute)
    Le professeur EVEN rapelle qu’il y a 30 ans le traitement de l’hypertension concernait les personnes présentant plus de 17 de tension et que l’abaissement à 12,5 aujourd’hui, n’est que le résultat de pressions commerciales auprès des professionnels de la santé pour tout simplement élargir le marché de l’hypertension.
    Le silence des professionnels de santé face à ces manoeuvres commerciales est genant et discrédite tous les professionnels de santé.
    [Nom de famille effacé par Pharmacritique, par prudence, s’agissant de données médicales personnelles. Un prénom ou un pseudonyme suffit sur internet]

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  9. Bonjour Roger,
    Excellent exemple! Les valeurs dites « normales » de la pression artérielle et du cholestérol baissées arbitrairement par des comités d’experts bardés de conflits d’intérêts pour qu’il y ait beaucoup plus de bien-portants transformés en malades et éligibles aux traitements médicamenteux… Parfaits exemples de facteurs de risque érigés en maladies chroniques dans la stratégie de disease mongering, de façonnage et invention de maladies, redéfinition et élargissement de critères de maladies, etc. – sujets abordés dans les articles accessibles à partir de cette page:
    http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/maladies-inventees-disease-mongering/
    et dans les articles sur la médicalisation et surmédicalisation, etc.
    D’autre part, même les experts ont dû reconnaître, dans les recommandations européennes, qu’à trop en faire pour baisser la tension artérielle par médicaments risque de créer d’autres problèmes:
    http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2009/06/24/baisser-la-tension-arterielle-oui-mais-pas-trop-nous-disent.html
    J’ai effacé votre nom de famille, il vaut mieux ne donner qu’un prénom ou un pseudonyme sur internet.
    Cordialement

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  10. La disparition du Vitadermacide est peut-être un exemple de suppression, par le ystème pharmaceutique, d’un médicament trop performant : cicatrisant très efficace, même en tres petite quantité – l’équivalent d’un demi-grain de riz suffisait – il a disparu du marché et le médicament commercialisé depuis sous ce même nom n’a plus rien à voir. Je n’ai pu obtenir aucune explication à sa disparition de la part du monde médical ou des pharmaciens eux-mêmes; peut-être est-ce dû au fait qu’il contenait du paraben … mais alors, pourquoi ne pas le dire – ou bien, il a été victime de son efficacité 😦

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  11. A tous ceux qui parlent de la tuberculose comme d’un « mauvais exemple ».
    Je rappelerai juste que l auteur de cette exemple est un prix nobel de medecine,
    qu’il est donc tres probablement extremement qualifié comparé à ceux qui se permettent des commentaires extrememnt tranchés et sans le minimum de précautions intellectuelles.
    La critique est facile, la modestie et la bonne mesure, beaucoup moins.
    A bon entendeur.

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  12. Je pense… je crois… j’espère… ne sont pas des arguments, juste des refuges pour ne pas voir la réalité d’un monde dominé par le commerce et l’argent.

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  13. UNE AUTRE NUISANCE GRAVE ÉTOUFFÉE, AINSI QUE SES CONSÉQUENCES :
    Pour éviter les conséquences juridiques, la nocivité réelle des ondes de nos appareils communicants est niée, dévoyée, étouffée, alors que les compagnies d’assurance se défossent de toutes responsabilités envers les conséquences qu’elles provoquent.. voir :
    Au siècle dernier, l’invention des rayons « X » a donné une arme nouvelle à la médecine Puis les praticiens subirent cancers, leucémie.. Jusqu’à l’adoption du tablier de plomb, encore en usage dans tous cabinet de radiologie. Il en est de même pour ces ondes : on ne peut PAS s’en passer ! Éliminons-en la nuisance puisqu’il est POSSIBLE de s’en protéger
    Voir : […] Quand il pleut : parapluie – contre les MST : préservatif – pour se protéger des ondes : […]
    [NdR: Liens publicitaires commerciaux effacés par Pharmacritique, conformément à la ligne de conduite du blog. D’autant que le produit est controversé même chez ceux qui pensent qu’une protection est possible]

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  14. L’argument d’autorité « c’est un Nobel » n’a pas lieu d’être.
    Premièrement il est Nobel de médecine certes mais avec des travaux sur l’ADN pas sur la biologie moléculaire ni la biochimie. Par contre il semblerait que ce soit son travail actuel.
    Deuxièmement son Nobel date de 1993, il y a quasi 25 ans… donc la médecine à changé depuis et son avis pourrait être dépassé ou un avis de « vieux con » por le dire grossièrement.
    Troisièmement, avoir un Nobel garantit à peu près des compétences théoriques et pratiques dans son domaine, mais pas forcément en sociologie ou analyse politique.
    Bref, au fond je pense qu’il est bien placé pour en parler au vu des points 1 et 2 qui semblent être bons ici. Je voulais simplement rappeler que ce n’est pas toujours le cas et qu’il faut y prendre garde. Travailler dans un domaine, quelques soient ses compétences ne garantit pas d’avoir une réflexion globale et pertinente.

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  15. Guérir les maladies, surtout les cancers, n’est pas une mince affaire, même pour un Nobel de biologie.
    Le Pr Richards J. ROBERTS, nobélisé pour la découverte de l’épissage alternatif, est cependant mieux placé que chacun de nous pour parler de l’origine des cancers en particulier. Il a, en effet, découvert le phénomène responsable de presque tous les cancers : l’épissage alternatif. Quoique mieux placé en recherche fondamentale que nous pour parler des intérêts des firmes pharmaceutique qui ne sont intéressés que par la recherche appliquée, il n’est pas, pour autant, capable d’apporter une solution à toutes les maladies. Porter cette attaque contre la chronicisation des traitements préconisée par les firmes alors que des administrations courtes seraient parfois aussi efficaces me semble exact dans certains cas.
    Je voudrais ajouter à cette dénonciation que de soigner les cancers avec des nouveaux médicaments qui coûtent 300 fois plus chers sans être meilleurs que les anciens médicaments existent aussi, ce qui est insupportable pour les pays pauvres.
    Il existe encore de nombreux conflits d’intérêts car les firmes s’accaparent encore des leaders d’opinons médicales. Il peut même arriver que des anciens médicaments administrés de façon discontinue, ainsi encore moins chers, se soient révélés plus efficaces que des nouveaux médicaments en continu. Pire encore certaines firmes font disparaître les publications anciennes qui énonçaient de meilleures chances de maitrise de ces affections avec de vieux médicaments.

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  16. Le but réel de l’industrie pharmaceutique n’est donc pas de guérir le « patient », mais de fidéliser le « client ». Comment lutter contre de tels agissements ?

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