L’ordre des médecins et l’industrie pharmaceutique: frères siamois et relations incestueuses…

Qui disait que le mariage par intérêt ne donne pas d’union solide ? Et une progéniture qui fait bloc. Ou monopole. Ou encore cartel, selon les reproches que l’Office allemand antitrust fait à l’ordre des médecins pour avoir promu les intérêts de son frère siamois (l’industrie pharmaceutique), en bourrant le crâne des médecins de publicités en guise de formation médicale continue. Et l’ordre médico-pharmaceutique de France et de Navarre? Il se porte comment, lui, dont aucun office antitrust et aucune loi ne viennent troubler la quiétude ?

Le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) et co-responsable de la situation actuelle de corruption, de conflits d’intérêts généralisés. C’est lui qui a permis le contrôle total de l’industrie pharmaceutique et des fabricants de dispositifs médicaux sur l’ensemble de notre pseudo-système de santé, sur toute la recherche médicale, sans oublier la formation médicale initiale et continue et les moyens d’information (de désinformation) des professionnels de santé comme des usagers. Les victimes d’effets indésirables de médicaments devraient porter plainte systématiquement contre les médecins prescripteurs, mais aussi contre le CNOM.

Car c’est l’Ordre des médecins qui gère les relations des médecins avec l’industrie pharmaceutique; chaque médecin qui signe un contrat doit le soumettre à l’Ordre départemental des médecins, qui le valide selon un barème tenu secret. Or on aimerait bien savoir quel est le prix de l’intégrité et de l’indépendance d’un médecin, selon le CNOM et pour quelles activités…

L’existence même d’un ordre des médecins est contraire à l’esprit et à la loi de la République, puisque la Révolution était censée mettre un terme aux ordres et aux privilèges qui vont avec, afin qu’aucun corps professionnel intermédiaire ne s’interpose entre les citoyens et la loi et que tous les citoyens soient égaux devant la loi commune. Or les velléités d’autorégulation (sic) et d’autodiscipline (sic) de l’ordre des médecins font que les assujettis à cet organisme qui rassemble les positions les plus réactionnaires échappent à la loi commune, échappent au Code pénal. Il faut dissoudre tous les ordres professionnels, il faut appliquer la loi Le Chapelier de 1791 et garantir la généralité de la loi. Interdire les intérêts corporatistes que l’on voit fleurir partout, se traduisant dans des sous-systèmes de vassalité quasi-féodale autour des firmes et des leaders d’opinion qui verrouillent le système pour le profit des industriels qui les paient et leur permettent de faire carrière (l’argent industriel finance des essais cliniques et les moyens d’en parler, finance aussi les grandes campagnes de communication dans la presse médicale et les sociétés savantes (elles-mêmes financées) ainsi que dans les media généralistes, qui font que la cote des leaders d’opinion augmente, qu’ils sont promus experts auprès des instances de régulation car ayant écrit sur le sujet (grâce aux industriels…). Et ainsi de suite, dans un cercle vicieux infini. 

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5 réflexions au sujet de “L’ordre des médecins et l’industrie pharmaceutique: frères siamois et relations incestueuses…”

  1. Et l’ordre médico-pharmaceutique de France et de Navarre? Il se porte comment, lui, dont aucun office antitrust et aucune loi ne viennent troubler la quiétude ?
    Cela s’appelle le pouvoir corrompu contre lequel on ne peut rien.

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  2. Moi je crois au contraire que chacun, chaque citoyen peut beaucoup!
    Le tout c’est d’avoir des bonnes idées pour s’allier à d’autres citoyens et ensemble, nous pouvons tout de même informer beaucoup de gens….
    Bien à vous

