Crestor bénéfique en cas de CRP élevée à cholestérol normal? Pas sûr du tout. L’intérêt de la CRP est contesté et l’étude Jupiter aussi

Pharmacritique avait parlé de l’inefficacité du Crestor (rosuvastatine) dans l’insuffisance cardiaque dans cette note. Le médicament cholestérol RTBF.jpgparaissait fini. Et patatras : l’essai clinique Jupiter sort tel un pigeon du chapeau des magiciens d’Astra Zeneca et nous voyons tout autre chose. Il y a de quoi soupçonner une illusion d’optique, alors creusons…

 

Pharmacritique ne peut pas s’empêcher d’y voir une variante de disease mongering : on refaçonne un marqueur inflammatoire, la CRP (protéine C réactive indiquant une inflammation), pour faire d’un taux élevé de CRP un indice prédictif pour les complications cardiovasculaires, même lorsque le taux de cholestérol est strictement normal. Dès 2004, le Dr Paul Ridker présente cela comme une découverte révolutionnaire – cf. cet article – et c’est lui qui dirigera l’étude JUPITER, destinée à montrer que le Crestor (rosuvastatine) baisserait le taux de CRP et éviterait, par là même, les complications cardiovasculaires qui auraient dû advenir.

(Illustrations : RTBF et JAMA)

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Rapport entre CRP et maladies cardiovasculaires

 

Mais quel est le rapport entre une CRP marqueur d’inflammation et les maladies cardiovasculaires ? Selon la American Heart Association, l’inflammation est une étape dans le processus de développement de l’athérosclérose. La société savante en parle dans un article sorti juste à temps – le 13 novembre – pour étayer les résultats de l’étude Jupiter, comme si tester la CRP était incontournable à partir d’un certain niveau de risques… Cet article s’inscrit dans un concert de louanges, puisque l’étude fait la une de tous les journaux, les leaders d’opinion la couvrent d’éloges, et les analystes financiers calculent déjà les profits d’Astra Zeneca…

 

Mais…

 

Peut-on se fier au test CRP ? Qu’apporte-t-il par rapport aux anciens critères déterminant les facteurs de risque ?

 

Comme l’affirme le Pr Thomas Wang de Harvard sur Bloomberg, le taux de CRP change tout le temps et ses éventuelles significations cardiovasculaires ne sont pas clairement prouvées ou même comprises. Compte tenu de ces changements, il est clair qu’une fois la médication par statine commencée, elle est à prendre indéfiniment. Les recherches de Wang sur la CRP et d’autres marqueurs (homocystéine, rénine, fibrinogène, etc.) susceptibles de mieux mesurer les risques cardiovasculaires ont montré que l’apport des nouveaux tests était modeste, comme le montre cet article paru en 2006 dans le NEJM.

 

Et il est curieux de voir que la méta-analyse britannique de Shah et al, parue en septembre 2008 dans l’International Journal of Epidemiology ne fait pas du tout parler d’elle, alors qu’elle porte très exactement sur ce sujet : Critical appraisal of CRP measurement for the prediction of coronary heart disease events: new data and systematic review of 31 prospective cohorts (Evaluation critique de la valeur de la CRP comme facteur prédictif de maladies cardiovasculaires : nouvelles données et revue systématique de 31 études prospectives de cohortes). La conclusion des auteurs est claire :

 

« La CRP ne fait pas mieux que l’échelle de Framingham dans la différenciation des risques. Ajouter la CRP aux modèles basés sur les facteurs de risque établis n’a qu’un apport faible et fluctuant lorsqu’il s’agit de stratifier ou de reclasser les risques de maladies cardiovasculaires. Les directives prévoyant l’usage des tests CRP pourraient nécessiter une révision en fonction des résultats de cette analyse comparative très large ».

 

Et patatras ! Rien de nouveau sous le soleil. Tester la CRP n’apporte rien, si ce n’est un gaspillage d’argent, lit-on en clair. Sauf que les intérêts en présence arrivent – comme par magie, cette magie dont seuls les conflits d’intérêts sont capables – à occulter complètement les messages critiques et à présenter le Crestor (rosuvastatine) comme le miracle du siècle, relayés par des media dont l’esprit critique a dû se scléroser en passant d’un marqueur à l’autre… (Image tirée de Medscape)

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Pourquoi cette illusion et ce bluff ont-ils si bien pris ? On le comprend en lisant une analyse sans complaisance des résultats de l’essai clinique Jupiter.