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  3. D’accord avec vous, Caroube! Ca rejoint le sens du mot « empowerment », dont je viens de parler dans le commentaire précédent.
    Les médecins qui veulent oeuvrer pour le changement ont déjà ce levier-là.
    Il faut d’abord renoncer à l’arrogance et à l’autarcie médico-médicale, il faut refuser d’être complice d’actes contraires à la déontologie, y compris lorsqu’on pense que c’est « pour la bonne cause » et que c’est un confrère qui le fait…
    Ne pas céder à la corruption, ne pas se complaire dans des comportements contraires à l’éthique dans sa pratique quotidienne, c’est un premier pas.
    Il y a d’autres pas qui peuvent être faits. Mais, pour les faire, il faut déjà sortir du cocon douillet d’une liste de diffusion privée et d’une revue refermée sur elle-même, pour venir gueuler publiquement; après tout, si personne ne critique publiquement, c’est que tout va bien…
    Justin, quel usager peut imaginer par lui-même le rôle de l’ordre de médecins dans l’organisation de telles formations médicales continues, par exemple, si personne ne lui en parle?
    Rien ne se fait sans que la gente médicale brise ses corporatismes et ce qui en fait une gente, justement, pour venir s’adresser à nous autres – « foules » d’usagers ignares – pour nous convaincre de nous bouger…
    Ca ne se fait pas en un jour, mais il faut bien commencer quelque part, non?
    Et puis, il faut vouloir apprendre des autres, ce qui implique de casser quelques illusions – trop bien enracinées – sur la toute-puissance de la médecine. Le fait est qu’elle est loin de régler ses problèmes toute seule, c’est le moins qu’on puisse dire…
    bien à vous

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  4. « Justin, quel usager peut imaginer par lui-même le rôle de l’ordre de médecins dans l’organisation de telles FMC, par exemple, si personne ne lui en parle? »
    Rien ne se fait sans que la gente médicale brise ses corporatismes et ce qui en fait une gente, justement, pour venir s’adresser à nous autres – « foules » d’usagers ignares – pour nous convaincre de nous bouger…
    Malheureusement, il existe un code de déontologie médicale (comme d’autres « corporations » ont un code d’honneur) qui stipule, sous peine de poursuites pouvant aller jusqu’à la radiation (c’est à dire la mort), qu’un médecin ne doit pas déconsidérer la profession médicale.
    Un médecin ne peut donc en aucun cas informer des non médecins des turpitudes de sa profession.
    Le rôle des ordres professionnels n’est pas de garantir la probité de ses membres mais d’assurer l’impunité de ses membres vis à vis de la justice, c’est de se substituer à la justice pour la remplacer par sa propre justice évidemment partiale et protectrice.
    GB Shaw le disait il y a plus de 100 ans:
    « …l’étiquette professionnelle( la déontologie médicale) qui a pour but, non pas la santé du patient ou de la communauté, mais les revenus du médecin et la dissimulation de ses erreurs. »
    et la dissimulation des turpitudes et de la corruption d’une profession.
    Le rôle des ordres c’est d’assurer l’omerta, la dissimulation.
    Ah les paroles sont belles: l’honneur et la défense de la profession, comme si une profession avait besoin d’être défendue, de quoi? des vilains qui l’accusent de corruption? C’est tout à fait ça: circulez il n’y a pas de corruption, en fait les ordres (en tout cas l’ordre des médecins) est le garant de la corruption médicale en ne faisant son travail de veiller à l’indépendance de la profession médicale vis à vis des laboratoires
    Ceci me semble valable pour tous les ordres dont celui des avocats, autre profession perverse et qui se fiche bien du profane qui fait appel à elle.
    Cordialement

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  5. Dear editor,
    I am writing to obtain a high resolution copy of the cartoon on co-joined twins, Ordres des Medecin and Pharma that appeared on your web page at
    http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2008/08/11/rapports-fusionnels-entre-l-ordre-des-medecins-et-l-industri.html.
    I would like to include this as an illustration that will appear in my scholarly book, Conflicts of Interest and the Future of Medicine, that Oxford University Press is publishing.,
    I have written to Naturalnews.com, and received permission to reprint the image and they have sent me a copy of the original English file. However, as you know, the original file had the word « psychiatry » for the left co-joined twins » rather than « Ordres des medecins. » I want to reprint the image you used because it highlights the tie between organized medicine and pharma, and because it shows this is an issue in France and Europe. Would you give me permission to reprint your version and be able to send me a high resolution file? I would gladly acknowledge your web site and whoever modified the cartoon if you wish.
    Sincerely,
    Marc A. Rodwin
    Professor,
    Suffolk University Law School

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