 

Merrill Goozner, du Center for Science in the Public Interest (CSPI) décortique l’étude sur son blog

 

Il nous apprend en passant quelques critères de lecture critique, pour mieux résister à la propagande pharmaceutique. Pharmacritique traduit l’intégralité de l’article (sans trop se soucier des qualités littéraires de la traduction…)

 

« La CRP serait-elle le chapitre suivant dans le grand livre des gaspillages de la médecine ? »

(CRP – The Next Chapter in Medical Waste ?)

 

« La dernière étude sur les statines et les maladies cardiaques, parue hier sur le site du New England Journal of Medicine et reprise aujourd’hui dans tous les journaux, mérite qu’on y regarde de plus près. Et ce non pas à cause de ce qu’elle dit des maladies cardiaques, qui n’a guère d’intérêt, mais parce qu’elle en dit long sur cette recherche médicale qui n’a que le profit en tête et qui transforme le système de soins américain en une immense bulle de gaspillages, sans pareil de par le monde.

 

L’essai clinique randomisé portant le nom de code JUPITER consistait à administrer une statine ou un placebo à 17.802 « hommes et femmes apparemment en bonne santé » (selon leurs propres mots), qui avaient un taux normal de cholestérol mais un taux élevé d’un marqueur inflammatoire appelé CRP (C-Reactive Protein). Est-ce que la statine a réduit le taux de CRP et est-ce que cela s’est traduit par une diminution des crises cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux et, plus important encore, par une réduction du nombre de décès subits par maladies cardiovasculaires ?

 

La réponse est oui dans les deux cas.

 

Mais la première chose à prendre en compte à propos de cet essai clinique, avant même d’en arriver aux données, est que son investigateur principal, Paul Ridker du Brigham and Women’s Hospital de Boston, est détenteur du brevet d’un test à 20 dollars [NdT : 25 selon Bloomberg] mesurant le taux de CRP ; d’autre part, l’essai a été financé par la firme Astra Zeneca, qui a fourni la statine (rosuvastatine ou Crestor) dont le prix s’élève à 3,45 dollars par jour, ce qui fait 1.250 dollars par an. Si la firme réussit à mettre sous rosuvastatine encore deux millions d’ « hommes et de femmes apparemment en bonne santé », cela représente un surplus de 2 milliards de dollars dans les ventes réalisées par Astra Zeneca. Pensons au fait que les parties en présence ont dû tester près de 90.000 personnes pour trouver les 17.800 ayant un taux élevé de CRP, donc admissibles à l’essai clinique. Si 10 millions de personnes sont testées pour trouver les 2 millions dont on estime que le taux de CRP serait élevé, cela donne 200 millions de dollars de ventes supplémentaires, ce qui revient à un surplus de revenu très juteux pour le Dr Ridker : 2 millions de dollars de plus par an, même à supposer que ses royalties ne dépasseraient pas 1% sur les 20 dollars que coûte le test.

 

Je ne parle pas de ces conflits d’intérêts pour jeter un doute sur la validité des données présentées dans l’article du NEJM. Non, ce que je veux dire, c’est que ces faits me mettent en garde – et tous les analystes de cet essai devraient réagir de la même façon – contre une interprétation immédiate. Ils me poussent à me demander s’il n’y a pas eu des défauts de conception, des biais dans l’analyse ou alors des partis pris dans la façon de présenter les résultats.

 

La réponse est oui dans les trois cas.

 

Tout d’abord, jetons un coup d’œil sur ces personnes « apparemment » en bonne santé, qui étaient des hommes de plus de 50 ans et des femmes de plus de 60 ans. L’index moyen de masse corporelle (BMI) du groupe était de 28,3, ce qui veut dire que plus de la moitié d’entre eux avaient un surpoids significatif. Et effectivement, un tiers ont été catalogués comme obèses ; ce n’est pas surprenant, puisque 41% souffraient d’un syndrome métabolique : une série de symptômes pouvant faire penser que les patients en question risquent fort de développer un diabète de type II.

 

Ce profil des participants à l’essai pose quelques questions troublantes quant à l’encadrement éthique de cet essai. A-t-on conseillé à ces personnes les changements de mode de vie indispensables lorsqu’elles souffrent d’un syndrome métabolique et veulent éviter le diabète ? La section qui présente les méthodes de sélection fait penser qu’on leur a simplement offert la possibilité de participer à un essai portant sur un médicament qui pourrait peut-être leur éviter une crise cardiaque due à leur taux élevé de CRP.

 

Le comité en charge de l’analyse des données qui a supervisé l’essai n’est intervenu que lorsqu’il est apparu clairement qu’il y aurait une réduction significative dans l’occurrence des problèmes cardiovasculaires. Mais où étaient ses membres lors de la rédaction du protocole de l’essai ? Pourquoi n’ont-ils pas insisté dès le départ pour qu’on propose à cette population à risque le meilleur traitement disponible pour le syndrome métabolique, à savoir le régime alimentaire et les conseils sur l’activité physique ?

 

Cette omission est encore plus flagrante lorsqu’on regarde l’un des résultats les plus troublants de l’essai, mentionné dans l’éditorial qui accompagne l’article, mais qui n’a pas été « assumé » par le comité qui s’est prononcé sur les critères de jugement de l’essai. Les patients du groupe sous rosuvastatine [Crestor] ont été plus nombreux à développer un diabète que ceux du groupe placebo : 3% versus 2,4%, ce qui veut dire une augmentation de six dixièmes pour un point de pourcentage.

 

Gardez en mémoire ces chiffres maintenant que nous arrivons à la présentation des bénéfices effectifs de l’administration d’une statine en cas de taux élevé de CRP. Le nombre total de problèmes cardiovasculaires est passé de 2,8% à 1,6% sous rosuvastatine ; et le nombre de complications considérés comme sévères – crises cardiaques et accidents vasculaires cérébraux, y compris ceux se soldant par des décès – a chuté de 1,7% dans le groupe placebo à 0,9% dans le groupe sous statine, ce qui représente une diminution de huit dixièmes pour un point de pourcentage.

 

Autrement dit, pour chaque personne qui n’a pas eu de complications cardiovasculaires graves, 0,75 [three-quarters of a person] ont développé un diabète.

 

Nous pouvons aborder les bénéfices de la statine sous un autre angle : celui du nombre de personnes qui ont eu besoin d’un traitement afin de prévenir une maladie cardiovasculaire sévère. Dans cet essai, 120 patients ont dû être traités pendant 1,9 ans afin de prévenir un seul problème cardiovasculaire grave. Vous vous rappelez le prix de la rosuvastatine ? 1.250 dollars par an. Ce qui veut dire qu’il faut dépenser 285.000 dollars rien qu’en statines pour prévenir une seule complication. Si l’on ajoute les consultations chez le médecin, les tests de la CRP et le coût des analyses de laboratoire, la somme augmente encore de plusieurs milliers. Et maintenant imaginez combien de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux pourraient être prévenus si cet argent était investi de façon à cibler les personnes ayant un vrai risque de maladie cardiaques – obèses, fumeurs, hypertensifs, diabétiques –, afin de les aider à modifier leurs modes de vie et de traiter les problèmes de fond ?

 

On trouve une autre chose bizarre parmi les données de l’essai. Dans la figure 4, Ridker et ses co-auteurs nous disent que le nombre d’ « effets secondaires sévères » était presque le même dans les deux bras de l’essai : 15,2% dans le groupe sous statine versus 15,5% dans le groupe placebo. On peut supposer que toutes les complications cardiovasculaires (2,8% et, respectivement, 1,6%) ont été inclus dans ce chiffre total.

 

D’un certain point de vue, je ne suis pas surpris qu’une personne sur 7 ait souffert d’un problème sévère de santé pendant la durée de cet essai, puisque l’âge médian de ce groupe où les obèses étaient prédominants était de 66 ans, certains patients atteignant même les 90 ans.

 

Mais quels étaient les autres problèmes sévères de santé ? Hélas, l’étude n’en dit pas un mot. Pour ma part, je voudrais que ces données soient publiées, puisque le nombre brut suggère qu’en fin de courses, les patients des deux groupes sont arrivés presque point par point au même résultat. Autrement dit, la prescription d’une statine à des personnes ayant une CRP élevée n’a amélioré en rien l’état général de santé de cette population.

 

Et voilà. Un essai clinique qui n’a peut-être pas respecté l’éthique et n’a eu que des résultats mineurs se retrouve bombardé par les media comme ayant un « bénéfice important » (selon le New York Times). Au vu des citations élogieuses émanant des leaders de l’ American College of Cardiology, cet usage hors AMM des statines entrera certainement vite fait dans les recommandations de bonne pratique et les traités pharmacologiques. Dans quelques années, les assurances-maladie payeront d’autres milliards supplémentaires aux fabricants de statines au nom de la prévention des maladies cardiovasculaires.

 

Entre-temps, l’état de santé des Américains, à en juger par la prévalence des maladies – y compris celles cardiovasculaires – restera toujours coincé quelque part entre celui des Roumains et celui des Polonais. Les coûts continueront d’augmenter deux fois plus que le taux global d’inflation. Et les personnes qui ont de vrais risques de maladies cardiovasculaires n’auront toujours pas bénéficié des conseils qui pourraient leur sauver la vie. »

 

Elena Pasca

10 réflexions au sujet de “Crestor bénéfique en cas de CRP élevée à cholestérol normal? Pas sûr du tout. L’intérêt de la CRP est contesté et l’étude Jupiter aussi”

  1. Bonsoir,
    merci pour vos analyses et pour cette vision critique qui fait tant défaut à cette « moutonante » majorité de professionels de santé.
    Je me sens moins seul en lisant votre blog, par contre ( et c’est ça le plus dur ) je me sens terriblement impuissant.
    J’ai malheureusement toutes les difficultés du monde, dans mon environnement professionel quotidien (pharmacie d’officine) à traduire en actes mes convictions. Non pas que j’y renonce, mais je m’épuise.
    Malgré une lecture attentive (pas assez sans doute ) du site, je n’ai pas réussi à comprendre qui vous êtes.
    A votre disposition pout tout échange,
    Cordialement
    hervé hec

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  2. Cette lecture critique de Jupiter me semble pertinente .
    A ce sujet l’essai Jupiter faisait la une du Figaro du 11 novembre : Titre avec photos de boites de Crestor :  » Un anti-cholestérol réduit les risques cardio-vasculaires de moitié » Dans l’article on apprendra que l’on passe d’un taux d’événements cardiovasculaires annuels de1.36% sous placébo à 0.77% sous Crestor . Evidemment l’auteur de l’article ne dira pas que ça représente une réduction de risque absolu de 5.9 pour 1000, soit 169 personnes à traiter par an pour éviter un événement . Les lecteurs ne retiendront que le gros titre ronflant.
    Le journaliste présente comme une grande première l’interruption 2 ans avant son terme de l’essai Jupiter . Il ignore que c’est au contraire d’une grande banalité, par ailleurs déplorable car on ne sait pas si l’eventuel bénéfice va se maintenir pendant toute la durée de l’essai!
    Cette façon de présenter les résultats d’un essai auprès du grand public relève plus du markéting ( grossier ) que de la véritable information .

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  3. Bien vu Siary !
    J’allais faire le même commentaire sur le bénéfice très modeste de ce traitement !
    JUPITER = plutôt PLUTON ! Diminution du risque de 0.6 % !
    On est bien avancé en pratique !
    Que fait un changement du mode de vie par comparaison ?
    De plus, les professionnels des essais cliniques mettent bien en garde contre ce tour de passe-passe qu’est l’arrêt d’un essai avant la fin (un peu comme si on arrêtait une course de chevaux avant la fin) !
    Bref un essai dirigé de A à Z par Astra-Zeneca !
    Attendons la suite, car n’oublions jamais que le hasard peut donner ce résultat positif 1 fois sur 20 ! et ce d’autant que on se demande comment le double-aveugle a été respecté avec une telle diminution du LDL par le Crestor….
    Bernardo

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  4. je tombe sur votre forum ou visiblement tout est blanc ou tout est noir … médecin « moutonnants » (ie débiles ?), méchante industrie pharmaceutique.
    Ridkers a un brevet sur la CRP et alors ? Il bosse dans un hopital public US, c’est comme si on repprochait à l’institut pasteur de toucher de l’argent avec ses vaccins.
    L’ethique pas respectée? Sachez, messieurs les zorros, que les recommandations médicales US, Françaises et même les notices des médicaments (si, si) indiquent qu’un traitement ne peut etre mis avant 3 mois de régime, et que celui ci doit etre maintenu tout au long du traitement.
    Le protocole d’une étude ne peut aller contre les recommandations et le comité de surveillance y a participé car c’est inclus dans le protocole. quant aux effets secondaires, il sont notés page 2204 de la publi.
    Messieurs, je ne sais pas si Jupiter est révolutionnaire mais avant de critiquer relisez le protocole, l’étude etc … Même si AstraZeneca en tirera profit, aujourd’hui la mortalité CV est la plus basse en europe depuis des décennies. lisez donc l’étude Euroaspire 3 (non messieurs ce n’est pas une étude de médicaments).
    Etre critique c’est bien, mais vous utilisez une malhonneté intellectuelle qui cherche à mettre le doute digne de Closer ou Public. Lisez la plubli sur le protocole, la 2è sur la population incluse et cessez de prendre le Figaro pour le Lancet ou le NEJM et on en reparle.
    Et on a toujours besoin un jour ou l’autre d’un médecin, comment déjà « moutonant? » Et si vous etiez cette vie sauvée par ce Crestor, je ne sais pas si vous ne valez pas 250 000 dollars … en tout cas la façon de mettre vos critiques d’une façon absolument pas rigoureuse ni scientifique ne vaut pas un clou …
    La critique est aisée

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  5. c’est Jupiter qui vaut pas un clou.
    ce dont on a besoin c’est de médecins indépendants et intègres, pas des corrompus par l’argent, les mensonges, les manœuvres, les manipulations des essais cliniques par les géants pharmaceutiques.

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  6. qui etes-vous et comment etes vous financer : comme le revue prescrire??
    En tout cas comme pavé dans la mare de desinformation …..
    un pharmacien d’officine

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  7. Précisément l’étude Euroaspire faite dans le post-infarctus est à ce sujet très intéressante . En selectionnant 8 pays et en comparant les traitements et les facteurs de risque chez les patients ayant fait un syndrome coronarien aigu sur 3 périodes ( 96, 2000 et 2006 ) on a pu constater que la prise systématique de traitements médicamenteux en prévention secondaire , si elle était effectivement indispensable et bénéfique, ce que personne ne conteste, avait pour effet pervers de maintenir les comportements et les facteurs de risque qui avaient contribué à l’accident coronarien : tabagisme inchangé, obésité et diabète augmentés, HTA inchangée .
    C’est la leçon que nous avons tirée de Euroaspire 3 .
    Je ne prends pas le Figaro pour le Lancet : je constate que l’information du public est en réalité un matraquage publicitaire .
    . Si la mortalité cardio-vasculaire est la plus basse en France aujourd’hui, ce n’est certainement pas grace aux prescriptions en prévention primaire des Statines . En effet depuis 96, l’incidence des accidents coronariens a cessé de baisser en France,( Etude Monica) malgrè la prescription massive de Statines en prévention primaire, plaçant la France en tête de cemarché en Europe . Depuis 1996 la baisse de mortalité est essentiellement due à une meilleure prise en charge des infarctus en urgence et en prévention secondaire ( Etude FAST MI )
    Quant à l’étude Jupiter, il faudrait vérifier la valeur clinique du dosage de la CRP avant de conclure à l’indication d’une statine en cas de CRP à 2. Aucune étude jusqu’à présent n’a été conduite .
    Sur le critère primaire ( Primary Endpoint ) associant Infarctus, Accident Vasculaire Cérébral, Procédures de revascularisation, Angor instable et décès cardiovasculaires on passe de 1.36 dans le groupe placébo à 0.77 dans le groupe traité, soit une réduction de risque absolu de 5.9 pour 1000 patients traités en 19 mois , ce qui représente 169 patients traités pendant 19 mois pour éviter 1 événement du critère primaire .
    Dire que les critiques de Jupiter faites sur ce site ou par la communauté scientifique ne valent pas un clou est un peu court et relève du jugement arbitraire de la part de ceux qui ne sont pas formés à la lecture critique des essais randomisés .
    Par ailleurs, contrairement à la presse bidon dont nous sommes réguliérement arrosés comme médecins généralistes ou spécialistes, la revue Prescrire ne vit que de l’argent de ses abonnés.

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  8. Vous écrivez :
    « Pensons au fait que les parties en présence ont dû tester près de 90.000 personnes pour trouver les 17.800 ayant un taux élevé de CRP, donc admissibles à l’essai clinique.  »
    Le test de CRP a-t-il été passé plusieurs fois et à quel intervalle pour avoir des valeurs moyennes éventuellement fiables de l’inflammation ? J’ai parcouru l’article et n’ai pas trouvé cette information…
    On a l’impression qu’au vu des résultats désastreux précédents du Crestor Astra Zeneca a fait des prodiges pour trouver un échantillon de population susceptible de mieux réagir au produit en terme de santé cardio-vasculaire.
    A ce propos savez-vous sur quels critères géographiques a été sélectionnée la population de l’essai car c’est souvent un élément déterminant ?
    Autre questions et remarques :
    L’essai a été arrêté « after a median follow-up of 1.9 years (maximum, 5.0). » Faut-il comprendre que les personnes sont rentrées sur un intervalle de plusieurs années dans l’essai ?
    Cela semble corroboré par les tableaux A B C D qui donnent des résultats d’efficacité sur 4 ans.

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  9. Merci à tous pour vos remarques et commentaires, dont la très grande majorité sont très enrichissants.
    Jacques, je n’ai pas d’autres éléments à part ceux qui figurent dans le texte et l’éditorial.
    Croqfer, Pharmacritique n’est pas financé du tout, c’est la bonne volonté qui le fait… La publicité en haut est celle de l’hébergeur du site, et j’aimerais bien m’en débarrasser, d’ailleurs. Mais j’attends d’abord qu’il répare les nombreux problèmes techniques qui rendent l’écriture des notes très difficile depuis quelque temps…
    Oui, un pavé dans la mare de désinformation serait une belle définition… si Pharmacritique réussissait à faire ça, ce serait déjà pas mal…
    Hervé, ne vous laissez surtout pas démonter par ceux qui expriment leurs mauvaises humeurs en s’en prenant aux autres au lieu de s’en prendre aux dérapages de l’industrie pharmaceutique…
    Je vous trouve très indulgent lorsque vous parlez de professionnels de santé « moutonnants »… Si c’était le seul souci… Mais ça se corse lorsque c’est l’avidité qui domine et que les moutons se prennent pour des chefs de meute, du moins pour la valeur des à-côtés qu’ils espèrent encaisser…
    Vous n’êtes pas impuissant, on ne l’est que si on reste chacun dans son coin et qu’on laisse faire sans rien dire; ici, il y a déjà la possibilité d’ouvrir les yeux à un certain nombre de patients, d’étudiants en médecine, voire de médecins, comme me le prouvent les nombreux courriels que je reçois…
    Alors continuez, commentez, proposez des notes si vous voulez, car je suis sûre que vous pourriez vous exprimer de façon critique sur beaucoup de sujets. Faites-le sous pseudonyme, si cela vous arrange.
    Mais des moyens d’agir, il y en a déjà quelques-uns, et il y en aura d’autres à l’avenir, peut-être même dans un avenir proche…
    Alors si vous êtes partants, si vous êtes tous – à l’exception de Xerosis, pour des raisons évidentes – partants, on peut au moins contribuer à ce que le niveau de conscience (quant aux conflits d’intérêts, etc.) augmente, avec toutes les conséquences logiques…
    A bientôt dans ces pages!
    Cordialement.

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  10. Bravo pour le boulot d’information que vous faites sur ce site pour contrer la matraquage entretenu par l’industrie pharmaceutique qui cherche à placer ses produits .
    Si le boulot des industriels est de vendre leurs produits, celui des médecins est de mettre en garde contre certains médicaments qui n’apportent rien , ou pire qui ont des effets délétères sans effets sur la maladie qu’ils sont sensés traiter.La pathologie iatrogène fait environ 15 à 17000 morts par an.
    A ce sujet, pour les professionnels, malgré son côté parfois austère et un peu rigide, la revue « Prescrire » fait un bon travail .
    Ce qui est scandaleux, c’est cette dérive qui transforme certains médecins et non des moindres en VRP au service d’un labo ou d’un produit pour lequel ils sont grassement payés ; ceux que Prescrire appelle les leaders-dealers.
    Les Formations Médicales Continues faites par les labos, de préférence autour d’une bonne table , comme la visite des représentants auprès des médecins doit être dénoncée .
    Surtout la main-mise de l’industrie sur l’hopital est très forte. La prescription massive du Viox par les hospitaliers a été facilitée par les conséquences financières de la réforme hospitalière : En effet une technique efficace de marketing consiste à proposer le produit au service hospitalier pour un cout dérisoire ; sa prescription sera reconduite en ville au prix fort .
    Aujourd’hui, la Formation Conventionnelle des médecins ( 8 jours par an rémunérés) est encore indépendante , surtout quand elle est assurée par des associations ( comme la SFTG ) qui n’ont aucun autre financement que celui de leurs cotisants ou de l’organisme de officiel de formation ( OGC).
    Il faut que les professionels, au côté des usagers luttent pour une médecine au service de la population , dégagée de ces intérets financiers.C’est un combat de longue haleine, auquel vous participez activement.
    Continuez!!

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